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4,1

sur 1042 notes
Au départ, je me suis dit : voilà un roman plein de bons sentiments. Ça dénonce gentiment, tout en faisant de belles métaphores avec les animaux. Puis en continuant, je me suis rendue compte qu'il y avait plus que ça. Déjà, il y a une plume, c'est indéniable, et quelle plume ! Ensuite, il y a de lourdes réflexion sur bien plus que les problèmes de racisme, c'est l'Homme dans son intégralité qui est en cause. C'est presque un tribunal philosophique que nous sert ici Gary. On se remet en cause, nous en temps qu'être humain individuel, mais aussi la société à laquelle on prend part, et avec une sacrée force. Que cet homme est brillant !
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À travers l'histoire d'un chien blanc (dressé par des blancs pour attaquer les noirs) l'auteur brosse le tableau du problème noir aux États-Unis durant la période Martin Luther King et celui des biens pensants qui gravitent autour de sa compagne Jean D'énergie. EviÉvidemm, c'est très bien écrit mais, évidemment aussi, ca date.
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La sortie du film m'a donné envie de lire le roman "Chien blanc" de Romain Gary. Sans surprise, les arcanes des relations entre Noirs-Américains et Blancs-Américains dans les années 1960 sont bien plus développées dans le texte que dans son adaptation cinématographique. le soutien des Black Panthers par des vedettes d'Hollywood comme Jean Seberg (Femme de R. Gary) ou Marlon Brando questionne l'auteur sur les motifs sous-jacents. Culpabilité d'un côté, sentiment de juste retour rétribution de l'autre ? Qui a besoin de qui ? Participer à la lutte, militer contre la ségrégation et le racisme, est-ce s'approprier le combat des Noirs-Américains, en essayant une fois de plus de s'imposer dans la place ? Ces questions de légitimité resurgissent d'ailleurs aujourd'hui, avec parfois beaucoup de virulence. Romain Gary se place en observateur, presque cynique, des agissements des uns et des autres. le berger allemand Batka, qu'il recueille, est un chien dressé pour attaquer les Noirs. Convaincu que l'animal peut être redressé, R. Gary le confie à un dresseur réputé Keys qui transformera ce chien blanc en chien noir, menace mortelle pour les Blancs, et qui mourra face à cette dualité qui ne laisse aucune place à l'espoir.
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Romain Gary: c'est la certitude de passer un bon moment de lecture, avec ce qu'il faut d'élitisme dans l'écriture, de sens de la narration et de grain de folie. Avec lui on a toujours le sentiment étrange de se sentir en quelque sorte un peu privilégié d'avoir lu un roman pourtant accessible à tous.
Chien Blanc est un roman à plusieurs niveaux de lecture: il y a l'amour de Gary pour ses animaux. Quand il fait parler son chat, quand il passe des heures auprès de son chien, les amoureux des animaux s'y reconnaitront.
Il y a aussi bien évidemment son propos sur le racisme et le communautarisme. C'est une réflexion toujours d'actualité cinquante ans plus tard, le racisme ordinaire (Le multiculturalisme oui, mais pas trop près de moi quand même. Malaise.)
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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A la fois roman autobiographique et essai politique, « Chien blanc », comme son titre le laisse apparaître, est un livre qui raconte en fil rouge la rééducation d'un chien dressé par la police des blancs pour attaquer les noirs.
Nous sommes aux États-Unis à la fin des années 60, et ça bouge beaucoup sur le front social sur le sujet de l'égalité des droits entre noirs et blancs.
Romain Gary, alors basé en Californie avec son épouse Jean Seberg, partage, en grand témoin et analyste de son époque et de ses contemporains, les événements vécus avant et après l'assassinat de Martin Luther King.
Il vit les émeutes à Washington. Il observe les positions des blancs traditionalistes et des noirs en révolution. Il écoute les discours sans jamais réellement prendre parti. Il fait même une digression et un parallèle lors d'un crochet par Paris pendant mai 68.
Ce livre permet de constater encore une fois que ce n'était pas mieux avant et que le monde est en perpétuelle transformation.
