Sous le plein soleil de la fin de matinée, la rivière luit par éclat, animée sans répit de mille petits gestes de vagues qui inlassablement se font puis se défont, sans cesse en route vers l'horizon. Pas un bruit. Juste cette route liquide qui s'égaille en froufroutant dans son chuchotis d'eau verte et, de loin en loin dans l'air immobile, un appel lointain, vague cri d'oiseau vite absorbé par la chaleur. Dans le paysage écrasé de lumière, seule, la rivière de Lizaine semble vivante sous le pont à deux arches qui conduit aux faubourgs.
Novembre est impitoyable, se dit Bigeol. Il nous prend la lumière et ne laisse rien en partage que l'ombre et la froidure assorties des promesses d'un hiver sans fin.
Interview de Patricia Gavoille dans le cadre du salon du livre 2013 de Gellin