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sur 119 notes
Voilà, j'ai sauté dans le terrier du Lapin blanc... et croyez-moi, il y fait bien plus sombre que ce que vous pouvez imaginer. Je suis passée de l'autre côté du miroir et j'ai atterri sur un coussin d'orties au beau milieu de la face cachée de Wonderland.

Il m'a fallu attendre de plonger profondément dans les ténèbres de Wonderland pour apprécier ma lecture. J'ai eu un peu de mal au début, je trouvais parfois le style un peu lourd et certaines coquilles ou tournures de phrase m'ont un peu gênée. Mais plus j'avançais dans l'histoire, plus je m'enfonçais dans le côté obscur, et plus j'avais envie d'avancer encore. Mais ça m'a coûté cher, j'y ai laissé le Pays des Merveilles de mon enfance. Et comme si le récit ne suffisait pas, les photos à la fin du livre sont venues poser la dernière pierre, celle qui a enterré mes doutes et me laissera à jamais l'image d'un Lewis Carroll dérangé et répugnant. C'est romancé, bien sûr, mais ça laisse un goût amer.

J'ai lu ce livre sans rien savoir des obsessions perverses, déviantes et glauques de Lewis Carroll et j'en suis ressortie troublée et nauséeuse.

Partant de là, Ghislain Gilberti arrive à tisser autour de la vie de l'écrivain, un univers psychédélique d'une noirceur folle. Oubliez Disney, ici la cruauté et les opiacés donnent vie à des personnages bien différents.

Soyons honnêtes, ça n'a pas été une lecture facile. Les flashbacks à l'époque de l'écrivain ont été éprouvants pour mon coeur tendre de maman. C'est ce qui a été le plus difficile pour moi, et ce qui a ralenti ma lecture : j'ai dû faire des pauses. Ça me révoltait, me prenait à la gorge. Je ne relirai plus Alice au Pays des Merveilles, je ne peux plus. Comme je l'ai écrit plus haut, je ne m'étais jamais intéressée à la vie de Carroll. Maintenant oui. Et je ne pourrai plus retrouver les images édulcorées d'avant.

Mais si je n'avais qu'un conseil, ce serait de ne pas hésiter.

Plongez dans le terrier.

Prenez la poudre, avalez la gélule.

Passez de l'autre côté...
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Au travers du trip délirant de la jeune Alice Price, Ghislain Gilberti nous entraîne sur les traces du célèbre roman de Lewis Carroll : Alice aux pays des merveilles. Mais quand l'héroïne du roman plonge à Wonderland grâce à un cocktail de drogues inconnues, on comprend très vite que son voyage sera moins chaleureux que celui de Disney ou de Tim Burton. Ici pas de bienveillance, de douce folie et d'émerveillement. le Monde du lapin blanc, de la chenille et du chapelier fou n'est plus qu'une version sombre et démoniaque de lui même. Perverti jusqu'à la moelle, ce lieu n'est à présent plus que danger, mort et dépravation. Privée de sa mémoire du monde réel, Alice va devoir survivre dans ce monde hostile en tentant progressivement d'en comprendre les rouages. Chacune de ses rencontres s'avérera dangereuse si ce n'est potentiellement mortelle.

J'ai pris un réel plaisir à suivre Alice dans Wonderland. A chaque chapitre je ne pouvais m'empêcher de mettre en parallèle la scène jumelle du dessin animé de Walt Disney. La réécriture du conte est captivante, déroutante et parfois totalement malsaine. Ici, on est loin de la jolie histoire enfantine qui existe dans l'imaginaire collectif. Plus j'avançais dans le roman et plus je sentais qu'une facette méconnue de l'histoire prenait de l'ampleur...
[...]
Dans Dernière sortie pour Wonderland, Gilberti choisi de mettre en parallèle l'histoire et la vie du créateur. Ainsi, dans son trip coloré, Alice sera sujette aux bonds dans le temps. Elle sera parfois extirpée de Wonderland pour se retrouver aux côtés de Caroll au XIXème siècle. Elle n'aura alors d'autre choix que de le voir s'adonner à ses pires perversités notamment avec la jeune Alice Liddle, fille du doyen de l'Université d'Oxfort, qui lui a inspiré l'héroïne du conte.

