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EAN : 9782807001718
204 pages
M.E.O Editions (05/08/2018)
3.9/5   5 notes
Résumé :
Depuis la fermeture de la carrière qui le faisait vivre depuis la nuit des temps, Saint-Mars s’est assoupi à l’ombre de sa fameuse église romane, bercé par les joutes oratoires que se livre un duo d’inséparables, Stanislas le curé polonais et l’instituteur Socrate, athée de choc. Un soir, une algarade éclate entre les joueurs de cartes et les derniers jeunes du bourg. Les uns et les autres se mettent au défi de monter pour la prochaine Pâque une représentation de la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je découvre ici l'auteur belge Gérard Adam, né près de Dinant en 1946. Si je ne me trompe pas, il avait un peu plus de 40 ans lorsqu'il a publié son premier roman. Il a ensuite alterné nouvelles et romans, publiés en majorité chez Luce Wilquin, une maison d'édition belge dont nous avons pleuré la fermeture en 2019. Gérard Adam n'est pas le premier à se lancer dans l'écriture sur un tard, mais avant cela, il n'était ni journaliste ni prof de français: il était médecin militaire, bien actif car il participé à plusieurs missions à l'étranger, en Afrique et en Bosnie. En 2007, il a lancé avec Spomenka Džumhur les éditions M.E.O. (Monde-Edition-Ouverture), dont un des objectifs est de publier des traductions d'auteurs des Balkans (Croatie, Bosnie-Herzégovine, etc.).

« La passion selon Saint-Mars » n'a rien d'exotique, du moins pour les Belges. L'histoire se passe dans un petit village du sud de la Belgique, que l'auteur a imaginé traversé par un sentier de Grande randonnée, rehaussé d'une vieille église romane et appauvri par la fermeture de ses carrières. Un décor bien belge.

Parmi les habitués du café du village, on retrouve entre autres Stanislas, le curé (polonais, les vocations se font rares, par chez nous), et Socrate, l'instituteur qui ne manque pas de lui opposer son athéisme. Ils se chamaillent gentiment. Ambiance à la Don Camillo et Peppone, mais plus philosophique que politique, je dirais.

Voilà qu'un jour, quelqu'un lance l'idée de mettre en scène une Passion, dont le scénario sera écrit par Socrate. Les villageois participent avec enthousiasme mais ne parviennent pas à décider lequel d'entre eux jouera le rôle de Jésus. C'est alors qu'un étranger, Jess, tombe du ciel pour sauver la situation, tout en pimentant la vie du village, comme je vous le laisse le découvrir.

Les chapitres alternent le récit de la préparation du spectacle et les dialogues de ses différentes scènes. Je lis que certains lecteurs n'ont pas accroché à cette structure, mais personnellement, j'y ai pris un certain plaisir. Cela contribue à plonger le lecteur dans une ambiance de bonhommie villageoise assez attendrissante. L'univers est proche de celui d'Armel Job, je dirais, avec un petit côté démodé qui n'est pas pour me déplaire. Gérard Adam n'atteint pas la finesse de Maître Job, du moins dans ce livre-ci, je ne connais pas encore les autres. Je ne vous inciterai donc pas à le placer tout en haut de votre pile. Mais je mettrai tout de même en évidence quelques pages d'histoire religieuse bien intéressantes. Socrate commente la passion de Jésus de manière « désacralisée » en donnant un bel éclairage sur les différents groupes qui se partageaient la scène politico-religieuse à l'époque.

Je terminerai en remerciant la Maison Losseau, qui m'a offert ce roman, comme une belle surprise en récompense de ma bonne réponse à un quizz à l'issue de ma visite de ce magnifique bâtiment montois. Sur sa façade, seules les ferronneries du portail vous laisseront deviner que l'intérieur recèle une décoration Art Nouveau somptueuse ! Je vous incite à découvrir cette maison trop peu connue. Et peut-être en profiterez-vous pour passer au Mundaneum, qui se situe dans la même rue, ou pour visiter, un peu plus loin, l'exposition que le BAM consacre pour l'instant à Fernando Botero. La maison Losseau abrite également le Secteur Littérature de la Province de Hainaut.
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Découvert lors d'une opération "masse critique" (je remercie au passage les éditions MEO pour l'envoi de l'ouvrage), j'ai été attiré par la couverture représentant une figure du Christ et son thème portant sur notre rapport à la religion.

Saint-Mars est un petit village du Sud de la Belgique surtout connu pour son église romane du XI ème et sa position sur un chemin de grande randonnée très fréquenté. Mais pour ses habitants, c'est surtout un village qui se meurt suite à la fermeture de la carrière de granit qui le faisait vivre depuis toujours. Un jour, au café central, lieu de rencontre et de convivialité, une dispute survient entre les jeunes du coin un peu trop bruyants et remuants et les "vieux" qui disputaient une partie de cartes.
A la fin des "explications" houleuses, un défi est lancé à la destination des jeunes : saurez-vous construire "quelque chose" ensemble, comme nous, les anciens, l'avons fait de notre temps ?
Le défi sera relevé sous la forme de la représentation publique d'une Passion du Christ pour la fête de Pâques où tous les habitants seront conviés à participer en tant qu'acteurs, choristes, figurants, décorateurs, ...sous la direction de l'instituteur du village dit Socrate qui en réécrira l'histoire et de son curé Stanislas qui en donnera sa caution.
S'ensuit alors la succession des répétitions des scènes de la passion entrecoupé des périodes de "débriefing" entre les personnages jusqu'au moment crucial de sa représentation publique.
Au fur et à mesure tous vont se prendre au jeu et vont s'interroger sur les fondements de l'existence du Christ, de sa vraie vie et donc sur leur vision de la religion. Ils vont aussi réaliser à cette occasion qu'ils tiennent profondément à "leur" passion, athées ou non.

