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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est la première fois que je lis Sylvie Germain… et d'après mes curiosités en attente, je ne suis pas sûre qu'il faille commencer par celui-ci , pour aborder son univers ; J'ai toutefois savouré ce dernier ouvrage avec ces portraits ; tous ces personnages que l'on croise dans un square, vieux , jeunes, seuls, accompagnés (le plus souvent seuls, ceci dit), de tous les milieux sociaux… jusqu'au jeune homme perdu, S.D.F…

il est question de « nos solitudes urbaines »… communes, éternelles… et dans la seconde partie, alors que le 1er confinement est décrété sur tout le pays…on ressent ces mêmes solitudes, différemment... avec une âpreté, une sensibilité écorchée vive. Tout s' exacerbe dans un contexte exceptionnel...

On retrouve les mêmes personnages et d'autres…on les accompagne dans leur nouveau quotidien, comment vivent-ils cet enfermement subit ? Augmentation de leur solitude jusqu'au désespoir (Comme Serge,fils aimant et attentionné, qui du jour au lendemain ne peut plus rendre visite à sa mère, en EHPAD. Il trouvera des astuces pour garder le lien, envers et contre tout)…ou l'émergence d'un autre manière d'appréhender le quotidien, des petites lumières survenant comme ce merveilleux Merlin [Xavier ], ex prof de dessin, qui reprendra le dessin pour son plaisir, et pour donner des cours de dessin à une enfant de ses voisins, Lola, 7 ans [Et combien cela va transformer la vie de l'un comme de l'autre ]. C'est ainsi que la « gamine » , décide de surnommer son voisin-professeur, Merlin , comme l'Enchanteur…Ces deux-là nous font chaud au coeur et « au moral »…
« Merlin
A présent il voit chaque jour la fillette, en fin de matinée. Il a renoué avec son métier d'autrefois, pour elle seule. Il lui enseigne le dessin, l'art des couleurs, il lui montre des reproductions de tableaux, les lui commente, chacun dans sa cage à quelques mètres de distance. Les parents de Lola sont ravis, pendant ce temps ils n'ont pas à s'occuper d'elle, et surtout ils voient combien leur fille prend plaisir à ces cours informels, elle passe ensuite des heures à dessiner, colorier, inventer des histoires qu'elle soumet, une fois achevées, à Xavier, qu'elle appelle Monsieur Merlin, comme l'Enchanteur qu'elle a découvert dans un dessin animé. Cette légende l'émerveille car le magicien a le don de se métamorphoser en oiseau , de parler avec les arbres, les éléments, les animaux, de voyager dans le temps, de se rendre invisible dans un pommier, et il vit en union avec la forêt. Elle aimerait devenir à son tour un oiseau , ou un nuage, ou un arbre marcheur pour quitter l'appartement, retrouver ses camarades, revoir ses grands-parents, aller à la campagne, à la mer. (p. 107)”

Remarque impromptue au fil de mes pensées : un peu étonnée d' une idée singulière de l'auteur ,qui dans son procédé narratif, alterne la description, le caractère, la vie précise de personnes nommées, avec un prénom, une couleur et puis, l'Impersonnel , le flou indistinct, tels »L'individu, le bizarre, le pathétique, l'importun, le semblable, le quelconque, l'indéfini… »

Entre profonde tristesse, colère, rage, frustrations multiples et variées, de belles histoires d'empathie et de solidarité… Une lecture bienveillante, contrastée comme la Vie, comme le quotidien que nous vivons depuis près d'un an…roman ayant le grand mérite de ne pas faire dans le catastrophisme, ou la dramatisation à outrance et de laisser ces « fameuses fenêtres » tant aimées par « notre » professeur de dessin, Merlin, L'Enchanteur [Xavier ], ouvertes !…

Cela ne fait pas oublier les drames quotidiens ; celui du SDF, totalement esseulé, ou de la veuve, qui prend conscience qu'elle est passée à côté de sa vie, ou le voisin antipathique, le devenant encore plus , lorsque se confirme sa violence envers ses proches, dans le privé… Mais restent le sourire, les élans spontanés… et puis les personnalités comme Xavier, lesquelles par leurs élans, leur faculté à créer du Positif… parviennent à alléger, illuminer un quotidien anxiogène…De fines observations de « notre société humaine »…
Un beau moment comme une sorte de pause chaleureuse, ouverte, tournée vers les autres…entre visages familiers et inconnus ! Je pense soudainement, en guise de « mot de la fin » , à un autre ouvrage d'un auteur, que j'affectionne particulièrement, Jean-Louis Fournier, avec son « Je ne suis pas seul à être seul »…

