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EAN : 9782070768523
227 pages
Gallimard (30/01/2003)
3.67/5   45 notes
Résumé :
Jérôme Garcin, directeur de rédaction au Nouvel Observateur, animateur du Masque et La Plume sur France Inter, publie peu. Le grand écart entre les exigences du critique et l'élaboration d'une œuvre ne doit pas être facile à concilier. Et pourtant, Jérôme Garcin réussit l'exercice avec la souplesse et la bravoure du virtuose. La Chute de cheval était un roman qui tendait à prouver qu'on pouvait "fonder... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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"Théatre intime" est une magnifique déclaration d'amour d'un homme (Garcin en l'occurence) à l'être aimé Anne-Marie Philippe (fille de Gérard Philippe). Comme si ces deux destins marqués par des deuils avaient trouvé dans le regard de l'autre, l'âme soeur, la seule pouvant les ramener à un espoir de reconstruction malgré les douleurs.
Le patron du "Nouvel Obs culture" nous touche car il raconte ces souvenirs avec beaucoup de tact, de retenue, il raconte l'amitié avec la veuve du comédien, puis l'amour en parfaite alchimie avec Anne-Marie. C''est aussi un récit pour leurs enfants, pour dire l'admiration de leurs parents pour leurs pères respectifs partis tout deux trop tôt.
L'amour total, fusionnel pour vaincre les douleurs adolescentes.
Un texte pudique, plein de tendresse, de tolérance, d'amour. Certainement la meilleure façon de rester en vie et de regarder sereinement l'avenir.
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N°1667 - Août 2022

Théâtre intime – Jérôme Garcin- Gallimard.

J'ai toujours plaisir à lire Jérôme Garcin parce qu'il écrit bien et que cela me procure toujours de bons moments.
Tout au long de son oeuvre, il nous a abondamment fait partager sa biographie avec ses bons et ses mauvais moments . Il avait déjà ravivé le souvenir de Gérard Philippe, mais ici il choisit d'évoquer sa jeunesse, sa rencontre, à 18 ans, avec Anne Philippe puis avec sa fille Anne-Marie qui deviendra son épouse. On pense ce qu'on veut du hasard, du pouvoir des mots écrits sur une simple lettre, mais Jérôme devait bien être destiné à rencontrer celle qui allait de venir sa belle-mère puisque ce fut son grand-oncle qui opéra Gérard Philippe peu de temps avant sa mort. Pour Anne-Marie à l'en croire, ce fut le coup de foudre, mais pas partagé par elle. L'attachement réciproque puisé dans la perte prématurée du père, dans l'amour du théâtre et la vie aux côtés de la fille d'un mythe et d'une femme exceptionnelle, n'est venu qu'ensuite.
Dans toutes les évocations qu'il fait à cette époque, on le sent en retrait. Est-ce par humilité face aux adultes dont il voit la réussite ou le poids de la présence, est-ce volontairement pour ne pas déranger cette galerie de portraits où son jeune âge le maintient en retrait ? Il m'est apparu au fil de ma lecture qu'à cette époque, pour lui, exister dans ce contexte tenait du théâtre, comme c'était aussi le cas de tous ceux qui, après la mort de Gérard Philippe, faisaient semblant de vivre sans lui et dans son souvenir idéalisé. Pour Anne-Marie aussi, grandir parmi ces ombres et ces présences a dû être difficile. Et que dire du très stendhalien Jérôme Garcin face au service militaire, aux journées ennuyeuses, aux simulacres de combats , aux improbables corvées, à l'ambiance enfumée de la chambrée…
C'est certes une déclaration d'amour pour Anne-Marie, mais elle passe par l'admiration pour la comédienne dédiée aux grands auteurs et habitée par ses rôles, à la fois la femme qu'il aime et la fille de Gérard Philippe que réclamaient de cinéma et la télévision. Il m'a même semblé percevoir quelque exagération, bien naturelle, dans le propos à travers les pièces dont il fait le palmarès, entre trac et applaudissements, avec ses enfants aimés et les chevaux pour autre passion.
