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3,8

sur 796 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une échappée belle et tragique en terres antiques et mythiques, Laurent Gaudé réécrit le dernier grand voyage des morts d'un des plus grands conquérants, Alexandre et nous entraîne jusqu'au plus profond de son âme.

L'ultime expédition d'un homme "trop grand pour la vie", "un homme qui ne sait pas mourir". Une ultime chevauchée qui prend des allures de véritable épopée, une dernière danse entre la vie et la mort, où les voix des deux mondes, vivant et mort, se répondent dans ce dernier élan vers l'inconnu, la liberté, l'absolu, l'éternité.

À la mort d'Alexandre, c'est tout l'Empire qui se fissure, se déchire « Les reines meurent dans la fange, les nouveau-nés sont étouffés. On déchire les alliances et aiguise les fers. »
Les pleureuses de ce monde englouti vont porter la douleur à travers le monde « [...] tant que le cortège parcourt le monde, Alexandre est là et il tient encore l'Empire, par son absence mais c'est une façon de le tenir. Si elles ne pleurent plus, tous penseront que le temps du deuil est révolu et alors ils se jetteront les uns sur les autres. »

Un très beau roman qui débute plutôt lentement. Il m'a fallu un certain temps avant de me familiariser avec les voix qui ouvrent l'histoire et le décor qui s'installe.
J'ai particulièrement apprécié la voix de Dryptéis, une femme courageuse et fidèle à Alexandre jusqu'au bout. Elle aura passé sa vie à semer l'Empire, à fuir lieux et forme du pouvoir, à être une parmi tant d'autres, à se délester du poids de l'or qui coule dans ses veines pour trouver la paix, pour elle, pour son fils, pour être enfin « dans le coeur vif des choses où les instants passent avec lenteur et où tout est vital ».
« Elle aime les lieux où les voix, dans les montagnes, se font avaler par les crevasses et où il ne reste qu'un silence vibrant de lumière. »
Laurent Gaudé est brillant dans ce registre, il nous livre un récit épique sur une légende de l'Histoire en toute simplicité...si j'ose dire.
Une écriture prodigieuse, une construction savante et délicate pour permettre au lecteur d'avancer doucement, prudemment dans les pas de cet immense cortège funéraire, mystérieux et lumineux.

Si le registre vous plaît, n'hésitez pas une seconde à vous lancer dans ce très beau roman !

« Ô mystère des mondes... le temps chavire et les ombres paraissent. »

Lien : https://seriallectrice.blogs..
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J'adore Laurent Gaudé, dont la plume a un côté poétique ou onirique, ce qui transcende l'histoire qu'il nous conte.
D'Histoire, il est ici question: ce roman débute à la mort d''Alexandre le Grand, et nous plonge de façon décalée et bien entendu romancée dans la semaine qui s'en suivit, où l'Empire sera déchiré. Dans ce roman, les morts et les vivants se mêlent, se parlent. Laurent Gaudé est très à l'aise pour nous plonger dans une ambiance un peu mystique, presque fantastique. A la manière d'un conte africain.
Le dernier des neufs chapitres offre une fin somptueuse et magnifiquement écrite, et vient largement compenser les quelques petites longueurs qui précèdent.


