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3,78

sur 1628 notes
Transportés sur une Amérique du deuxième millénaire, nous suivons le personnage au nom mystérieux d'Ombre, qui rencontre un homme tout aussi étrange que l'on appelle Voyageur…

L'idée même d'American Gods, le fond de son récit, est merveilleusement fort, réaliste et parlant : parmi chaque immigration qui a amené des Hommes sur le nouveau continent, quels cultes ont survécu ? Ici, les dieux nordiques des Vikings au XIe côtoient les Leprechauns des Irlandais accomplissant le rêve américain. Les esclaves emmenaient avec eux un fragment de leur culture et des divinités africaines ; et encore aujourd'hui des figures moins connues jalonnent des parts de notre civilisation.

Et pourtant, face à une modernisation expresse de ce monde-là, Neil Gaiman questionne la société : les seules idoles qui existent à présent et auxquelles on croit ne sont-elles pas les objets de notre quotidien ?

Dans cet haletant road trip initiatique, aux airs d'urban fantasy, de puissantes mais vieilles divinités antiques telles qu'Odin et Loki se battent face à de certains Médias, Ville ou Télévision… Et si je parle des légendes nordiques, ce ne sont pas les plus représentées. Neil Gaiman nous offre l'échantillon d'une vaste palette mythologique et culturelle : Slave, Africaine ou encore Égyptienne. Chacune a ses raisons pour être arrivée aux États-Unis, et leurs dieux se retrouvent à présent désoeuvrés, tâchant de s'adapter à ce monde qui ne les attend pas.

Ils veulent survivre, subsister, ont leurs métiers, leurs connaissances et leurs activités ; mais le récit nous exprime bien rapidement que cela ne leur suffit pas. Ils ont besoin de croyances, de passion pour leur personne et nous ne pouvons le leur retirer : voici donc le défaut majeur des dieux tout au long d'American Gods.

Tout comme dans La Mythologie Viking, l'auteur régale d'action et de philosophie sans superflu. C'est un road movie qui veut aller vite et nous emmener loin. Quand Ombre, personnage principal et héros du récit, devient malgré lui propulsé en travers de cette histoire de querelle mythologique, il se mettra à de diverses réflexions qui feront évoluer l'entièreté de son rôle. La mort de sa femme et de ses proches, les rencontres qu'il fait et la justice venant à le rattraper représentent tout autant de raisons pour lui de se questionner, et ses dernières scènes en sont la preuve.

La structure du roman en elle-même appelle de nombreux rebondissements ; chaque sous-intrigue se retrouve raccrochée à la fin. Une enquête, un meurtre, une amitié, tout mène assez bien au bout du livre pour qu'on se refuse de le quitter avant la fin de chaque chapitre. C'est donc un assez gros pavé, mais léger à se lire.

