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4,04

sur 3386 notes
J'ai beaucoup aimé Eldorado car c'est un livre qui parle des migrants d'Afrique qui veulent rejoindre l'Europe. Il aborde un sujet dont on parle souvent à la télé mais dont on a trop peu d'informations. Ce que je trouve dommage, car on oublie souvent qu'ils sont aussi des humains.
En plus de ça, j'ai beaucoup aimé le personnage du Commandant Piracci. On suit son évolution du début à la fin de l'histoire et j'ai trouvé qu'il était touchant car il cherche son "Eldorado".
Le fait qu'à chaque chapitre on change de point de vue rend la remise en question encore plus forte, car on voit vraiment les deux motivations des deux personnages. On arrive à se mettre à la place des personnages ce qui rend leur souffrance réelle.
Je l'ai lu rapidement car les chapitres sont assez courts et qu'il est agréable à lire.
Je recommande ce livre à tout le monde car il est important d'être plus au courant sur le sujet et l'auteur l'aborde de manière touchante.

Ilyas
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Un ouvrage poignant sur l'immigration, l'exil et la conquête de l'Eldorado.
Fuir la misère et tout abandonner au péril de leur vie, voici ce à quoi ces femmes et hommes sont prêts. En parallèle, nous allons voir l'évolution du commandant Piracci dont le travail est de rechercher les clandestins.

L''écriture délicate, poétique et percutante de Laurent Gaudé nous fait dévorer presque d'une seule traite les 220 pages de cet ouvrage tragique.

A découvrir et à faire connaître autour de soi.
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Résumé :

Dans ce roman, nous suivons deux personnages : Salvatore Piracci, un garde-côte italien, qui quitte tout pour partir en Afrique à la suite d'une rencontre bouleversante.

Et Soleiman, un jeune homme africain qui tente de passer de l'autre côté de la mer, pour avoir une meilleure vie, déchiré par ce qu'elle lui a déjà fait subir.

Les deux hommes recherchent des idéaux totalement différents, mais sont tout deux à la poursuite de leur « Eldorado ».

Les difficultés auxquelles ils vont se heurter et les rencontres qu'ils vont faire vont les changer à tout jamais…

Mon avis

J'ai beaucoup aimé ce livre, gros coup de coeur !

Il était bouleversant, j'ai d'ailleurs pleuré… On voit les choses horribles qui arrivent à Soleiman, on voit également à quel point on peut changer lorsque la vie a été trop cruelle.

J'ai apprécié suivre l'Eldorado de deux hommes totalement différents : l'un veut fuir son pays d'origine, rejoindre l'Europe; l'autre veut quitter la société italienne et rejoindre l'Afrique. Leurs destins sont totalement différents, et pourtant étroitement liés…

Ils n'ont pas les mêmes rêves, les mêmes espoirs, mais sont tous deux confrontés aux complications de la vie. Ils veulent se trouver véritablement, même si cela implique de faire face aux brutalités de l'existence.

Ce roman a fait écho en moi car je sais très bien que toutes les horribles choses qui arrivent à Soleiman et aux autres immigrants qui tentent de fuir les misères de leur pays sont réelles.

Il m'a permis de poser un regard nouveau sur les garde-côtes, les immigrants, les passeurs…

Avez-vous déjà lu ce roman ? Qu'en avez-vous pensé ?

@mathilde_plumed'ecrivaine
Lien : https://mathildelecrivainee...
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le sujet étant d'actualité, dans le cadre de mes lectures obligatoires au cours de ma scolarité, j'ai fait mon choix pour Eldorado.

Il n'est pas question de politique, de chiffres, de données : rien de tout ça. La partie "humaine" prend le dessus dans tout l'ouvrage. Pour cela, l'auteur a choisit deux personnages placés dans des situations différentes : l''oppresseur" et l'"opprimé", si on peut dire. Il ne s'agit pas des termes les plus exacts : en effet, l'un d'entre eux détient un poste de capitaine sur un bâteau chargé de récupérer les réfugiés et de les remettre entre les mains de la police, qui va les renvoyer dans leur pays d'origine. L'autre, au contraire, fait partie de ces réfugiés.

