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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un roman dans l'air du temps par ses thématiques abordées ( homosexualité féminine, militantisme féministe ) mais qui le fait sans opportunisme tellement il respire la sincérité, porté par une sensibilité remarquable.

Deux personnages croisent leur voix à la première personne : Madeleine, aujourd'hui âgée, raconte ses années 1970, lorsqu'elle était étudiante sage-femme, qu'elle a rejoint le MLF, découvrant son homosexualité sans oser l'explorer pleinement, renonçant à l'amour de Jeanne et à la maternité. Et Mathilde, jeune femme des années 2010, qui elle assume son homosexualité et se confronte au désir d'enfant. Ce procédé classique alternant les chapitres est bien maitrisé, on passe d'une à l'autre avec à chaque fois envie de les retrouver ( plus particulièrement Madeleine ) sans ressentir la lourdeur d'une construction artificielle qui nous mènerait invariablement à comprendre ce qui unit ses deux femmes. Sans créer de faux suspense, Pauline Gonthier fait rejoindre avec subtilité ces deux vies, et c'est terriblement émouvant.

En fait tout est limpide dans ce roman, alors que tout aurait pu être pesant comme cela peut l'être lorsqu'un auteur veut à tout prix caser des informations contextuelles. le personnage de Madeleine rend un vibrant hommage aux premières militantes du MLF. Avec une pédagogie limpide qui ne confine jamais à un didactisme scolairement béat, c'est toute l'histoire de ce pan du féminisme qui est déroulée sous nos yeux, dans toute sa complexité, reconstituant les débats qui l'ont agité, les différents courants de pensée qui se sont affrontés ainsi que la diversité des pratiques militantes : féminisme révolutionnaire vs féminisme réformiste, la revue le Torchon brûle, les Gouines rouges, le droit à l'avortement, le manifeste des 343, l'émission de Ménie Grégoire, Françoise d'Eaubonne etc. La vulgate est réussi et c'est un plaisir de suivre Madeleine se frayer un chemin à travers ce contexte et ses propres contradictions.

Le personnage de Mathilde permet de prendre le pouls du féminisme contemporain, d'évoquer la question de l'homoparentalité et de la PMA, toujours avec beaucoup de pudeur et de douceur, tout en mesurant la longue marches des femmes vers l'égalité. le très beau titre est d'ailleurs emprunté à la féministe révolutionnaire Monique Wittig ( Les Guerillères ) et évoque la "fierté" des oiselles sauvages qui lorsqu'on les emprisonne, refusent de couver leurs oeufs, refusant de se reproduire tant qu'elles ne sont pas libres.

Mais au-delà du militantisme pertinent de ce roman, ce que je retiens ce sont ces beaux personnages, qui, même si leur façon d'aborder la liberté diverge, sont pleine de vie, de désir de vivre et d'aimer. Un très joli roman.
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Âgée de soixante-sept ans, Madeleine a, toute sa vie, exercé le métier de sage-femme et n'a pas d'enfants. Elle revient sur l'année 1970, l'année de sa renaissance.


Octobre 1970, Madeleine est étudiante à La Sorbonne. Contrairement à ses deux soeurs, elle ne quitte pas le foyer familial pour un domicile conjugal. C'est son premier acte d'indépendance. le jour de la rentrée, elle rencontre Catherine. Militante féministe, cette dernière l'introduit dans un mouvement de libération des femmes. Madeleine abandonne ses études, puis devient sage-femme et lutte pour le droit à l'avortement.


Mars 2017. Mathilde, une journaliste, vit avec Adrien, quand elle rencontre Alix à une soirée. Les deux femmes se revoient et ont une aventure. Lorsque son compagnon l'apprend, Mathilde le quitte et parle de son nouvel amour à sa famille. En novembre 2018, son rédacteur en chef lui confie un reportage sur la violence faite aux femmes. Quant à Alix, elle exprime son désir d'enfant. Mathilde s'interroge sur son époque, en particulier sur les droits des femmes et sur ceux des couples homosexuels.


Le récit alterne entre les deux périodes et les deux héroïnes. Les histoires s'insèrent dans leur contexte : j'ai aimé que les aspects historiques et sociétaux soient développés. Peut-être parce que les combats étaient plus nombreux et que la lutte n'en était qu'à ses débuts, j'ai préféré la partie qui concerne Madeleine. J'ai trouvé le récit plus vivant et plus mouvementé. de plus, son objectif m'a semblé plus collectif que celui de Mathilde. Elle se bat pour les femmes, pour toutes les femmes. Son action est humaniste. Elle sait que, dans une société à domination masculine, elle risque des sanctions judiciaires. Sa perception du mouvement est sensible, lucide et complète. Elle relate les évènements, avec précision et exactitude : elle décrit, par exemple, les courants opposés au sein du mouvement. Même si je me suis attachée à Mathilde, son cheminement m'a paru plus personnel et de ce fait, moins exaltant que celui des années 1970.


J'ai beaucoup aimé ce roman sur le militantisme pour les droits des femmes, qui rend hommage à celles et ceux qui se sont battus pour faire évoluer les lois.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Pas de contrainte pour une oiselle.