La vie de l'auteur a effectivement nourri son oeuvre comme pour la plupart des écrivains. Dans le cas de Jérôme Garcin, quand il choisit de se livrer (de se confesser) à son lecteur, je me suis toujours demandé si cette volonté de se raconter, qui parfois frôle le solipsisme, n'était pas quelque peu exagérée (comme le sont parfois les nombreuses références théâtrales et cinématographiques). Après tout ces propos tenus sur son épouse qui frisent parfois l'idolâtrie, cette déclaration d'amour passionné, a quelque chose d'intime qui peut être quelque peu incompatible avec une publication. Quoiqu'il en soit, sur cette raison de confier à la page blanche ses impressions et ses sentiments, il s'explique honnêtement, l'écriture comme un héritage de famille !
Le livre refermé, je mesure l'immense a chance qu'il a eu de rencontrer cette femme, de l'aimer, de la garder, de construire avec elle une vie et une famille quand de plus en plus de mariages sombrent dans l'échec. Je garde personnellement toujours en mémoire cette citation de François Nourissier « Les hommes et les femmes faits l'un pour l'autre n'existent pas, ce n'est qu'une invention niaise des amoureux pour justifier leur entêtement ou leur optimisme, mais les hommes et les femmes destinés à ne jamais s'appartenir existent. le gibier des grandes passions se recrute parmi eux » ou l'esprit de celle de Jacques Lacan « l'amour c'est donner ce qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas ».



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Bizarrement, pour la première fois, je n'ai pas succombé au charme de l'écriture de Jérôme Garcin.
Certes le livre n'est pas inintéressant. de plus c'est un très bel hommage qu'il rend sa femme et à ses enfants et surtout à sa belle-mère, Anne Philippe, épouse de Gérard Philippe.
Mais je dois avouer que je me suis un peu ennuyée et n'ai pas retrouvé l'émotion que j'ai eue dans ses autres ouvrages. Pourtant son tact, son élégance, sa pudeur sont bien là et cette déclaration d'amour est fort belle.
Peut-être ai-je lu trop vite et sans assez m'investir.
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Garcin explique, à un moment de ce livre, que s'il confie aux lecteurs des tranches de son histoire familiale et de sa propre vie c'est parce que son père n'a laissé aucune trace du moindre ressenti sur un papier quelconque. En tout cas, le fils endeuillé n'a jamais rien retrouvé qui pourrait s'y apparenter et il semble qu'il en ait souffert.
Dans ce livre, il nous conte donc , dans un style à la fois léger et raffiné l'histoire familiale de son épouse Anne-Marie Philipe à qui il voue un amour infini. Il la relie habilement à la sienne en rapportant des anecdotes de sa jeunesse et on constate que rien n'a jamais été facile ni pour l'un ni pour l'autre mais on comprend tout ce qui les lie.
Un beau témoignage, une émouvante déclaration d'amour, et encore un peu du voile qui se lève sur l'histoire familiale de l'auteur pour les curieux et les fans des livres de Jérôme Garcin.
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« Théâtre intime », Jérôme Garcin (Gallimard 220p)
Beau titre pour ce récit, la longue amitié du jeune Jérôme avec Anne la veuve de l'acteur Gérard Philipe, et son amour avec Anne-Marie, la fille de ce couple mythique. C'est parfois émouvant, souvent anecdotique, comme si ça n'avait par moment pas pris de relief pour le lecteur que je suis. Livre hommage à l'ombre d'un géant disparu, derrière ces figures, c'est un tableau d'un certain milieu social artistique, biberonné au théâtre (autre personnage essentiel de ce livre), et à lire Garcin on comprend tout le sens de l'expression (qu'il n'utilise pas) et de la chance de ce que représente un « capital culturel », qui rend la vie plus facile et plus passionnante, où même le deuil a de la classe. Tout coule de source dans cette vie foisonnante et privilégiée. Parfois l'intérêt accroche bien lorsque l'auteur entre dans les coulisses d'une pièce où joue son épouse, et parle de l'engagement total d'un comédien dans son rôle. Ailleurs on s'ennuie à la collection d'anecdotes privées sans intérêts, à la liste des célébrités croisées, au côté auto-promotion discrète de Jérôme Garcin qui nous invite dans sa famille, tout en revendiquant une réserve personnelle et une pudeur à laquelle on finirait presque par croire. Reste d'abord que c'est un bel hommage d'amitié et d'amour. Restent aussi un joli ton mélancolique, une belle ambiance intime, et une plume d'un classicisme qui use sans lourdeur de l'imparfait du subjonctif, une écriture léchée, élégante et délicate, digne d'un salon littéraire.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La vie m'a éloigné de ce paradis de l'enfance, de cette annexe de la comtesse de Ségur, de cette dépendance du Grand Meaulnes, de cet ancien relais de poste dont mon arrière-grand-père avait fait, au sens propre, une demeure sénatoriale, mais je sais bien qu'une part de moi est cachée pour toujours dans ses greniers obscurs, sous sa haie de noisetiers et son noueux noyer; que les parfums universels des feuilles mortes, de l'herbe fauchée et des cours de ferme restent attachés à cette campagne ordinaire; que je décline à l'infini, en la déplaçant seulement vers l'ouest, la mémoire de mes saisons, de mes premières émotions, de mes fragiles honneurs; et que ma détestation des civilités citadines, des horizons sans ciel ni frondaisons, des foules compactes sur les grands boulevards, vient de cette sauvagerie des bords de Seine, à laquelle, dans mon coeur, je n'ai jamais été infidèle (chapitre "Rue de l'Etang-Broda", page 23).