Nous sommes concernés par leur situation, autant celle de Salvatore Piracci et Soleiman. Je compatissais pour Salvatore qui ressentait de plus en plus de peine à ne pas aider davantage les réfugiés, de voir qu'ils allaient être renvoyés de là où ils venaient, alors qu'ils n'allaient pas y rester et continueraient d'essayer de partir. Par contre, la suite du personnage, sa dérive, m'a laissée perplexe. Je n'ai pas très bien compris ses envies, ce qu'il cherchait et les raisons de ce changement si extrême. Si bien que j'ai ressenti un décalage tout au long de la lecture de ses chapitres.
En parallèle, je suivais Soleiman, pour qui je n'ai pas eu d'attachement particulier, mais dont j'ai aimé suivre les réflexions. Il se transforme en quelque chose, quelque chose qui ne lui plait pas et agit de manière contraire à ce qui est considéré comme "bon", tout cela pour survivre. J'ai trouvé ces réflexions intéressantes et plaisantes à suivre. On comprend que même ceux qui parviennent à avoir ce qu'ils veulent, l'asile en pays étranger, ils continuent de penser à ceux, plus malchanceux, qui n'y sont pas parvenus.

Tous les risques qu'ils prennent pour cela sont considérables, j'ai été effarée à plusieurs reprises, notamment en ce qui concerne la femme qui raconte son histoire. La manière dont agissent certaines personnes, en profitant de la situation de nombreuses personnes, est inhumaine. On voit quelques agissements de ce genre. Je ne soupçonnais pas l'existence de tels actes : j'étais effarée au cours de ma lecture. J'ai beau me vanter d'être quelqu'un de réaliste, je suis toujours aussi horrifiée par le comportement de certains êtres humains ... J'aimerais garder espoir et penser que tout cela s'arrangera un jour, mais j'en doute.
Lien : https://le-blog-d-eleanara.b..
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Quand on pense à ce que Proust a pu créer à partir d'une madeleine, d'un pan de mur jaune et d'une petite bande de parasites, on se demande comment Gaudé, empoignant l'un des problèmes les plus cruciaux de notre époque, a réussi à rétrécir le drame des migrants au point d'en faire la leçon du jour d'un cours de morale en grande section : « Il-faut-être-gentil-avec-les-autres-pour-obtenir-une-récompense ».
Gaudé nous fait le coup du conte initiatique, ce qui est doublement insupportable : initiatique pour suggérer que le problème est avant tout individuel, conte pour annoncer qu'on va pas s'embêter avec la crédibilité.
Et pour ne pas s'embêter, on ne s'embête pas. Alors (oui je divulgâche, mais enfin mon propos n'est pas que vous vous précipitiez dans une librairie pour acheter Eldorado) un commandant de marine file un revolver qu'il gardait chez lui au cas z'où à une migrante qui veut aller au Liban trucider un passeur avant que, vaincu par la culpabilité, il ne décide de devenir migrant à son tour avant que, faute d'être pris au sérieux , il ne tente de s'immoler par le feu tandis qu'un Africain doit affronter seul les routes de l'exil parce que son frère a chopé le Sida en fricotant avec des prostituées. C'est vrai qu'il n'y a pas plus barbant qu'un réfugié, on est bien obligé d'ajouter quelques doses de romanesque si on veut que l'histoire se tienne.
Quelques doses de romanesque et de tire-larmes. On ne refile pas de couverture de survie (c'est vrai que c'est moche) à la rescapée du boat-people qui possède « une sorte de noblesse racée qui tenait éloignée d'elle la pitié. » Faudrait pas en plus que les réfugiées soient laides.
Ce sont les méchants qui sont laids (y'a une justice, quand même) et même sacrément équivoques: « Avec ses petits doigts boudinés par de trop nombreuses bagues, elle se tripotait les lèvres comme un éphèbe en pleine réflexion. »
Voilà voilà voilà.
Sinon, les phrases sont courtes parce qu'il y des points à la place des virgules. « La mère est là. Qui nous attend. Et que nous ne reverrons pas. ». Ça donne du poids. Et de la componction. À ce qu'on écrit. Bref. Vous l'aurez compris. Je n'ai pas aimé ce livre.
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Un Gaudé original, humain et touchant.

