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Une aventure sympathique par laquelle je me suis laissée porter. La rencontre avec les Indiens puis avec les Vikings est amusante. Astérix et Obélix nous montrent avec humour qu'on ne peut pas s'inventer marin ou pêcheur ni même interprète. La façon dont ils se présentent aux autres peuples n'est pas banale mais illustre bien les gaulois, avec auto-dérision.
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Le rythme de publication des albums de la série est désormais établi à un par an, et l'alternance tacite voyage / village impose aux deux auteurs de réfléchir cette fois à une nouvelle et lointaine destination pour nos héros. Or les destinations européennes éligibles ont déjà été parcourues de long en large.

Goscinny et Uderzo se permettent donc, non sans une certaine audace, de nous proposer une nouvelle version de l'exploration du « Nouveau Monde », exploit impossible à l'époque des Gaulois au moins autant que celui de Tintin se rendant sur la Lune en 1950. N'étant plus à un anachronisme près, les auteurs peuvent ainsi s'approprier la découverte de l'Amérique, en coiffant sur le poteau les découvreurs officiels. L'album paraît en 1975 après une prépublication dans le quotidien Sud-Ouest la même année. A cette époque, les fouilles archéologiques sur le site terre-neuvien de l'Anse aux Meadows battaient leur plein et, selon Uderzo, les journalistes scientifiques étaient friands de réponses sur les véritables découvreurs de l'Amérique. Les Viking avaient-ils vers l'an 1000 devancé le fameux Christophe Colomb qui n'était arrivé à destination qu'en 1492 ?

On peut l'annoncer sans suspense, cet album est considéré aujourd'hui comme le plus mauvais de la période Goscinny-Uderzo (tout en restant supérieur à nombre de publications ultérieures, réalisées sans Goscinny). Prix à payer pour une idée peut-être trop audacieuse et difficile à accepter ? Pourtant, comme dans chacun des albums de cette première période, des pépites d'humour sont bien présentes, mais pas de quoi cependant déclencher une ruée vers l'or.

Deux raisons à cela : la faiblesse du scénario et les occasions manquées. Force est de constater que le scénario reste indigent du début à la fin de l'album, et ne permet pas de répondre aux attentes des lecteurs, devenus au fil du temps plus exigeants, et habitués à plus de contenu et de péripéties.

Le scénario tient en trois lignes : il manque un ingrédient dans la potion magique, Astérix et Obélix sont chargés de trouver l'ingrédient manquant (du déjà vu, dans un contexte différent, dans l'album n°16 : Astérix chez les Helvètes, et qui sera repris plus tard dans un album de la période Uderzo seul, le n°26 : L'Odyssée d'Astérix) ; il ne s'agit ici ni d'édelweiss ni d'huile de roche mais de poisson frais, ce qui entraînera nos héros à partir pêcher en mer, malgré leur manque d'expérience (la mission n'est bizarrement pas confiée à Ordralfabétix), à s'aventurer sur les rivages d'un monde inconnu, à prendre contact avec des amérindiens, puis, à revenir au village via le Danemark grâce à un équipage de Vikings bien opportunément rencontré sur place.

Ce scénario semble devoir être étiré au maximum pour remplir les 48 pages contractuelles : la traditionnelle scène de bagarre due aux poissons avariés d'Ordralfabétix, déclenchée cette fois par Abraracourcix en raison de l'absence de ses porteurs tombés malades, s'étale sur trois pages (pages 6 à 8) ; le gag de l'imitation des Gaulois par leurs traits de caractères, qui s'étend sur une page, est répété deux fois (pages 26 et 38) ; une mise en scène minimaliste, bien qu'astucieuse, permet de s'affranchir totalement des dessins d'Uderzo, l'une entièrement blanche (page 5), l'autre presque totalement noire (page 11)… Qu'est-il arrivé à Goscinny ? Pourquoi s'est-il contenté d'un scénario aussi indigent ? Je vais tenter de donner quelques explications plus loin (cf. les occasions manquées). Cette fois, il faut bien reconnaître que si l'album n'est pas désagréable à lire, c'est surtout grâce au talent indéfectible d'Uderzo, dont le dessin reste exceptionnel, à plus d'un titre, et sauve ainsi la mise. J'y reviendrai également.

