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Qui es-tu, toi ? cette interpellation lancée par une sorte de clochard céleste arrête Laurent Gaudé dans sa course quotidienne. Cette question ne cesse de l'accompagner lors d'une longue déambulation nocturne dans les rues de Paris. Alors remontent à la surface les souvenirs enfouis, les époques passées, les forces et les blessures d'une vie sous l'aiguillon bienveillant du clochard-poète.
Ce flux lyrique débridé dresse autant le portrait de l'auteur qu'il ne résume sous la forme d'un hommage discret la somme des expériences et des rencontres qui font qu'une vie vaut d'être vécue.
Il faut lire ce court ouvrage d'une seule traite à la manière d'une marche de nuit existentielle et magique.
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« Il faut tout dire. Je sais que l’ombre a essayé mais cela l𠆚 consumée tout entière. Depuis, elle cherche des hommes pour prendre le relais. C𠆞st cela qu𠆞lle attend de moi. Que j𠆞ntame le chant des mille vies. »

Le narrateur croise, dans Paris endormi, une ombre qui lui demande : « Qui es-tu ? ». Des lors montent en lui des fantômes passés et présents : son père, Villon, Hugo, Rimbaud, Antonin Artaud et toutes les vies qui ont marqué la Ville Lumière aux moments clés de son histoire. le jour le ramène à sa propre vie et à cet appel vibrant que lui lancent les mille vies qu’il a le goût de dire avec ferveur.

« Une seule chose nous sauve, c𠆞st l’intensité. Il n’y a qu𠆞lle à opposer à la fragilité de nos existences. Vivre. Vivre avec densité. Comme une course à n𠆚voir pas le temps de tout embrasser. »

L’œuvre n𠆞st pas facile : l’on passe d’une vie à une autre dans une sorte de vertige et de fantasmagorie, mais l’écriture est si belle qu’on a le goût de suivre Gaudé dans sa promenade nocturne au pays des morts et à écouter leurs voix. C𠆞st un livre dense, dense comme la vie qu’il se souhaite et il atteint cette intensité dans son écriture.

Et puis le récit se termine sur une phrase simple, vraie, profonde : « C𠆞st à cause que tout doit finir que tout est si beau.» ( Ramuz ) Elle demeure en nous comme une promesse de voir le beau partout où il se trouve.
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Laurent Gaudé nous livre dans ce mince opus, un très bel hymne à Paris, à ses fantômes, à son père et à son épouse. C'est rythmé, hypnotisant, émouvant et délicat. Une réflexion sur le vide qui est plein de souvenirs, plein de vie, à lire en temps de confinement (ou de couvre-feu).
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"Qui es-tu, toi ?" C'est avec ces mots qu'un inconnu interpelle le narrateur au beau milieu de Paris. Oui. Qui suis-je ? le ton est donné. le narrateur déambule, obnubilé par cette question, dans un Paris dépouillé de sa foule, à la poursuite de la silhouette inconnue. Dans cette promenade lyrique et onirique, le narrateur invoque les fantômes du passé. Son père. Mais aussi Victor Hugo, Rimbaud, puis Villon et les morts de la Libération de Paris. Dans cette errance fantasmagorique qui dure le temps d'une nuit, milles vies se superposent et s'offrent au lecteur. Et dans ce récit-doux amer, aux allures de conte philosophique, Paris fait tomber son habit de lumière, pour enfiler une tenue plus sombre, qui lui sied à ravir...

"Paris marche et court. Paris va bientôt se mettre à crier, à fumer, à klaxonner et je vais me fondre en elle, n'être plus qu'un parmi tant d'autres. J'irai te retrouver. Pour respirer ton parfum et me perdre dans le creux de ton cou. A moins qu'une gare ne m'appelle. Alors, je disparaîtrai à nouveau dans une foule pressée. Mille vies. Que j'embrasserai, caresserai du regard, contemplerai. Mille vies jusqu'à l'instant de mourir."