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J'ai connu ce que personne ne voit, les larmes derrière le sourire, les cris derrière la parole, le désespoir derrière l'exultation, l'envie d'en finir derrière la force d'abattre les murailles (...) J'ai connu la jalousie, la colère, l'exaspération, mais je n'ai jamais connu la morosité, les sentiments moyens, la mesquinerie, le regret, la déception. Alors voilà: les exercices d'admiration sont comme les déclarations d'amour, il faut les faire quand la vie palpite encore, quand la chair est tiède, quand la gratitude se lit dans les yeux ouverts, sur les lèvres tendues (...) Je voudrais raconter ici comment, marche après marche, et malgré le vertige, et alors que rien ne me prédisposait à l'escalade, je suis parvenu enfin à l'altitude d'où l'on peut voir, en pleine lumière, le visage de celle à qui je dois de trouver la terre si belle et le ciel si proche.
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Mois après mois, Danseur [le cheval d’Anne Philipe] lui donna, sans complaisance, tout ce qu'elle refusait à la scène et que le cinéma lui refusait, tout ce que son corps d'actrice réclamait, et tout ce à quoi la femme au milieu de sa vie aspirait : une jeunesse persistante, le goût du risque, la maîtrise de soi, la noblesse de l'art, le plaisir de la métamorphose, l'héritage des grands classiques, le rituel de la représentation, le besoin de surpassement et le bonheur de l'éphémère.
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Cette apparition conquérante, à la Jeanne d’Arc, dans un appartement où tout était luxe, calme et volupté, venait de mettre à bas, en un instant, les idées simples et fausses que, depuis l’adolescence, je m’étais faites des femmes. La fille d’Anne sortait du vieux cadre doré, acquis par héritage, où était enfermée l’image conventionnelle de l’épouse, de la fiancée ou de la maîtresse. La preuve : rien, chez elle, ne répondait au vocabulaire usuel. Elle défiait mon dictionnaire portatif et ma grammaire stendhalienne. Il aurait fallu inventer des mots pour obvier aux négations : elle n’était pas d’une beauté académique ; elle n’était pas d’une grâce aimable ; elle ne ressemblait pas aux filles de son âge ; elle n’était pas caustique, attendrissante, fière, libertaire, coquine, légère, narquoise, elle était tout cela ensemble, mais à la puissance dix. J’étais amoureux.
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Et je me disais, voilà, il n'est pas seulement né de l'amour d'une femme et d'un homme, il est déjà un enfant chargé d'invisibles et puissants souvenirs, il coule dans son sang du théâtre, de la littérature, de l'art, de la médecine, de la politique, des Antilles, de la Belgique, de la Bourgogne, que sais-je encore, ce n'est pas un ruisseau, c'est un delta (chapitre "Le Belvédère", pages 158-159).
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Vidéo de Jérôme Garcin
Jérôme Garcin vous présente son ouvrage "Écrire et dire : entretiens avec Caroline Broué" aux éditions des Équateurs. Entretien avec Jean-Claude Raspiengeas.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/3002979/jerome-garcin-ecrire-et-dire-entretiens-avec-caroline-broue
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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