Ici commence la seconde partie de cette oeuvre mettant en scène une famille de lissiers sous les règnes de Charles VI et
Louis XI, en plein soubresauts de l'histoire de France. J'avais été agréablement surprise de l'utilisation du contexte dans la première partie. Malheureusement, je ne peux pas en dire autant ici où les histoires coeur et de famille ont bien trop pris le pas…
Je savais que j'aurais droit à un petit bond dans le temps avec le récit, cette fois, de la petite-fille de l'héroïne des débuts. J'y étais prête. Ce à quoi je n'étais pas prête, c'était un résumé rapide et bien trop mélodramatique et ubuesque de ce qui se passe entre les deux pour conduire à son récit. Je n'ai pas du tout aimé. L'autrice enchaîne les poncifs du genre, déplaçant dans un premier temps son récit sur les routes maritimes méditerranéennes et à Constantinople, avant de revenir sur les routes de France en enchaînant les figures d'hommes mauvais et profiteurs. C'était trop !
Précédemment, si les héroïnes avaient eu maille à faire avec les hommes de leur vie, au moins avait-on un riche contexte historique qui avait su me passionner, notamment avec les affaires de la Cour de France, les tensions avec les Anglais, les Bourguignons et les autres familles princières, ou encore la découverte de la première maîtresse officielle du roi de France, ces favorites qu'on verrait si souvent ensuite. Ici, le contexte est présent mais de manière encore plus mince, trop mince. Il y est question de la succession, des relations entre le nouveau roi et sa femme, de ses filles également, notamment Jeanne la bossue, ce qui aurait pu être intéressant si l'autrice avait pris le temps de développer cela plus soigneusement.
A la place, sur le modèle des premiers tomes, on retrouve une héroïne sans cesse sur les routes, à la recherche de son père qu'elle n'a jamais connu. Ses prédécesseures avaient le mérite d'être des artisanes, ici, rien de cela. Elle sait broder mais on en parle bien peu, de même que de l'art de la tapisserie. Exit tout ça, à la place, on la voit enchaîner les mésaventures… Et personnellement, la voir passer d'un homme à l'autre, le plus souvent mauvais, ça ne m'intéresse pas du tout ! J'ai détesté la voir devenir la maîtresse d'un puissant à à peine 16 ans, la voir ensuite perdre son enfant bâtard, puis être forcée de se marier avec un vieux barbon, sans oublier croiser toujours des hommes plus âgés qu'elle, méprisant et libidineux, profitant d'elle ! L'autrice essaie parfois de rendre cela séduisant mais quand on lit entre les lignes tout n'est toujours que contrainte et relations toxiques. Beurk !
Alors certes, on ne s'ennuie pas car il se passe sans cesse quelque chose. On parcours la France et notamment le Val de Loire, allant de ville et château connu à l'autre, ce que j'ai apprécié ayant visité ces lieux. Certes, on croise des figures connues dont on apprécie de suivre le devenir. L'héroïne ne reste jamais inactive et poursuit sans cesse sa quête. Il y a de nombreux rebondissements, voire des rebondissements perpétuels. Mais cela n'a pas sauvé ma lecture et je m'interroge quant à poursuivre…
Après des débuts qui m'avaient enchantée en me faisant découvrir le métier de lissière dans un contexte de fin de Guerre de 100 ans, je suis plus déçue par cette suite qui procède d'une ancienne façon misogyne et problématique d'écrire les fictions historiques. Une héroïne trop malmenée, des rebondissements trop tirés par les cheveux, des clichés de partout, ce n'était pas ce que j'attendais et dont j'avais envie. En dehors des brefs passages historiques, je n'ai pas du tout aimé la fiction de ce tome. Un comble !
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