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3,79

sur 212 notes
Il faut le dire et le redire…
Il faut l'écrire et l'écrire encore….
Il faut le lire et le relire….
Personne n'a cru que Hitler pourrait atteindre le pouvoir suprême.
Trop paranoïaque
Trop hystérique
Trop antisémite
et surtout … pas au niveau ….
Et pourtant…..
Suite à la défaite de 1918 qu'il a vécue comme un véritable traumatisme, il entre en politique où, il fomente un dessein précis pour l'Allemagne qu'il mettra en oeuvre avec beaucoup de persévérance et d'habileté.
Une terreur sourde s'installe et l'incarnation du mal s'insinue dans toutes les sphères de l'Allemagne.
Et nous, aurions-nous vu ce qu'il se tramait ?
Aurions-nous eu le courage et aurions-nous réagit autrement ?
On ne sort pas indemne de cette lecture et le fonds documentaire indiqué à la fin de l'ouvrage nous invite à prolonger l'Histoire de cette sombre et terrible période.
Un grand merci à Céline et à son magnifique commentaire qui m'a donné envie de découvrir ce livre.
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Franz-Olivier Giesbert n'en finit pas de raconter son histoire familiale, et ici d'évoquer la destinée juive … Et naturellement, il tente à son tour de répondre à la question lancinante :
« Malgré toutes mes lectures sur la période hitlérienne, je n'ai jamais réussi à comprendre pourquoi tant d'Allemands "bien", respectables, avaient pris à la légère la montée du nazisme tandis que les Juifs tardaient étrangement à fuir. Par quelle aberration, à cause de quelles complaisances, quelles lâchetés, le nazisme fut-il possible ? Qu'était-il arrivé à ce grand pays de musiciens, de philosophes et de poètes ? »
Et moi aussi, je me demande comment une telle civilisation, une telle culture fondée sur la raison, à la source du romantisme, si amoureuse des arts a pu enfanter un tel monstre. Et c'est là l'intérêt de ce livre qui retrace, avec beaucoup d'humour (juif, of course !), les étapes de l'ascension si résistible du nazisme.
Comment les élites ont minimisé, négligé, méprisé l'influence de cet homme de rien (en allemand : ein Taugenichts), sans talent si ce n'est oratoire, qui a séduit jusqu'au fanatisme un peuple raisonnable, cultivé, discipliné ...
Bien entendu, il faut tenir compte de la situation catastrophique dans laquelle l'Allemagne de Weimar s'est trouvée au lendemain de la défaite, puis des effets de la crise de 1929 … Mais surtout, le problème majeur est l'emprise de l'antisémitisme, latent, généralement admis, cousin de la haine des élites, qu'Hitler a sublimé jusqu'au massacre, affirmant que le seul responsable des malheurs de l'Allemagne était la communauté juive.
A travers la saga de deux familles très amies, l'une juive et l'autre seulement un peu, on comprend comment les Allemands cultivés et influents mais coupés du peuple n'ont pas soupçonné l'influence mortifère de cette clique de dingues. Avec le discours sous-jacent que ce type de non-réaction pourrait très bien se reproduire dans la France d'aujourd'hui : on considère que le leader du mouvement est trop nul, que même s'il parvient au pouvoir, son programme est irréaliste, que cela capoterait en quelques mois … avec la conclusion que d'ici peu, la communauté juive pourrait à nouveau subir une vague de répression.
C'est un roman tellement invraisemblable qu'il pourrait être fondé sur des éléments réels. Un livre qui ne m'a rien appris sur l'histoire de l'Allemagne de l'entre-deux guerres puis du Troisième Reich que je ne cesse d'étudier depuis plus de cinquante ans, mais qui pourrait en apprendre beaucoup aux jeunes générations qui ne s'imaginent même pas les horreurs du nazisme.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Élie, « Harald » et Lila, eux de Dachau, elle de Ravensbrück. Trois survivants de la Shoah qui ne devaient, qui n'auraient pas dû, mais qui malgré leur purgatoire, leur passé fait de peur, de roussi, ont renoué après que leurs chemins se soient croisés, bien avant la dèche, une première fois, où ni « le schmock » de Franz-Olivier Giesbert, ni ses sbires belliqueux, n'auront su sonner le glas de leurs mains souillées, leurs idées de grandeur, de purge et d'infamie. Parole de Nietzsche le cacatoès, savoureux délire judaïque ficelé avec rythme, avec précision !
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Enfin un livre qui parle d'autres choses que les conflits familiaux,et les nombrils complaisants;dans un style allègre,vivant et drôle l'auteur aborde un sujet gravissime:l'accession au pouvoir d'Hitler,les mécanismes qui en en fait un idole et les horreurs qu'il a perpétré;la haine des juifs très ancienne,même au royaume uni m'a été révélée.,chose à laquelle je n'avais pensée;plus j'y pense plus cette folie m'effraie et me semble omniprésente;c'est un très bon livre,intéressant
et sans austérité.
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Je viens d'achever le schmock et l'émotion me submerge encore.
Que dire ... que l'histoire a l'art de jouer les répétitions, que souvent on sous-estime les "idiots". Avec cet ouvrage, FOG nous rappelle comment Hitler et la montée du nazisme ont été sous-estimés, comment cette idéologie a bouleversé les esprits, comment un peuple qui a faim peut tendre vers la haine.
Un ouvrage pour méditer.
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Une bonne histoire pour raconter la montée du nazisme et la deuxième guerre mondiale en Allemagne au travers de deux familles bourgeoises, une juive et l'autre pas.
Une autre version du livre de Vuillard, L'ordre du jour, plus ludique.
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Comment un peuple composé de gens érudits « musiciens, philosophes, poètes… », représenté dans ce roman par des familles amies de père en fils, Gotthsall et Weinberger, a pu se laisser manipuler ? Certains, c'est le cas de Karl Gotthsall pour qui le « petit caporal » , sorte de pantin gesticulateur, n'est qu'un démagogue, d'autres comme Helmut Weinberger qui mesure la gravité des propos et actes antisémites diffusés et perpétrés sous les ordres du schmock.
Dans ce roman de plus -mais jamais de trop- sur la montée du nazisme, Franz-Olivier Giesbert n'a pas figure d'historien. L'amitié entre deux familles allemandes de Bavière, plus ou moins juives, est le support emprunté pour essayer de démontrer comment la peste s'est insidieusement installée. Sans jamais se tarir d'expliquer, de démontrer, de répéter, le narrateur contribue au « devoir d'enseigner, de transmettre », tel que le définissait Simone Veil.

