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sur 1895 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
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Ouragan de Laurent Gaudé

Des les premières pages de ce livre nous entrons dans une tragédie que l'on devine ,
pas la cause ! mais l'ampleur qu'elle peut avoir sur les personnages .
Qui sont ils? faisons connaissances, Laurent Gaudé en met en scène une dizaine.
Cette histoire se passe à la Nouvelle Orléans.
- Il y a Joséphine Linc Steelson négresse depuis presque cent ans , qui joue le role ici de prophète,
elle devine les choses et les conte à nous lecteur.Par exemple ,elle est heureuse de prendre le bus des blancs !
"le bus des rupins "
- Ailleurs à Houston 1999 la compagnie pétrolière Matson's Oil emploie Keanu Burns sur une plate forme de forrage:
Danger ? OUI
- Orléans Parish prison,ou des noirs sont entassés. le révérend leur rend visite ,mais la tension monte autour de lui
Les prisonniers ressentent que quelque chose va arriver !
Danger ? OUI
- On fait connaissance aussi d 'une femme Rose Peckerbyeet et son jeune enfant Byron.(personnage important)
Danger? OUI
puis d'autres que je vous laisse le soin de connaître par vous même.
On sent que Gaudé met en place ses personnages ,pour subir une tragédie ?laquelle ? on la sent venir.
Avec des phrases courtes , bien scandées nous assistons à la violence de la nature qui se déchaine .
Les textes s'imbriquent parfaitement et on passe de l'action d'un acteur à un autre avec une rapidité surprenante ;
Ce qui rend la lecture au même tempo de la tempête et nous aussi lecteur vivons au sein de la tragédie .

Après le 1er chapitre, j'ai été surpris de vouloir savoir .L'excellent auteur Laurent Gaudé sait y faire !
pour nous entrainer avec brio dans cette montée en puissance terrible !
Alors je tourne les pages ,je lis vite , erreur , je veux arrêter , non !je ne peux pas ,je continue .
Ouf point. Mais ça continue encore et encore ,comme si la terre avait fait le serment de ne plus exister
pour punir les humains .
Pourquoi Burns fonce en voiture en sens inverse de l'autoroute vers Rose , ( ça vous le comprendrez vous même )
L'action ,la pensée de l'un, agit sur tous les autres , qui fuient de la ville qui va être submergée par
(enfin je le dis) l'oeil d'un Ouragan .
C'est une tension crécendo ,une peur pour les habitants qui se réunissent dans l'église avec le révérend ,
les coeurs s'ouvrent vers le créateur.
Joséphine sait que la nature va parler. Elle sait qu'un coup de vent peut balayer les vies et ne laisser rien derrière .
Je ne peux pas vous en dire plus , sauf que cette nature n'en peut plus de notre présence, de sentir qu'on la perce
la fouille, et la salit sans cesse .
Voila , je vous est narré l'hors d'oeuvre, à vous de déguster les plats de résistances qui arrivent avec perte et fracas.
Mais après c'est le SILENCE
DANGER ? OUI c'est le moment des chacals
Vous croyez que Laurent Gaudé va s'arrêter là? que nenie;mais je ne peux pas vous dire plus
Après c'est pire.
DANGER? OUI
Un dernier mot ,Acte Sud a le don de dénicher des pépittes et cette oeuvre en est une !!
On ne sort pas indifférent de cette ouvrage ! écrit maille par maille
Un beau roman avec une écriture mettant en exergue des situations terribles , bravo Monsieur Laurent Gaudé
A lire , attachez vos ceintures physiques et morales , dans l'espoir qu'elles ne rompt jamais .
Bonne lecture et n'ayez pas peur, tout peut arriver le pire comme le meilleur
Fabiolino
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"Il y a de la noblesse à éprouver son insignifiance".

C'est pas moi qui le dis, c'est Laurent Gaudé. En page 53.
Il ajoute même, avec raison, qu'il y a "de la noblesse à savoir qu'un coup de vent peut balayer nos vies et ne rien laisser derrière nous, pas même le vague souvenir d'une petite existence".