Un livre brillant qui fait réfléchir…
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Dans ce roman autobiographique, presque écrit sur le mode d'un journal de bord, Romain Gary nous emmène dans sa vie américaine aux côtés de son épouse, Jean Seberg, engagée dans la lutte pour les droits des noirs américains. Un beau jour, un chien se retrouve devant sa porte. Romain Gary s'y attache et se sent responsable de lui. Cet évènement personnel, qui pourrait nous sembler de prime abord anecdotique, est habilement mis en perspective avec les évènements d'une époque et d'un pays. L'auteur croise, au fil du récit, des personnages d'horizons variés et nous fait part de ses réflexions à leur égard ainsi que de ses sentiments qui peuvent aller de la compassion à l'antipathie. L'esprit sensible et plein de finesse de l'auteur, parfois mêlé de provocation rend certaines répliques truculentes. Peu à peu, on prend conscience que le propos de l'auteur va au delà même en nous parlant finalement de l'humanité toute entière jusqu'à se poser la question suivante: où est le chien et où est l'homme ?
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Romain Gary porte un costume, sa légion d'honneur, son âme de juif errant, ses fantômes d'ancien combattant. Fort de ses identités multiples, il interroge le processus de "dressage" à l'oeuvre dans les sociétés des années 60-70. Aujourd'hui on appelle sans doute cela « communautarismes ».Le portrait qu'il nous fait de 68 nous fait écho : pendant que les people font des galas de charité, les Black Panthers se radicalisent, Martin Luther King se fait assassiner, les étudiants sont en grève, et chacun mène sa guerre, individuelle ou à échelle réelle. Il y a autant de désespoir que d'humour dans ce livre-là, qui fait penser que pour continuer à aimer la vie, il faut parfois savoir faire diversion.
« Les flics nous écoutent sans rien comprendre. Ils veulent savoir si le chien a été vacciné contre la rage. Je leur dis qu'il n'y a pas encore de vaccin contre ça… »
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A travers l'histoire de chien blanc, c'est l'opposition entre l'universalisme à la française et le communautarisme à l'américaine que ça nous raconter Romain Gary. Mélange entre un roman et un essai, rapidement nous allons nous éloigner de l'histoire de ce chien pour être plongé dans le combat pour les droits civiques des noirs américains avec pour toile de fond les émeutes suite à l'assassinat de Martin Luther King. En parallèle, c'est le combat des étudiants français de mai 68 qui servira de contraste. le cynisme de l'auteur face aux abus et opportunistes nous fait grincer des dents et nous indigner avec lui.
Loin d'avoir vieilli, ce dialogue irréconciliable est plus que jamais d'actualité.
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Un chien inconnu se présente au domicile américain de Romain Gary...affectueux d'abord, il se révèle être dressé à chasser des Noirs. Au coeur de la mouvementée fin des années 60, il arrive comme un symbole de cette Amérique en proie aux changements violents et aux mouvements civiques aux motifs nobles, mais aux instincts parfois cruels et bercés de ressentiment. Trop amoureux des bêtes et sûrement pressé par le symbole qu'il est, Gary tente tout pour changer ce conditionnement.

Entre intelligentsia aux bons sentiments, activistes plus ou moins tolérants, ce livre résonne parfaitement avec nos temps actuels.
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Autobiographie ? Loin de là. Chien blanc n'est pas seulement un livre sur un animal, ni même un roman sur les événements en Amérique, l'assassinat de Martin Luther… Certes le sujet premier est la naissance du racisme, par une « éducation », un conditionnement. Un dressage pour le chien, comme pour le blanc raciste. le racisme inverse, n'est lui aussi qu'un conditionnement, conditionnement à la consommation, à l'envie, au crime… Les blancs qui participent à la lutte des noirs sont eux aussi conditionnés par un intellectualisme de culpabilisation.
Mais ce récit autobiographique est aussi l'occasion pour Romain Gary de regarder le sentiment de l'homme sur l'animal ainsi que sur son semblable, l'empathie. C'est aussi un témoignage sur la vie qu'il partage avec l'actrice Jean Seberg qui divorce de lui à l'époque de la publication de ce livre, après des aventures avec des hommes engagés dans la lutte pour les droits des noirs… On ne lit ici aucune mauvaise pensée à son encontre, plutôt de l'affection et une certaine lucidité sur ce qui est en train de les séparer : les événements historiques dans lesquels Jean est engagée et Romain en retrait, la jeunesse de Jean, la lassitude du regard de Romain sur l'homme…
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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