Ces passages sont véritablement éprouvants à la lecture. Non comptant d'abuser physiquement de ces fillettes, Carroll exerce sur elles une pression psychologique en les terrorisant avec ses histoires imaginaires. Durant ces rencontres forcées avec le créateur de Wonderland, l'héroïne cherche à détourner le regard de ces scènes abominables. Et nous pauvres lecteurs on aimerait en faire de même avec la page que nous sommes en train de lire… Petit à petit, on comprendra que la perversité de Carroll est la même qui est à l'oeuvre dans Wonderland.

Dernière sortie pour Wonderland est un voyage littéraire complètement nouveau à mi-chemin entre le conte noir et le thriller historique. Une lecture à la fois profondément envoutante et choquante. Jamais plus vous ne regarderez ce conte de la manière. Vous ne pourrez vous enlevez de l'esprit que derrière cette histoire loufoque et psychédélique se cache un monstre. Je ne peux que vous conseiller cette lecture totalement hors norme et vous inciter à plonger dans le monde horrible de Wonderland.

Lien : https://culturez-moi.com/der..
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Quand on parle d'Alice au pays des merveilles, nous avons presque tous en tête l'adaptation de Disney faite en 1951 et qui reste un de mes dessins animés préférés. Lire ce livre fait clairement passer du côté obscur, et on ne verra plus jamais son auteur de la même façon.

Tout d'abord il faut mettre en place le contexte. Alice Price s'apprête à donner un concert d'électro, à notre époque, et elle tombe sur un type qui va lui fournir un nouveau genre de drogue, une poudre violette, qui va l'emmener loin, très loin… trop loin dans l'univers de Lewis Carroll.

Allez, ne me dites pas que vous êtes choqué par ce synopsis, on se doute que quand Carroll a écrit son Alice, il ne devait pas tourner au lait-fraise! Soit, c'est un peu perché, l'univers est psychédélique, ça sort de l'ordinaire, Alice grandit, rapetisse, mange des champignons bizarres, parle avec une chenille et des fleurs… Bon. Mais là où Ghislain Gilberti frappe fort, c'est lorsqu'il rapproche le conte et le livre de Lewis Carroll, à l'homme en lui-même, et là…. enfance détruite.

Lewis Carroll était un pédophile refoulé, amateur de photographie pornographique…. voilà voilà. Avec cet élément, Alice au pays des merveilles prend une toute autre dimension non? Et là, on peut vraiment rentrer dans l'histoire de Ghislain Gilberti.

C'est avec une écriture plus qu'immersive que l'auteur de Dernière sortie pour Wonderland va nous transporter dans des mondes parallèles où se mêlent réalité et fiction. On retrouve dans l'un de ses mondes, Lewis Carroll, et ses pratiques franchement malsaines, dérangeantes, dégueulasses envers de petites filles. Ces passages mettent clairement mal à l'aise, âmes sensibles s'abstenir. Pourtant, l'histoire que vit Alice Pride est carrément addictive.

Il n'y a jamais de répit pour le lecteur, l'action s'enchaine tout le temps. Même si on connait bien l'histoire d'Alice au pays des merveilles, on sait à peu près comment va se dérouler l'histoire, même si à partir du chapelier, l'intrigue prend une autre tournure. On sent que c'est à partir de la moitié du bouquin que l'univers et la richesse des idées de Ghislain Gilberti prend toute son ampleur. Il réussit à mêler le côté barré, et même drogué d'Alice, et celui totalement glauque de Carroll. C'est très fort et ça rend le lecteur accro.

