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Joseph Quesnel (Illustrateur)
EAN : 9782907156318
74 pages
Sequences (01/07/2005)
3.25/5   2 notes
Résumé :
Remy de Gourmont est un écrivain consacré lorsqu'il publie La Petite ville au Mercure en 1913. Dans ce texte, il propose tout à la fois un témoignage de fidélité à la ville dans laquelle il a été lycéen, où il découvert ses premiers livres curieux, et une libre méditation sur divers sujets. On retrouve ici l'érudit intéressé par la tradition, l'esprit ouvert à la nouveauté, le critique qui affirme sa singularité. La ville qu'il évoque, c'est Coutances. Avec une émot... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Rémy de Gourmont en décrivant entreprend dans ce petit opuscule un portrait de Coutances fin XIXe début XXe. Ce n'est pas un guide touristique mais plutôt une succession de promenades dominicales teintées d'une certaine poésie, ce qu'on appelait parfois le charme des sous-préfectures avant qu'elles ne soient défigurées par la bagnole et les zones commerciales.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La boutique

Je songe au Bernard l'ermite qui s'est logé dans une coquille trop grosse et qui reste effaré d'avoir une si grande maison. C'était, au temps de ma jeunesse, sinon de mon enfance, une vieille bonne femme qui tenait cette papeterie, et la papeterie n'avait que ceci de remarquable, qu'elle était une partie même de la cathédrale, qui porte en effet au soubassement d'une de ses flèches ces morts ironiquement inscrits: Librairie-Papeterie. La librairie consiste en un amas d'eucologues et de cathéchismes et la papeterie n'est riche qu'en cahiers d'écoliers, en portes plumes et en petites bouteilles d'encre et en pieux bibelots. Quand on est trois dans le "magasin", les mouvements sont difficiles, mais à la réflexion on s'arme de patience: on est encadré dans les pierres sculptées de la cathédrale. C'est là que j'achète ce qu'il me faut pour écrire: la paradoxale papeterie m'a tenté. Il y a quelques années, quand l'administration des Beaux-Arts entreprit de grands travaux dans la cathédrale, on se disait: le règne de l'esthétique va commencer, ils feront sauter la papeterie, ils nettoieront ce coin-là, ils voudront le faire tout à fait pareil à l'autre. Les Beaux-Arts, en effet, l'ont essayé, mais ils se sont heurtés à une étrange découverte. La papeterie est chez elle. Elle est propriétaire du morceau de cathédrale où sont logés la boutique et son grenier. Or, elle ne veut pas s'en aller dans les conditions ordinaires. Un morceau de cathédrale gothique n'est pas une maison comme toutes les autres maisons. C'est plus qu'une maison, c'est une curiosité, cela vaut cher et les Beaux-Arts ne sont pas assez riches. La petite boutique restera donc dans la grande et elle continuera de vendre les chapelets qu'on y égrène.
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p. 9 La gare : C’est par là qu’arrivent les journaux et le peu de littérature dont la ville a besoin, et ni les feuilles ni les livres ne remontent dans l’ancienne petite cité. On va les chercher à la gare. La bibliothèque de la gare a tué les autres librairies. Il y en avait trois autrefois : une librairie générale, où on trouvait toutes les nouveautés, avec un fonds assez solide de classiques anciens et modernes ; une librairie pieuse où se débitait la littérature édifiante ou modérée ; enfin une bouquinerie, où je me souviens d’avoir acheté mes premiers livres curieux. Seule la librairie pieuse subsiste, mais on y vend peut-être plus de chapelets et d’eucologes que d’ouvrages académiques. La petite ville est dans une profonde décadence intellectuelle. On s’y intéresse de moins en moins aux questions et c’est la gare qui lui fournit la littérature passagère.
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[...]il ne doit pas y avoir pour l'écrivain, ni non plus pour le lecteur habitué à sa manière, des petits sujets. Les choses au milieu desquelles on vit et auxquelles on participe, prennent aussitôt une importance qui les rendrait presque dignes de l'histoire. Je passerai une saison dans le désert que je décrirais les choses du désert, même si ces choses n'étaient rien du tout. J'aimerais raconter le néant. Mais je ne puis me persuader, philosophiquement, que là où je vis, puisse régner le néant. Les choses sont ce qu'un esprit les considère.[...]Il n'y a que les imbéciles, et tout de même je ne me range pas parmi eux qui croient que les grands sujets font la grande littérature ou la grande peinture.
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La mer est une compagne qui ne vous lasse jamais, et quoique sa voix soit monotone, on y trouve une diversité singulière. Elle se plie si bien à la qualité de la rêverie, elle se fait si bien plaisante ou triste selon les mouvements de l'âme ! Malgré leurs chalets suisses, leurs casinos et leur musique ridicule, les hommes n'ont pu encore en détruire le charme. La mer est invincible.
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La petite ville est agréable à contempler. On la voit de partout et c'est toujours la même île de pierres accumulées émergeant d'une mer de verdure.
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Vidéo de Rémy de Gourmont
Le livre est disponibles sur editions-harmattan.fr : https://www.editions-harmattan.fr/livre-les_ecrivains_decadents_et_l_anarchisme_une_tentation_fin_de_siecle_alexandre_lecroart-9782336410142-78065.html ___________________________________________________________________________
La fin du XIXe siècle est marquée par une série d'attentats anarchistes. Ces actes récoltent le soutien d'écrivains d'avant-garde comme Paul Adam, Octave Mirbeau et Rémy de Gourmont. Ces affinités avec l'anarchisme étonnent, venant d'écrivains résignés et élitistes qui rejettent la politique au profit de la littérature. Cet ouvrage examine l'influence qu'a exercée l'imaginaire de la décadence sur ces écrivains. Véritable mythe de la fin du siècle, la décadence donne naissance à une esthétique littéraire : le décadentisme. Mais elle agit également sur les anarchistes, qui y voient l'occasion de faire émerger une société nouvelle. Cette analyse jette ainsi un regard nouveau sur les liens entre politique et littérature. La bombe et le livre se superposent, l'utopie anarchiste et l'imaginaire décadent se télescopent. Ce cocktail détonnant laisse entrevoir une intense période de création littéraire et d'ébullition politique. Il questionne les représentations du progrès et de l'histoire, et signale l'émergence de l'artiste d'avant-garde, révolutionnaire en art et en politique.
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Bonnes lectures !
Crédit : Rudy Matile, la prise de son, d'image et montage vidéo
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