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Iegor Gran connait bien la Russie parle parfaitement le russe (sa langue maternelle) et y a de nombreux amis. C'est donc de l'intérieur qu'il peut nous décrire l'état de l'opinion des Russes et c'est absolument terrifiant. Tout le monde devrait lire ce livre avant de penser quoi que ce soit sur l'Ukraine. Pour Iegor Gran, les Russes sont dans leur immense majorité devenus des « Zombies » et boivent comme du petit lait les paroles du grand Zombie chef Poutine. Iegor Gran a un style très particulier dans d'autres livres, il m'a fait beaucoup rire (l'écologie en bas de chez moi , les services compétents, un peu moins drôle Ipso facto) mais ici il ne rit pas du tout et nous non plus !.

Il commence par nous citer les propos de Madame tout le monde qui reprend mot à mot les discours de Poutine et qui sera fière d'envoyer ses enfants à la mort pour sauver la Russie de la mainmise de l'OTAN et du Nazisme. Ensuite, il explique combien il était insupportable pour les Russes d'imaginer que les Ukrainiens pouvaient mieux vivre qu'eux. Car les Russes connaissent la misère, il raconte des faits incroyables, cela ne les gène pas plus que ça. Ils y trouvent même une source de fierté de pouvoir supporter cette vie si difficile. Et quand on leur montre leurs oligarques qui s'enrichissent ils sont fiers d'eux car ils les jugent plus malins que les occidentaux. Iegor Gran termine son essai sur cette idée, les Russes nous méprisent profondément car ils nous jugent mous et incapables de défendre nos valeurs.

La guerre en Ukraine n'a sans doute que cette simple motivation, il ne fallait pas que les Ukrainiens sortent de la domination russes et que surtout ce pays fasse la preuve qu'alors elle obtient un niveau de vie correcte pour sa population contrairement à son immense voisin victime de la corruption de ses dirigeants et d'une misère incroyable pour les gens ordinaires.
Lien : https://luocine.fr/?p=15639
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Le tristement fameux Z représente les initiales de Zapad, l'un des deux grands corps de l'armée russe impliqués actuellement dans l'occupation de l'Ukraine, devenu leitmotiv de l'envahisseur. Ce Z a été commenté, jusqu'à représenter ce « Zombie » qui accompagne le titre du nouveau récit de Iegor GRAN, document à charge extrêmement offensif à l'endroit de la Russie de Poutine.

L'auteur analyse, tente de comprendre l'extrême confusion régnant aujourd'hui dans l'esprit russe. Il évoque le passé, la certitude de la toute puissance d'un peuple asservi, manipulé par d'incessantes fake news qui ont fini par contrôler ses pensées. Peuple zombifié par un autoritarisme cherchant à renouer d'une part avec la défunte U.R.S.S., de l'autre avec l'empire déchu en 1917.

GRAN attaque tant et plus, fait feu de tout bois. « Aucune preuve, aussi concrète soit-elle, n'est capable d'ébranler leurs certitudes. Non seulement ils ne croient pas ce qu'ils voient, ils préfèreraient perdre la vie plutôt que de douter ». le complotisme haussé comme discours d'Etat et répété jusqu'à la nausée jusqu'à devenir cette triste « Vérité alternative ».

Dans ce texte se succèdent des témoignages de russes, anonymes ou non, connus de l'auteur ou non. Et partout ce fanatisme, cet aveuglement rendu concret par la prolifération de ce Z qui se développe comme du chiendent. Reconstruire, réécrire l'Histoire (n'oublions pas la dissolution de l'organisation Memorial par POUTINE, quelques semaines avant le déclenchement de l'invasion en Ukraine), c'est aussi de faire d'une défaite un triomphe, démontrant la force quasi mystique d'une population soudée contre le monde entier, forcément agresseur.