Cependant, je regrette que la fiction, sur une grande première partie du livre, soit contre-productive. En effet, les artifices romanesques, l'histoire sentimentale estompent la gravité du moment au détriment de la crédibilité des faits historiques par ailleurs bien documentés, telle la nuit des longs couteaux, la nuit de cristal, l'enfer de Dachau et l'ensemble des événements tristes symboles aboutis de la haine antijuive.

Par ailleurs, Franz-Olivier Gisbert n'a pas manqué de placer son amour pour les animaux, d'un cochon en particulier… un peu superflu à mon avis. Mal venue également ou maladroite, une réflexion à propos d'un des personnages, Elie, qui devait se rendre invisible « comme ces garçons de ferme plus ou moins simplets qui, en ce temps-là, dans les campagnes , se confondaient avec leurs bêtes dont ils avaient tout adopté, l'odeur, le comportement, les goûts alimentaires ».

Nonobstant ces réserves, je garderai de ce roman l'important rappel du mécanisme insidieux et pervers, déployé par un homme à l'origine insignifiant…




Lien : https://mireille.brochotnean..
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Franz-Olivier Giesbert
Le Schmock
Edition Gallimard 2019

Difficile d'écrire un roman dont le personnage central est un homme médiocre, caractériel, bourré de tics et d'obsessions irrationnelles, un personnage incrusté dans la chair de l'Histoire, Adolphe Hitler, le « Schmock. »
Bien sûr, ce n'est pas le personnage principal de l'intrigue romanesque, mais il est partout, en arrière-plan, au premier plan, au-dessus, en-dessous, à côté ; il s'étale, se répand en tout lieu, transpire dans chaque dialogue comme une espèce de glu qui s'infiltre partout et dont on ne parvient pas à se débarrasser. Même une fois mort, il continue de suinter des plaies mal refermées du grand corps malade de l'Histoire. Cette omniprésence est sans doute due – et c'est peut-être ce qui est le plus terrifiant – à ce qu'il incarne dans le réel comme dans la fiction : une caractéristique humaine essentielle et anhistorique, le besoin humain irrépressible de discrimination. le seul moyen de se sentir fort, c'est de discriminer l'autre, de le diminuer, de l'anéantir, de lui dérober son humanité, de le reléguer au statut d'animal, mieux encore, de chose inerte et sans valeur. Et plus on veut garantir sa force, plus il devient nécessaire de le soumettre, de l'humilier, de le briser, de le réduire en poussière. La reconnaissance de l'autre dans sa différence est considérée comme une marque de faiblesse, une trahison de sa famille, de son groupe, de son clan, de sa nation, de sa civilisation. Et nous sommes bien obligés de constater que cette logique est loin d'avoir disparu avec Hitler. Elle est inhérente à notre monde, à l'espèce humaine sans distinction de religion, de culture ou d'ethnie. C'est bien là le noyau dur du roman de Franz Olivier Giesbert.

Les personnages principaux de l'intrigue sont fictifs, emblématiques d'une bourgeoisie allemande, juive ou non juive, cultivée, prospère, intelligente et dynamique qui se laisse piéger, année après année, par insouciance, par légèreté, mais surtout par un dangereux sentiment de supériorité. Ils mènent une vie brillante au coeur des magnifiques paysages de la Bavière, dans l'opulence et la désinvolture, et laissent grossir en toute conscience, en leurs murs mêmes, le hideux cancer qui va les détruire. Les femmes, épouses ou filles, ont plus de clairvoyance mais restent impuissantes. Et l'Histoire déroule son implacable tracé.