J'ai adoré ce livre de la première à la dernière page. Tout est parfaitement bien raconté et ficelé, il faut juste accepter de se perdre un peu, Ghislain Gilberti sera là pour nous guider dans ces bas-fonds un peu crades, et il répondra à toutes nos questions, résoudra toutes les énigmes à la fin du livre….. ou presque? Où est la réalité, où s'arrête-t-elle pour laisser place à l'imaginaire?…
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Vous êtes fan d'Alice au Pays des Merveilles mais vous ne connaissez que la version édulcorée de Disney ou Tim Burton ? Vous ne connaissez pas la genèse du roman et la vie de Lewis Carroll vous est inconnue ? Attention, tout va s'effondrer pour vous en lisant ce roman ! Ghislain Gilberti met en avant l'addiction aux drogues et le côté pédophile de l'auteur. Et pour cela, je l'en remercie vivement. Je connaissais un peu l'histoire de Lewis Carroll et j'ai pu approfondir mes connaissances grâce à un excellent travail de recherche biographique et un roman parfaitement ficelé !

Le récit alterne passé et présent en passant de l'époque de Lewis Carroll à nos jours en Angleterre. Dans la partie contemporaine, nous faisons la connaissance d'Alice Price. Etudiante et fêtarde, elle goûte une nouvelle drogue rose qui la fait voyager entre le Pays des Merveilles et la vie de Lewis Carroll lorsqu'il a rencontré sa muse, Alice Liddell, 10 ans. Mais le Pays des Merveilles est loin d'être merveilleux et Alice Price va devoir résoudre des énigmes sans queue ni tête (vu que Lewis Carroll adore les histoires pleines de non-sens) pour sauver Wonderland.

On redécouvre le côté complètement drogué de l'univers d'Alice au Pays des Merveilles et tous les personnages qu'Alice (celle du roman) rencontre pendant sa traversée de Wonderland. C'est un récit glaçant, passionnant et totalement envoûtant que j'ai dégusté avec un immense plaisir. A la fin du livre, nous retrouvons des reproductions de photos retrouvées chez Lewis Carroll. Il avait intentionnellement brûlé 80% de sa collection « d'enfants-amies » et vu ce qu'il reste, on ne peut qu'avoir froid dans le dos ! Maintenant, je n'ai plus qu'à me replonger dans Alice au Pays des Merveilles et Alice de l'autre côté du miroir !
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"Un pédophile se cache-t-il derrière le conte le plus célèbre du monde, Alice au Pays des Merveilles? Lewis Carroll a-t-il brouillé les pistes pour masquer la véritable Alice, bien réelle, qui aurait été l'une de ses victimes?
Durant une free party, Alice Price, étudiante et artiste de la scène électronique underground, goûte à une drogue inconnue. Les effets du produit la dépassent rapidement et, aux frontières de l'overdose, un étrange lapin blanc la propulse au coeur d'un monde parallèle et piégé : l'univers de Lewis Carroll. La chenille, le chapelier fou, le lièvre de mars, le chat du Cheshire, tous les personnages du conte victorien sont là et invitent cette Alice contemporaine dans les sombres mystères de la création du vrai Wonderland.
Les innocents ne sont pas toujours ceux que l'on croit, les alliés sont rares et les périls nombreux. Si elle veut rester vivante, la jeune Alice n'a plus le choix et doit reconstituer le puzzle diabolique de Lewis Carroll."

