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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bonjour, un petit mémo. Depuis 2015 sur Babelio, je reste fidèle malgré des petites censures ! Rien à voir avec certains pays qui sont en guerre depuis longtemps ou qui cherche une démocratie. Un grand merci à Bibalice. Amicalement. André. Très bon livre, un enchantement. A recommander, à conseiller !
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Alexis Pechkof , encore très jeune enfant, assiste au décès de son père, qui sera pour lui le premier traumatisme de l'enfance. Il va rejoindre la famille de sa mère et, abandonné par cette dernière va être plongé au coeur d'une famille épouvantable, subissant les violences d'un grand-père tyrannique, assistant aux violences et méchancetés quotidiennes de ses deux oncles. Battre les petits enfants et les femmes semble une activité normale, elle fait partie de l'éducation.

Mais, au milieu de cette tourmente, il y a sa grand-mère. Les contes, les légendes et les poésies populaires vont adoucir les blessures du petit garçon. Elle le guide vers la lumière, elle lui parle d‘un Dieu ami de la création. Elle lui raconte la vie de son père.

Le grand-père se révèle ambigu. À la fois tyrannique, méchant et avare, il a aussi un côté sensible. Il aime aussi son petit-fils.

Ainsi est l'âme du peuple russe du XIXè siècle :
« La tristesse et la joie vivaient côte à côte en ces êtres ; elles étaient presque inséparables et se succédaient avec une rapidité incompréhensible. »
« Plus tard, j'ai compris que les Russes, dont la vie est morne et misérable, trouvent dans leurs chagrins une distraction. Comme des enfants, ils jouent avec leurs malheurs dont ils n'éprouvent aucune honte.
Dans la monotonie de la vie quotidienne, le malheur lui-même est une fête et l'incendie un divertissement. Sur un visage insignifiant, même une égratignure semble un ornement. »

L'auteur garde cependant espoir en un avenir meilleur. Il est possible de sortir de cette « vie obscure d'une « race stupide » est par trop fertile en cruauté. » L'éducation en est le chemin.
"Ce qui étonne chez nous, ce n'est pas tant cette fange si grasse et si féconde, mais le fait qu'à travers elle germe malgré tout quelque chose de clair, de sain et de créateur, quelque chose de généreux, de bon qui fait naître l'espérance invincible d'une vie plus belle et plus humaine."

Alexis, grâce à l'amour de sa grand-mère, ne se laissera pas dérouter par la folie qui l'entoure :
« Avant de la connaitre, j'avais comme sommeillé dans les ténèbres ; mais elle parut, me réveilla et me guida vers la lumière. Elle lia d'un fil continu tout ce qui m'entourait, en fit une broderie multicolore et tout de suite devint mon amie à jamais, l'être le plus proche de mon coeur, le plus compréhensible et le plus cher. Son amour désintéressé du monde m'enrichit et m'insuffla une force invincible pour les jours difficiles. »

Ce roman est un portrait de la Russie populaire de l'époque avec toute sa dureté, sa misère et parfois aussi sa tendresse, à travers cette grand-mère et d'autres personnages magnifiques tels que l'enfant trouvé, « Bonne Affaire » et l'ouvrier à moitié aveugle.
Ce roman autobiographique donne envie de lire d'autres oeuvres de Maxime Gorki qui m'était inconnu. Son écriture est sensible et poétique.
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Souvenirs d'enfance, des moments violents alternent avec des anecdotes. Portraits des grands-parents. le grand père fouettard et la grand-mère. Justement, la grand-mère est le pôle de stabilité de cette famille qui ne connaît jamais la sérénité.

Pages empreintes de pathétisme (sentiment que j'ai retrouvé chez un autre écrivain de l'Europe de l'Est, Panait Istrati, auteur roumain francophone du début du XXè siècle).

Au fil de pages je m'étonne de la soif de pureté du narrateur et, par contraste, de la violence au quotidien. Un témoignage poignant qui fait revivre un monde.
Gorki est né en 1868. Il a écrit Enfance en 1914.

