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Au delà du mythe du mauvais garçon qui idolâtre les "bad boy" à la française, Jean genêt c'est avant tout une langue exceptionnelle, un style d'une beauté dont comme tout lettré je suis très jaloux. Sentiment que Genêt aurait apprécié, lui qui prenait un malin plaisir à tout inverser pour mieux nous montrer à nous, hommes de tous âges, de toute confession et toute nationalité, que la dichotomie entre le bien et le mal n'est qu'une construction de l'esprit, seul le chemin compte. Si je choisis consciemment l'impasse du crime, j'affirme ma liberté d'être aussi bien que le bourgeois gras et peureux. Au paradis, je suis mon seul juge. le meurtre n'est qu'un accord, qui sonne parfois comme un chant homérique, d'une beauté inouïe, entre moi et mon condamné. Si le sang et le stupre ont une son, Genêt en a fait une symphonie.
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Livre sur le vol, la trahison et l'homosexualité. Plongée poétique dans l'autre monde, l'envers d'une société, celui des truands et des flics, vu par un homme toujours amoureux et en quête spirituelle par la voie sèche de la crasse et du "péché". Genet s'adresse à un "vous", le lecteur, qu'il postule loin, dans le confort de sa lecture, du monde de la misère et de la violence, de la culpabilité et de la trahison. Genet erre, et le fil narratif erre lui aussi, au grès de ses souvenirs dans toute l'Europe des années 30 et 40, dans un temps déstructuré où seul indique le lieu les figures qu'il adule. Et c'est bien comme le dit Sartre dans sa préface, la fabrication d'un rituel. Genet n'entre pas vraiment dans les détails des vols, des anecdotes ou des histoires de cul. Il est tout entier émotion, fascination pour la virilité, pour la marginalité, son soliloque est bouleversant de beauté et de vérité (paradoxalement dans un univers de laideur et de mensonge). Genet est né rejeté, il a donc continuer cette quête inversée d'une lumière qu'il cherchera dans l'en bas, d'une sainteté au sein de l'abjection pure dans son impureté. S'il aime assez c'est pour trahir vraiment. Ce livre est aussi misogyne (Genet n'aime pas les femmes) et la virilité des vauriens est souvent vulgaire (sauf peut être dans les yeux de Genet). L'homophobie y est omniprésente et à la fois ambigu, Genet trouve sa gloire dans le rabaissement. Il fait de la honte une vertu, de la culpabilité un moyen pour l'illumination spirituelle. Il trouve sa gloire dans le caniveau et cela fait de ce livre une expérience des plus troublante.
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C'est certes très bien écrit, il y a une plongée dans l'horreur, mais je n'ai hélas pas été sensible au récit, une histoire sordide, qui semble être tirée de la vie de l'auteur. Peut-être le relirai-je un jour avec plus de plaisir? Mais pour l'instant je ne suis même pas certain d'avoir tout compris.
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Journal du Voleur, publié par @editionsfolio , est un livre partiellement autobiographique de Jean Genet. L'auteur y décrit sa vie d'errance et de misère, entre les vols dont il devient spécialiste, ses amours avec des hors-la-loi ténébreux ou encore ses péripéties à travers l'Europe. Il porte un regard singulier sur le monde, notamment sur le concept du vol, du mal, des classes sociales, de la hiérarchie, de l'amour et la trahison.

La plume de l'auteur est très belle, et nous transporte totalement dans cet univers déroutant. Sa manière de décrire cette vie ne donne pas un sentiment de crainte, d'angoisse, mais plutôt d'étrangeté, comme s'il s'agissait là d'un monde complètement différent du nôtre. Tout ce qui pourrait nous sembler sombre et sinistre est sublimé par l'auteur, créant un contraste entre un langage brut et des envolées lyriques touchant parfois au domaine du mystique.

Bien que je n'ai pas adhéré à toutes les réflexions traitées, et ai trouvé que le livre avait quelques longueurs, je garde un bon souvenir de lecture, celui de la vie d'un voleur racontée de manière talentueuse et poétique.

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Je l'ai lu pendant ce confinement, quand même les vacances. C'est pas un roman, un journal, un récit, c'est un livre, un livre inonde les mots négatifs, et celui glacial, même s'il y a des histoires amoureuses, mais tous les amours sont sans espérance. Et c'est un livre sapide, il a le goût de peur, de trahison, de désespérance, de sueur, de sperme. Genet me racontait un monde cruel et froid, un monde comme maintenant, qui ne change jamais, on juste change d'une autre façon.
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Une tel génie de la langue relève du surnaturel
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Une vie difficile, un cheminement personnel au service de la fiction, le tout au prise à une écriture hors normes pour son époque.
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Ce roman a quelque chose. Cette chose subtil qui vous fait basculer d'une certitude à une atmosphère particulière, tangible où les sentiments sont destructeurs et exacerbés .
Néanmoins, demeure une beauté, née de la misère ainsi que du rejet. Si il faut que la loi admette la beauté, alors de beauté il ne peut y avoir... Je trouve cette analyse particulièrement avisée et juste. le thème de l'homosexualité abordé différemment
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Genet est un poète.Autobiographie romancée et assumé sur son passé, ses voyages fictifs ou non, ses amants virils de préférence fort magnétisme voyou voleur malin ou tous ça en même temps . Grand conteur parfois mystique .Plus questionnement sur ses origines mystérieuses.Grand livre.
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Comme "Les Chants de Maldoror" de Lautréamont, Jean Genet sublime l'horreur par une maîtrise de la langue et des mots : mais ce n'est pas tant l'horreur que cherche à dépeindre l'auteur (à l'instar du Comte), que la tentation de comprendre les essences du Mal ; car le Mal est normé, social, et Jean Genet, lui, se présente comme et côtoie les marginaux.
C'est donc un roman de relativisme magnifié par une intelligence asociale et un esthétisme du texte bien exploité.
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