La littérature n'est pas oubliée, celle qui fait partie du patrimoine mondial, les TOLSTOÏ, les DOSTOÏEVSKI, les TCHEKHOV, les GOGOL, les POUCHKINE surtout, ces noms immenses, éternels qui en quelque sorte définissent l'âme russe. Comme d'autres, leurs noms sont utilisés jusqu'à la corde car, au prétexte de l'injustice, on ressasse le passé, encore et encore, jusqu'à cette tragédie que fut la chute de l'U.R.S.S., mais aussi cette démonstration de force du stalinisme contre l'envahisseur nazi durant la deuxième guerre mondiale. Alors on se remet à espérer d'un avenir au goût d'antan.

Reste l'ombre presque grandissante de LÉNINE : « Chaque statue de Lénine que l'on démonte dans une ancienne colonie provoque une vague d'indignation sincère, comme si un blasphème contre le passé ensoleillé des Russes venait d'être commis. Ainsi, la première chose à laquelle pense l'administration russe quand elle occupe la ville de Henitchesk, en Ukraine, c'est de retrouver la statue de Lénine qui avait été enlevée en 2015, coupée en trois morceaux et laissée pour morte dans un hangar, et de la replanter sur la place centrale, en recollant à la colle marronnasse les morceaux, cicatrices bien visibles – Frankenstein Lénine ».

Vient l'époque de la reconquête : reprendre les frontières telles qu'elles furent jadis : récupérer l'Ukraine (car voilà le prétexte à ce récit, la guerre en Ukraine et l'invasion russe sur son sol) après la Géorgie, la Tchétchénie et tant d'autres, reconstruire le tracé de l'Union Soviétique mais pas seulement. La volonté va plus loin encore, bien plus loin, dans le temps comme dans l'espace. L'un des buts ultimes est de reprendre L'Alaska qui naguère fut russe. Et même reconquérir la Californie.

Iegor GRAN cite des faits divers récents et ahurissants, comme pour enfoncer le clou, épaulé par son humour ô combien caustique. Il est temps pour lui de dénoncer le grand paradoxe : les copies conformes d'emballages de produits Etats-uniens mais fabriqués par des marques russes. Car même si l'on combat « l'impérialisme américain » avec force et détermination, on le singe à bien des égards.

Texte écrit en direct (les dernière informations relayées datent de l'été 2022), mais réfléchi quant à l'Histoire d'un pays à la fois puissant et obsolète, il n'est peut-être pas sans parti pris dans certaines de ses réflexions, agglomérant un trop à la va-vite peuple et élite. Il n'empêche qu'il est judicieux et nécessaire, et en fin de compte pas si loin – quoique moins affiné - des réflexions actuelles de André MARKOWICZ qui sur Facebook rédige plusieurs fois par semaine des chroniques sur l'actualité de la guerre en Ukraine, au risque de s'épuiser et d'être attaqué par les pro-Poutine gangrenant les réseaux sociaux.

« Z comme zombie » est la radiographie d'un pays s'effondrant par sa propre vanité, il est sorti chez P.O.L. à la rentrée 2022. Une plongée au tréfonds de l'âme russe.

https://deslivresrances.blogspot.com/
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Dans ce court essai aux airs de pamphlet, nous ressentons toute la colère de l'auteur envers la Russie, et plus précisément envers Poutine et les "zombies", comprenez ici les Russes qui obéissent aveuglément.

L'auteur nous montre à quel point le peuple est endoctriné, et la difficulté pour les quelques clairvoyants à faire entendre leur voix.

J'ai trouvé très intéressant qu'autant de témoignages et de nombreux exemples ait étés rapportés dans l'essai, venant ainsi étayer les propos de l'auteur. J'ai été sidérée de voir l'absurdité de certaines situations (pour ceux qui l'ont lu, le passage où un Russe à recopié bêtement les consignes en écrivant "signature illisible" au lieu de le faire).
J'ai été glaçee par ce lavage de cerveau à grande échelle, et ce même chez des personnes considérées comme les cerveaux pensants de la Russie.

