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Georges Clemenceau aurait été flatté que Françoise Giroud, une grande, lui prête voix dans ce livre. Elle pensa aussi très fort à son grand amour auquel elle s'adresse très discrètement, n'en déplaise à Madame mère, en page 7 : ‘À J.J.S.S.'
Elle n'a pas refait l'histoire et je ne vais pas la refaire non plus si ce n'est de présenter cet ouvrage qui illustre un renom, le « Coeur de Tigre ». Surnom que lui vaut un tigre qu'il a tué lui-même, lors d'une chasse avec le maharadjah de Bikaner en Inde, à Gwalior. Épopée durant laquelle il écrira à Claude Monet dont il admire la peinture et pour lequel il nourrira une grande amitié, sincère et réciproque Une peau de bête qui ornera son lit comme on le voit sur les photos insérées entre les pages 118/119. Des portraits de Georges Clemenceau, des témoins de cette époque et aussi de quelques amoureuses. Un homme qui aima les femmes et qui les aurait voulues libres avant l'heure en ce qui concerne le droit de vote, par exemple, qui connut Louise Michel pendant les dures épreuves de la commune, peu avant sa déportation pour le bagne, en Nouvelle-Calédonie. Nous retrouverons aussi de grandes figures, Jules Ferry, Émile Zola, l'homme qui s'insurgea à l'heure de l'affaire Dreyfus. Bien sûr, il n'est pas question seulement de la mort d'un tigre puisque nous entrons bientôt en guerre, celle de 14, une guerre qui devait s'éterniser et durant laquelle, il se rendit au front à plusieurs reprises, auprès des soldats, dans les tranchées. Il n'est pas question ici d'encenser l'homme dont on ne niera pas le mauvais caractère, parfois la vulnérabilité, mais qui fut généreux et qui avait surtout la faculté d'agir.
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Édité chez Plon/Fayard en 1995, « Coeur de Tigre » est le portrait que Françoise Giroud dresse, à sa façon, de Georges Clemenceau. le livre pèse un peu plus de 220 pages et est dédié à JJSS.

En prenant la plume, Françoise Giroud se sent comme une nostalgie envers Clemenceau, homme d'État à l'âme ardente et forte « comme on en chercherait en vain de nos jours ». En décidant de tracer son portrait, elle s'attache à montrer et à illustrer par l'exemple, le caractère de Clemenceau mais aussi ses combats pour la liberté et la justice, les scandales auxquels il fût mêlé (affaire Dreyfus, scandale de Panama), la guerre de 14-18 dans laquelle il joua le rôle qu'on sait, et les inimitiés avec lesquelles il fût obligé de composer, à sa façon. Car l'homme n'était pas facile : intolérant, impulsif, irascible, orgueilleux et têtu, pour ne citer que quelques traits de son caractère. En écrivant « Coeur de Tigre », Françoise Giroud souhaite servir la mémoire de Clemenceau qui fût avant tout « républicain, patriote et homme d'État ». Elle le fait en égratignant un peu la légende mais, au fond d'elle-même, il y a comme une reconnaissance et une admiration sans bornes envers « le premier flic de France », ce « Tigre », qui osa durement réprimer les grèves de 1905.

Ça n'est pas une biographie qu'elle écrit car « d'innombrables historiens s'y sont employés ». Il s'agit bien d'un portrait, et quel portrait : Françoise Giroud a -pour ce faire- analysé près d'une quarantaine d'ouvrages de référence et compulsé plus d'une douzaine de documents, dont certains ne sont pas publics. Mais ce n'est pas un ouvrage savant que Françoise Giroud a voulu écrire. L'auteure a su se mettre à la portée du lecteur lambda en composant un ouvrage vivant, un ouvrage inattaquable quant aux faits et évènements cités, un ouvrage amusant par l'insertion d'extraits de discours ou d'articles de presse, un ouvrage quasi-exhaustif puisque couvrant toute la vie de Clemenceau, un ouvrage transparent dans la mesure où l'auteure a glissé, avec un brin de malice, quelques anecdotes d'ordre très privé qui pourraient ternir l'image du « Tigre ». Et pourtant, elle me semble avoir un peu interprété la vie du « Père la Victoire » tant sa volonté de prendre la vie de l'homme d'État pour modèle est évidente. Ne souhaitait-elle pas lutter ainsi contre l'oubli, voire s'ériger en gardien de sa mémoire, faisant à sa façon un brin de prosélytisme ? Sa prose évite l'éloge gratuit, la satire ou la morale facile. Alors, devrait-on reprocher à l'auteure une démarche qui permet au lecteur de s'instruire sur la vie de Clemenceau et sur le contexte historique qui sert de toile de fond à l'ouvrage, et éventuellement de tirer parti de ce qui est décrit pour sa propre existence ? Et quand bien même, Françoise Giroud aura perpétué le souvenir d'un homme dont nos livres d'Histoire parlent encore, un homme convaincu et persuadé d'être sur la bonne piste, avançant calme et droit malgré la tempête, un homme qui n'a baissé les bras que quelques jours avant sa mort.