Roman de notre temps.
Deux périodes : les années 1970 et 2010.
Lutte pour les droits de la femme et droit à l'IVG et plus récemment la procréation volontaire.
Comme l'indique la quatrième de couverture, deux temporalités, Madeleine en 1970 malgré son attirance pour une femme ne cédera pas à ce désir car la chape de plomb de son éducation l'en empêche. Quant à Mathilde, après maints questionnements, fera le nécessaire pour satisfaire ce désir de grossesse partagé avec Alix.

Je ne vous en raconte pas plus. A vous de découvrir ce roman bourré de force, de luttes.
Il m'a fait penser à ce merveilleux film : "la belle saison" avec Cécile de France et Izia Higelin.
Dans le roman quand Catherine et Mathilde militaient et manifestaient, c'est obligatoirement Cécile et Izia que je voyais courir et fuir en éclatant de rire en se tenant par la main. Ces passages étaient dans ma tête illustrés par les images du film. Et c'est une des raisons pour laquelle j'ai apprécié la lecture de cette histoire.

D'autant plus que Pauline Gonthier s'est fortement documentée. On y rencontre les actrices de ces luttes, Delphine Seyrig, Catherine Deneuve, Simone de Beauvoir, Françoise Sagan et d'autres.
C'est un roman bouillonnant qui nous remet en mémoire ces périodes durant lesquelles les femmes ont éprouvé ce besoin de disposer de leur corps sans contrainte.
Grâce à elles, nous en sommes arrivées à pouvoir disposer d'un compte bancaire, de pouvoir utiliser un moyen de contraception, de ne pas subir une grossesse non désirée.
Mais bon, je ne vous apprends rien.
Par contre, restons vigilantes...

Un grand merci à Virginie qui m'a adressé ce roman au moment des fêtes. Joli cadeau !
Et à Pauline Gonthier, bien sûr, pour cette belle histoire de luttes et d'amours.
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Les oiselles sauvages, c'est l'histoire de Madeleine et Mathilde, deux femmes à presque 50 ans d'écart, qui s'éveillent au féminisme.
Madeleine, jeune fille sage des années 1970, découvre le MLF, les combats pour l'avortement, le métier de sage-femme. Mathilde, journaliste économique, en couple avec Aurélien, envoie tout balader pour l'amour d'Alix.
Ce livre traite de toutes (ou une grande partie) les problématiques liées au féminisme et à ses évolutions. Il m'a en tout cas fait me poser beaucoup de questions, comme les héroïnes. C'est un chouette roman, qui semble presque un document. Il m'a beaucoup fait penser à Nos elles déployées, roman jeunesse sorti il y a quelques années autour du même thème.
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Les oiselles sauvages, Pauline Gonthier:

Résumé: on suit deux femmes: Madeleine dans les années 70 et Mathilde pour les années 2010, les deux sont liées et on découvre comment petit à petit. Madeleine vient d'arriver à Paris et rencontre Catherine, étudiante féministe, et s'engage dans le MLF et est donc particulièrement active dans les luttes pour la légalisation de l'avortement. Elle fait également la connaissance de Jeanne, et commence à se rendre compte de son désir pour elle. Mathilde, elle, est en couple avec Aurélien quand elle rencontre Alix, de qui elle tombe amoureuse, et avec laquelle la question du désir d'enfants va se poser.

💜 J'ai bien aimé ce livre. Il est bien documenté, et très sympa si vous souhaitez vous intéresser à l'histoire des luttes féministes en France. Cela dit, j'ai eu du mal à rentrer dans le livre, et je ne me suis pas tellement attaché aux personnages principaux. Les personnages secondaires sont par contre très bien décrits, surtout Alix ou Christian que j'ai beaucoup aimé découvrir. Je pense que je n'ai pas lu ce livre au bon moment: je suis encore jeune et le fait de désirer ou non la parentalité (maternité en l'occurrence) me paraît très lointain, même si j'ai conscience qu'en temps que personne trans, la question de la PMA, qui est abordée dans ce livre, pourrait se poser plus tard.

Au-delà de ça, j'aime vraiment les livres qui parlent des luttes féministes à différentes époques, et il n'a pas fait exception à la règle.

J'aime lire sur comment nos combats évoluent, et c'est exactement ce dont parle ce livre!

Si vous l'avez aimé, je vous conseille:

-Nos elles déployées de Jessie Magana

-Loin, à l'ouest de Delphine Coulin.
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En 1970, Madeleine entre à l'université et rencontre Catherine, militante au MLF. A ses côtés, elle découvre le militantisme, les réunions, les manifs, … En 2017, Mathilde rencontre Alix ; elle découvre son homosexualité et apprivoise son désir d'enfant. le livre est construit sur une alternance de chapitres entre ces 2 époques. On lit les combats féministes d'hier, on s'interroge sur les combats à mener. J'ai beaucoup aimé les chapitres dans les années 70, l'ambiance, les personnages, les chants m'ont beaucoup fait penser au film La Belle Saison. J'ai aussi aimé lire les divergences d'opinions au sein du MLF : les femmes aisées et les femmes précaires, les hétéros et les lesbiennes, les hommes alliés … le seul ‘'défaut'' que je trouve à ce livre est le personnage de Mathilde qui quitte une relation hétéro pour une relation lesbienne. On lit souvent ce genre de situation et rarement ‘'une lesbienne rencontre une autre lesbienne''. A part ça, je me suis beaucoup attachée aux personnages et j'aurais aimé les retrouver dans un second tome.
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