Histoire(s) de vin

Une quatrième de couv savoureuse au nez, mais en bouche un peu plat.
Certes je salue le travail énorme de recherches ultra documentées effectué par l'auteur. Je salue le choix des dates, par leur diversité et leur originalité.
Vraiment on a le plaisir de refermer le livre avec la satisfaction d'avoir appris des choses qui nous font voir le vin d'aujourd'hui à l'aune du passé.

Mais, il manque un petit peu de liant littéraire. Un peu de prose qui allège la rectitude des faits et dates.
"Il faut plaire pour instruire" comme disait Jean de la Fontaine. Là on manque un peu de plaisir.
Il m'a manqué aussi quelques éléments de biographie de l'auteur. Qui il est, d'où il vient, où il a travaillé, pourquoi il s'est lancé dans ce travail de titan. Certes il y a bien internet, mais rien ne remplace une petite citation ou introduction concise pour vous donner envie d'ouvrir le flacon.

Alors, faut-il le lire ? Oui, mais à réserver aux initiés et à déguster à petites gorgées pour ne pas risquer l'indigestion.

Que vous soyez ou non amateur/amatrice de vin, soyez curieux de découvrir toutes sortes d histoires sur le vin. Est-ce bien les Romains qui ont inventé le tonneau? Comment s est développé le commerce du vin? Et bien d autres questions dont ce livre vous offrira les réponses.

Écrit par l historien, Éric Glatre, spécialiste de l histoire antique, qui a déjà écrit plusieurs ouvrages sur le vin et plus largement, sur la gastronomie, Histoire(s) de vin est un ouvrage très complet sur la naissance et l évolution des vins français.

Les données sont précises, les exemples détaillés et pointus. Il y a un véritable fourmillement d informations. Tous les éléments sont bien remis dans leur contexte qu il soit politique, économique, religieux...et il n y a donc aucun soucis de compréhension.

Pour ma part, j ai choisi de lire cet ouvrage en alternance avec un roman afin de ne pas être submergée par les nombreuses informations et de les assimiler plus facilement. La lecture chapitre par chapitre ne pose aucun problème car le livre est découpé en 33 chapitres, qui vont de l Antiquité à nos jours. Ces chapitres sont assez indépendants les uns des autres et l on peut donc piocher en lisant les sous-titres, ce qui nous intrigue le plus, nous fait le plus envie. C est un ouvrage qui mérite plusieurs lectures voire qu on y recourt pour épater la galerie autour d un verre de vin, en sortant des données d une grande précision. Ha ha

Je dois avouer qu'une lecture continue aurait été trop éprouvante. Il y a beaucoup de recherches derrière ce livre et par conséquent, il est assez costaud pour le lire d une traite. C est comme le bon vin, il se déguste doucement.

La couverture annonce "33 dates qui façonnèrent les vignobles français".
Et il y a bien 33 chapitres variés qui abordent le thème suivant de multiples facettes.
Le titre est bien correct : "Histoire(s) de vin" car on est bien souvent dans L Histoire avec un grand "H".
Pour celui qui attend de l'anecdote, il peut passer son chemin même si au fil des pages, il y a quelques passages savoureux.
A qui s'adresse cet ouvrage ?
Exactement comme l'indique le quatrième de couverture : pour les amateurs de vin et d'histoire.
J'ajouterais pour toutes les personnes qui travaillent dans ce milieu car le livre regorge d'informations et de détails parfois surprenants.
A côté de certains passages très (trop) détaillés, on apprend pas mal de choses et puis surtout, il y a de quoi déculpabiliser les consommateurs réguliers comme moi.
Ainsi, le vin est une bénédiction des Dieux, ne pas en boire provoque "stupeur et indignation", quant aux abstèmes, ils peuvent être soupçonnés d'être sous l'emprise du démon !
Même non-croyants, voilà de quoi rabattre les caquets à certains tristes qui s'offusquent de notre consommation quotidienne.
Par ailleurs, sur le chapitre consacré à la Blanquette de Limoux, on peut y lire que selon un savant médecin de Montpellier du 18ème siècle, la Blanquette a des vertus médicales et est recommandée dans les hôpitaux de la capitale.
Je vais donc continuer à savourer mon verre de vin, ne fut-ce que pour ma santé physique et spirituelle…