J'ai découvert cet ouvrage par le biais d'une bookstagrammeuse et j'avoue que l'enthousiasme dont elle a fait preuve à la lecture de ce roman m'a donné fortement envie de le découvrir.
Malheureusement, ma déception a été à la hauteur de son enthousiasme sur de nombreux points (je tiens à préciser que je n'avais pour seul repère que le dessin-animé Disney, n'ayant jamais lu le conte original).
Pour commencer, parlons de l'univers dépeint par Ghislain Gilberti.
L'auteur nous offre une revisite sombre et particulièrement déjantée de l'histoire. Par conséquent, si vous n'adhèrez pas aux univers denses, psychédéliques et particulièrement barrés, passez votre chemin (il y a tout de même près de 500 pages à avaler dans cette ambiance).
Ensuite, le livre nous vante la "véritable histoire du bourreau d'Alice" et j'avoue que le gros de ma déception vient de là. En effet, j'aurais préféré que la psychologie et la personnalité de Caroll soient plus présentes, plus fouillées et que l'auteur aille au-delà de quelques passages par-ci par-là.
Ces passages justement... Précisons qu'ils sont de nature assez crue et qu'ils peuvent à la fois, surprendre, choquer, écoeurer. Rappelons qu'il s'agit ici de pédophilie et que ces scènes parfois très détaillées interpellent le lecteur de manière extrêmement forte. Des photos retrouvées chez Caroll avant sa mort sont jointes à la fin de l'ouvrage et renforcent les aspects glauques et malaisants présents dans le livre, qui n'est pas à mettre entre toutes les mains.
Mais ces points de déception sont toutefois compensés par la plume remarquable de Ghislain Gilberti. Une plume fluide, accessible et particulièrement riche tant dans la construction que dans l'utilisation d'un vocabulaire extrêmement riche et varié.
Si ce livre n'a pas été un coup de coeur, il n'en demeure pas moins une expérience de lecture unique et enrichissante, bien que troublante. "Dernière sortie pour Wonderland" a changé indéniablement ma vision du célèbre conte mais je n'exclus pas la possibilité de lire le conte original afin de me faire une idée plus précise et complète de l'histoire. Et vous, oserez-vous, comme Alice, suivre le lapin blanc jusqu'au pays des" merveilles"?
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Dixit l'auteur lui-même que j'ai eu la chance de rencontrer lors du dernier SMEP, ce roman est l'un de ses OVNI littéraires et on ne peut pas le contredire sur ce point, mais ce n'est pas que ça, c'est à mon sens beaucoup plus. J'entends par là que ce roman est l'un des rares que j'ai pu lire et qui mériterait une ou plusieurs relectures tant les messages distillés entre les lignes me semblaient évidents et nombreux (et encore, je pense sincèrement que je ne les ai pas tous perçu ou compris).
Si on s'en tient à la lecture de l'histoire d'Alice, il est clair que vous ne verrez plus cette histoire de la même manière comme l'on dit bon nombre de lecteurs et je défie quiconque de relire le roman écrit par Lewis Carroll en gardant son âme d'enfant après ça….
Mais comme je le disais, la plume de Ghislain Gilberti va à mes yeux beaucoup plus loin. Si on lit entre les lignes, c'est toute la société actuelle qui en prend plein son grade, personne n'est visé à proprement parlé, mais personne n'est épargné non plus : C'est en tout cas ce que j'ai ressenti lors de la lecture de certains passages et qui me fait dire une fois de plus que l'Homme n'a pas foncièrement évolué...
Ce roman n'est pas le style de prédilection de l'auteur, en tout cas, ce n'est pas celui qui l'a mis au devant de la scène (qui, je n'en doute pas un instant, ne va cesser de grandir et c'est tout le mal qu'il mérite) et ce n'est pas celui que je lui préfère (pour celles et ceux qui ne connaissent pas encore Sa majesté des ombres aillent corriger cette ignominie sur le champ ou se flagellent à jamais) mais je dois avouer que je suis très heureux d'avoir lu ce Dernière sortie pour Wonderland.
Il est clair que ce roman n'est pas à mettre entre toutes les mains et qu'un message prévenant de sa violence ne serait pas de trop car rien ne prépare à ce qui va être lu.
Petite aparté en ce qui concerne l'auteur dont c'est le troisième roman que je lis : Ghislain Gilberti fait définitivement parti du cercle très fermé des auteurs dont je ferais l'acquisition des oeuvres sans avoir eu besoin de recourir à la lecture des quatrièmes de couverture: je me jette dessus les yeux fermés!!
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La réputation de Lewis Carroll est mise à mal dans ce roman de Ghislain Gilberti. Introverti, drogué et surtout pédophile, l'embleme de l'Angleterre est loin de l'image edulcorée de Disney. La jeune Alice qu'il met si bien en scène serait finalement une victime de plus ? Terrifiant. Et c'est encore pire lorsque l'on sait que Lewis Carroll a fait disparaître 80% des photos qu'il avait prise de "ses amies" avant de mourir.
Dans ce roman, Ghislain Gilberti nous plonge dans les codes du célèbre roman mais dans un cadre beaucoup plus sombre. On y retrouve tous les personnages mais tous sont pervertis, drogués, violents....Alice, artiste de la scène électronique underground, se retrouve plonger dans cet enfer et doit tout faire pour s'en sortir vivante. Entre deux rencontres terrifiantes, elle de retrouve plonger dans le passé de Lewis Carroll.
Un roman perturbant, effrayant mais surtout très très prenant. Je n'arrive plus à le lâcher !!!
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Dans ce roman, l'auteur déchire le voile sur Charles Lutwidg Dodgson, alias Lewis Carroll – auteur glorifié d'Alice au Pays des Merveilles et vous fait passer de l'autre côté du miroir pour découvrir l'envers noir et crade de Lewis Carroll et du livre culte.