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Challenge ABC 2014/2015
La mort et le cortège d'Alexandre le Grand: pas forcément un sujet qui fasse bondir d'enthousiasme. Et pourtant, le livre est captivant, à la fois tragédie, guerre de succession, luttes d'influence, trahisons, assassinats, conquêtes, batailles...
Comme dans la mort du roi Tsongor, la poussière du désert, le soleil brûlant, les batailles, tous les sens sont touchés: il fait chaud, trop de lumière ou dans la pénombre, les odeurs sautent au visage, le vent de sable et le soleil brûlent la peau, le festin est servi, le silence emplit la chambre mortuaire et les cris les couloirs du palais...
Servi par une langue majestueuse, rythmée, élégante: un superbe roman encore.
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Une amie m'a prêté ce livre en me disant clairement qu'elle n'arrivait pas à entrer dans l'histoire. Sachant que j'aime beaucoup l'oeuvre de Laurent Gaudé, elle m'a demandé de le lire pour voir si j'apprécierai davantage ce livre qu'elle.
Et je peux tout de suite dire que la magie a opéré pour moi!
Quand on vous annonce cela, vous débutez la lecture, fébrile, en pistant l'ennui derrière chaque page. Où est-il tapi le vaurien?
Et de page en page, j'ai parcouru l'Empire d'Alexandre, sautant d'un personnage à l'autre avec délectation.
C'est un livre vers lequel je ne serais pas allée de moi-même car le thème ne m'attirait pas. Pourtant j'ai retrouvé le plaisir que j'avais eu lors de la lecture de "la mort du roi tsongor". J'ai lu ce livre comme un conte mais un conte dépoussiéré, je dirai presque un "road-movie" à travers l'Empire d'Alexandre qui s'effrite. Les noms des personnages m'ont envoûtée, notamment Dryptéis.
Ce ne sont pas tant les luttes de pouvoir qui m'ont intéressée, mais plutôt la fière reine Dryptéis ainsi que le vaillant Ericléops.

Je me suis sentie bien en refermant ce livre, donc je vais pouvoir le rendre à mon amie et la remercier pour cette belle lecture inattendue et ce grand voyage!
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Après « Le Tigre bleu de l'Euphrate », Laurent Gaudé s'intéresse une nouvelle fois à la mort d'Alexandre le Grand, Roi de Macédoine, Pharaon d'Égypte et Grand roi de Perse depuis sa victoire contre Darius III. Mais cette fois-ci, c'est sous une forme romancée et non plus dans un monologue théâtral que l'auteur décrit la fin du grand conquérant macédonien. Sa fin, mais surtout ses conséquences sur ceux qui restent et sur l'empire incommensurable qu'il a bâti à la force de sa vision unificatrice.

Tandis qu'Alexandre agonise sur sa couche à Babylone, ses généraux sont partagés entre leur triste déférence et leurs ambitions personnelles. Depuis le temple où elle est recluse, on fait mander Dyptréis, fille de Darius et veuve d'Héphaistion le favori d'Alexandre. Elle doit mener au chevet du conquérant sa grand-mère Sisygambis, diseuse de vie ou de mort. Aux portes de l'Inde, Éricléops, fidèle messager d'Alexandre, doit porter la parole de son roi auprès de son dernier ennemi, Dhana Nanda. le dernier souffle d'Alexandre jettera le chaos sur l'empire. Convoitises et querelles d'influence feront couler le sang des guerriers comme celui des innocents. Mais l'amour, la fidélité et l'honneur porteront peut-être le souffle d'Alexandre par-delà la mort.

Avec sa verve poétique habituelle, qui puise aux sources de l'Histoire et de la mythologie, Laurent Gaudé nous entraîne dans un récit au rythme lent mais maîtrisé, alternant les points de vue de personnages prêts à sacrifier leur vie pour sauvegarder ce qui leur est le plus cher.
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Retour dans le passé.
Alexandre, le grand Alexandre va mourir
Alexandre est mort
On suit son agonie, on suit son cortège funèbre, de Babylone à l'Egypte
Avec son incomparable talent,Laurent Gaudé sait nous emmener à n'importe quelle époque, dans n'importe quel lieu
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Alexandre se meurt près de ses amis et courtisans. Orgie et frayeur voilà le cadre de l'événement.
Bien vite, plusieurs personnages, narrateurs occasionnels, nous offrent leur vision de cet épisode et de ses suites: un fidèle soldat (qui finit bien vite en créature fantastique), la princesse perse qui a eu un enfant de l'un de ses fidèles généraux (décédé depuis)...
Entre luxe et misère, terreur et liberté, vie et mort ou bien mort et éternité, ce roman nous fait parcourir plusieurs chemins complexes mais possibles.
Partant d'un fait historique Laurent Gaudé achève son oeuvre dans le fantastique et la poésie.
Un beau voyage...
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Pour seul cortège est un roman épique qui nous parle de deuil, de souffrance mais aussi d'ambition et de conquête .
L'auteur nous parle d'Alexandre le Grand mais ce n'est pas de sa vie dont il est question mais plutôt de sa mort. Alexandre qui de son vivant a réussi à rallier des peuples et conquis un ensemble de territoires, une fois mort, voit ses généraux se disputer son Empire.
Une histoire touchante puisque l'on suit Dryptéis qui suit le cortège d'Alexandre, accompagnée des pleureuses qui sont là pour pleurer le défunt ,pendant des mois et qui fait tout pour que celui-ci ne soit pas dévier de son chemin.
Une histoire où les esprits flottent, et où le chamanisme n'est pas très loin.
Ce livre a donc été pour moi une belle découverte, mais ce n'est pas un coup de coeur.
Ma note: 3,75/5