Néanmoins, l'auteur est peut-être un peu trop vindicatif dans l'emploi de certains mots. Je comprends tout à fait sa colère mais crains que certains lecteurs remettent en cause ses propos du fait de son emportement. Il aurait peut-être dû avoir une approche un peu plus "scientifique", en se contentant d'établir les faits, associés aux témoignages et exemples qu'il donne mais en choisissant d'autres expressions.

Je trouve que cet essai remet bien les choses au clair sur les atrocités se déroulant en Ukraine et sur l'hypocrisie des Russes sur la nature même de ce qu'ils y font et les raisons de leur présence.
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Dans un pamphlet virulent Iegor Gran démonte le mensonge russe qui transforme la plupart de ses concitoyens en Zombies. Tous sont persuadés que la Russie est la nation la plus puissante et qu'elle a été spoliée de ses victoires passées. Leurs frères ukrainiens ont été nazifiés ou attirés par les occidentaux. Poutine ne fait pas la guerre à la l'Ukraine, il rétablit l'unité du peuple russe !
Comment peuvent-ils fermer les yeux à ce point alors qu' ils ont d'autres sources d'information que la télé officielle s'ils le souhaitent ? Propagande, nationalisme exacerbé, mépris des Occidentaux qui ont laissé faire Poutine quand cela les arrangeait, tout concourt à expliquer "l'intervention militaire" ! Et c'est effrayant !
Je vous invite vivement à lire ce court pamphlet écrit peu de temps après l'invasion de l'Ukraine.
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Dans cet essai tonique Iegor Gran dressé un tableau saisissant et inquiétant de la société russe. Il montre à quel point un grande part de la population russe-qu'elle soit éduquée ou non- est fanatiquement convaincue de la grandeur d'une Russie menacée par un occident dépravé mais dangereux. Il montre aussi à quel point tout dialogue est devenu impossible-y compris au sein des familles ou entre amis-entre ces fanatiques qu'il appelle les Zombies et ceux qui tentent de garder un esprit critique face à la propagande du régime de Poutine. J'ai souvent pensé, face à cette impossible communication, au schisme qui est en train de se faire de l'autre côté de l'atlantique ente les trumpistes fanatiques et les démocrates qui semblent parfois manquer de vigueur.
Tout ceci annonce sans doute des temps difficiles.
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"Z comme zombie" est un livre instructif et intéressant pour comprendre comment la population russe a pu se laisser endoctriner par la politique russe et accepter la guerre en Ukraine