Cet album se focalise sur la découverte de deux peuples : les amérindiens et les scandinaves. de fait, les références culturelles émaillent le récit comme autant de clins d'oeil appuyés et de bon aloi. La description de la culture amérindienne via des stéréotypes ethnologiques (chants et danses autour d'un feu, totems, canoë en écorce de bouleau, tipis en peau de bête, tomawaks en pierre taillée, etc.), est toujours appréciée, et on sourit aux anachronismes savamment dispensés rappelant les États-Unis d'Amérique : une évocation de la Statue de la Liberté éclairant le monde (page 35), dans la pose d'Astérix qui cherche à attirer l'attention d'un drakkar viking aperçu au loin, ou les éléments emblématiques des décorations étatsuniennes qui remplacent les traditionnelles étoiles ou oisillons tournant autour de la tête d'un personnage assommé (pages 22, 23 et 25).

En l'occurrence, le premier amérindien rencontré par Obélix se fait assommer trois fois, et ce sont successivement les insignes de colonel de l'US Air Force (des aigles tenant des flèches entre leurs serres), les cinquante étoiles blanches alignées sur le fond bleu du drapeau des États-Unis et des cocardes étoilées de l'US Air Force qui apparaissent au-dessus de sa tête. Certains de ces détails curieusement oubliés dans la page Wikipédia de l'album, m'ont donné l'occasion de la réactualiser.

D'autres éléments complètent cet inventaire : la présence des « glouglous » qui seraient meilleurs farcis (page 18) évoquent Thanksgiving ; l'allusion au hot-dog (pages 28 et 29) ; la réplique très western d'Obélix : « En courant les prairies, j'ai appris une chose ou deux, ouaip ! » (page 32) ; la transposition de la citation de Neil Armstrong, prononcée par Kerøsen lorsqu'il pose le pied sur le sol américain : « Un petit pås pøur møi, un grånd bønd pøur l'humånité ! » (page 36).

Du côté scandinave, et plus particulièrement danois, on appréciera : la frise d'entrelacs finement sculptée du drakkar, le chiot Zøødvinsen, un magnifique dogue danois arlequin à l'encolure impressionnante (page 33 et suivantes) ; la référence à la Petite Sirène du conte d'Andersen, écrivain danois (page 41) et les références à Hamlet, pièce de Shakespeare se déroulant au Danemark, avec la tirade du chef Øbsen « Hmm... il y å quelque chøse de pøurri dåns møn røyåume... » (pages 45) et celle de Kerøsen « Être øu ne pås être, telle est lå questiøn... » (page 47).

On ne trouvera dans cet album aucune caricature facilement identifiable (j'ai cherché sans succès celle qui pourrait correspondre à Neuillisursen, le viking raconteur de sagas fortement typé vieux sage intello). On peut cependant admettre, conformément au jeu de devinettes pour initiés déjà évoqué ailleurs, qu'un autre type d'hommage soit bien présent. C'est cette fois une estampe qui aurait servi de source d'inspiration à Uderzo, en l'occurrence « La Vague » du peintre japonais Hokusai, qui représente une énorme vague sur le point d'avaler une embarcation (reprise et adaptée page 10). J'ai rappelé les différents tableaux suggérés dans les albums d'Astérix dans ma critique du n°18 : Les Lauriers de César.

La mer déchaînée est représentée ici de façon exceptionnelle grâce au génie d'Uderzo, qui n'hésite pas à mouiller sa chemise et même à encrer ses doigts pour représenter un ciel d'orage où se devinent les marques de ses empreintes digitales (pages 10 et 15). Pour montrer le changement de météo, il représente également une splendide mer d'huile colorée au soleil levant (page 12) et une mer agitée à l'approche des côtes américaines (pages 16 et 17).

La qualité des dessins d'Uderzo sauve donc l'album, en cicatrisant la déception du scénario, ce qui montre bien que les deux auteurs, très complémentaires, ne pouvaient fonctionner efficacement que si le duo était constitué et à la manoeuvre.

J'ai parlé plus haut d'occasions manquées, donnant un sentiment de trop peu ; sans vouloir passer pour un insupportable donneur de leçon, je peux suggérer quelques pistes non exploitées. On aurait par exemple pu imaginer des allusions à Christophe Colomb ou à Fenimore Cooper. Elles sont remplacées par la citation de Neil Armstrong, d'ailleurs préférable car mieux connue et tout à fait de circonstance. Bien joué !

