🖤 Un roman court, mais d'une intensité incroyable. Étrange, déroutant aussi, car il ne s'agit pas vraiment d'un roman, mais d'une promenade nocturne dans Paris, que j'imagine à la lueur des lampadaires, leur lumière jaune telles des lucioles dans la nuit qui les absorbe. Une errance. Et des rencontres, beaucoup de rencontres, des époques qui se mêlent, se chevauchent, des parents, des inconnus. Nos morts. Une nuit pour les faire revivre, tous. Les écouter, leur rendre hommage, les nommer, les dire, pour ne pas les laisser mourir une seconde fois. Alors parler, leur parler, et employer les mots, le seul moyen de perpétrer l'existence, le souvenir.
🖤 Serait-ce le climat actuel qui me rend ainsi ? Toujours est-il que je referme ce livre avec une nostalgie et une mélancolie déroutantes. Ce texte est d'une douceur et d'une poésie merveilleuses, si belles qu'elles ont éveillé en moi le manque. le manque de vivre, d'errer, dans la ville et dans mes pensées. J'ai toujours pensé que l'errance est la complice secrète de l'introspection. Errer dehors comme on erre dedans. Paris me manque, je m'y perds à chaque fois, j'oublie le nom des rues, je tourne à gauche ou à droite au gré de mes envies, mon instinct pour seule boussole.
🖤 Hommage à la Mort, hommage à la Vie, au jour qui revient toujours, «
Paris, mille vies » est un ouvrage à part, émouvant, un voyage intime et personnel à travers les mots de l'auteur, à travers son histoire et l'Histoire, les nôtres, dont chacun pourra très certainement se faire une propre lecture.
🖤 « Il y a tant de passerelles entre les mondes, mais nous avons désappris à les voir. Les temps s'embrassent et je me sent, à cet instant, à l'endroit où tout s'entremêle. » (p. 35)