[*****P.S : J'ajoute , après ces lignes, une demande « hors-sujet » : Je sollicite les lecteurs assidus de Sylvie Germain, pour avoir un conseil quant au texte le plus « éclairant » pour entrer dans son style et son univers, la toute première fois, considérant celui- ci, tout à fait à part, dans son parcours ?]***** j'allais oublié , j'en ai lu un seul, avant celui-ci, il s'agissait d'une sorte d'essai fort intéressant sur l'écriture, "Les Personnages" [Gallimard, collection L'Un et l'Autre ]
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Brèves de solitude ressemble plus à un exercice de style qu'à un roman. Un ouvrage qui a peut-être passionné davantage l'écrivain que le lecteur. Il est vrai que j'apprécie peu les structures éclatées même si l'écriture est exceptionnelle.
Raconter des tranches de vie de plusieurs personnages même s'ils partagent un point commun présente un inconvénient : certains personnages sont attachants et j'aurais aimé continuer l'histoire avec eux, d'autres sont falots et je me suis un peu ennuyée.
Le point commun qui réunit tous les personnages est un square, puis les appartements ou le quartier, les mêmes personnages y sont confinés, chacun le vivant à sa façon.
Beaucoup de thèmes sont abordés dans cet ouvrage : le harcèlement scolaire, le drame des personnes âgées isolées dans leur maison de retraite, ainsi que celui des jeunes filles vendues. Beaucoup trop de thèmes pour qu'ils marquent, à l'exception du sans-abri (Lui), peut-être parce que davantage de chapitres lui sont consacrés, de très courts chapitres, mais qui reviennent régulièrement.
Un livre intéressant, mais sans plus.


Lien : https://dequoilire.com/breve..
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Dans un square à Paris, des personnes aux occupations différentes passent un moment et s'ignorent.
Voilà la première partie
Ensuite, c'est le confinement et on retrouve la plupart de ces personnes enfermées chez elles.
Quelle fine analyse des caractères, des comportements.
Avec ces mesures psychologiquement éprouvantes, voire inhumaines, chacun vit la solitude imposée à sa manière.
Avec son caractère, avec son vécu, avec ses sentiments........
Malgré la pesanteur de la situation, Sylvie Germain
ne nous décrit pas ces situations plus ou moins lourdes avec pessimisme.
Pudeur, sensibilité, retenues..... elle effleure.
Et la poésie de son écriture fait que tous ces cas bouleversés dans leur quotidien, même s'ils reflètent notre société actuelle et morose, on accepte d'en lire l'histoire.
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Il y a des autrices dont je n'aime pas la personnalité mais dont j'apprécie l'écriture et inversement celles que j'aime beaucoup mais dont je n'arrive pas à apprécier les livres. Sylvie Germain fait partie de cette dernière catégorie, j'ai donc toujours un peu de mal à ouvrir ses romans de peur d'être déçue.
Alors que le sujet de ses "Brèves de solitude" en lien avec la période de confinement due à la situation sanitaire de l'épidémie de Covid ne m'emballait pas plus que ça, j'ai été agréablement surprise.
Comme une sociologue elle fait des portraits de personnes qui se croisent d'abord dehors dans un parc et que l'on suit à l'intérieur suite au confinement.
Il n'y a pas de jugement mais des faits ce qui donne un intérêt documentaire à ce roman qui nous rappelle des souvenirs récents d'une crise bien vécue pour certains ou dramatiques pour d'autres.
Sans pudeur, Sylvie Germain évoque les ruptures amoureuses, les chiens alibis pour sortir, les applaudissements du soir ou encore la situation des personnes âgées et surtout de celles qui sont marginalisées.
Il y a un côté kaléidoscopique des propos inspirés par une période qui n'a pas touchée tout le monde de la même façon et Sylvie Germain a su l'observer.


