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EAN : 9782895962014
200 pages
Lux Éditeur (21/05/2015)
4.22/5   39 notes
Résumé :
La plupart des gens désirent le bien des animaux. Mais voilà : ils aiment aussi leur steak. C'est ce qu'on appelle le paradoxe de la viande. Nous ne voulons pas voir que ce que nous mangeons, c'est de l'animal mort.

De plus en plus de chercheurs expliquent ce phénomène de «dissonance cognitive» par des pratiques sociales et des croyances qui visent précisément à occulter la souffrance animale. Tout converge pour nous convaincre, depuis l'enfance, qu'i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Cet essai fait parti de ces livres qui ont radicalement changé ma vie.

Moi aussi j'étais une grande mangeuse de viande et à vrai dire j'en étais plutôt fière. Fière de dire que je l'aimais bien saignante voire crue. J'y voyais là une espèce de virilité. (Bien la preuve que malgré les grandes avancées féministe beaucoup d'entre nous ressentent le besoin de faire valoir leur part de masculinité pour se faire accepter mais c'est un autre sujet)

Et puis j'aimais la viande voilà tout. Quel mal ?

Eh bien justement. La vraie formulation serait plutôt : quel mal !

Tout à commencé lorsque l'une de mes meilleurs amis est devenue végétarienne. Notre petit groupe a pris le parti d'en rire et elle a souri. On la taquinait, on l'a surnommé "Veggie" (ce que je fais toujours d'ailleurs), on l'a provoqué un petit peu mais elle a continué de sourire.

Un jour, lassée de faire ma relou, je lui ai demandé quelle mouche l'avait piqué. Et là, elle m'a un peu expliqué, sans accusations, sans virulence. Et j'ai commencé à m'intéresser. Ça été un article par ci, une vidéo par là, des chiffres de ce côté et un témoignage de l'autre.

Et puis, j'ai commencé à comprendre. Qu'elle était ma légitimité à dire que j'aimais les animaux alors que je prenais plaisir à les dévorer ? Et que par là même je cautionnais une maltraitance tellement ignoble que même la langue française peine à lui poser des adjectifs.

Alors j'ai réduit, j'ai commencé à changer mon alimentation. Et j'étais fière de moi. Puis par la suite je me suis dit arrêtons la viande tout court ! C'est stupide de ne supporter "qu'un peu" l'industrie du meurtre. Et là, les choses se sont compliquées. Non pas que j'avais du mal à résister à la viande qui me passait sous le nez mais mes proches... oh la la le sacrilège ! Alors je me suis rendue compte que pour défendre ma cause il me fallait des arguments solides et non pas la lecture de deux ou trois articles déjà perdus dans l'immensité de la toile.

Je me suis alors tournée vers ce livre. BIM. La claque dans la gueule. Je ne m'amuserais pas à faire un résumé du raisonnement de Gibert pour vous expliquer pourquoi il faut devenir vegan. Lisez le et vous comprendrez. Vous aimez les animaux ? Vous aimez les personnes ? Vous vous inquiétez pour le climat, votre planète, vos enfants ? Si vous pouvez dire oui à l'une de ces questions alors lisez.

Bizarrement, moi qui bondis de régime en régime depuis que je suis toute petite, sans jamais avoir de volonté, aujourd'hui je ne faiblis même plus sur des aliments que je me serais cru incapable de retirer de mon alimentation.

