Je passe devant mon ancien appartement; dessous, à la place de livres, la vitrine est occupée par des fringues. Je me demande bien où je vais acheter mes bouquins maintenant, je ne vais quand même pas aller dans les grands magasins où les livres ne sont qu'un chiffre d'affaires, vendus pas des gens qui, si demain, on leur mettait de la lessive dans leur rayon ne verraient même pas la différence.
Quand je pense que la semaine dernière encore je ne connaissais rien à cette histoire de déchets. Je fais partie de ceux qui appuient sur l'interrupteur sans se poser de questions, sans se demander comment ça fonctionne, sans même imaginer que pour alimenter mon ampoule il faut creuser des trous de cinq cents mètres pour enfouir des fûts emplis de poisons indestructibles.