L'ouvrage se lit avec facilité. Je gage qu'il satisfera même celles et ceux que L Histoire ne passionne pas. Pour ma part, je mets quatre étoiles et je recommande.
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Encore un bouquin que l'on récupère lors d'une brocante et que l'on met dans sa PAL quitte à ce qu'il y passe un bon moment. Et puis un jour on se dit que ce serait bien de voir ce qu'il y a derrière cette couverture : le moment est venu. C'est ce qui est arrivé, il y a deux ou trois jours et j'ai donc attaqué la lecture de cet ouvrage. Avec surprise, car j'avais peur de trouver quelque chose d'ennuyeux et de ronflant en réalité, plus qu'une biographie, c'est un véritable livre d'histoire. Parce que Françoise Giroud, et rendons lui hommage pour cela, sait disparaitre derrière son récit et les personnages dont elle parle. Ce qui n'est pas le cas dans toutes les biographies. Compte tenu du nombre impressionnant d'évènements jalonnant la carrière de Clemenceau, on trouve un texte rythmé, qui ne s'attarde pas sur un sujet mais ouvre toujours la voie sur les thèmes suivants.

Le tigre (surnom qu'il n'appréciait que moyennement) défendra tout au long de sa vie des objectifs de justice sociale, s'interdisant, toutefois, de construire un état omniprésent, qui déciderait tout et interdirait le reste… !
Tout au long de sa carrière, il alternera les périodes pendant lesquelles il accède au sommet avec les traversées du désert, pendant lesquelles il tombe dans l'oubli puis rebondit et recommence. On pense parfois que ce genre de personnage a gravi les échelons de façon régulière et confortable jusqu'à la victoire finale. Or, Clemenceau, comme les autres, a mangé de la vache enragée et vécu des périodes assez difficiles.
Dans ce récit, très sobre, on échappe (et peut-être est-ce dommage) aux nombreux bons mots du « Père la Victoire » qui savait renvoyer avec talent ses détracteurs ou ses ennemis dans leurs buts.

C'est un petit ouvrage dont on sent qu'il aurait pu être bien plus fouillé et documenté et aurait largement pu remplir sept cents pages. Mais écrit ainsi, il nous donne un premier portrait très intéressant, sans être complaisant de ce personnage présent dans toutes les mémoires.

C'est vraiment très plaisant !
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Courte biographie très accessible mais de ce fait un peu incomplète de Clemenceau, homme d'Etat un peu oublié aujourd'hui mais adulé au sortir de la Première Guerre mondiale et admiré de la génération de l'auteur Françoise Giroud.
A travers son parcours politique, nous revivons les débuts de la IIIème République des années 1870 à 1920, de la Commune, des crises économiques et politiques des années 1880, de l'Affaire Dreyfus, du scandale de Panama qui faillit mettre un terme à la carrière du Tigre, carrière qui a véritablement commencé alors qu'il avait 66 ans.
Personnage complexe, controversé, forte personnalité, caractère entier, exécrable souvent, orgueilleux, féroce, impulsif, intolérant, cruel mais aussi capable d'attachements sincères (Louise Michel dans sa jeunesse et surtout Claude Monet à qui le lie une indéfectible amitié). Sa vie est un long combat pour des idéaux qu'il n'abdique jamais pour des avantages personnels. Il fut surtout un grand patriote, un amoureux de la France, ce qui explique l'admiration que lui vouait le général De Gaulle qui pourtant comme Clemenceau admirait peu de monde.
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Cette biographie n'en est pas vraiment une. C'est davantage un portrait dressé par l'autrice, une image personnelle du grand homme que fut Clémenceau et qu'elle a voulu nous dépeindre avec ses yeux. Françoise Giroud le dit d'ailleurs elle-même dès son introduction.
Elle a utilisé cette même technique pour raconter la vie de Marie Curie dans Une femme honorable, mais j'avais trouvé cela plus abouti. Ici, j'ai trouvé l'ensemble brouillon. Et pourtant, j'adore cette femme, cette autrice, cette journaliste, cette combattante. C'est d'ailleurs mon attachement pour elle qui m'a fait lire le livre jusqu'au bout.
Alors, comment expliquer le fait que je n'ai pas vraiment accroché ? Est-ce le personnage de Clémenceau en lui-même ? L'époque qui commence à être lointaine ? Je ne saurai dire...
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Intéressant mais un peu court.
L'auteure le précise dès le départ, il ne s'agit pas d'une véritable biographie mais d'une sorte d'hommage à Clemenceau et c'est plutôt réussi.
Un bon amuse-gueule qui a eu le mérite d'exciter ma curiosité à propos du Tigre.
Il me reste à trouver un peu plus de matière auprès d'un historien.
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