Alors, ce roman chronique sociale ? Étude de moeurs, réflexions religieuses écrites par un "athée de choc" (l'instituteur) ? Sans doute un peu de tout cela.

L'écriture de l'auteur est résolument moderne, fluide mais personnellement
j'ai trouvé certains passages un peu trop théâtraux voire surjoués à la mode "pagnolesque".
Malgré celà, c'est vivant, drôle, jubilatoire par moment, mais le but final est atteint c'est à dire de s'interroger sur le socle même de la religion chrétienne (existence de Jésus) en démontrant au passage que des bonnes volontés peuvent en commun réaliser de grandes choses et y prendre beaucoup de plaisir.


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Un livre découvert grâce à Masse Critique (merci aux éditions Meo). Une lecture à la fois captivante et vivante. Un petit village perdu en Belgique, comme il en existe ici et ailleurs. Un village qui a perdu sa carrière et donc a connu la fuite de sa population.
Le temps s'est arrêté car les villageois actifs ont quitté le nid. Il en reste quelques-uns, on les retrouve dans le petit troquet - le coeur du village. Le livre décrit telle une peinture les échanges entre les personnes. Une écriture un peu pagnolesque, qui fonctionne comme une pièce de théâtre (dans la pièce). C'est agréable. Je regrette un peu qu'une liste des personnages n'ait pas été reprise au début du livre. (Je m'en suis faite une, pour ne pas m'y perdre vu la quantité de protagonistes).
L'histoire recouvre pas mal de sujet différents, comme la vie d'un village et la fuite de sa population, l'étranger, l'amour, la vie, et bien sûr la religion. Car, les villageois lors d'un pari, décident de se lancer dans une représentation de « La passion » comme au bon vieux temps... Chaque villageois va y incarner un rôle biblique. Mais qui sera Jésus ? L'étranger, lui, qui s'est exilé hors du village, cet inconnu …
Outre la question des rôles qui n'est pas tant le sujet central hormis celui de Jésus, l'intérêt de la lecture réside surtout sur les réflexions de la préparation de cette interprétation de la Passion. Les échanges entre un prêtre et un laïc et les villageois… Une confrontation intéressante remettant en cause des certitudes et les incorporant également dans la vie quotidienne. Jusque-là j'ai apprécié le style et la remise en question.
Mais … et il y en a un, j'ai été largement dépitée par les chapitres des interprétations théâtrales de la Passion qui m'ont semblé longs et peu utiles dans l'histoire. A chacun de ces chapitres je m'y suis ennuyée et j'ai retrouvé les chapitres des villageois dans leur café avec plaisir. Ces passages m'ont trouvé perdu et dépité et tenaient plus du cours de religion. Dommage selon moi.
Sinon j'ai trouvé le livre, telle une peinture expressionniste, riche en images, en sentiments avec beaucoup de fond.
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C'est ce que j'aime chez cet éditeur, il publie des livres que l'on ne trouverait pas ailleurs, des livres différents que l'on ne penserait peut-être pas apprécier, et pourant j'y ai fais de très belles découvertes jusque maintenant.

Cette fois ne déroge pas à la règle, ce livre de Gérard Adam est vraiment différent de ce que j'ai déjà pu lire, bien que l'on y parle énormément religion qui n'est pas un de mes sujet favori, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire, à suivre cette bande qui doit atteindre un objectif pour relever un défi.

L'auteur nous immerge complètement dans la vie de ce petit village belge (que je ne connaissais pas, honte à moi qui suis belge), la vie de ses habitants, les ententes ou mésententes de ceux-ci et qui vont devoir se surpasser pour au moins une fois. Et bien que ce ne soit pas forcément un sujet qui me passionne, j'ai adoré les suivre, je me suis surprise à vouloir arriver le plus vite possible à la fin pour savoir si le défi allait être relevé et de quelle manière.

Et puis il y a la vie du village en elle-même qui se greffe à merveille tout autour.

Comme quoi, même si un sujet n'est pas dans nos préférences de lecture, il peut cependant y avoir des parutions qui en parlent et qui pourtant nous enchantent.
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Saint-Mars un évangéliste ? Non bien sûr, mais un petit village de nos Ardennes.
L'estaminet de Saint-Mars est en effervescence : Socrate et Stanislas s'échauffent : l'un M. Soquet, directeur d'école est en grande conversation avec l'autre, le père Stanislas, curé de sa belle petite église romane. Socrate a l'idée de monter une passion du Christ dans la petite église, mais c' est lui, agnostique, qui en fera le texte ! Pratiquement la plus part des habitants De Saint-Mars auront un rôle à jouer. Il ne manque plus que Jésus, ce serait bien l'affaire de ce rôdeur qui hante la cabane abandonnée de Baptiste, un certain Jess, Yeshua Farwaji de son vrai nom. Les répétitions vont bon train, le monde afflue ; toute la vie de Jésus est revisitée , toute la vie des villageois est remodelée...
Avec une écriture fluide, Gérard Adam fait réfléchir le lecteur sur cette nouvelle approche des fondements du christianisme où se mêlent élévation de l'âme et perfidie de l'homme.
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