AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,67

sur 45 notes
5
0 avis
4
6 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Garcin explique, à un moment de ce livre, que s'il confie aux lecteurs des tranches de son histoire familiale et de sa propre vie c'est parce que son père n'a laissé aucune trace du moindre ressenti sur un papier quelconque. En tout cas, le fils endeuillé n'a jamais rien retrouvé qui pourrait s'y apparenter et il semble qu'il en ait souffert.
Dans ce livre, il nous conte donc , dans un style à la fois léger et raffiné l'histoire familiale de son épouse Anne-Marie Philipe à qui il voue un amour infini. Il la relie habilement à la sienne en rapportant des anecdotes de sa jeunesse et on constate que rien n'a jamais été facile ni pour l'un ni pour l'autre mais on comprend tout ce qui les lie.
Un beau témoignage, une émouvante déclaration d'amour, et encore un peu du voile qui se lève sur l'histoire familiale de l'auteur pour les curieux et les fans des livres de Jérôme Garcin.
Commenter  J’apprécie          80
N°1667 - Août 2022

Théâtre intime – Jérôme Garcin- Gallimard.

J'ai toujours plaisir à lire Jérôme Garcin parce qu'il écrit bien et que cela me procure toujours de bons moments.
Tout au long de son oeuvre, il nous a abondamment fait partager sa biographie avec ses bons et ses mauvais moments . Il avait déjà ravivé le souvenir de Gérard Philippe, mais ici il choisit d'évoquer sa jeunesse, sa rencontre, à 18 ans, avec Anne Philippe puis avec sa fille Anne-Marie qui deviendra son épouse. On pense ce qu'on veut du hasard, du pouvoir des mots écrits sur une simple lettre, mais Jérôme devait bien être destiné à rencontrer celle qui allait de venir sa belle-mère puisque ce fut son grand-oncle qui opéra Gérard Philippe peu de temps avant sa mort. Pour Anne-Marie à l'en croire, ce fut le coup de foudre, mais pas partagé par elle. L'attachement réciproque puisé dans la perte prématurée du père, dans l'amour du théâtre et la vie aux côtés de la fille d'un mythe et d'une femme exceptionnelle, n'est venu qu'ensuite.
Dans toutes les évocations qu'il fait à cette époque, on le sent en retrait. Est-ce par humilité face aux adultes dont il voit la réussite ou le poids de la présence, est-ce volontairement pour ne pas déranger cette galerie de portraits où son jeune âge le maintient en retrait ? Il m'est apparu au fil de ma lecture qu'à cette époque, pour lui, exister dans ce contexte tenait du théâtre, comme c'était aussi le cas de tous ceux qui, après la mort de Gérard Philippe, faisaient semblant de vivre sans lui et dans son souvenir idéalisé. Pour Anne-Marie aussi, grandir parmi ces ombres et ces présences a dû être difficile. Et que dire du très stendhalien Jérôme Garcin face au service militaire, aux journées ennuyeuses, aux simulacres de combats , aux improbables corvées, à l'ambiance enfumée de la chambrée…
C'est certes une déclaration d'amour pour Anne-Marie, mais elle passe par l'admiration pour la comédienne dédiée aux grands auteurs et habitée par ses rôles, à la fois la femme qu'il aime et la fille de Gérard Philippe que réclamaient de cinéma et la télévision. Il m'a même semblé percevoir quelque exagération, bien naturelle, dans le propos à travers les pièces dont il fait le palmarès, entre trac et applaudissements, avec ses enfants aimés et les chevaux pour autre passion.
La vie de l'auteur a effectivement nourri son oeuvre comme pour la plupart des écrivains. Dans le cas de Jérôme Garcin, quand il choisit de se livrer (de se confesser) à son lecteur, je me suis toujours demandé si cette volonté de se raconter, qui parfois frôle le solipsisme, n'était pas quelque peu exagérée (comme le sont parfois les nombreuses références théâtrales et cinématographiques). Après tout ces propos tenus sur son épouse qui frisent parfois l'idolâtrie, cette déclaration d'amour passionné, a quelque chose d'intime qui peut être quelque peu incompatible avec une publication. Quoiqu'il en soit, sur cette raison de confier à la page blanche ses impressions et ses sentiments, il s'explique honnêtement, l'écriture comme un héritage de famille !
Le livre refermé, je mesure l'immense a chance qu'il a eu de rencontrer cette femme, de l'aimer, de la garder, de construire avec elle une vie et une famille quand de plus en plus de mariages sombrent dans l'échec. Je garde personnellement toujours en mémoire cette citation de François Nourissier « Les hommes et les femmes faits l'un pour l'autre n'existent pas, ce n'est qu'une invention niaise des amoureux pour justifier leur entêtement ou leur optimisme, mais les hommes et les femmes destinés à ne jamais s'appartenir existent. le gibier des grandes passions se recrute parmi eux » ou l'esprit de celle de Jacques Lacan « l'amour c'est donner ce qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas ».