Pour finir, le style toujours aussi enivrant de l'auteur, qui parvient avec des phrases très simples mais lourdes de sens à dépeindre ses personnages. Lesquels peuvent se ressembler ; mais tout au plus au premier abord. Chacune de leurs scènes est rigoureusement bien rythmée, et la tension oscille avec nervosité au cours du récit pour offrir ce chef-d'oeuvre aux prix littéraires mérités.
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Je n'avais pas lu American Gods depuis 15 ans.
Entre temps, j'ai vu (et beaucoup aimé) la série, mais mes souvenirs du bouquin étaient flous, et les changements de scenarios ne m'avaient pas choquée.
Et a la relecture du bouquin, ils me choquent beaucoup plus. Je développe plus bas, mais je vais m'attarder sur le reste du livre d'abord.
Comme d'habitude, j'aime le style d'écriture de Gaiman, je trouve cela efficace sans être lourd ou trop compliqué, c'est fluide, léger, mais pas basique. le rythme est lent, lent, lent, comme un road trip interminable sur la route 66. Mais comme pendant un road trip, il faut, pour apprécier le voyage, se laisser porter et regarder le paysage. Oui, il ne se passe parfois pas grand-chose, mais le nombre de détails, de clin d'oeil, de références, m'ont portée, et je ne me suis pas ennuyée une seconde. J'adore cet univers qu'il a imaginé, j'adore cette idée des dieux que nous créerions autour de nous, j'adore sa lecture de la mythologie, j'adore, j'adore.
Shadow est, comme le sont souvent les héros de roman de Gaiman, un poil impuissant, un poil paumé, un poil indifférent, et ce n'est pas mon personnage préféré de la littérature, mais la galerie haute en couleur qui l'entoure compense, a mon sens, son apathie. Wedsneday, Bilquis, the Tech Boy, le Djiin, Easter, et tous les Amérindiens qui vont et viennent, occupent l'espace de l'histoire. Je trouve le scénario parfois illogique, on ne comprend pas tout, mais n'est-ce pas le principe même de la foi, croire malgré le manque de preuve ou d'explication ? Je suis donc soulagée, après lecture, de m'apercevoir que j'aime encore beaucoup ce livre, malgré le dernier point, développé ci-dessous, qui m'a surprise.
Je me suis rendu compte que la série a beaucoup modernisé l'histoire en termes de féminisme… C'est fou. Et pourtant Gaiman est un auteur qui sait écrire des personnages féminins intéressants, pertinents, Neverwhere est truffé de formidables protagonistes féminines. Mais a ma grande surprise… American Gods ne passe même pas le test de Bechdel !! L'immense majorité des personnages féminins « importants » de cette histoire ne sont là que pour tourner autour des deux personnages principaux, Wednseyday et Shadow, pour les sauver, les aider, ou baiser avec. Ça on baise pas mal dans le bouquin, quasiment tous les personnages féminins dans American Gods sont hyper sexualisés, mais pas pour leur propre plaisir ou désir. Que ce soit Bastet, Zorya Polunochnaya, ou Easter, si elles couchent, embrassent ou suivent, c'est pour aider le protagoniste ou faire avancer l'histoire. Même Bilquis, la reine sacrée héritée de Saba, ne se prostitue pas par choix, mais pour survivre. . Vous me direz, c'est pas de la faute de Gaiman si une immense partie du panthéon féminin mondial est lié au sexe ou a l'amour… Mais quand même… la preuve, c'est que pour l'adaptation télé, Gaiman a tout remanié. Je trouve la réécriture de l'histoire dans la série vraiment pertinente, que ce soit la mise en avant de Laura, l'ajout de sa relation avec Mad Sweeney, ou le recyclage de Bilquis dans la lutte contre le racisme. du coup en définitive… j'aime le livre, mais c'est la première fois de ma vie que j'ai préféré l'adaptation télévisuelle !!
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Je l ai lu en anglais, ca a ete un peu complique car le livre alterne les phases revee, imaginaire, realiste et il faut donc etre meticuleux dans sa lecture et comprehension. Neanmoins j ai adore cette oeuvre profondement originale par sa narration, par les personnages qui y prennent part. Quelque chose de poetique et violent.
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J'ai eu envie de lire ce livre après avoir vu la première saison de la série il y a quelques années. J'ai finalement pris le temps de m'attaquer à ce beau pavé.
Le livre se divise en 4 parties principales, suivant à la fois Shadow et également plusieurs dieux dans l'Amérique contemporaine alors qu'un conflit se prépare entre les anciens dieux et les nouveaux dieux (Média, technologie, etc)
La première partie mets bien en place l'univers et ses nombreux personnages en se plongeant dans le folklore et les mythologies, adaptées à la société américaine, ce qui en fait un très bon mélange riche et intéressant. La seconde partie est quant à elle un peu longue, tire certains éléments qui ne nécessitaient pas nécessairement tant de pages. La troisième et quatrième parties sont quant à elles très intenses, pleines d'actions et de retournements de situation qui font dévorer les dernières pages !
Neil Gaiman s'est vraiment investie de nombreuses mythologie et livre un très beau récit très prenant, dans un écrit simple mais efficace !



