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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Lou Andreas-Salomé (1861-1937), c'est cette jeune femme belle et impétueuse, exhortant le docteur Breuer à soigner son cher ami Nietzsche dans le roman d'Irvin Yalom « Et Nietzsche a pleuré ».
A peine quelques lignes et déjà elle en impose par sa superbe, son assurance, son intelligence et sa beauté.
Si bien que, d'emblée, l'on a envie d'en savoir davantage sur celle qui fut en cette fin de XIXème siècle, l'incarnation de la liberté faite femme, à une époque où justement, les femmes ne l'étaient pas encore.
Ecrivain, chroniqueuse, muse, analyste, c'est néanmoins par ses relations intellectuelles et amoureuses, que Lou Andréas-Salomé passera à la postérité.
Elle compte à son palmarès de nombreux amants parmi lesquels les plus illustres noms de la philosophie, de la poésie et de la psychanalyse, Nietzsche, Rilke et Freud.

Dans cette brève biographie, Françoise Giroud brosse le portrait de cette séductrice éminemment intelligente et cultivée, aussi belle que farouche, l'une des premières femmes, si ce n'est la première, à s'être assumée matériellement et socialement.
Le personnage est également très intrigant car la belle ne s'est réellement donnée aux hommes qu'à partir de 35 ans. Avant cela, elle n'a jamais accepté qu'on la touche, se contentant d'amours platoniques, mettant les hommes à la torture en s'enfermant dans une chasteté bien mystérieuse lorsqu'on connait au demeurant sa liberté de penser et d'agir.
Lou se rattrape dans la seconde partie de sa vie en s'offrant avec gourmandise ce qu'elle nomme des « festins d'amour ». Cependant, Françoise Giroud avance pour la première fois la thèse de l'inceste familial, une assertion tout à fait personnelle que les biographes ne se sont jamais aventurés à émettre, car aucun élément avéré ne vient étayer cette théorie.
Le mystère reste et restera donc entier.

La démarche de Françoise Giroud n'est pas ici d'écrire une énième biographie sur Lou Andréas-Salomé.
Son approche est avant tout interprétative des mystères qui entourent la personnalité de cette dernière, ainsi que d'une volonté de dépeindre une femme libre, indépendante, ne transigeant en rien pour s'affirmer intellectuellement, moralement, socialement ou amoureusement.
Ce n'est donc pas une biographie exhaustive à laquelle il faut s'attendre mais plutôt à un portrait de femme, paradoxalement peint avec tous les hommes qui ont jalonné sa vie et qui ont finalement permis son accession à la célébrité.
Mais si le personnage abordé par Françoise Giroud est singulier et fascinant, il est loin d'être attachant. Il est même en partie pétri d'égoïsme, d'égocentrisme et d'insensibilité.
Nietzsche, suicidé, Paul Ré, suicidé, Rainer Maria Rilke, suicidé…Suicidés également les autres hommes plus au moins anonymes auxquels Lou fit tourner la tête comme Zemek ou Tausk…
Il n'y a guère que Freud qui put « garder sa tête », sans doute parce que son rapport avec la belle fut sans désir physique ?
Tous les autres, vous l'avez compris…suicidés, suicidés et encore suicidés !…Une véritable hécatombe !
Pourtant, chez Lou, pas une once de culpabilité, par le moindre remords, pas la moindre tristesse !
Elle repart, toujours vaillante, enjouée, pleine d'allant, à l'assaut de la vie…
Cela est pour le moins troublant et…déconcertant aussi.
Et à la fin de ce petit ouvrage traité sans effet de style, avec aisance et facilité, on ne peut s'empêcher de se poser la question : la liberté, l'indépendance, passent-elles forcément par la cruauté ? Doit-on obligatoirement faire mal pour être libre ? L'autonomie que nous revendiquons ne se réalise-t-elle donc jamais sans faire de victimes ?
Pour Lou Andréas-Salomé, la liberté était une exigence, bien au-delà des considérations morales. Pour autant elle restera encore longtemps un être fascinant à bien des égards.
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Hésitation entre une et deux étoiles pour cette biographie qui m'a tant agacée.

J'ai avant tout été agacée par le point de vue adopté par Françoise Giroud : elle ne prétend pas écrire une biographie ou faire oeuvre d'historienne, ce qui explique qu'elle ne s'est pas "infligé la corvée de références indiquées à chaque ligne", ainsi qu'elle l'indique dans la bibliographie en fin d'ouvrage. Que reste-t-il donc alors, en l'absence d'un contexte historique plus ou moins exhaustif ? Un portrait féminin et une liste de conquêtes masculines. La vie de Lou Andreas-Salomé est en effet abordée à travers les hommes qu'elle a aimé(?) et côtoyé tout au long de sa vie, à tel point que j'ai fini par me poser des questions sur la liberté d'une telle femme. Ce point a été éclairci dans le dernier chapitre, dans lequel cette notion est explicitée : pour Françoise Giroud, "une femme libre, c'est celle qui a la faculté de choisir sa vie". J'accepte cette hypothèse, mais reste néanmoins méfiante face à l'admiration que semble manifester Françoise Giroud pour une telle femme : la souffrance qu'elle a infligée aux hommes autour d'elle était-elle vraiment nécessaire à cette liberté ? Son bonheur valait-il toutes les morts qu'elle a causées ?

Enfin, au-delà de cet agacement envers le personnage de Lou tel qu'il a été représenté, je n'ai pas plus apprécié le style de Françoise Giroud, qui n'hésite pas à exprimer ses opinions de façon très tranchée et parfois grossière (je ne doute pas que la soeur de Nietzsche soit une "salope", mais j'aurais préféré le voir exprimé autrement).
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J'ai été déçue par ce livre, sans doute parce qu'il ne m'a pas apporté ce que j'attendais. Il ne s'agit pas d'une biographie à proprement parler, mais d'un éclairage sur la vie de Lou Andreas-Salomé. L'auteur, dans la préface, ne prétend, il est vrai, pas le contraire. Ce livre semblera donc sans doute plus intéressant à une personne connaissant déjà la vie de cette femme.
Je suis tout de même sortie de ce livre intriguée par le personnage. Peut-être lirai-je un jour sa biographie ?
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Cette femme - Lou Andreas Salomé - devient d'une page à l'autre totallement antipathique. Elle ferait même peur! Françoise Giroud propose un portrait superficiel et terrifiant, déshumanisé. le style n'est pas pour aider. La plume est légère mais froide... autant que Lou Andreas Salomé peut-être. Ce livre est sans doute une mauvaise introduction à ce personnage pourtant incontournable de la culture allemande.
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Le portrait que dresse Françoise Giroud n'est pas sans intérêt, pour ma part je ne connaissais pas Lou Andreas Salomé, et je dois dire qu'au premier abord, ce personnage féminin qui traversa la vie de Nietszche, Freud, Rée pour ne citer qu'eux est assez fascinant.

Mais, est-ce dû à l'écriture du livre ou à Lou elle-même? Je n'ai pas réussi à m'intéresser réellement à cette femme assez mystérieuse et froide, qui collectionne les amants et les jette sans remord, et prône un amour de la vie sans sembler éprouver une fois l'amour de l'autre.

Quand à Françoise Giroud, elle a tout simplement créé une distance énorme d'avec Lou, où sa subjectivité englobe tout et reste dans le fait, dans le superficiel.

De cette lecture je retire donc juste la satisfaction de faire sortir de l'ombre une femme que je connaissais pas ;
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