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Citations sur Eldorado (402)

Je suis une bête qui fait mordre la poussière à ceux qu'elle croise. Je suis une bête charognarde qui sait sentir l'odeur de l'argent comme celle d'une carcasse faisandée.
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Jusque là, il n'avait vu qu'un corps emmitouflé, qu'une femme éreintée de fatigue, une pauvre âme déshydratée, qui ne voulait pas quitter la nuit. Mais lorsqu'il croisa son regard, il fut frappé par cette tristesse noire qui lui faisait serrer la rambarde de toute sa force. C'était le visage de la vie humaine battue par le malheur. Elle avait été rouée de coups par le sort.
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A Catane, en ce jour, le pavé des ruelles du quartier du Duomo sentait la poiscaille.
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Puis, de façon lointaine, le commandant perçut, oui, comme une voix. Il la perdit plusieurs fois. Une voix minuscule. Il tendit encore l'oreille. C'était bien cela. Quelque chose chantait au loin. Tous maintenant avaient perçu l'étrange mélodie. On aurait dit que les flots chantaient, que là, au milieu de nulle part, une voix sortait du ventre de la mer.
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Lorsqu'il pensait à cette succession de jours et de nuits qu'il lui restait à vivre dans son uniforme, la nausée le saisissait. Il suffoquait. La foi en la nécessité de sa tâche l'avait définitivement quitté. Pire, cette foi s'était transformée en suspicion. Il devait fuir tout cela. Il en était de plus en plus convaincu.
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Salvatore Piracci regardait la silhouette étrange de ces croix de guingois et se demanda si l’hospitalité des gens de Lampedusa s’était usée comme son propre regard. Si lui aussi, à trop croiser la misère, n’avait pas fini par assécher son humanité.

C’est le cimetière de l’Eldorado, entendit-il. [...] C’est ainsi que je l’appelle, reprit l’inconnu. [...]

L’herbe sera grasse et les arbres chargés de fruits. De l’or coulera au fond des ruisseaux, et des carrières de diamants à ciel ouvert réverbèreront les rayons du soleil. Les forêts frémiront de gibier et les lacs seront poissonneux. Tout sera doux là-bas. Et la vie passera comme une caresse.
L’Eldorado, commandant. Ils l’avaient au fond des yeux. Ils l’ont voulu jusqu’à ce que leur embarcation se retourne. En cela, ils ont été plus riches que vous et moi. Nous avons le fond de l’œil sec, nous autres. Et nos vies sont lentes.
[...]

L’Eldorado. Oui. Il avait raison. Ces hommes-là avaient été assoiffés. Ils avaient connu la richesse de ceux qui ne renoncent pas. Qui rêvent toujours plus loin.
Le commandant regarda autour de lui. La mer s’étendait à ses pieds avec son calme profond.
L’Eldorado. Il sut, à cet instant, que ce nom lointain allait régner sur chacune de ses nuits.
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Il repensait à son visage. Il y avait en elle une beauté solide et dure, la beauté de ceux qui ont décidé de leur route et s’y tiennent. La beauté que confère au regard la volonté.
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Le monde est trop grand pour mes pieds mais je poursuivrai.
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Les hommes, dans la nuit, se racontaient des histoires pour se faire briller les yeux. Le vieux monde n'était pas mort. Il était encore des êtres secoués d'impatience qui souriaient au rêve toujours recommencé du lointain bonheur que l'on va chercher.
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Des hommes partaient sauver d’autres hommes, par une sorte de fraternité sourde. Parce qu’on ne laisse pas la mer manger les bateaux. On ne laisse pas les vagues se refermer sur des vies sans tenter de les retrouver.
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