Les références au « Nouveau Monde » auraient cependant pu être plus étoffées, notamment par des clins d'oeil aux oeuvres antérieures de nos deux auteurs : Oumpah-Pah le peau-rouge, jeune indien de la tribu des Shavashavas, était en effet tout désigné pour apparaître en guest star (le motif à tête de chat représenté sur son pagne pouvait être réutilisé, ou mieux, un ancêtre sosie du personnage pouvait faire partie de la tribu). Il est vrai que les « crossovers » n'étaient pas encore monnaie courante à cette époque dans la bande dessinée. On a vu depuis Lucky Luke et Blueberry traverser sans problème les planches de la série des Durango, et Tintin ou le capitaine Haddock en caméo dans Blake et Mortimer ! Goscinny n'a pas osé aller aussi loin, peut-être par peur de critiques dénonçant une solution de facilité ou une publicité à bon compte. Pour terminer, on me signale dans l'oreillette qu'un personnage ressemblant à Oumpah-Pah est bien présent dans le film d'animation Les douze travaux d'Astérix, sorti en 1976. Certes, mais ici, ma critique ne porte que sur la bédé publiée en 1975 !

Les références danoises, pouvaient elles-aussi être mieux exploitées. Les navigateurs danois, formant un équipage assez atypique et hétéroclite, ne trouvent pas l'espace suffisant pour pouvoir être développés et auraient sans doute mérité mieux.

Quoi qu'il en soit, cet album recèle, on l'a vu, quelques pépites et mérite bien sûr d'être lu ou relu. Cependant, il confirme la fin de l'âge d'or de la série, qui se termine selon moi avec Astérix en Corse. Les deux albums suivants du duo Goscinny-Uderzo ne parviendront pas non plus à se hausser au niveau de ce dernier. Astérix chez les Belges, le dernier album scénarisé de Goscinny, sera une sorte de chant du cygne, au milieu des vilains petits canards (Andersen n'est jamais très loin), et avant la Grande Traversée du désert d'Uderzo
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Qui a découvert l'Amérique ? Beaucoup diront Christophe Colomb bien sûr à moins que ce ne soit les Vikings, ces téméraires navigateurs venus du Grand Nord ! Mais non, il se peut aussi que par hasard, sans s'en rendre compte, le nouveau monde ait été découvert par nos sympathiques Gaulois !

Un regrettable problème d'approvisionnement ! C'est une catastrophe, le poisson de Lutèce n'arrive pas jusqu'au village de Petibonum. Pourquoi ne pas aller le pêcher directement dans la mer juste à côté ? C'est simple et rapide ! Voilà donc Astérix et Obélix embarqués vers les bancs de poissons tout proches, sur un simple rafiot. Une mauvaise interprétation du terme "jeter le filet", une erreur de navigation et voilà l'embarcation dérivant pendant plusieurs jours et plusieurs nuits interminables. Sans rien à boire ni à manger nos gaulois se croient en perdition, jusqu'au moment où ils atteignent une terre inconnue, qu'ils prennent pour la leur, l'Armorique ! Mais ils vont de surprises en surprises, ils se heurtent à de gros volatiles (des glouglous), à des Romains déguisés coiffés de plumes ou à d'autres peuplades qu'ils ont du mal à identifier... Aventures, disputes, castagnes, festins, banquets comme à l'accoutumée ! Nous sommes en pays de connaissance.

Je viens de relire cet album acheté dans les années 80 à l'époque où mes enfants étaient petits et fans de ces héros mythiques. Pour ma part, je n'avais pas été enthousiasmée par ce récit d'aventures et je ne le suis toujours pas près de quarante ans plus tard. On y trouve bien quelques bons jeux de mots, des traits d'humour, des patronymes amusants, mais l'histoire par elle-même m'a paru lourde, j'ai eu du mal à m'y intéresser vraiment et à en sourire de temps en temps. Pour moi, ce n'est donc pas un des meilleurs albums d'Astérix, mais il y en a d'autres !

