Encore une lecture de jeunesse. Mes parents possédaient l'édition Nelson.
Des enregistrements de l'histoire, arrangés pour la jeunesse, empruntés dans une médiathèque, m'ont donné envie de lire ce livre. Puis un feuilleton radiophonique. Puis le film de
Pierre Gaspard Huit, qui réunissait de grands comédiens, autour de
Jean Marais, acteur attitré des films de cape et d'épée des années 60.
L'histoire romanesque, le côté "de cape et d'épée" m'ont d'abord séduite... le côté ",picaresque"...
puis, longtemps après - après l'avoir laissé de côté pendant de longues années, j'ai décidé de consacrer mon mémoire de fin d'études à tout l'aspect 'comique' du
Capitaine Fracasse. (J'avais encore en mémoire le fabuleux film d'
Ariane Mnouchkine de 1978 sur
Molière.)
Le thème de la comédie et de la vie itinérante d'une troupe de comédiens est finalement ce qui m'a le plus fascinée. Et la langue de
Théophile Gautier est puissamment imagée. "Un nez tout cardinalisé de purée septembrale..." qui irait trouver une comparaison pareille ?
Et la description du château de la Misère ! Et l'infâme Vallombreuse qui manque d'outrager sa demi soeur... tout cela était furieusement romanesque. le château de la Misère finit par devenir le château du Bonheur et le baron de Sigognac, marié à Isabelle (devenue comtesse et riche) retrouve son rang et sa fortune.
Mais dans l'esprit de Gautier, le roman devait "mal" finir. Les impératifs liés à l'édition de son roman (paru chez Renduel) ont changé cette fin. Ce qui apparaît comme un aimable roman d'aventures va beaucoup plus loin que cela. Il permet d'approfondir tous les personnages de la Comedia dell Arte, (
Molière devait aussi énormément aux Italiens...) et il en appelle à des oeuvres plus anciennes, L'illusion comique, de
Corneille, et le Roman Comique, de Scarron. Pas très faciles d'accès, je dois bien le reconnaître !
Le
Capitaine Fracasse a fait l'objet de plusieurs adaptations cinématographiques et théâtrales. Comme le Bossu, de
Paul Féval, ou les Trois mousquetaires... ou les Mystères de Paris (même si ceux-ci se passent au XIXème siècle. ) ou d'autres romans, tombés aujourd'hui dans l'oubli (ex.
Mauprat, de
George Sand.)