L'auteur annonce en 4ème de couverture vouloir chercher à comprendre « ...par quelle aberration, à cause de quelles complaisances, quelles lâchetés, le nazisme fut possible. ». le roman donne un large éventail de ces aberrations et de ces complaisances dans une trame narrative habile et bien ficelée. Mais le compromis entre l'Histoire et la fiction ne passe pas. A de nombreuses reprises le lecteur est extirpé de la fiction, explicitement ou implicitement, et confronté à des mémentos qui relèvent de l'historien non du romancier. Et ce va-et-vient discrédite le récit, non pas qu'il le décrédibilise mais il le renvoie à un statut fictionnel secondaire, une sorte de prétexte quasi accessoire. Ce qui reste le plus important, c'est l'Histoire et ce morceau d'Histoire là semble ne pas pouvoir être romancé. On peut comprendre que l'auteur n'ait pas pu se résoudre à donner aux dignitaires nazis et à Hitler lui-même une dimension romanesque, comme il se refuse explicitement à raconter ce qui se passe à l'intérieur des camps d'extermination. Mais du coup, cela donne au roman un statut bâtard : mi roman, mi essai historique. Ce faisant, le Schmock rend parfaitement compte de l'état d'esprit de la génération d'immédiate après guerre à laquelle appartient l'auteur : une incompréhension douloureuse face aux événements de la première moitié du XXème siècle, et particulièrement face au nazisme, une immense difficulté à digérer l'héritage de cette Histoire et une inquiétude lancinante, grandissante avec le poids des ans, face à sa propre incapacité à garantir un monde meilleur. Ce qui est prodigieusement intéressant dans ce roman, c'est que ses atouts comme ses failles en témoignent magistralement. le Schmock, c'est le regard incisif, navré et rageur d'une génération sur le passé tragique de ses parents et grands-parents qui n'ont pas pu ou pas voulu transmettre ce qu'ils avaient vécu parce que ce qu'ils avaient vécu, qu'ils aient été parmi les bourreaux, les victimes ou parmi ceux qui ont fermé les yeux, et sans doute souvent les trois à la fois, était indicible.
le Schmock, c'est un effort très respectable pour dire ce que nul ne parvient à dire encore aujourd'hui : cette banalité du mal tapie en chacun de nous et qui, sous l'effet de circonstances particulières, peut prendre une envergure monstrueuse et entraîner les plus paisibles dans une logique de guerre totale quasi apocalyptique.
Il me semble que tant que la société européenne n'aura pas une claire conscience de cette réalité toute humaine, elle aura beaucoup de mal à se tourner sereinement vers son avenir.
Lien : https://vdehaas.com
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Le Schmock - Franz-Olivier Giesbert

C'est sur le (très bon) conseil de mon papa que j'ai attaqué la lecture du « Schmock » de Franz-Olivier Giesbert. Un drôle de nom pour un sinistre personnage puisqu'il s'agit d'Hitler, un drôle de nom pour un roman que j'ai dévoré.

On le voit dans mes lectures la période de la Seconde Guerre Mondiale me passionne : elle est violente, elle questionne et elle est incompréhensible. Elle amène des lectures qui ont fait ma joie (je pense à « La part de l'autre » d'Éric-Emmanuel Schmitt qui fait partie de mes livres préférés, mais aussi aux « Indésirables » de Diane Ducret), et d'autres qui ont été une grande déception (« la goûteuse d'Hitler » de Postorino ou « Edmonde » de Dominique de Saint-Pern, livre commencé cet été et non achevé).

« le Schmock » entre sans conteste dans la première catégorie. Il est difficile à résumer mais il montre comment le nazisme est arrivé au pouvoir, comment des gens bons n'ont pas résisté, pourquoi beaucoup de gens en danger ont choisi de ne pas partir. Tous ces thèmes sont abordés sous le prétexte de suivre l'histoire de deux familles allemandes amies depuis le début du siècle jusqu'à la guerre. le livre est documenté et brillant, il est drôle également et intelligent.

Je ne peux que faire comme mon père et vous conseiller de le lire à votre tour.
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En dépit d'être un fervent admirateur de FOG (j'aime tant ses romans que ses livres politiques), j'ai abandonné la lecture du Schmock.
Lassé après les 50 premières pages par les personnages et leur histoire sur fond de trame historique de l"'allemagne au début du siècle, je me suis dit que j'allais continuer et perséverer, les bonnes surprises émergent parfois après une petite centaine de pages.
Je ne sais que dire à propos du dernier roman de FOG. J'avais adoré la cuisinière d'Himmler...celui m'a fatigué et m' laisse complètement indifférent.
Sentiment rare à la lecture de FOG .
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