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A mes yeux," La Grande Traversée" n'est vraiment pas le meilleur album de la saga. le thème est pourtant très bien choisi. le clin d'oeil fait à la découverte de l'Amérique par les Vikings est bien pensé. Néanmoins, on ne peut que regretter le traitement partiel de la rencontre avec ces deux peuples très différents : Les Amérindiens et les Vikings. L'album aurait pu très facilement en constituer deux.
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Certainement pas mon préféré. L'histoire reste assez simple et la rencontre avec ce qui pourrait s'apparenter à des indiens un peu tirée par les cheveux!
Astérix et Obelix auraient ils devancé Christophe Colomb??
Certes les bagarres sont là mais il manque les romains… impayables et porteurs d'humour ici un peu absente.

Mais je recommande de lire/relire plusieurs histoires à la suite pour avec une bonne vision de l'oeuvre de ces auteurs de génie!
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Album numéro 22 ,le rêve américain des deux auteurs. A la suite d'improbables circonstances ( le traditionnel poisson pas frais + brouillard+ tempête) les deux amis débarquent en Amérique du nord et découvrent les dindes et les amérindiens . Après des péripéties assez convenues (qui rappellent un peu Tintin en Amérique) ,ils regagnent la Gaule grâce à des Danois de passage (avec stéréotypes à la clef ). L'ensemble est laborieux (les efforts de traduction mimée ,l'obstination à prendre les indiens pour des romains ) et peu convaincant.
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Tout commence par une histoire de poisson, prétexte bien sûr à une bagarre générale...

Les stocks d'Ordralfabétix s'épuisent et sont évidemment de moins en moins frais. Tout ceci ne serait pas très grave si Panoramix n'avait pas besoin de poisson "raisonnablement frais" pour préparer à nouveau de la potion magique...

Astérix et Obélix vont donc se porter volontaires pour une partie de pêche qui les amènera là où ils n'auraient jamais pensé aller...
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Tout commence à cause d'une histoire de poisson pas frais ! Non mais oh !
Astérix, Obélix et Idéfix partent pêcher et se retrouvent embarqués dans la découverte de nouvelles terres. C'est à chaque fois une visite express, pas le temps de trop s'attarder (il n'y a que 48 pages), l'intrigue est simple et on arrive sans s'en apercevoir au banquet final.
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Avec les dindons à la place des sangliers et les indiens à la place des légionnaires, nos héros seraient finalement les premiers à avoir découvert l'Amérique ! Invités dans une tribu, les deux Gaulois découvrent cette culture inconnue qui nous offre de beaux clins d'oeil sur les indiens et la culture américaine. Ce vingt-deuxième tome montre également qu'Obélix peut être le plus malin pour une fois, se fondant facilement dans le décor, quitte à recevoir des avances amoureuses. Mais après la fête, il faut rentrer à la maison. Astérix et Obélix doivent trouver le moyen de fuir silencieusement le village indien et monter dans un embarquement pour la Gaule.

Par chance, un navire islandais accoste sur la plage. Malgré la barrière de la langue, Gaulois et Islandais embarquent ensemble pour arriver sur l'île nordique. Astérix et Obélix auront alors encore un peu de boulot pour rentrer enfin chez eux. Avec ces deux destinations, l'album nous fait un agréable panorama de deux cultures très distinctes avec nombre de références très plaisantes à découvrir. Cette découverte inattendue de l'Amérique pour les Gaulois et les Islandais permet une expédition très amusante pour nous lecteurs.
Lien : https://entournantlespages.w..
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Une histoire de poisson pas frais -- c'est souvent le cas au village gaulois malgré la proximité de la mer -- est à l'origine d'un départ d'Astérix pour une improbable pêche puisqu'ils perdent très vite le filet...

Au fil des flots et des tempêtes, ils aboutissent sur une île... qui pourrait bien être l'Amérique. Les auteurs ne craignent rien en faisant précéder Christophe Colomb par les gaulois invincibles, pleins de certitudes mais aussi de doutes, affrontant toute mission avec opiniâtreté et succès.

Je l'ai trouvé un peu fade cette traversée et ses protagonistes moins convaincants que dans d'autres albums. Il reste de l'humour à volonté et, finalement, peu importe l'histoire bien alambiquée, le tout est de se divertir en compagnie des gaulois, mais il y a eu de meilleurs opportunités dans la série.
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