Laurent Gaudé aime souvent mélanger le réel et le surnaturel. Mais pas cette fois !
Sur le sujet des émigrés clandestins, il reste vraiment dans le domaine du réel. le livre est intéressant à double titre, descriptif et instructif d'une part, mais humain et touchant aussi. Il aborde ce sujet difficile avec humilité, sans caricaturer, sans donner des solutions factices ou des leçons de morale.
En tout cas, mon regard sur la question sera plus humain après.
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Double trajectoire d'un officier de marine italien Salvatore Piracci (Garde côtes) à Catane (Sicile) qui perd le sens de sa mission et d'un jeune émigrant soudanais Soleiman qui tente d'atteindre l' Eldorado européen par l'enclave espagnole Ceuta au Maroc.

« Nous n'osons plus, nous espérons, nous rêvons que ceux qui nous entourent devinent nos désirs ; que ce ne soit même pas la peine de les exprimer. Nous nous taisons : Par pudeur. Par crainte. Par habitude «
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Gaudé fait à chaque fois mouche. C'est un intellectuel qui manie la langue française à la perfection. Son écriture est toujours juste, intelligente, vive et sait émouvoir. Il excelle dans cet art qui lui va si bien. Et avec Eldorado, il signe encore-là une émouvante épopée humaine. Celle des migrants. de leur exil pour l'eldorado. Existe-t-il ? Y parviendront-ils ? Combien ?
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C'est mon 3eme Laurent Gaudé et certainement mon préféré, même si , le plus tragique !Le thème et l'abord de la question parle au coeur, et ouvre à la réflexion et aux questions… , d'abord. L'auteur met des mots, des images, du ressenti et un questionnement sur ces yeux brillants des migrants en quête d'Eldorado. Une écriture fine, et très sensible qui me touche.
Il permet une autre façon d'observer le monde, ses dysfonctionnements. Un livre assez vite lu mais qui marque pour longtemps…
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S'il n'est point question de chercheur d'or derrière ce titre, vous pourriez pourtant bien tomber sur une petite pépite. L'Eldorado de ce roman est celui que l'on fait miroiter aux migrants. Mais tout ce qui brille n'est pas d'or. Qu'en est-il une fois passé de l'autre côté du miroir ? Et plus encore, qu'en est-il de cette fameuse traversée ? En seulement 200 pages, Laurent Gaudé nous offre un roman d'une belle intensité, douce et sensible.


Les premiers mots sont d'une puissance évocatrice incroyable : ils nous transportent immédiatement en Sicile, dans la peau du Commandant Salvatore PIRACCI. Garde-côtes, il est chargé de récupérer les migrants qui prennent la mer pour atteindre Lampedusa. Il arrête bien sûr les bateaux avant qu'ils n'accostent et l'on découvre que, dans la plupart des cas, les passeurs payés pour assurer la traversée ont en réalité quitté le navire avant de se faire prendre, abandonnant à la dérive leur cargaison de migrants en mode sardines, qui demeurent parfois longtemps sans vivres, ni sans personne à la barre… « Cela arrive. de plus en plus souvent. Des bateaux remplis à craquer. Dans un état de vétusté totale. Jetés à la mer et qui dérivent en attendant la mort. Les passeurs se paient et abandonnent leurs clients en pleine mer. J'en ai vu d'autres de ces navires et certains sont silencieux lorsque nous les abordons, d'un silence horrible que l'on reconnaît tout de suite… » Mais Piracci est également chargé de repêcher les naufragés signalés en mer et s'il y met tant de coeur, y compris durant de fortes tempêtes, ce n'est pas tant pour les arrêter que pour les sauver. Hélas, il ramène parfois aussi des corps déjà morts, échoués sur les rives, lorsqu'il arrive trop tard. Alors son humanité, et la nôtre, en prennent un sacré coup.