Le ton est donné, le constat sans appel : dans l'Ouragan, nous ne sommes plus rien.
En témoigne la poignée de personnages épars, malmenés par les vents, que l'auteur projette dans l'oeil du cyclone naissant et qui nous invitent à prendre avec eux toute la mesure de nos fragilités. Soyons conscients d'une chose : l'homme n'est pas à l'échelle de la tempête qui vient.
Surtout ne pas lutter, ne pas s'opposer à la colère céleste, savoir lâcher prise, se laisse emporter par les bourrasques folles de la Nouvelle-Orléans et par la plume inimitable d'un Laurent Gaudé ici au sommet de son art !
Ses héros sont superbes, fêlés et tremblants, fébriles et néanmoins capables de puiser au plus profond d'eux mêmes des forces nouvelles, insoupçonnées, pour rester debouts et survivre au déluge. Placés à l'épicentre du cataclysme, au coeur d'une cité fantôme en proie aux éléments déchainés puis aux plus vils pillards, tous sont contraints de se dépouiller de l'accessoire pour révéler la part la plus intime de leur (in)humanité.
La fière Joséphine, "négresse depuis bientôt cent ans", Keanu le déserteur rescapé d'une plateforme pétrolière, Rose la jeune mère célibataire, Buckeley le prisonnier évadé et le pasteur dément : quelle incroyable arche de Noë que voilà !
L'eau qui monte emporte tout sur son passage, elle rebat les cartes, elle fait table rase, elle charrie la boue et les alligators des bayous, elle détruit et dévaste en même temps qu'elle lave les plaies, nettoie les sols et les coeurs.
Peut-être annonce-t-elle une renaissance, peut-être laissera-t-elle dans son sillage des hommes nouveaux, les bâtisseurs du fameux "monde d'après" ?

Avec cet Ouragan mémorable (où la nature nous donne - encore - une belle leçon d'humilité), Laurent Gaudé réussit le miracle de peindre en peu de mots une fresque grandiose et terrible en même temps que des portraits d'une finesse absolue.
Tout ça sans grandiloquence factice mais avec un joli sens de la formule, et une force évocatrice peu commune.
Rien à ajouter, rien à soustraire, c'était grand et tragique, c'était l'apocalypse selon Gaudé !
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Une grande claque… voilà ce que je me suis dit en refermant ce livre. Le parti pris de l'auteur : situer son roman pendant l'ouragan qui a dévasté la Nouvelle-Orléans en 2005 du côté de ceux qui ont payé le plus lourd tribut : les noirs.

Il commence fort, ce court roman…Une suite de personnages révélant le côté noir (dans les deux sens du terme) de la Nouvelle-Orléans ; une vieille femme noire narguant les racistes blancs dans le bus chaque matin, un pasteur blanc fanatique et raciste rendant visite à des prisonniers noirs qu'il méprise et qu'il hait, considérés comme des chiens par la société blanche, une jeune mère noire déboussolée, et, à 400 km mais concerné, un ex-employé noir rendu fou par les conditions de travail sur une plate-forme pétrolière (« la plate-forme le tuait, pompant ses forces et son esprit, pompant sa jeunesse et sa vie »). Une suite de personnages attendant un ouragan, une tempête qui s'annonce redoutable : « négresse que je suis depuis presque cent ans, j'en ai vu passer plusieurs, toutes avec des noms de filles, des noms de traînées, oui, je les reconnais à l'odeur, à ce qu'elles charrient, je sens leur force et je peux vous dire que celle-là sera une affamée, une vicieuse, une méchante ».

Dans les quartiers blancs, c'est le branle-bas de combat pour évacuer ; dans les quartiers noirs, « Personne ne s'agite. (…) La tempête approche et elle sera pour eux, comme toujours, les miséreux aux vies usées, et pour eux seuls ». Dans la prison, on évacue les chiens pour les mettre à l'abri, mais pas les prisonniers noirs : « nous restons là, nous, avec la certitude qu'il n'y aura pas de camion pour nous, et les murs de nos cellules rient parce que nous sommes moins que des chiens ». La vieille femme noire refuse d'être évacuée « Toute la ville a foutu le camp et ils ont laissé derrière eux les nègres qui n'ont que leurs jambes pour courir parce que ceux-là, personne n'en veut. ».

Et la tempête arrive… on la vit, avec tous ces personnages. Puis « C'est le silence. Pour la première fois depuis des heures. » ; et des scènes dans une ville déboussolée
Et enfin, l'apothéose de cette nuit de cauchemar : le flot des eaux lâchées par les digues du lac rompues.


