"Jeanne serrait son sac contre elle. Est-ce qu'il est bien fermé ? Oui, il est bien fermé." La répétition très fréquente de cette phrase, de ce besoin viscéral de sécurité et de contrôle, sa monotonie aussi, est pour moi ce qui résume le mieux ce roman et son personnage principal, Jeanne.
Notre protagoniste est rongée par ses TOCs, par l'impression d'être incomprise, différente, transparente, par son double omniprésent et par la cohabitation toxique avec sa mère qui ne peut envisager de la voir s'envoler du nid. Une vie réglée au millimètre, avec en fond sonore, le doux bruit du train, régulier et apaisant.
Malheureusement, il y a une chose qu'elle ne pouvait ni prévoir ni contrôler et qui va venir rompre cette routine désespérante : le fait qu'un tueur en série tombe amoureux d'elle et décide de lui adresser des missives pour se confier à elle sur les crimes qu'il commet.
Le postulat de départ est une idée géniale, sa réalisation est en grande partie réussie. Ma seule déception concerne le côté mièvre des émois amoureux de Jeanne : entre un tueur et un policier, son coeur balance. Je n'ai pas été convaincue par ce pan de l'intrigue, même si je dois bien reconnaître que réussir à faire cohabiter niaiseries et tueur en série constitue une belle performance pour l'auteure.
Hormis cet aspect, j'ai lu le roman d'une traite et vais très certainement rejoindre le club des inconditionnels de
Karine Giebel. J'ai découvert cette auteure en lisant
Juste une ombre que j'avais adoré et ai donc eu envie d'en découvrir d'autres, en commençant, en toute logique, par son tout premier roman :
Terminus Elicius. Pas déçue du tout et même définitivement convaincue du talent de cette écrivaine, je m'en vais de ce pas me plonger dans
Meurtres pour rédemption.