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Pour seul cortège raconte l'effondrement d'Alexandre le grand et son dernier périple qui le conduira aux confins du monde et à l'éternité.
Pour seul cortège c'est le dernier chant d'Alexandre à travers l'écriture incantatoire et lyrique de Laurent Gaudé, chant qui perce à travers le personnage de Dryptéis qui accompagne pour une dernière fois par devoir le destin d'Alexandre le Grand.
Pour seul cortège c'est la fidélité des 4 derniers guerriers d'Alexandre qui avant de périr dans l'ultime bataille de Chandragupta répandront les cendres du conquérant qu'il fut pour faire résonner l'Histoire Antique.
Pour seul cortège c'est aussi l'histoire du sacrifice de Dryptéis, mère aimante ; c'est par amour pour son fils qu'elle tente de s'empoisonner et revient sur la terre aride D'Arie pour l'aimer encore, même s'il ne lui appartient plus, elle l'a donné pour le protéger.
C'est aussi par amour pour sa soeur assassinée qu'elle entreprend auprès des pleureuses ce long périple à travers les terres arides d'Asie pour accompagner le cortège funèbre d'Alexandre.
Dryptéis c'est une reine seule, maudissant tout au long de ce roman historique l'impact du pouvoir et de la renommée sur le destin de sa famille décimée par les guerres.
Pour seul cortège c'est cette mère aimante et protectrice, fidèle aux dernières volontés d'Alexandre, elle déviera le Destin, celui de son fils pour le protéger des avatars du pouvoir et de la renommée, celui du lieu d'inhumation d'Alexandre le grand.
Pour seul cortège c'est le chant de la fidélité et du devoir, de l'amour, de la violence des conquêtes, de la trahison, du pouvoir et de l'histoire antique.
Pour seul cortège est une belle mise en scène du tragique.
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Laurent Gaudé sait faire vibrer le coeur antique et réussit à m'intéresser un peu à la mort d'Alexandre qui a dominé un immense empire allant de la Grèce à l'Inde. Ses succès militaires en font un chef redouté qui va pourtant s'effondrer au cours d'un banquet à Babylone.
Dans ce roman intitulé "Pour seul cortège" Laurent Gaudé raconte les derniers instants du grand conquérant et les querelles de succession car ses généraux vont se disputer sa dépouille, seul gage pour détenir le pouvoir. Autour de son cercueil, un immense et somptueux cortège va être organisé pour transporter ses restes en Macédoine.
Au cours de ce voyage, plusieurs voix vont se faire entendre, celle d'Alexandre lui-même, celle de Dryptéis retirée du monde, fille de Darius qu'Alexandre a tué, épouse de son meilleur ami Héphaïstion, mort au combat mais aussi celle du cavalier sans tête, Ericléops, âme de l'ambassadeur fidèle qui va guider les quelques élus pour conduire Alexandre vers sa dernière demeure.

Si ce roman est très bien construit et si j'ai aimé entendre la voix des fantômes, je dois dire que l'histoire ne m'a pas passionnée même si l'écriture et le style poétique de cette épopée fantastique sont admirables.

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