Ce sont plusieurs destins cristallisés par les éléments déchaînés, révélateurs de toute la dimension humaine : peur, lâcheté, folie, fanatisme, révolte, honte, mais aussi amour et rédemption.
Et comme le dit la vieille Joséphine :
«Je suis parmi les rats qui se meurent et ne manqueront à personne. Ils nous viendront en aide, bien sûr, mais bien plus tard. Ils enverront des hélicoptères et des bidons d'eau, mais rien n'effacera le fait qu'au moment de courir ils ne se sont pas retournés, qu'ils ont même oublié qu'ils laissaient derrière eux les nègres de toujours. (…) Honte à ce pays en lambeaux qui continue à cracher sur ces nègres. »
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Je n'avais lu que du bien de Laurent Gaudé. Notamment sur Babelio, où le nombre de ses admiratrices est florissant. J'avoue avec honte m'être interrogé à un moment donné sur cet auteur que je voyais admiré par tant de lectrices, m'être demandé si j'allais apprécier ses livres ou si ce serait un auteur "du genre" Lévy ou Musso et qu'il y aurait un surplus de guimauve. Comme je ne fais que survoler les critiques des livres que je n'ai pas lu car je veux pouvoir découvrir par moi-même il ne me restait que cette information: cet auteur plaît... et beaucoup aux femmes.

J'ai vraiment adoré ce premier livre (pour moi) de Gaudé. J'aime beaucoup quand c'est le choix du type de narration, de la façon de raconter l'histoire qui donne sa couleur véritable au livre. Et j'aime beaucoup que ce choix s'imbrique parfaitement au sujet, qu'il ne soit pas qu'un exercice de style mais bien une position pertinente destinée à rendre encore mieux les émotions, les idées défendues par l'auteur. Ici, l'imbriquement des différent narrateurs, le choix calculé des pronoms personnels (il et elle pour deux des personnages qui vont se retrouver, le je de la vieille femme et du pasteur, le nous des prisonniers qui finiront par devenir des je), l'enchainement des paragraphes, rien n'est laissé au hasard pour faire progresser le récit et le sens.

Et justement, au delà d'un livre sur la catastrophe provoquée à la Nouvelle-Orléans par l'ouragan Katrina, ce livre est centré sur la quête de sens. La nature dans sa violence pousse les différents protagonistes à se positionner face à leur vie, à ce qu'ils en font, à ce qu'on leur laisse la possibilité d'espérer en faire, pour l'un d'eux à ce que Dieu voudrait qu'il en fasse, pour le personnage extraordinaire de la "vieille négresse" comme elle se décrit elle-même, le sens qu'elle doit donner à sa fin de vie. Cette quête est passionnante, remplie d'humanité (dans tous les sens qu'humanité contient, car l'homme n'est évidemment pas que bienveillance quand on regarde la chronique des actes posés au cours de l'histoire). La nature n'a pas l'air de se préoccuper tant que ça de l'homme, si misérable et insignifiant qu'il devienne quand elle décide réellement de reprendre ses droits. Et pourtant, c'est dans ces moments que ces mêmes hommes se révèlent à eux-mêmes et comprennent qui ils sont réellement.

Pour revenir à mon introduction, il est bon de toujours remettre en question ses réflexes préconçus. Non, un auteur grandement apprécié par les femmes n'est pas forcément un auteur de roman à l'eau de rose. Oui, il faut toujours lire un auteur pour s'en faire sa propre opinion et le fait qu'il soit très apprécié peut être un critère pour décider de le lire soi-même, et pas forcément une source de méfiance. Dernière petite réflexion que je livre à votre sagacité, tous genres confondus: Y a-t-il comme je le pense plus de lectrices que de lecteurs sur Babelio et pourquoi ?
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Roman choral haletant qui se lit comme un thriller, d'une seule traite.

L'ouragan est un personnage du livre, adversaire redoutable qui s'abat sur les habitants de la Nouvelle-Orléans et qui dévoile la misère sociale des populations les plus pauvres et les plus fragiles, délaissées de l'Amérique parce que noires.

C'est également un ouragan intérieur qui s'attaque à ces mêmes malheureux, véritable maelström de sentiments qui assaille l'âme et fait remonter à la surface les souffrances cachées, qui découvre le pire et le meilleur des hommes.

Ouragan est une lutte contre les éléments mais surtout contre soi même.

Florilège de destins croisés qui sublime le combat intérieur des hommes, ces hommes qui se battent pour retrouver leur liberté physique et morale.

Tragédies sociales, tragédies personnelles et intimes mais surtout roman magistral et lumineux qui met en avant la puissance de l'âme humaine qui lutte, survit et transcende les malheurs.

