Ici, Astérix et Obélix sont confrontés aux terribles Normands, qui ne connaissent pas la peur mais qui voudraient la connaitre car, parait-il, « la peur donne des ailes ». C'est seulement sur cet aphorisme, pris au pied de la lettre, qu'est bâti tout le scénario. Il se trouve qu'un jeune godelureau est venu de Lutèce pour passer ses vacances dans le village gaulois et… qu'il est un vrai froussard: une aubaine pour les Normands qui espèrent apprendre à voler, grâce à ce Goudurix. Fait prisonnier, il est recherché par Astérix et Obélix qui, eux, n'ont jamais peur et adorent la "castagne". Finalement, après bien des bagarres, les envahisseurs auront appris ce qu'est la peur…
Comme d'habitude, Goscinny et
Uderzo ne reculent pas devant les clichés, les exagérations, les (lourds) clins d'oeil à notre époque et le comique de répétition. En fait, le prétexte Normand est une occasion de plus pour valoriser l'esprit gaulois. Certes, il y a beaucoup d'ironie; mais l'immense succès des albums d'Astérix est dû à une certaine idée, non de la France, mais des Français du XXème siècle. Râler sans arrêt, se bagarrer, se croire toujours le plus malin: est-ce nos caractéristiques, est-ce valorisant pour nous ? je n'en sais rien... En tout cas, les nombreux lecteurs (… dont je fais partie) ont bien mordu à ce hameçon.
Parmi les nombreux passages qui me font toujours rire, il y a la patrouille romaine comptant un "bleu" qui fait du zèle (au début !); il y a aussi les invocations des Normands « par Odin… par Thor… par exemple », etc. J'aime bien aussi la mise en page "cinématographique" de quelques vignettes, comme celle montrant tous les Normands qui se penchent sur leur prisonnier, impressionnants car vus en contreplongée. En revanche, je suis moins motivé par la surexploitation du "filon" Assurancetourix.