Je n'ai juste plus le choix, aujourd'hui je passerais de responsable à coupable si je continuais à consommer des produits de provenance animal. Vous me trouvez folle ? Lisez ce livre et venez en discutez !
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Acheté et lu en août 2015. Voilà quelques semaines que ce livre me faisait de l'oeil mais j'hésitais, il faut dire que je n'ai pas la conscience tout à fait claire concernant ma consommation de viande (très limitée et plutôt dirigée vers une filière bio, mais ...). Depuis toujours je fais le lien entre l'animal vivant et ce que j'ai dans l'assiette, lire les théories du véganisme implique autre chose. Il s'agit de prendre un risque, celui de devoir changer de comportement alimentaire.
Au premier abord, si l'on s'intéresse un peu à la cause animale, ce livre n'est pas une mine d'idées nouvelles, mais il précise de façon drastique ce que l'on imagine de loin. le principal obstacle à la fin de l'exploitation et de la souffrance animale ne serait autre que la gourmandise ? (Hélas, j'aime le saucisson !) Martin Gilbert nous révèle aussi les mécanismes psychologiques qui nous conduisent à tolérer l'inacceptable (l'élevage industriel, la tuerie dans les abattoirs, notre histoire sanglante de domination des espèces animales). L'auteur jette également une lumière sur le poids écologique de notre alimentation omnivore (c'est assez édifiant, presque autant que les transports voire davantage) et sur le lien entre suprématie humaine (sur toutes les autres espèces) et racisme, sexisme ou simplement discriminations.
Certaines positions, notamment concernant les filières bio, peuvent sembler extrêmes, cependant elles m'ont profondément troublée. J'ai appris que certifier par un label la non utilisation systématique des produits chimiques (c'est bien) n'était pas une garantie de non souffrance animale. Il existe un autre label pour ça celui de "viande heureuse" (qui ne concerne pas les méthodes d'abattage) que nous ne connaissons pas en France et c'est dommage.
Bref, j'étais déjà partiellement convaincue, mais ce livre m'a profondément marquée. J'aimerais avoir le courage de franchir le pas...
En tout cas, faire connaître le véganisme et cet ouvrage me paraît déjà un acte important pour défendre la cause animale. Merci M. Gibert, merci pour eux !
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Cet essai est passionant.
Martin Gibert, chercheur en philosophie, y expose avec clarté mais sans jugement les principes de l'anti-specisme et du veganisme.
S'appuyant sur son parcours personnel ainsi que sur des recherches très précisément détaillées, il explique de manière quasiment scientifique pourquoi manger (et asservir) les animaux non-humains n'est pas moralement acceptable.
Si l'on peut choisir de ne pas adhérer, l'esprit brillant de ce chercheur philosophe ne peut que forcer l'admiration.
J'en sors convaincue et déterminée à modifier mes comportements.
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Ce livre, malgré quelques défauts (selon moi), devrait être lu et relu par tout un chacun, végés convaincus, omnis dubitatifs et même carnistes militants, même si je doute que ces derniers y jetteraient autre chose qu'un coup d'oeil méprisant.
Voir son steak comme un animal mort, c'est un livre engagé et sans concession rédigé par un philosophe, traitant de véganisme, et plus généralement de moralité et d'éthique. Il y explique de façon quasi mathématique pourquoi nous devrions tous être véganes, non seulement pour des raisons d'éthique animale, mais pour nous, pour l'humanité, son avenir, l'environnement, et pour des raisons sociales. Je ne vais pas faire le résumé de toutes ses thèses, d'autant que je n'adhère pas totalement à certaines d'entre elles, mais globalement, voici l'idée : ce n'est même pas le souci du bien-être animal qui est ou devrait être le principal moteur de l'adhésion à ce mouvement social et politique qu'est le véganisme, mais c'est le souci du bien-être de l'humanité toute entière. En effet, outre l'immense problème environnemental que pose la consommation de matières animales, c'est également un énorme paradoxe avec l'évolution de la pensée humaine envers les notions de racisme et de sexisme qui n'ont, au final, que peu de différences avec celle de spécisme qui, pourtant, est la base du carnisme que l'on voit émerger en réponse aux mouvements végé/véganes.
Je ne suis peut-être pas très claire, mais j'ai toujours eu des notes de merde en philo...
Toujours est-il que, si je trouve le contenu de ce livre parfois un peu trop manichéen et trop porté vers l'aspect social, on y entrevoit également une réflexion extrêmement intéressante sur les mécanismes psychologiques de la consommation de produits animaux. Que l'on soit végé engagé ou omnivore convaincu, on ne peut plus, après la lecture de ce livre, nier que la consommation de viande est complètement illogique et portée par un paradoxe psychologique, nommé dissonance cognitive, qui n'a rien d'inné ou de génétique mais qui est construit dès la naissance par des mécanismes sociaux et culturels tellement bien ancrés qu'on n'a d'autre choix que de les concevoir comme complètement naturels.
Et donc, si je ne trouve pas cet ouvrage aussi accessible que l'annonce la quatrième de couverture, il n'en reste pas moins relativement digeste et surtout, il ne s'adresse pas seulement aux personnes presque convaincues, mais à tout le monde. Ce qui est dommage, c'est que comme je le disais, je ne pense pas que beaucoup de sceptiques n'iront prendre la peine de le lire...
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Ce livre m'a été vivement conseillé il y a presque 4 ans, quand je n'étais pas encore convertie à la cause végane ; et le but était alors de me convaincre par la lecture de ce livre. Malheureusement je ne le trouvais jamais à l'emprunt (et le prix, 18€, me dissuadait de l'acheter). J'ai néanmoins réussi à me renseigner sans ce livre, mais quand j'ai eu l'occasion de le lire il y a quelques semaines, je me suis jetée dessus pour découvrir de quoi il s'agissait ! Je voulais voir ce qu'il valait, si je pouvais le conseiller, etc.