Décidément, qu'il est agréable de retrouver la plume de l'auteur des "le soleil des Scorta", très justement récompensé par le prix Goncourt 2004. J'aurais bien savouré quelques pages supplémentaires.
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Laurent Gaudé, dans son nouveau roman, propose une balade nocturne dans la capitale. Les premières lignes décrivent une ville dans notre réalité. L'apparition d'une voix et d'une troublante question sème le doute chez le narrateur. D'autres voix viennent envahir ses pensées, provenant du passé parisien. La Commune, les résistants, les grands auteurs (François Villon, Victor Hugo ou encore Arthur Rimbaud) semblent encore présents à cause des traces urbaines laissées. Paris devient peu à peu le miroir et le révélateur de son état d'esprit, dévoilant une peine profonde chez lui. le réalisme se teinte rapidement d'une ambiance fantastique, ouvrant une porte vers l'intimité du marcheur. La balade nocturne se transforme alors en introspection bouleversante.
Dans ce roman court et intense, on est emporté par le climat fantastique développé par l'auteur, entremêlant les époques et confrontant toutes les voix de l'Histoire. En reliant toutes les pensées qui traversent l'esprit de son personnage, Laurent Gaudé esquisse le portrait d'un homme meurtri, face au deuil et à l'oubli. le poids de l'héritage, de la douleur familiale se fait sentir dans l'avancée du personnage. On lit au rythme de ses pas. On comprend au rythme de son apaisement intime, manière de trouver les mots justes pour définir son être. Une déambulation riche, étonnante et particulièrement émouvante.
Lien : https://piao.fr/2021/06/pari..
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Parisien d'origine, Laurent Gaudé déambule dans Paris jusqu'au moment où il est apostrophé par un homme agité qui répète plusieurs fois : qui es-tu, toi ?

Partant de là, l'auteur devient un homme au milieu de centaines de milliers de vies qui vont, viennent, s'agitent, parlent, rient, souffrent, espèrent et se répète cette sempiternelle question.

Dans la nuit parisienne et dans chaque pas, il soulève le passé. En passant par Villon, Victor Hugo, des monuments et des rues de Paris avec ses bruits et ses silences, les pressés et les rêveurs, la solitude dans la foule, l'auteur empoigne l'ombre et joue avec la lumière.

Petit livre bien écrit – il faut dire que j'affectionne cet auteur, mais son roman ne porte pas plus que çà.
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Déambulation parisienne évoquant les épisodes marquant de la Ville Lumière sous la plume gracieuse de Laurent Gaudé. Il nous ramène aux époques bruyantes et dangereuses de la capitale avant qu'elle ne devienne cette ville aux amoureux. Mêlant souvenir personnel et référence historique, Gaudé nous emporte dans les ruelles, sur les boulevards parisiens au hasard de la folie des hommes.
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Je me rends compte au fil des lectures, que je suis peu sensible à l'écriture de cet écrivain. C'est pourtant une personne agréable, avec qui j'ai eu le plaisir d'échanger lors du salon du livre de Paris, il y a quelques années.

Ce très court roman d'errance à travers Paris et à travers les siècles, en suivant cette ombre/homme, ne me touche pas vraiment. Je réalise à la lecture de nombreuses critiques précédentes, que nombreux sont les lecteurs qui ont été emportés par la poésie du récit.
Ce n'est pas mon cas, et je suis d'ailleurs très peu attirée par la poésie en général.

Cela ne m'empêche pas d'apprécier la qualité d'écriture de ce très court roman, qui a déjà trouvé nombre de ses lecteurs, et dont le voyage n'est pas terminé.

CHALLENGE ABC 2020 - 2021; CHALLENGE MULTI-DÉFIS 2021
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Un soir de juillet, sur le parvis de la Gare Montparnasse, le narrateur est interpellé par un homme étrange : "Qui es-tu, toi ?". Intrigué par cette demande, il se laisse guider par cette ombre dans une longue promenade à travers la nuit parisienne. Il est alors emporté dans une danse macabre où vivants et morts se mêlent ; le bruit et la musique l'envahissent et le font voyager dans le temps et l'espace. Au fil de son parcours, des bribes de l'histoire de Paris semblent se rejouer sous ses yeux : aux jeunes résistants morts à Denfert Rochereau succèdent les étudiants du Quartier Latin de la fin du Moyen-Âge, tandis que les fantômes des Communards et des Surréalistes sont aussi de la fête. L'écriture poétique de Laurent Gaudé accentue l'atmosphère onirique de ce court roman ; nous sommes emportés dans cette frénésie où les scènes et les époques s'entremêlent. Une belle déclaration d'amour de l'auteur à Paris et aux personnes célèbres et anonymes qui ont fait son histoire ou qui, comme lui, s'y sont forgé des souvenirs.
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Laurent Gaudé raconte Paris à travers les ombres qui ont fait son histoire.
Un chef-d'oeuvre réunissant le roman, l'histoire et la poésie.

Avec sa plume toujours magnifique, l'auteur nous instruit autant qu'il nous épate par la beauté de ses textes en s'intéressant aux célèbres et aux anonymes qui ont fait de Paris ce qu'elle est.
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