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On doit pouvoir trouver le Dieu de la lecture par ici…

C'est mon premier Neil Gaiman, j'ai été faible, c'est la ribambelle de titre obtenu par cette oeuvre (Hugo, Nebula, Locus et Bram Stoker) qui m'a attiré. J'en sors un peu mitiger, j'ai bien aimé mais (oui il est là le « mais ») j'ai aussi été déçu… Ombre est un personnage attachant sur lequel l'évènement glisse un peu trop facilement. Cette nonchalance (je ne trouve pas le mot) le rend très intéressant, on veut le secouer qu'il prenne part au monde, qu'il vive. J'ai également beaucoup aimé les interludes, l'explication de l'arrivé des Dieux de l'ancien monde. J'aurais souhaité que ces passages soient encore plus présents pour expliquer l'arrivé en Amérique d'autres personnages du roman. Un peu dans le même cadre, je regrette le manque de nuance sur les « Nouveaux Dieux », un peu trop découpés à la hache dans leur psychologie par rapport aux anciens (Oh attendez… c'est ptet fait exprès ?). J'ai fait un peu de recherche en parallèle mais je trouve que ça coupe trop la lecture et ça peut même gâcher quelques passages.

L'univers est très intéressant et mériterais d'être plus creusé. Cela me donne un peu envie de regarder la série quand même et de rajouter d'autre roman de l'auteur sur ma PAL.
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dieux à la petite semaine

à priori pas trop mon univers.
Est-ce du à la traduction ou tout simplement une histoire qui ne me touche pas, mais il me semble que ça sonne faux et froid., je n'ai pas réussi à être emportée .;,
Un comble pour un livre que j'ai lu deux fois, ne me souvenant pas de sa première lecture.
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Livre le plus connu de cet auteur et ça sera ma 3ème lecture de lui. Je l'ai trouvé dans une bourse aux livres l'an dernier. Ayant quelques a priori avec cet auteur, j'ai donc testé le début en audio (2h10).

Au final, je n'aurais pas pu tenir ce court extrait. Au bout d'1h30, j'ai abandonné ce texte improbable dont je ne goûte ni l'humour ni l'histoire. Dès le départ, je me suis ennuyée avec l'histoire d'Ombre en me demandant pourquoi je l'avais acheté en papier… J'ai relu le résumé, me suis dit « pourquoi pas ? » et j'ai essayé de maintenir mon attention pour découvrir cette partie. Plus d'une fois, mon attention a décroché tant je m'ennuyais de cet enchaînement de faits sans grand intérêt. On dirait que les évènements ont été mis bout à bout pour faire une histoire. Déjà, je ne comprenais pas bien le personnage d'Ombre ainsi que ses élucubrations. Ensuite, vient le Voyageur et son acolyte… Je dois dire qu'à ce moment-là, mon attention battait déjà la campagne. Il faut croire que le style et l'imagination de cet auteur ne sont vraiment pas fait pour moi.

Comme vous l'aurez compris, ce roman très apprécié a été une déception pour ma part et un abandon rapide. Même en faisant plus attention aux résumés, j'arrive encore à me faire avoir par des éditeurs peu scrupuleux de leurs lecteurs. Je vous conseille néanmoins de le découvrir pour vous en faire votre propre avis. Pour ma part, j'arrête les frais avec cet auteur.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Les vacances approchant à grands pas, je rattrape doucement mes chroniques en retard. Après avoir vu Sandman sur Netflix, j'ai voulu découvrir l'auteur à travers d'autres romans. Je me suis arrêtée sur American Gods, sans trop d'attente. La quatrième de couverture me plongeait déjà dans l'histoire mais je n'étais pas sûre d'apprécier le style. Et pourtant ! Dès les premières pages, j'étais dans l'histoire. Aux amateurs de séries : celle autour de ce roman n'est pas fidèle à ce dernier !

Ombre Moon pense retrouver sa femme en sortant de prison. Mais cette dernière trouve la mort dans un accident de voiture. Ombre rencontre alors Voyageur à bord de l'avion qui le ramène chez lui. Voyageur lui propose d'être son garde du corps. N'ayant plus aucun plan d'avenir, Ombre accepte. Qui est vraiment Voyageur ? Et Ombre Moon ?

