"Qui es-tu, toi ?" C'est avec ces mots qu'un inconnu interpelle le narrateur au beau milieu de
Paris. Oui. Qui suis-je ? le ton est donné. le narrateur déambule, obnubilé par cette question, dans un
Paris dépouillé de sa foule, à la poursuite de la silhouette inconnue. Dans cette promenade lyrique et onirique, le narrateur invoque les fantômes du passé. Son père. Mais aussi
Victor Hugo, Rimbaud, puis Villon et les morts de la Libération de
Paris. Dans cette errance fantasmagorique qui dure le temps d'une nuit, milles vies se superposent et s'offrent au lecteur. Et dans ce récit-doux amer, aux allures de conte philosophique,
Paris fait tomber son habit de lumière, pour enfiler une tenue plus sombre, qui lui sied à ravir...
"
Paris marche et court.
Paris va bientôt se mettre à crier, à fumer, à klaxonner et je vais me fondre en elle, n'être plus qu'un parmi tant d'autres. J'irai te retrouver. Pour respirer ton parfum et me perdre dans le creux de ton cou. A moins qu'une gare ne m'appelle. Alors, je disparaîtrai à nouveau dans une foule pressée. Mille vies. Que j'embrasserai, caresserai du regard, contemplerai. Mille vies jusqu'à l'instant de mourir."
Décidément, qu'il est agréable de retrouver la plume de l'auteur des "
le soleil des Scorta", très justement récompensé par le prix Goncourt 2004. J'aurais bien savouré quelques pages supplémentaires.