La légende de Larry Hoover -
Alan Alfredo GEDAY
Les premières pages : L'auteur nous invite à New-York, en 1958, dans la communauté noire de Harlem. Gladys vit avec ses enfants dans l'appartement qu'elle a toujours connu : elle y est née. Mike, Larry et la petite Anita vivent là, eux aussi, avec leurs espoirs, la pauvreté mais finalement presque heureux. Mike est destiné à devenir boxeur et s'entraîne sous le regard de Nataly, sa petite amie.
Larry est un enfant différent qui ne supporte pas l'injustice.
Et finalement, comment le contredire ? Quand les blancs ont un regard sur la cause des minorités, il n'est que politique, électoral ou financier. Larry l'a bien compris, même si quelques exceptions confirment la règle.
Enrôlement forcé : Larry est mineur et pourtant, l'Amérique a besoin de lui !!! Si les noirs ont des droits limités, ils peuvent aller se battre au Vietnam pour faire “la fierté de leur nation”.
Larry est enrôlé avec son frère, Mike dans un pays totalement inconnu au climat bien différent de celui de Harlem. Qu'en est-il du racisme ?
Dans cet enfer qui n'en fini pas, Larry fait la rencontre de John Wise, reporter de guerre. Mais il rentre sans Mike…
La légende : Larry rentre du Vietnam avec la rancoeur, la dépression, le vide. Il retrouve Jimmy sous le pont de Brooklyn où il boit du whisky en lisant le journal. le mouvement pour les droits civiques des années 1950-1960 se veut pacifiste mais les noirs américains sont tués lors des manifestations. Que faire contre ces injustices ?
Sa rencontre avec celui qu'on appelle Big Calvin marque l'apparition des “Black Tigers” et de grands changements dans la vie de Larry. Mais je vous laisse découvrir la légende.
Les thèmes du roman : Même si l'esclavage a été aboli, la ségrégation raciale est toujours d'actualité dans certains états des états unis. C'est le thème principal de ce roman qui nous pousse à réfléchir à la situation des minorités. le Ku Klux Klan s'invite aussi dans la vie de Larry Hoover.
Le Ku Klux Klan se nourrit des doctrines racistes ou antisémites de certains essayistes et anthropologues du XIXe siècle. Ils se sont probablement liés à la
Franc-Maçonnerie et aux mouvements néo-nazi… Je crois que de nombreux mouvements ségrégationnistes existent à travers le monde et ce roman vient nous le rappeler : un point particulièrement positif si le lecteur y accorde l'intérêt qu'il mérite.
La guerre du Vietnam va changer Larry. Mais je ne peux pas trop développer pour ne pas tout vous dévoiler. Cependant, une guerre reste un traumatisme et elles existent encore dans notre monde “moderne”.
Là aussi, j'y vois une invitation à la réflexion posée de telle manière que je ne peux pas nier l'importance de ce roman.
Ressemblances et incohérences : Quand je parle de Larry Hoover (la personne vivant actuellement aux USA), sachez qu'il a grandi à Chicago et est devenu le chef de file des Supreme Gangsters, qui ont fusionné avec un gang rival pour devenir la Black Gangster Disciple Nation.
Dans le roman, notre Larry est celui des Black Tigers. Je ne dévoile rien en faisant le lien car un gang n'est jamais un groupement d'enfants de coeur. Leurs motivations sont différentes mais la violence est condamnable et si le Hoover de ce monde purge actuellement sa peine à la prison administrative du pénitencier américain à Florence, au Colorado.. Qu'en est-il de notre adorable gamin transformé par le Vietnam ?
La réponse est dans le roman 😉 et j'aimerais beaucoup connaître le ressenti d'un autre lecteur sur le devenir de celui qui devient “légende”.
J'y ai trouvé un petit coté “tout rose” mais, l'histoire est écrite et le personnage en devient très peu crédible. Dommage pour une thématique aussi importante.
Une plume sans âme : Un style est, en littérature, un aspect propre de l'expression chez un écrivain. Il constitue sa façon personnelle de traiter les textes et leur mise en récit, devenant parfois une forme d'identité littéraire.
Dans mes lectures, je retrouve très souvent un style littéraire rapide et vif (coupé). Quand l'auteur parle de ségrégation, de guerre, de lutte, son style est une mer morte. le texte ne révèle aucune émotion et je n'ai finalement rien à développer sur la psychologie des personnages. Je ne me suis même pas attachée à Larry, je n'ai pas versé une larme à la mort de son frère et j'ai simplement suivi cette histoire comme s'il ne se passait rien.
Étrange n'est ce pas ?
C'est d'ailleurs difficile à exprimer parce que rester de marbre face à de tels drame n'aide pas la cause de ces minorités. Larry est au Vietnam comme s'il se promenait sur un chemin verdoyant, heureux de sentir, enfin, une petite pluie rafraîchissante.
J'avoue que c'est ce qui m'a bouleversée dans ce roman, cette plume sans âme dans le confort ces pages, bien loin de la réalité, elle me berçait pour me faire oublier… pour m'éviter de réfléchir ?
En conclusion, une antinomie bien dommage entre les faits et l'écriture qui dérange. le sujet est traité un peu trop rapidement avec ce qui semble être une succession de banalités.
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