Laurent Gaudé est un grand auteur, c'est confirmé !
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L'Ouragan que nous décrit dans ce bref roman Laurent Gaudé, même si il n'est à aucun moment nommé, c'est bien sûr Katrina, qui a principalement dévasté une partie de la Nouvelle-Orléans et de la Louisiane, en 2005.

Par le choix de la brièveté, l'auteur s'oblige à l'intensité dramatique, tant dans le style que dans la narration, pour faire toucher du doigt toute l'impétuosité et de la violence d'une catastrophe d'une telle ampleur, et c'est particulièrement réussi. Non seulement la puissance du cataclysme pour les habitants de la Nouvelle-Orléans qui n'ont pas pu quitter la ville – par choix, comme Rose, Josephine Linc. Steelson, le révérend, ou au contraire par contrainte, ainsi de plusieurs incarcérés de l'Orleans Parish Prison que les gardiens ont laissé enfermés avant d'évacuer eux-mêmes les lieux -, nous est remarquablement contée, mais aussi ses conséquences, toutes plus tragiques les unes que les autres, pour les survivants.

En douze chapitres, qui mêlent les voix de chacun de ces personnages à la manière du choeur des tragédies antiques, l'on perçoit bien ici tout l'intérêt et tout le sens du choix du récit choral, devenu un peu trop gratuit ces dernières années dans les romans contemporains. En effet, nous entrons ainsi dans l'oeil, et de l'ouragan, et des personnages qui l'ont vécu intimement, des prémisses qui se font faire sentir par tous dans l'air, jusqu'à son terme qui a mené au chaos et à un déchaînement de violence inouïe pour la survie de chacun. Nous entrons également par ces voix dans l'oeil d'une certaine Amérique, pour qui chaque vie n'a pas la même valeur, par l'intermédiaire de l'un de ses plus récents scandales, celui de l'aide tardive octroyée pour la population, à majorité noire, qui n'avait pas été évacuée de la Nouvelle-Orléans.

Porté, et par un style et une narration d'une puissance folle, à la frontière du romanesque et du théâtral, et par un sujet éminemment engagé, Ouragan est un de ces romans contemporains qui a réussi à se faire une place dans mes lectures inoubliables de ces dernières années : lu à sa publication, je l'ai relu hier en étant encore une fois complètement bouleversée par la terrible tragédie qu'il choisit de nous conter.
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Une lecture bouleversante.
La vieille, le couple maudit, l'enfant, le révérend, les prisonniers... des chemins que l'ont suit et qui nous hantent... et les images de ces paysages de Louisiane sous les eaux qui reviennent en tête maintenant.
Un roman très très puissant.
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Il y a des livres qui charrient le lecteur à la façon d'une tempête. Embarqué malgré soi et sur le qui-vive, difficile de fixer notre attention sur autre chose.
Et puis il y a les livres comme celui-ci qui ne charrient pas à la façon d'une tempête mais d'un ouragan.
La différence ?
La tension artérielle de la personne qui vit la chose.
La force de la prose de Laurent Gaudé...
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Lire les oeuvres de Laurent Gaudé c'est toujours un voyage court mais un voyage intense dans une profondeur infinie. Voilà ce que je ressens quand je lis ses livres. le lecteur est guidé par la polyphonie, chaque personnage délivre un message de renouveau dans le décor apocalyptique semé par l'Ouragan.
Émotions fortes, tragédie des destinées, un message bienfaisant de l'après, se relever et vivre.
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Je commence à peine ‘'Ouragan'' de Laurent GAUDE, et dès les premières pages, je suis happée par ce livre. Je suis vraiment avec les personnages et je vis l'arrivée ce terrible ouragan. Comme dans les autres livres que j'ai lus de Laurent Gaudé, son écriture me séduit, toujours autant, et je n'ai qu'une envie, continuer à le lire. Je me régale de sa façon d'écrire qui fait que l'on n'a pas envie de quitter ce livre et cet auteur. Son écriture est envoûtante de bonheur.
Laurent Gaudé nous narre avec précision la peur des gens à l'arrivée de ce terrible ouragan. La peur de Keanu, de Rose, du Révérend, alors qu'ils ont leur propre histoire, leur propre vie. Seule, Joséphine, la vieille négresse sait ce qu'il va se passer. Elle affronte une nouvelle fois ce qu'elle a déjà connu.
Il nous transmet avec génie cette peur, tout en nous immisçant dans la vie de chaque personnage.

