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EAN : 9782845979925
288 pages
Textuel (06/03/2024)
4.5/5   6 notes
Résumé :
Dans un récit autobiographique, Johanna Silva revient sur les six années de son parcours politique et amoureux aux côtés de François Ruffin. Du journal Fakir à l`Assemblée Nationale en passant par les aventures Merci Patron et Nuit Debout, l`autrice nous entraine dans les coulisses passionnantes de "l`entreprise Ruffin". De la fascination à la désillusion, on suit le fil de son cheminement intime jusqu`à sa prise de conscience féministe.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Dès que j'ai vu, sur la newsletter du Lieu-Dit (restaurant militant à Paris), la présentation de ce bouquin, j'ai réalisé qui était Johanna Silva, puisque j'avais participé à ma toute petite échelle aux manifs, aux réunions à la Bourse du Travail, à Nuit Debout, à la manif "la fête à Macron" et je l'avais vu s'activer, s'affairer dans l'ombre de François Ruffin.
Alors je suis allée l'écouter parler de son livre et de son parcours. Et je me suis retrouvée dans son cheminement de femme dans notre société patriarcale dans l'ère #metoo. J'ai donc acheté le livre (alors que j'en lis déjà une dizaine en parallèle) et je l'ai dévoré en 2 jours.
Son livre m'a beaucoup plu et ce à deux niveaux : découvrir les coulisses d'événements politiques auxquels j'avais participé à ma toute petite échelle et découvrir son rôle extraordinaire et complexe qu'elle avait joué avec toute l'analyse qu'elle y apporte par l'écriture de ce bouquin.
Merci Johanna pour ce beau travail littéraire avec lequel tu nous fais partager ta construction en tant que sujet, que j'ai moi aussi réussi à faire dans ma trentaine.
C'est fort et émouvant.
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Johanna Silva retrace son engagement auprès de François Ruffin, du journal Fakir à la production du film Merci Patron !, du mouvement Nuit Debout à l'élection du député en Picardie. Elle conte les élans et les doutes qui ont guidé cette aventure politique et intime, posant les enjeux de l'égalité, du soin et de la vulnérabilité en politique. Un récit qui jongle étonnamment bien entre les moments d'introspection et d'intensité militante, porteur d'une réflexion profonde sur l'engagement et son risque sacrificiel. A lire !
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L'amour et la Révolution, c'est juste un livre mortel qui se lit d'une traite. Encore mieux que Ma Vie Sur La route de Gloria Steinem, on plonge grâce à Johanna Silva dans les coulisses du militantisme tout en questionnant les systèmes de domination. Ce livre donne envie de lutter, d'évoluer, et prouve surtout qu'il est urgent de se "vulnérabiliser". Meilleur programme.
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Dans "L'amour et la Révolution" Johanna Silva décrit ses années avec François Ruffin de Fakir jusqu'à l'Assemblée en passant par Merci Patron et Nuit Debout Ça parle de la gauche, des luttes, de féminisme, de fragilité dans le monde politique. C'est passionnant et très bien écrit, je l'ai dévoré!
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J'ai dévoré ce livre. J'en tire de la force et une certaine jouissance. Il trône dans ma bibliothèque, je l'offre à mon entourage proche autant que faire se peut, je le relierai avec plaisir!
C'est bien écrit, ça nous parle de beaucoup de choses, ça nous touche.
Merci Johanna.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
En avançant dans l’écoute [d’un enregistrement d’une réunion qui s’était tenue chez François] cependant j’ai commencé à faire la grimace. Du haut de mes trente-quatre ans, forte de mes lectures, de mon écriture, baignée dans l’ère post #metoo, l’ambiance m’est enfin apparue dans ce qu’elle avait de violent. Cette culture de la vanne bien placée, des rires gras, des piques incessantes, ne faisait aucune place à un partage sincère d’émotions. L’ironie était partout, épuisante. Dans les accents de ma voix j’ai reconnu le contentement, le si pathétique contentement, que je ressentais à chaque fois que je parvenais avec l’une de mes répliques à tirer quelques éclats de rire. J’ai reconnu la fierté que j’avais d’être cette jeune fille qui se fait sa place au milieu des hommes. Ça m’a frappé, la façon que j’avais de m’occuper, seule, du bien-être de tous, « quelqu’un veut quelque chose à boire ? », de l’avancement du repas, « Vincent, tu peux mettre la table ? ». Oh c’était subtile, ils ne restaient pas tous assis le cul sur leur chaise, sinon ça aurait été trop remarquable et je me serais insurgée, mais c’était en même temps tout à fait flagrant. Je ne parle même pas des autres fonctions que je ne remplissais, la naïve, la bourgeoise, sans que je ne me prenne jamais au sérieux, ni que d’autres le fassent à ma place. Pendant que j’écoutais cette version plus jeune de moi-même se tordre pour occuper la place qu’elle était si avide de se faire, je me suis rendu compte d’une chose étonnante. Je ressentais pour elle de la pitié. Mieux : de l’indulgence. Pour la première fois, je sentais la domination masculine, non comme quelque chose ayant une existence extérieure à moi, appréhendée seulement par la raison, mais comme quelque chose dont j’avais fait l’expérience. Le féminisme m’était entré dans le corps. Ce qui valait pour ma place à Fakir valait aussi pour ma relation avec François, et dans ce domaine-là aussi, la dureté avec laquelle je m’étais jugée moi-même a disparu. (p. 85-86)
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En relatant mon expérience, j’ai senti mon rapport à elle se modifier. Elle se faisait, petit à petit, moins déchirante. Quel mécanisme était à l’œuvre ? Peut-être qu’en explorant les émotions, je les prenais pour la première fois au sérieux, me donnant, par ricochet, le droit de les ressentir. Il fallait explorer leurs origines : je m’accrochais à de petites intuitions, que l’écriture m’aidait ensuite à modeler, à nourrir. Peu à peu je comprenais quelles forces avaient été à l’œuvre, pourquoi les choses s’étaient déroulées ainsi, et réalisais du même coup qu’elle n’auraient pas pu se dérouler autrement. Mieux : dans mon livre, j’avais les rênes, je ne subissais plus. Sortie de ma passivité, je regagnais en puissance. Le passé ne changerait pas, mais la manière dont il agissait sur moi, si. (p. 84)
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J'ai essayé de mettre mes émotions dans un trou,mais je n'y arrivais pas, conclut-elle. Je chialais tout le temps, donc je n'avais pas le choix. Avec ce livre, j'ai voulu être précise dans la description de mes émotions, m'enfoncer tellement profond dans la sincérité qu'on ne pourrait plus me l'a reprocher. D'ailleurs je me dévoile beaucoup plus que je ne dévoile François. La quête de pouvoir abîme tellement, j'ignore si on peut rester humain tout en désirant le pouvoir, ce livre est une manière de lui dire : Ne te prends pas pour le sauveur suprême ". Mais je voulais surtout enlever la peur, la mauvaise foi, la honte.
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Ainsi, la voix intérieure à travers laquelle je me dénigrais toujours il y a peu a fini par se taire. Je ne saurais pas dire quand exactement, mais je sais que cela a eu lieu pendant l’écriture, et grâce à elle. (p. 84)
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Il en aura fallu du temps, il aura fallu gratter, pour déterrer sous toutes mes justifications sensées la peur, puis sous la peur mes désirs, pour isoler la voix de la honte et de la culpabilité et être capable de l’écouter sans qu’elle ne m’assourdisse. (p. 84)
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