Extraits
Anecdote
„Je fus cruellement offensé et je décidai de me venger de cette méchante femme, de cette scélérate aux cheveux roux, au double menton, si grasse qu'on n'apercevait pas ses yeux. Je cherchai longtemps le moyen de la mortifier cruellement. J'avais eu maintes fois l'occasion d'observer comment, à la suite de querelles, les locataires se vengeaient les uns des autres. Ils coupaient la queue des chats, empoisonnaient les chiens, touaient les coqs et les poules ; ils s'introduisaient la nuit dans la cave de l'ennemi et versaient du pétrole dans les cuves où l'on conservait les choux et les concombres, ouvraient les robinets des tonneaux de kvass. Mais tout cela ne me suffisait pas.” Page156

Portrait
« Grand-mère était longue à s'endormir ; elle restait étendue, les mains croisées derrière la tête et, dans un état de douce exaltation, elle racontait sans se soucier le moins du monde d'être écoutée. Elle choisissait toujours un conte qui rendait la nuit encore plus significative et plus belle. Bercé par le rythme de sa voix, je m'endormais sans m'en apercevoir et je me réveillais au chant des oiseaux. le soleil me regardait en plein visage. »Page 311

Sentiment mystique
„A cette époque-là, mes pensées sur Dieu et les sentiments qu'il m'inspirait étaient la seule nourriture de mon âme, ce qu'il y avait de plus beau dans la vie. Toutes les autres impressions ne faisaient que me blesser par leur cruauté et leur bassesse, m'inspirant du dégout et de la tristesse. Dieu était ce qu'il y avait de meilleur et de plus radieux dans le monde qui m'entourait. Je parle bien sûr du Dieu de grand-mère, l'ami bienveillant de toutes les créatures. Je me demandais comment grand-père pouvait ignorer ce Dieu si bon.” Page 166

Extrait de la quatrième de couverture
„Gorki n'est pas devenu écrivain pour être un écrivain. Ce dont il parle, c'est du peuple russe, de sa misère et de ses espoirs et de ses désespoirs.” (Louis Gouilloux).

Et une association d'idées : C'est Emmanuel Carrère qui écrit la biographie de Limonov, et ces quelques lignes me font penser à Maxime Gorki écrivain.
„[Limonov] n'était pas un auteur de fiction, il ne savait raconter que sa vie, mais sa vie était passionnante et il la racontait bien, dans un style simple, concret, sans chichis littéraires, avec l'énergie d'un Jack London russe”. (Limonov, page 16)
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J'ai été subjuguée par ce roman. L'enfance de Maxime Gorki a été marquée de nombreux évènements importants, par différentes personnes importantes.
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Tout simplement un chef d'oeuvre ! Ce livre, comme son nom l'indique, rassemble les souvenirs d'enfance de Maxime Gorki. C'est un récit inoubliable, il est gravé dans ma mémoire tant Maxime Gorgi a su retranscrire avec une étonnante puissance d'évocation, imagée et poétique, ce que fut cette période de sa vie. Il jette un regard cru mais néanmoins bienveillant à l'égard de sa famille et de son pays, la Russie, à l'aube de sa naissance soviétique. On pressent une traduction de grande qualité, et certains lecteurs, par ailleurs, se souviendront peut-être, du fameux « Davidoff et Pauliat » de leurs années d'étude, le« Lagarde et Michard » de la littérature russe.
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Gorki a su en quelques mots trouver la beauté de l'enfance. L'innocence tout comme la détresse, exacerbés en chaque petit enfant. Il ivre un récit intime quoi que surprenant nous entraînant dans la spiral infernale de la dernière page à la première ligne !
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《Eh bien ,Alexis tu n'es pas une médaille,tu ne peux pas rester toujours pendu à mon coup,va gagner ton pain...》
C'est un véritable chef d'oeuvre lourd de sens et de critiques sociales qu'on pourrait encore adresser aujourd'hui dans certaines sociétés, il montre la cupidité humaine , il fait ce que je pense n'est pas assez montré: personne ne nait cupide ou avare il le devient. C'est un livre qui vous montre combien la vie est dégradante pour l'enfant et l'humain en général. C'est aussi un portrait vivant de la société de l'empire russe .
Je conseille à tout bon lecteur affamé à la recherche d'un monument à lire.
Un des meilleurs livre que j'ai lû.
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Témoignage interessant sur la vie du peuple russe au 19e siècle avec sa misère,sa brutalité,l'éducation des enfants au fouet.
Cependant le style est aussi raide,peut être est du à la traduction...
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