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336 pages
les éditions de la nouvelle France (01/05/1945)
1/5   1 notes
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La sirène mugit.
Tout le monde aux postes d'appareillage.
L'ancre est haute et claire.
Arrière doucement ... En route ... en avant doucement.
Venez sur la droite ... sur la gauche ... gouvernez comme ça ...
Cap sur Saïgon ...
Good luck and good travel !
"L'unique amour de Marie Lerque" est un épais roman d'Oscar-Paul Gilbert, paru en 1945 aux éditions de "La Nouvelle France".
C'est un roman de la littérature maritime qui n'en est pas vraiment un.
Car c'est d'abord un drame humain, un drame poignant mais somme toute assez ordinaire.
Le "Vasna" est un cargo-mixte de 8000 tonnes de la société d'armement "Peninsular Steamship Navigation" appartenant à Mr Josse et à Mr Ambrosius.
Le "Vasna", sous les ordres du capitaine Jouve, assure habituellement une navette assez régulière suivant le fret à embarquer entre Singapore et Rangoon en passant par Akyab, Madras, Pondichéry, Calcutta, Colombo, Aden et Djibouti.
Mais le jeune second-capitaine François le Bihan a été confidentiellement convoqué par les deux armateurs car il se passe des choses incorrectes sur le "Vasna", des choses impossibles sans une complicité à bord : de l'opium est chargé illégalement entre chaque escale ainsi que de la contrebande diverse !
Qui peut bien être ce complice ?
Leborgne, le premier-second, colérique et agressif ?
Rousseau, le deuxième-lieutenant, indifférent et réjoui ?
Le Coëdec, le deuxième-mécanicien, besogneux, actif, aigre et renfrogné ?
L'officier télégraphiste le Huron que tout le monde à bord surnomme "Kilocycle" ?
Osera-t-on soupçonner même le commandant ?
C'est que le capitaine Jouve cache un lourd secret dans son passé !
Une forte animosité semble peser entre lui et Mr Long, l'agent général de la compagnie ...
Ce roman est écrit d'une manière efficace qui avance lentement mais sans ennui.
Oscar-Paul Gilbert semble avoir été un familier des lieux qu'il décrit et des personnage qu'il présente.
On jurerait y avoir été nous-mêmes, les avoir connus aussi, et l'on parierait assez aisément sur la réalité de cette fiction.
L'on pourrait même croire qu'Oscar-Paul Gilbert ait lui-même fait partie durant un moment de l'équipage du "Vasna".
Cette que la façon d'Oscar-Paul Gilbert est un style littéraire mâtiné de journalisme.
Il peint ses décors, jauge ses personnages et remet le tout en ordre dans un puissant récit.
Il laisse toute liberté à ses personnages d'être eux-mêmes, de vivre et de souffrir ...
Ici, c'est le second-capitaine François le Bihan qui s'y est collé.
Il a cherché, fureté dans les sombres arcanes du passé, au plus profond des sentiments des uns et des autres.
Lui qui d'après Oscar-Paul Gilbert ne ressentait que du vide dans son existence, ne croyait à rien et ne s'attachait à pas grand-chose, il va finalement ressentir une grande estime pour Jouve, de l'amitié pour son équipage, quelques élans d'amour ou de tendresse pour Marie Long, un peu de mépris pour la fripouille de Lenain et de la haine pour Mr Long.
Ainsi vont les choses, qui ne sont parfois pas comme on voudrait qu'elles soient !
Mais deux hommes peuvent-ils aimer la même femme ?
Malheureusement, si la première partie de ce roman est splendide, la seconde moitié souffre de longueurs.
C'est long ... très long ... trop long !
Mais il y a dans ce récit une colère sourde contre l'atroce morale coloniale, un amour des livres et un rejet de la littérature d'après-guerre qui, selon Oscar-Paul Gilbert, déjà aurait eu tendance à négliger l'imagination pour se perdre dans l'introspection.
On n'ose imaginer ce qu'il viendrait en dire aujourd'hui !
Il y aussi dans ce récit un court mais bel hommage à l'oeuvre de Virginia Woolf, ainsi que la raison, un peu secrète, pour laquelle chaque homme devrait être de ses lecteurs.
Quoi qu'il en soit, quelques dizaines de pages en trop, et voici que survient un épilogue convenu de Happy-end, ce qui ne sauvera pas la deuxième moitié du roman d'Oscar-Paul Gilbert de son naufrage annoncé.
Il n'aura pas ici réussi tout à fait ce qu'il avait fait avec "Mollenard" et "Nord-Atlantique", signer un puissant roman jusqu'au bout inoubliable et bouillonnant ...


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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- Pourquoi les hommes n'aimeraient-ils pas Mrs Woolf ?
- Parce qu'elle est forte clairvoyante sur eux-mêmes.
- Il est possible que nous n'aimions pas qu'une femme ait les yeux trop ouverts sur nous, et je reconnais que Mrs Woolf est impitoyable ; mais en la lisant j'oublie toute vanité masculine et ne suis plus sensible qu'à la poésie que dégagent ses livres.
Elle le regarda avec curiosité :
- de la poésie, oui, vous avez raison.
Dans la précision du détail et l'imprécision d'une atmosphère pourtant bien anglaise, ses pages sont pleines de contours mystérieux, d'aperçus tendres, de douceur et de lumière ...
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- Je suppose que, comme tous les marins, vous êtes grand lecteur ?
Si vous désirez quelques livres, les miens sont à votre disposition...
Commenter  J’apprécie          270

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