Ne connaissant
Lou Andréas-Salomé que vaguement, de nom, je dois dire que j'ai beaucoup aimé découvrir le destin de cette femme, qui plus est sous la plume d'une autre femme peu ordinaire,
Françoise Giroud.
Si Lou n'est pas une femme qui inspire la sympathie car l'intellect prime toujours sur la moindre émergence de sentiments, j'ai trouvé son parcours fascinant.
Faisant fi de toute attache sentimentale, les autres, et les hommes en particulier, n'étant là que pour servir sa progression intellectuelle, elle démontre pourtant malgré elle que l'humain est forcément constitué de raison et de sentiments, qu'il est à la fois un cerveau, un coeur et un corps: alors qu'elle semble vouloir faire abstraction de relations charnelles avec les nombreux hommes qui tombent fous d'elle, la sexualité est extrêmement présente dans toute sa vie.
Françoise Giroud émet l'hypothèse d'une blessure d'enfance, qui expliquerait cette attitude pour le moins ambigüe avec les hommes.
Cette femme froide, qui manipule les hommes pour tracer sa destinée comme elle l'entend, qui sait rendre ses jeunes courtisans fous amoureux d'elle mais qui les abandonne sans l'once d'un remords, s'attache cependant à Mariechen, la fille de Andreas, qu'elle finit par adopter.
Comme quoi, malgré ses discours et toute une vie conduite apparemment sans céder aux sentiments, l'Amour est finalement le plus fort!...Une petite raison d'espérer dans la race humaine...
Au final, une femme peu attachante mais au parcours fascinant, servie par la plume d'une autre féministe engagée: pour toutes ces raisons, une biographie que je suis très contente d'avoir découverte...