Le pitch en deux mots :
Alice Price, étudiante anglaise et DJ de la scène underground goûte à une drogue inconnue lors d'une free party.
Commence alors pour elle un très, très, mauvais trip!!!

L'esprit d'Alice se dissocie de son corps et se retrouve projeté dans un monde parallèle, à la poursuite d'un lapin blanc, sous acide et carrément flippant. Elle atterrit dans l'univers de Lewis Carroll et d'Alice au Pays des Merveilles mais en version glauque et répugnante.
Pas de merveilles dans ces bas-fonds (qui sont à l'image de l'esprit tordu de Lewis Carroll) mais un monde dur et cruel nommé Wonderland, copie décadente et ultra-violente du conte originel.

Tout le talent de l'auteur se déploie dans ce roman gigogne car Alice Pride et le lecteur virevoltent entre deux mondes se superposant selon les chapitres :

Le premier monde est réel et passé : c'est celui de Lewis Caroll, l'auteur du conte culte, évoluant entre 1850/1860. Dans ce monde de l'époque victorienne, l'héroïne, Alice Pride, est le témoin impuissant et invisible des actes de pédophilie de Lewis Carroll sur ses amies-enfants, et notamment sur la petite Alice Liddell, âgée d'une dizaine d'années (qui sera plus tard l'enfant ayant inspiré le personnage d'Alice au Pays des Merveilles).

Le second monde est Wonderland, copie décadente et ultra-violente du conte originel, noircie par l'esprit tordu de Lewis Carroll. Alice Pride s'y perd et tente par tout moyen d'en sortir. Alice y retrouve le lapin blanc sous acide, la chenille sous opium, le chat du Cheshire version psychopathe ainsi que le chapelier fou et le lièvre de mars en mode défonce. Dans cet univers déformé, on tue, on pourchasse, on décapite par pur plaisir ou simple envie.

Alice Pride va devoir faire face aux mille dangers de Wonderland pour sauver sa peau et en ressortir coûte que coûte...

Mon avis :
Bein j'ai adoré tout simplement ce roman que je qualifie d'incroyable et d'inclassable et ce, pour plusieurs raisons qui sont les suivantes:
Le sujet choisi, la construction du roman avec les deux mondes réel et fantasmé, le ton percutant de l'auteur et les « tiroirs » qu'il ouvre par ci par là.

Je m'explique :
Sur le sujet choisi : Ghislain Gilberti fracasse avec intelligence et brio le mythe Carroll de l'époque victorienne. Chapeau ! L'analyse de l'auteur est très documentée et révèle un pédophile, toxicomane, introverti maladif qui ne peut prendre son pied qu'avec des fillettes.
J'avais lu quelques articles sur le monde pas bien reluisant de Disney qui incrustait parfois des messages subliminaux à connotation sexuelle dans des dessins animés, mais je ne connaissais pas du tout Lewis Carroll et ses perversions. Ghislain Gilberti fait éclater le tabou et le montre dans toute sa noirceur. Un certain nombre de planches photographiques sont d'ailleurs annexées en fin de livre afin d'appuyer ce récit…
J'en suis ressortie écoeurée sur les abus décrits mais aussi lucide sur le personnage.
Ensuite, le fait d'avoir développé dans un roman un double univers réel et parallèle effrayant et un même fil directeur est aussi assez dingue et inédit. le lecteur s'en prend plein les yeux, et la construction est parfaite.
L'ensemble est servi par un ton percutant. La plume de Ghislain Gilberti est conforme à ce que j'avais découvert dans Dynamique du Chaos, c'est-à-dire : cash, sans artifice et sans compromis, donnant un vrai souffle au roman.
Et enfin, enfin, il y a les petits « tiroirs » ouverts^^… Non seulement, Gilberti maîtrise son récit avec intelligence mais il ouvre ce que j'appelle des « tiroirs », en d'autres termes des sujets de réflexion plus profonds, comme l'abêtissement des esprits, la manipulation des masses avec des allégories bien senties, notamment avec « la course au pessimiste » qui vous glace d'effroi et en utilisant à bon escient de jolis références littéraires.

