Cela commence par un braquage qui tourne mal. Raphaël, son jeune frère William, Fred et la redoutable Christel s'attaquent à une bijouterie de la place Vendôme. Mais on les attend à la sortie, des tirs sont échangés et le sang coule. Ils trouvent alors refuge chez Sandra, en pleine campagne, une vétérinaire en apparence docile qui accepte de soigner Will. Mais qui est-elle vraiment ? Au même moment, à plusieurs centaines de kilomètres de là, un prédateur sexuel s'apprête à frapper.
Il va être difficile d'évoquer ce titre sans en dire trop. Je commencerai en disant que j'ai beaucoup apprécié la première partie du roman qui met aux prises les braqueurs avec l'énigmatique Sandra. Ensuite, j'ai été très surprise et bluffée par la tournure des évènements. Mais une fois passée la moitié du livre, j'ai trouvé quelques longueurs, des scènes de torture trop répétitives à mon goût. L'action et le suspense reviennent dans les cent dernières pages mais, contrairement à «
Juste une ombre », le final ne m'a rien offert de très surprenant.
C'est un roman à plusieurs dimensions. C'est bien sûr un thriller avec une tension omniprésente, un suspense bien présent même s'il s'évapore un peu trop vite à la fin. La violence est là, parfois contenue, souvent exprimée. Chez certains personnages, elle va jusqu'à la cruauté. Les scènes de violence et de torture sont livrées d'une manière très crue qui peut déplaire aux plus sensibles. Mais il y a aussi une dimension psychologique mise en avant grâce à des personnages complexe, dont l'auteure fouille la personnalité.
Une fois de plus, les personnages créés par
Karine Giebel font la force du roman. J'ai particulièrement apprécié Raphaël, un truand « vieille école » qui a le sens de l'honneur et, finalement, un grand coeur. Quelqu'un qui a des pulsions de violence, mais qui les combat. Sandra est fascinante car très complexe, parfois on compatit, parfois on ne la comprend pas. Enfin, il y a dans ce roman un personnage particulièrement cruel, un méchant très convaincant et qui vous fera froid dans le dos, je vous laisse le découvrir.
J'aime beaucoup le style de
Karine Giebel, qui m'a convaincue une nouvelle fois. J'aime ses phrases courtes et directes, sa simplicité. Elle parvient à bâtir des personnalités étayées et convaincantes, à nous plonger au coeur de leurs réflexions. Elle créé autour d'eux un véritable univers. Elle a également du talent pour décrire l'horreur, même si ce n'est pas forcément un plaisir à lire !
Ainsi, je n'ai pas eu de coup de coeur pour ce titre de
Karine Giebel, à cause de quelques longueurs ressenties au milieu du roman, et un final pas assez surprenant à mon goût. Les scènes de torture sont nécessaires, mais trop nombreuses à mon goût, je reste une novice en thriller, à l'âme sensible. En revanche, j'admire les nombreuses idées qu'elle a trouvées pour alimenter son intrigue et je continue à apprécier son style. Mais il me semble que je la préfère dans sa dimension psychologique plutôt que dans des scènes plus crues.
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