Commenter  J’apprécie          60
« Théâtre intime », Jérôme Garcin (Gallimard 220p)
Beau titre pour ce récit, la longue amitié du jeune Jérôme avec Anne la veuve de l'acteur Gérard Philipe, et son amour avec Anne-Marie, la fille de ce couple mythique. C'est parfois émouvant, souvent anecdotique, comme si ça n'avait par moment pas pris de relief pour le lecteur que je suis. Livre hommage à l'ombre d'un géant disparu, derrière ces figures, c'est un tableau d'un certain milieu social artistique, biberonné au théâtre (autre personnage essentiel de ce livre), et à lire Garcin on comprend tout le sens de l'expression (qu'il n'utilise pas) et de la chance de ce que représente un « capital culturel », qui rend la vie plus facile et plus passionnante, où même le deuil a de la classe. Tout coule de source dans cette vie foisonnante et privilégiée. Parfois l'intérêt accroche bien lorsque l'auteur entre dans les coulisses d'une pièce où joue son épouse, et parle de l'engagement total d'un comédien dans son rôle. Ailleurs on s'ennuie à la collection d'anecdotes privées sans intérêts, à la liste des célébrités croisées, au côté auto-promotion discrète de Jérôme Garcin qui nous invite dans sa famille, tout en revendiquant une réserve personnelle et une pudeur à laquelle on finirait presque par croire. Reste d'abord que c'est un bel hommage d'amitié et d'amour. Restent aussi un joli ton mélancolique, une belle ambiance intime, et une plume d'un classicisme qui use sans lourdeur de l'imparfait du subjonctif, une écriture léchée, élégante et délicate, digne d'un salon littéraire.
Commenter  J’apprécie          41
J'ai adoré cette lecture. Je le lisais dans la maison de campagne d'une amie devant un feu de cheminée. Jérôme Garcin écrit magnifiquement. Les images sont douces, les mots bien choisis, le style enchanteur. J'étais prise de larmes à plusieurs moments tellement l'auteur savait mettre les mots justes sur certaines émotions. Notamment, lorsqu'il parle de ses enfants et de son rôle de père.
Une lecture avec un équilibre parfait entre les moments relaxants et les moments poignants.
Pour seul défaut, par moment j'avais l'impression d'être de trop lors de la lecture. le contenu est parfois trop personnel, notamment lorsqu'il s'adresse directement à sa femme. Connaître la vie intime de personnalités ne me plaît pas j'ai donc ressentie une petite gêne. Mais l'écriture et la sincérité des émotions font de ces passages des moments forts et beaux.
Commenter  J’apprécie          30
Avis aux amateurs de théâtre et de littérature !
Dans la famille Philipe, on connaît Gérard, le grand acteur de théâtre, mort prématurément, en 1959, à 36 ans. On se souvient aussi de son épouse, Anne, auteur du célèbre "Temps d'un soupir", où elle évoque avec pudeur et émotion la douleur de son veuvage. En refermant Théâtre intime, vous aurez fait la connaissance de la fille, Anne-Marie, et du gendre, Jérôme Garcin.
Ce dernier réalise ici une étonnante autobiographie qui, outre l'admiration pour Gérard l'acteur, s'enrichit à la fois de l'hommage à Anne la belle-mère et de la déclaration d'amour à Anne-Marie l'épouse. Cette oeuvre très personnelle est bien écrite et se lit avec plaisir. L'usage quasi-constant de l'imparfait traduit bien la nostalgie qu'il ressent vis-à-vis de la première et l'amour qu'il voue à la seconde, notamment au travers des rôles qu'elle a joués au théâtre.
Une lecture agréable, même pour ceux qui, comme moi, ne sont pas aussi familiers du théâtre que ne l'est l'auteur.
Commenter  J’apprécie          30
« C'était un après-midi d'été de la fin des années soixante-dix, dans le théâtre à ciel ouvert de Petit-Couronne. Je venais de rencontrer Anne-Marie, qui, dans le Cid, interprétait la fière Infante. Pendant les répétitions et les ultimes réglages sous un soleil déclinant, une ombre vint s'asseoir à mes côtés, sur les gradins, et en silence me prit la main. C'était Anne Philipe, dont je ne saurai jamais si elle venait, ce jour-là, applaudir sa prometteuse fille de vingt ans ou se souvenir de l'immortel Rodrigue d'Avignon.
Peut-être n'ai-je écrit Théâtre intime que pour répondre, longtemps après, à cette question restée en suspens. Qui jouait sur scène, ou plutôt qui voyait-on jouer ? Quel coeur battait sous cette longue robe d'Infante : une fille sans père ou la fille d'un mythe ? La jeune femme que j'aimais ou celle qui, dans la lumière des projecteurs, déjà ne m'appartenait plus ?
Dans les coulisse de ce Théâtre intime, où le rideau s'ouvre sur L'Annonce faite à Marie et tombe sur L'Alouette, il y a aussi trois enfants qui sourient. Ils appartiennent à la première génération pour laquelle le père tutélaire d'Anne-Marie est déjà une image floue, une légende à la dérive, un Cid qui lentement s'éloigne de la mémoire collective. J'ai voulu, à ma façon, les leur restituer. » (Jérôme Garcin, présentation éditeur).