Bref, vous l'avez compris : je suis une nouvelle convertie au gilbertisme et je ne peux que vous conseiller cette lecture, ne serait-ce que pour vous faire une opinion sur le mythe Carroll.
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Titre : Dernière sortie pour wonderland
Auteur : Ghislain Gilberti
Année : 2017
Editeur : Ring
Résumé : Au cours d'une soirée, Alice Price étudiante et artiste de la scène underground, se voit proposer une drogue inconnue jusqu'alors. Les effets du stupéfiant la propulse dans un monde inconnu. Au bord de l'overdose, guidé par un étrange lapin blanc la jeune fille va pénétrer dans un monde parallèle : l'univers fantasmagorique et pervers de Lewis Carroll.
Mon humble avis : J'avoue que je ne connaissais pas du tout l'oeuvre de Lewis Carroll avant de m'attaquer à ce roman de Ghislain Gilberti. Pour moi Alice au pays des merveilles était un conte pour enfant et je n'avais que de brefs souvenirs du dessin animé tiré de l'oeuvre de l'auteur britannique. Avant de lire ce bouquin je prenais donc quelques renseignements sur Caroll et quelle ne fut pas ma surprise de constater que la vie privée de l'auteur fut entièrement dédiée à sa passion perverse pour les très jeunes filles. Pédophile le mot est lâché et semble tout à fait adapté pour ce photographe amateur qui brûla la majorité de ses clichés quelques temps avant sa mort ( l'infime partie restante donne un avant-goût de ce que devait être sa collection…) Mais revenons au roman de Ghislain Gilberti puisque c'est de cela qu'il s'agit. Entreprise de désacralisation, roman à tiroirs, plongée dans un monde psychédélique, ce bouquin bascule sans cesse du monde imaginaire au monde réel puis à l'époque victorienne où vécut l'illustre auteur. J'avoue avoir été passionné par les passages plus réalistes mais beaucoup moins par le monde fantasmagorique où bascule Alice. Question de goût, j'ai toujours eu beaucoup de mal avec les romans de ce type et celui-ci n'à pas été une exception. Je reconnais quand même à l'auteur un certain savoir faire dans la narration, une maîtrise absolue dans la construction complexe de son roman et des idées à foison. Si dernière sortie pour wonderland est un roman tout à fait agréable à lire et plutôt passionnant je me dois de préciser que certaines scènes (la relation d'Alice et de son bourreau principalement) sont d'une perversité rare et certains pourraient être effrayés voir choqués par les actes immondes de Carroll. L'oeuvre magistrale d'un auteur doit-elle faire oublier les perversions de l'homme ? La question est vaste et d'actualité. A mon avis la réponse est définitivement négative mais cela n'engage que moi…
J'achète ? : Si tu as le coeur accroché et du goût pour les mondes fantasmagoriques, si tu es prêt à te lancer dans une expérience assez inédite alors ce bouquin t'es destiné. Si au contraire tu es sensible et plutôt terre à terre alors passe ton chemin camarade !
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Dérangeant c'est le premier mot qui me vient à l'esprit quand je termine ce livre.
Les passages décrivant Lewis Carroll et son comportement avec les enfants sont malsains mais représentent bien la réalité.
J'ai par contre beaucoup aimé les aventures d'Alice à Wonderland. On retrouve un univers décalé avec tous les codes du Alice que l'on connait.
Une très bonne fin qui laisse une porte ouverte sur ce pays pas si merveilleux lorsque l'on gratte bien.
Mais ce n'est que mon avis...
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