Une histoire trépidante où l'on suit avec passion les aventures d'Ombre et de Voyageur. Quelques longueurs sur les passages intercalés qui ne semblent pas faire avancer l'histoire.
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American Gods est dans ma wishlist depuis si longtemps que je craignais un peu de m'y attaquer. Il s'agit tout de même d'un petit pavé et les retours là-dessus semblent divisés, tant sur le roman que sur la série télé (j'ai appris au passage qu'il existe également une adaptation en comics). Et c'est avec la version audio que j'ai fini par me lancer.

Neil Gaiman imagine, dans l'Amérique contemporaine, le conflit entre les anciens dieux en perte de vitesse (Odin, Tchernobog, Kali, Anubis, etc.) et les nouveaux dieux en plein essor (technologie, médias, capitalisme, etc.). le tout est perçu du point de vue d'Ombre, un simple mortel récemment sorti de prison, en deuil de sa femme infidèle, et engagé par l'un des anciens dieux pour lui servir (supposément) de garde du corps.

Voilà qui devrait donner lieu à une histoire bourrée d'action et de multiples rebondissements, non? Eh bien… non. Et mieux vaut ne pas s'y attendre si vous voulez apprécier pleinement ce roman. le rythme est lent, très lent, l'histoire très contemplative, truffée de digressions diverses et de références pointues à des mythologies parfois célèbres, parfois obscures. En fait, ça donne envie de lire avec Wikipédia ouvert en vis-à-vis. Personnellement, ça m'a beaucoup plu, j'adore cette façon d'aborder l'urban fantasy. Mais ça n'est pas pour tout le monde, surtout si vous cherchez plutôt une intrigue haletante.

Aussi, le personnage principal, Ombre, est plutôt passif vis-à-vis des événements qui se déroulent autour de lui – un trait de caractère bien justifié par son état d'esprit, et que j'ai pour ma part beaucoup plus apprécié que bien des héros d'autres oeuvres plus « actifs ». Son flegme est assez agréable à suivre. Toutefois, là encore, c'est quelque chose qui peut rebuter d'autres lecteur·ices.

L'ensemble donne l'impression que Neil Gaiman continue de creuser les thématiques et l'ambiance explorées dans Sandman, au point que je ne serais pas surprise que les deux oeuvres se déroulent dans le même univers. Histoires, dieux et mythologies naissent de l'imagination des mortel·les et de leur foi, et perdurent tant que leurs adeptes leur accorderont les sacrifices nécessaires (qu'il s'agisse du sang, de l'argent ou du temps). La particularité de l'Amérique vient du fait que la plupart de ses habitant·es sont venu·es d'ailleurs avec leurs propres dieux, qu'iels ont ensuite oublié pour en adorer d'autres. Mais l'Amérique n'est pas une terre propice aux dieux, tant aux anciens qu'aux nouveaux : ce n'est pas pour rien que ses habitant·es d'origine ne comptent pas de dieux dans leurs religions…

Neil Gaiman a eu l'idée de ce roman alors que lui-même (anglais) venait de déménager aux États-Unis, et j'ai l'impression que ça paraît dans le regard qu'il porte sur ce pays fondé sur le sang et l'argent : tantôt acéré et implacable, et parfois presque tendre avec certains personnages. (En tout cas, en tant qu'Européenne immigrée sur le continent américain, cet aspect m'a semblé assez frappant).

En résumé, une très chouette lecture d'urban fantasy, bien qu'un cran en-dessous des comics de Sandman et nettement moins accessible que Neverwhere. C'est plutôt ce dernier que je recommanderais si vous voulez vous lancer dans les romans de Neil Gaiman mais que les points mentionnés ci-dessus vous rebutent.
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Ou comment se percutent les Dieux des anciennes croyances des peuples immigrés aux Etats-Unis et les idoles profanes. Ombre, le personnage principal, n'est qu'un pion là-dedans, bringuebalé entre l'homme-araignée (personnage mythologique que l'on retrouve autant en Afrique que chez les Amérindiens) et les Dieux cruels nordiques, accompagné par un leprechaun et encouragé par sa compagne décédée qui le suit physiquement tout au long du récit... Ce roman part dans tous les sens et j'avoue c'est le premier que j'ai lu depuis que je suis revenu aux récits de l'imaginaire, j'ai été conquis.
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