Au départ, le titre et même le résumé me laissaient perplexes : je m'attendais à des arguments de type « émotion/empathie », auxquels je suis très peu réceptive. J'avais peur des sempiternels « Vous êtes totalement aliénés » / « Si vous mangez les animaux c'est que vous ne les aimez pas ! » etc (ce qui n'a RIEN à voir d'ailleurs, au passage : je suis végane et pourtant je n'aime pas spécialement les animaux. Juste, de manière générale, c'est pas parce que je n'aime pas quelque chose que je tue cette chose, voilà). Vraiment : c'est ce type de discours qui m'ont empêchée d'adhérer à la cause pendant tant de temps, et j'y ai développé une allergie monstrueuse ! Certains discours végans m'insupportent au plus haut point à cause de cela.
MAIS justement, et c'est là que je voulais en venir : ce livre est bien meilleur que ce qu'il laisse paraître ! Sincèrement je pense l'acheter et je regrette de ne pas l'avoir lu plus tôt, c'est précisément ce genre de livres qui peut convaincre les gens ! Mais pourquoi, me demanderez-vous ? Qu'est-ce que ce livre a de si spécial ?

Eh bien tout d'abord, un peu à l'image du livre "Faut-il manger les animaux ?", il est très bienveillant et compréhensif. Au lieu de jouer le ton de la culpabilité et de la détresse, Martin Gibert utilise une approche très objective et neutre : il fonde ses propos sur des faits. Mais ici on ne parle pas vraiment de souffrance animale et d'exploitation : même si l'auteur en parle, c'est un aspect minoritaire de son livre. Ce qui l'intéresse, c'est l'humain et ses réactions. Pourquoi, scientifiquement (d'un point de vue sociologique, psychologique, anthropologique, etc), l'Homme peut à la fois manger de la viande tout en admettant en toute bonne foi que tuer un animal sans que ce soit une nécessité vitale, est une chose qu'il déplore. Et dans un deuxième temps seulement, l'auteur s'intéresse à tous les avantages du véganisme, qu'il se contente d'exposer.
C'est cette approche rationnelle qui me parle, personnellement, beaucoup plus que des images choc. Je comprends ce qu'on me dit, c'est moi qui tire mes propres conclusions, et si j'agis ce n'est pas par peur d'une représaille morale, mais parce que je mets moi-même mes actions en accord avec ce que je pense (d'où l'importance de réfléchir, de se questionner, de se renseigner, de comprendre avant toutes choses).
De plus l'argumentaire est complet, il prend en compte tous les aspects de la vie (psychologiques, sociologiques) et tous les aspects du problème (économiques, écologiques, éthiques, etc).
C'est, je trouve, un livre très utile qui aurait très bien pu me convaincre à l'époque ! Il saura vous parler si votre mode de fonctionnement repose davantage sur la compréhension que sur l'empathie. Je le conseille vivement !
Lien : http://leboudoirbibliotheque..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
C'est pourquoi le philosophe et juriste abolitionniste Gary Francione -qui n'a de cesse de rappeler qu'il y a autant de souffrance dans un verre de lait que dans un steak- propose une utopie réaliste : tout comme on a déjà aboli celle des humains, il faut abolir la propriété des animaux. On ne devrait pas pouvoir les acheter ou les vendre. C'est à cette condition seulement qu'on prendra leur dignité morale au sérieux. Les animaux ne sont pas des marchandises !
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Je n'aime pas particulièrement les animaux. J'ai une empathie ordinaire. J'aime la viande. L'été venu, lorsque l'odeur des barbecues envahit les ruelles de Montréal, je ravale ma salive. J'aime la charcuterie, le fromage et les mouillettes qu'on trempe dans les oeufs à la coque. J'aime aussi le contact du cuir et de la fourrure. Pourtant, je ne mets plus de produits animaux dans mon assiette ou sur mes épaules. Je ne cautionne plus la souffrance animale. Je suis végane.
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La production, le transport, la préparation et le gaspillage de nourriture sont des sources d'émissions importantes de GES. Or, les produits d'origine animale sont, de loin, les plus problématiques. Dans un rapport publié en 2013, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime que l'élevage est responsable de 14,5% de nos émissions globales de GES. C'est beaucoup pour un seul secteur - et c'est sans compter l'industrie de la pêche. En fait, c'est un peu plus que les émissions dues à l'ensemble des transports (voiture, camion, avion, train et bateau).

p.83
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La chasse n'est ni une abstraction, ni un sport. Un sport cherche la symétrie entre les compétiteurs tandis que le chasseur impose ses règle et son objectif (tuer). L'animal, lui, ne joue pas ; il cherche très concrètement à fuir pour sauver sa peau.
(p. 60)
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Chaque minute dans le monde, 5 chevaux, 22 chiens, 400 veaux et vaches, 700 moutons, 930 dindes, 1700 cochons, 3000 canards et plus de 60000 poulets sont abattus pour la consommation humaine. Et durant cette même minute, ce sont aussi plus de 120000 animaux marins qui vont périr dans des filets, le plus souvent par asphyxie.
(p. 11)
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