Dans ce roman autobiographique, Jérôme Garcin revient avec nostalgie et tendresse sur sa vie, les quelques années qui ont précédés sa rencontre avec Anne Philipe, la mère d'Anne-Marie qui deviendra sa femme. On sent l'émotion poindre dans les mots, on se fascine par une telle maîtrise du verbe, on entre dans l'intime sans toutefois violer l'intimité de l'auteur, on sent les émotions, les frissons et les sentiments. On comprend le respect qu'il voue à celles qui ont influencé sa vie, à celles qui ont permis qu'il devienne l'homme qu'il est devenu, qui ont permis cette maturité, qui lui ont apporté cette sérénité à l'égard de son art… cette assurance dans son jeu d'écriture. Il est aussi question de son rapport à l'écriture, de son rapport à la lecture et aux auteurs, de sa fascination pour Stendhal

On entre dans cette lecture comme on entrerait dans une pièce éclairée à la bougie. On s'installe dans cet huis-clos propice à la confidence. On l'écoute, glanant au détour de chaque phrase le mot qui nous permet de ressentir à notre tour, de voir les paysages, de percevoir l'atmosphère de certains lieu. On assiste à la rencontre avec Anne Philipe, on profite de leur complicité, jusqu'à ce qu'entre, comme par effraction, la fille de la romancière. Cette dernière se prénomme Anne-Marie.

J'étais réticence à lire cet ouvrage, réticence même après avoir lu la préface de l'auteur. Sceptique, peu encline à lire ce que je pensais être une énième déclaration d'amour. Et puis… au fil des pages… je me suis laissée embarquer et ce, malgré quelques longueurs.
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
Commenter  J’apprécie          10
Je ne partage pas la passion de Jérôme Garcin et de sa femme, Anne Philipe pour le cheval mais je partage celle qu'ils ont tous les deux pour le théâtre.
J'ai lu ce récit autobiographique dès sa sortie avec beaucoup d'intérêt puisque Jérôme Garcin évoque sa rencontre avec Anne Philippe puis Anne-Marie, sa fille qu'il va épouser.
Rien de « people » dans ce livre qui a reçu le Prix essai France-Télévisions en 2003. Mais, évidemment, l'évocation des proches de Gérard Philipe, comédien culte, est un enchantement.
Jérôme Garcin nous mène dans les coulisses de la vie qu'il partage avec une comédienne sans entrer dans une trop grande intimité.
Beau témoignage sur le théâtre de la fin du 20ème siècle vu de l'intérieur.
Commenter  J’apprécie          30
Faire la connaissance et devenir un proche d'Anne Philippe, la femme de Gérard, à 20 ans, puis tomber amoureux de sa fille Anne-Marie, c'est la vie de Jérôme Garcin. Bientôt, il l'accompagne dans son métier de comédienne, décrit son impuissance à l'aider dans son idéal d'absolu, conseille les hommes mariés à des comédiennes pour faire face à certaines scènes ou à certaines remarques.. Tous les deux ont perdu leur père alors qu'ils étaient jeunes mais Anne-Marie doit en plus se débattre pour imposer son prénom.
Lien : http://livrelibre.blog.lemon..
Commenter  J’apprécie          30
Bizarrement, pour la première fois, je n'ai pas succombé au charme de l'écriture de Jérôme Garcin.
Certes le livre n'est pas inintéressant. de plus c'est un très bel hommage qu'il rend sa femme et à ses enfants et surtout à sa belle-mère, Anne Philippe, épouse de Gérard Philippe.
Mais je dois avouer que je me suis un peu ennuyée et n'ai pas retrouvé l'émotion que j'ai eue dans ses autres ouvrages. Pourtant son tact, son élégance, sa pudeur sont bien là et cette déclaration d'amour est fort belle.
Peut-être ai-je lu trop vite et sans assez m'investir.
Commenter  J’apprécie          111
"Théatre intime" est une magnifique déclaration d'amour d'un homme (Garcin en l'occurence) à l'être aimé Anne-Marie Philippe (fille de Gérard Philippe). Comme si ces deux destins marqués par des deuils avaient trouvé dans le regard de l'autre, l'âme soeur, la seule pouvant les ramener à un espoir de reconstruction malgré les douleurs.
Le patron du "Nouvel Obs culture" nous touche car il raconte ces souvenirs avec beaucoup de tact, de retenue, il raconte l'amitié avec la veuve du comédien, puis l'amour en parfaite alchimie avec Anne-Marie. C''est aussi un récit pour leurs enfants, pour dire l'admiration de leurs parents pour leurs pères respectifs partis tout deux trop tôt.
L'amour total, fusionnel pour vaincre les douleurs adolescentes.
Un texte pudique, plein de tendresse, de tolérance, d'amour. Certainement la meilleure façon de rester en vie et de regarder sereinement l'avenir.
Commenter  J’apprécie          390




Lecteurs (93) Voir plus



Quiz Voir plus

Le Cid (Corneille)

Que signifie "Le Cid" en arabe ?

le seigneur
le voleur
le meurtrier

10 questions
816 lecteurs ont répondu
Thèmes : théâtreCréer un quiz sur ce livre

{* *}