Ne passons pas par des chemins de traverse,
Karine Giebel atteint avec ce «
purgatoire des innocents » des sommets de cruauté, de violence. Je connaissais son écriture, sa façon de nous mener dans des situations dérangeantes et inconfortables, mais ici, elle est au sommet, et c'est très dur de ressortir indemne de ce supplice qu'elle nous inflige.
Des malfrats, braqueurs de banques s'attaquent à une grosse bijouterie parisienne, mais ce coup-ci, cela se passe très mal, il y a des dégats bilatéraux.
Sauve qui peut, c'est la fuite jusque dans un trou perdu au fin fond de notre belle campagne française, où leur chemin croise celui d'une vétérinaire qu'ils vont séquestrer.
Voilà, le scénario est lancé, pendant quelques centaines de pages,
Karine Giebel, maîtresse dans cet art, va nous livrer un huis clos étouffant d'une dureté incomparable.
Certes, c'est palpitant, pas envie de lâcher le morceau, mais si je peux me permettre, pour ce roman, peut-être qu'elle a poussé le bouchon un peu trop loin dans certaines scènes qui autraient pu être un peu plus suggestives.
Pour l'histoire, on se retrouve un peu dans «
les morsures de l'ombre » avec la séquestration, le huis clos, la violence, mais bon, c'est son style et on ne va pas lui reprocher, elle le maîtrise à perfection.
J'adore son style, et j'ai pris du plaisir à lire ce roman même si je ne suis pas aussi convaincu que d'habitude, d'ou une note un peu plus moyenne, contrairement à l'avis général.