Même si l'auteur Iegor Gran reste parfois flou et ne détaille pas assez ses explications sur l'endoctrinement de la population russe.
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Z comme Zombie est un essai sur la guerre des Russes contre l'Ukraine et comment le peuple Russe sont devenus, au fil du temps, des zombies; rongés par la désinformation et la propagande de leurs dirigeant.
J'ai dévorée cet essai. Et j'ai adorée. Z comme Zombie est un pur produit du journalisme gonzo. Iegor Gran est complètement impliqué dans son sujet, il en parle au JE et ne parle que de l'angle de sujet qui l'intéresse.
Il n'y a donc pas de contre point a cette zombification des Russes et parfois cela m'a déranger. Mais le sujet est si fascinant, toutes ces phrases et ses commentaires de ces gens complètement brainwashé par le gouvernement Russe. le seul vrai bémol est que Gran nous parle souvent de photo ou d'image qui ont fait réagir les Zombies et malheureusement, en tant que lecteur, nous n'y avons pas droit. Sinon, j'ai vraiment adorée cet essai qui ne nous apprend pas grand choses si nous sommes des fanas d'histoire mais qui peut être un bel introduction au magouilles gouvernementales. Et surtout, un rappel à ne pas croire tout ce qu'ont voit et entend!
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Édifiant. Cet essai d'Iegor Gran est tout simplement édifiant. L'auteur nous rapporte (exemples avec sources à l'appuie) l'état de déliquescence mental et moral du peuple russe. L'objet est ici de bien démontrer que la guerre en Ukraine n'est pas seulement le fait de Poutine, mais aussi de la masse russe zombifiée par des années de propagande d'état. Un essai que devrait lire tout les pro-Poutine qui croient encore en la "grande Russie". Attention ça risque de piquer un peu.
Un livre sombre, un cri de colère froide qui ne présage rien de bon pour les années à venir avec ce grand pays si petit et fourbe aujourd'hui.
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Court et troublant, ce petit pamphlet nous décrit les russes, leur manière de voir les choses, à des années lumières de nos visions occidentales. Ils sont formatés par le régime de Poutine, tout ce qu'on leur dit est vérité. Même le plus énorme mensonge est avalé comme vérité. le russe est supérieur, a des chromosomes de plus que les occidentaux. La vie pour eux n'a pas de valeur, même leur propre enfant mort en Ukraine est mort glorieusement pour la patrie et s'ils en avaient d'autres ils les enverraient se faire tuer.
L'auteur nous donne de nombreux exemples de faits réels, récents ou un peu moins, avec références datées, de comportements ahurissants. Si en ville les russes vivent normalement, lorsqu'on est informé de la vie quotidienne des russes en dehors des villes et de l'infrastructure de leur environnement, on est abasourdi. Et ils acceptent cette situation. Parce que la Russie est grande.
"Durant les 30 dernières années, l'Occident fayot et énamouré n'a cessé de faire les yeux doux à la Russie. Tout a été pardonné, oublié, minimisé - à commencer par la barbarie des guerres de Tchétchénie. Pourvu qu'ils soient amis ! Que ce grand peuple veuille bien saisir notre main tendue ! La Russie, c'est l'Europe ! Nous sommes frères en culture, en christianisme, en peau blanche ! Les crimes devenaient de plus en plus voyants, arrogants, sinistres - la démangeaison russophile de l'Occident ne faiblissait pas, ou si peu. … A toutes nos envies d'amour, la Russie a répondu par des crimes de guerre, des pitreries vulgaires et une pluie de coups tordus visant à nous affaiblir de l'intérieur pour exporter sa putréfaction chez nous. Chaque année, ses éperons se plantaient de plus en plus profondément dans le canasson. La dépendance au gaz, au pétrole, aux matières premières, les investissements colossaux que les Occidentaux naïfs et opportunistes ont accumulés en Russie, les projets croisés, les participations financières des oligarques russes dans nos entreprises, les contrats pharaoniques et les montagnes de camelote de luxe qu'on parvenait à leur vendre - la bride se tissait et se serrait, implacable" (p.163-166).
Très interpellant et à lire pour essayer de comprendre le fossé qui sépare nos visions de la vie.
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« Il a fallu attendre l'invasion de l'Ukraine pour que l'on se découvre cernés de zombies authentiques au sens des films de Romero. »
Comment les russes, scotchés devant la télé poutinisée, ont été zombifiés par la zombocaisse.
Iegor Gran, écrivain français d'origine russe, fils du dissident soviétique Andreï Siniavski, évoque dans ce court essai l'origine et le culte du Z, analyse le syndrome de Pouchkine, la misère des russes spoliés par une cleptocratie, de leur état délabré où rien ne fonctionne correctement, avec entre d'autres exemples cités, une fuite d'eau dans un immeuble se transforme sous l'effet du froid en une stalagmite de merde d'un mètre d'épaisseur ; comment l'occident « énamouré » leur ayant trouvé jusqu'ici des tas d'excuses, est désormais face à un autocrate menteur, médiocre et dangereux soutenu par un peuple orgueilleux revendiquant ses tortionnaires historiques Ivan le Terrible, Pierre le Grand et Staline, peut-être en cours de réhabilitation, revanchard et lobotomisé. Témoignage plein de verve et de vécu.
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