Keanu Burns a quitté Rose, il y a six ans, pour aller travailler sur les plates-formes pétrolières. Il avait cru à une nouvelle vie, mais les plates-formes l'ont rendu fou. Il décide, alors, de retrouver Rose.
le révérend visite tous les mardis les prisonniers de la prison, mais ce jour-là, les prisonniers réagissent comme des chiens. Il prend peur et fui. Il regrette, un homme de Dieu ne doit pas fuir devant n'importe quelle situation.
Après le départ précipité de Keanu, Rose vit sans savoir ce qu'elle fait. Elle a eu un enfant et doit dire au tribunal que cet enfant est le fils de Mike. Mais, ce jour-là, sans savoir pourquoi, elle nie. Elle ne sait plus d'où vient cet enfant. Elle l'élève sans vraiment l'aimer, car c'est l'enfant de personne.
Tous ces personnages semblent basculer dans un autre monde en une journée. Ils en sont conscients, mais ne savent pourquoi ils réagissent ainsi. Une seule personne semble savoir, c'est le vieille négresse de plus de 100 ans. Elle est la sagesse même. Elle a enterré toute sa famille, son mari, ses enfants. Elle a tout vécu, et pressent beaucoup de choses, comme l'arrivée imminente d'un terrible ouragan. Elle sait qu'il prendra tout sur son passage, hommes, maisons, la ville entière. Il ne restera plus rien. C'est la nature qui se révolte contre les hommes.
le déluge arrive et Joséphine l'observe. A peine la télévision annonce l'arrivée de cet ouragan, qu'il est déjà là. le vent souffle et entre partout. La pluie se mêle au vent. Les gens fuient, se réfugient dans des hangars, des caves ou courent dans les rues. L'eau monte à grande vitesse dans les rues,, tel un torrent, s'engouffrant dans les maisons, transportant tout sur son passage. Les digues ont cédé par la pression de l'eau. Les arbres sont arrachés par le vent et transportés par des rivières d'eau sur les routes. Impossible à un homme d'affronter à pied ce vent tellement il est fort. Impossible de marcher dans ces rivières d'eau, et impossible de rouler en voiture sur une autoroute où l'eau force les véhicules à s'immobiliser. L'eau est, désormais, à mi-jambes. Les secours récupèrent les derniers habitants dans les maisons. L'église accueille une partie du village, mais l'immense porte et les murs tremblent sous la pression du vent et de l'eau. le révérend perçoit dehors comme des cris de personnes désespérées. Il doit aller voir. C'est son rôle, son devoir.
L'eau est aussi montée très vite dans la prison, faisant sauter l'électricité et ouvrant les portes des cellules. Les prisonniers sont, désormais, libres, mais sont pris dans la tourmente du déluge. La liberté les rend fou. Ils dévalisent des bijouteries et se pavanent comme des rois. En visitant des immeubles vides, ils sont tombés sur une armurerie. Ils sont armés. Mais le déluge a fait sortir les animaux de la forêts, cerfs, flamants roses qui sont poursuivis par les dizaines d'alligators. Ceux-ci déchiquettent tout sur leur passage, animaux et hommes. L'eau devient rouge de sang.
Joséphine ne veut pas partir avec les secours. Elle veut rester avec les siens qui sont morts ici. Keanu arrive tant bien que mal, à pied à la maison de Rose, inondée comme les autres. Chacun est surpris de se retrouver. Malgré la terrible situation, leur amour refait surface, quand soudain, ils s'aperçoivent que l'enfant de Rose a disparu. Pendant ce temps, des maisons, des usines chimiques et de déchets s'effondrent sous la pression de l'eau. L'eau transporte les immondices des latrines. L'odeur est suffocante.
Les secours évacuent les gens sur les hauteurs de la ville, sur un stade. Tous doivent partirent en hélicoptères qui font sans cesse des allées et venues. Joséphine veut rester. Rose ne partira pas avant d'avoir retrouver son fils, même si elle a retrouvé l'homme qu'elle aimait. « C'est la nature qui se déchaîne contre l'homme » , pense Joséphine. Elle connaît très bien la colère de cette nature.
le révérend sort de son église pour sauver cette âme qui semble appeler. Il ne reconnaît plus rien dehors. Il rencontre un homme qui paraît fou. Lui-même ne sait plus ce qu'il fait. La folie le prend comme tous ceux qui sont dehors face à cette nature qui se révolte. Seul un enfant d'à peine six ans semble s'amuser avec cette nature en folie.

Encore une vraie pépite de Laurent Gaudé.
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