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J'ai aimé retrouver l'écriture de Sylvie Germain au service de son sens aigu de l'observation.
Dans ce livre, l'autrice compose une galerie de personnages dont les chemins s'entrecroisent dans un square de quartier.
Dans la première partie, on fait connaissance avec chacun d'eux, toute la gamme des âges est représentée avec une variété de condition sociale qui compose un kaléidoscope assez réaliste.
Ces gens s'observent ou s'ignorent, chacun dans leur sphère. On sent que l'autrice aime ses personnages, c'est au-delà de l'aspect sympathique ou pas, elle réussit à les faire exister , les incarne, donne une place à leurs corps et leurs pensées.
Dans la seconde partie, la donne change avec le confinement strict lié à la pandémie.
Sylvie Germain s'attache à nous faire partager le sort de chacun de ces personnages , elle les met en scène dans cette période si particulière et nous fait vivre à leur côté l'impact pour chacun de ces moments si particuliers.
Je trouve que sur cette seconde partie , le roman apporte un témoignage assez complet des multiples effets de cette période qui a été sidérante et je suis assez contente de l'avoir lu à une certaine distance de sa sortie.
Les amateurs d'histoires pourront être déçus par ce roman qui se penche essentiellement sur l'intériorité de ces multiples personnages sans action spectaculaire ou scénario ébouriffant.
Mais j'aime cette littérature qui creuse grâce au langage notre condition humaine.

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Un roman sur la solitude, des personnes qui se rencontrent dans un square , des moments de vie, avec un fil conducteur: la solitude, des gens qui se croisent sans se voir, sans se préoccuper de l'autre, se sont des petites scénettes . Tout se passe à l'extérieur. Et puis la seconde partie du roman: la covid, le confinement; les personnages se centrent sur eux.
Un livre délicat sur le regard que nous portons aux autres et lorsque nous sommes seuls en face en face. Des brèves de solitude. Un roman de réflexion.
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Un parc - Des promeneurs solitaires qui nous deviendront familiers, puis la crise sanitaire et leur solitude de plus en plus grande... Sylvie Germain écrit bien et va droit au but de ce qui constitue l'essence des êtres en situation. Même si le style est un peu ardu parfois, il vaut la peine d'apprécier le ton juste, la sensibilité avec laquelle l'auteure décrit ses personnages en ces « brèves » images non pas fuyantes, mais claires et précises comme une lumière jetée sur les choses obscures.
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Brèves de solitude
Sylvie Germain
roman
Albin Michel, 2021, 210p

J'aime bien Sylvie Germain. J'ai lu presque tous les livres de sa première période. Je l'avais un peu délaissée, puis je l'ai retrouvée avec Brèves de solitude, et décidément l'autrice mérite qu'on la lise.
Brèves de solitude est d'abord un chef-d'oeuvre de construction. Finalement, c'est peut-être ça avant tout, un roman, une construction. L'histoire semble banale : des personnes dans un square. Une vieille dame observe, tout en faisant ses mots croisés, ceux qui s'y trouvent, et parmi eux un jeune homme pas bien propre sur lui, qui dérange un peu. Ce jeune homme aura la place en creux dans ce roman, la place centrale même ; il est la figure du migrant et il reçoit plusieurs appellations. Ce qui arrête la banalité, c'est le moment : nous serons en plein confinement, et donc les promenades dans le square seront suspendues. Quelle place alors pour le migrant. Ce confinement nous permettra de connaître davantage les personnes qui se trouvaient dans le square. Nous accompagnerons un fils qui perd sa mère morte à l'Ehpad, et qui sera enterrée sans les soins mortuaires. Tous regarderont la lune, qui est pleine, avec étonnement.
Sylvie Germain, mine de rien, fait revivre cette période très spéciale, presque exceptionnelle, parle de la vie, des gens, des tracas, et des problèmes humains d'aujourd'hui. Elle est une remarquable observatrice de notre société.
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Quittant, sans doute provisoirement le monde imaginaire et fantastique des contes auxquels nous a habitués l'auteure, elle nous livre ici un coup d'oeil pertinent sur l'actualité « coronavirusarienne » qui nous touche, en bousculant notre humanité faite de liens sociaux de rencontres et d'échanges. Dans un square, lieu de rencontres pluri-gérénationnelle un certain nombre d'individus se rencontrent, se regardent, s'observent et on les suit dans leur vie intime impactée par une solitude exacerbée par le confinement. Avec une grande acuité et son talent littéraire habituel, Sylvie Germain parvient à nous émouvoir sur des destins particuliers dans lesquels chacun d'entre nous(peu ou prou) pourra s'identifier.
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Ce sont des brèves certes, mais tellement denses ! le style est plutôt brillant, la construction intéressante car certains personnages traversent les "nouvelles", appelées ici "brèves". Les références culturelles enrichissent la lecture, finalement bien plus exigeante que ne le laisse prévoir le début enthousiasmant. Mais on peut les ignorer partiellement, par exemple la description de tableaux inconnus.
Mais au final, c'est le contexte de la pandémie (toujours en cours au moment où j'écris ces lignes) qui m'ont empêchée de vibrer, de m'évader. le prosaïsme covidien me tue déjà assez via les média(s). Je préfère lire autre chose !
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