L'incipit, j'y reviens un instant, nous cueille sur le marché au poisson de Catane, où habite Piracci, qui déborde de chair fraîche jusqu'à la nausée, à ne plus savoir qu'en faire : « Qu'avaient fait les habitants de Catane pour mériter pareille récompense ? Nul ne le savait. Mais il ne fallait pas risquer de mécontenter la mer en méprisant ses cadeaux. Les hommes et les femmes passaient devant les étals avec le respect de celui qui reçoit. En ce jour, encore, la mer avait donné. Il serait peut-être un temps où elle refuserait d'ouvrir son ventre aux pêcheurs. Où les poissons seraient retrouvés morts dans les filets, ou maigres, ou avariés. le cataclysme n'est jamais loin. L'homme a tant fauté qu'aucune punition n'est à exclure. La mer, un jour, les affamerait peut-être. Tant qu'elle offrait, il fallait honorer ses présents. le commandant Salvatore Piracci déambulait dans ces ruelles, lentement, en se laissant porter par le mouvement de la foule. Il observait les rangées de poissons disposés sur la glace, yeux morts et ventre ouvert. Son esprit était comme happé par ce spectacle. Il ne pouvait plus les quitter des yeux et ce qui, pour toute autre personne, était une profusion joyeuse de nourriture lui semblait, à lui, une macabre exposition. »


On présent immédiatement que l'histoire à venir pourrait tenir toute entière dans cette image, cette parabole, ce parallèle. C'est bien ce qui, après toutes ces années de service, commence à rendre notre ami Piracci de plus en plus malade : Lui qui vit, simplement parce qu'il est bien né, dans cette cité d'opulence alors que, juste à côté, chaque nuit la mer produit et recrache son quota d'hommes, de femmes et d'enfants échoués eux aussi « retrouvés morts dans les filets, ou maigres », voire « yeux morts et ventres ouverts »… Cet océan d'injustice croissante et diffuse, dans lequel il parvient difficilement à surnager lui-même plus les années l'épuisent, va recevoir la goutte d'eau qui le fera déborder, emportant Piracci dans un tsunami d'émotions incontrôlables et pas toujours bonnes conseillères. Cette goutte d'eau, c'est sa rencontre avec une migrante sauvée quelques années auparavant. Elle va aujourd'hui lui faire prendre une direction inattendue. « Comment fait-on pour obtenir ce que l'on veut lorsqu'on n'a rien ? de quelle force et de quelle obstination faut-il être ? » Parallèlement, nous suivront Soleiman, un migrant qui décide de prendre la route en payant un passeur. Mais comme presque toujours, rien ne va se passer comme prévu. « Il n'y a pas que les difficultés que nous rencontrons, l'argent à trouver, les policiers marocains, la faim et le froid. Il n'y a pas que cela, il y a ce que nous devenons. Je voudrais demander à Boubakar ce que nous ferons si, une fois passés de l'autre côté, nous nous apercevons que nous sommes devenus laids. »


Je ne vous dirai rien de plus que ce début d'histoire qui vous semble peut-être avorté, car c'est une aventure humaine qu'il vous appartient de vivre, avec vos propres bagages. Comme dans Ceux qui partent de Jeanne Benameur, et comme dans toute vie humaine, il s'agit surtout de rencontres. Mes deux seuls bémols sont que je ne saurai pas ce qui arrive à la rescapée à l'origine de cette histoire, et que j'ai trouvé le changement de vie de Piracci un peu vain pour être crédible et me convaincre tout à fait : je ne suis pas parvenue à le comprendre viscéralement mais seulement à le toucher du doigt. Mais il sert si bien la fin que je reste sur une bonne impression. Une âme à la dérive qui part à la rencontre de corps à la dérive… Deux vies qui vont se croiser puisque chacun fait le chemin dans le sens inverse de l'autre, à la recherche de ce que possède l'autre. Car oui, même lorsqu'on semble tout avoir, il peut nous manquer l'essentiel. Que possède le migrant que n'a pas ou plus le commandant, et dont il prend conscience lors de sa rencontre au marché ? J'admire dans ce roman ce que j'admirais déjà dans le Passeur de Stéphanie Coste, à la fois plus violent et plus poétique (je vous mets le lien en bas) : Ce que d'autres ne pourraient faire qu'en 500 pages, Laurent Gaudé le transmet en si peu : les routes poussiéreuses, les campements clandestins, les descentes de police, les barbelés des frontières et les noyades, les cas de conscience, les superstitions… On vit plusieurs vies dans ce roman qui invite à l'empathie plus qu'à la condamnation.


« Pendant vingt ans il avait mené une vie qui lui convenait. Il allait prendre une autre direction et il sentait qu'il serait tout aussi juste dans cette nouvelle existence. Dans combien de vies peut-on être ainsi soi-même ? Dans combien d'existences qui n'ont rien à voir les unes avec les autres et sont peut-être même antinomiques ? »

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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