Née aux Etats-Unis en 1874,
Gertrude Stein est une artiste dont j'ai peu entendu parler. Cette bande dessinée de
Valentina Grande et d'
Eva Rossetti permet d'en apprendre un peu plus sur sa vie et sur qui elle était.
Sous l'angle de la fiction et avec une temporalité non chronologique, c'est la vie de Stein qui nous est contée sous la plume d'un narrateur fictif : un journaliste allemand voulant devenir écrivain. Par ses souvenirs, il relate qui était cette américaine qui vivait à Paris dans les années 20 et chez qui tous les artistes rêvaient d'être invités lorsqu'elle ouvrait son salon le samedi au gratin parisien.
Stein était une collectionneuse férue d'art et ayant acquis des toiles de Matisse ou de
Picasso elle fût pour ces peintres une mécène auprès des intellectuels parisiens. Elle apportait également une aide littéraire à ses amis écrivains, notamment
Hemingway. Et bien qu'elle écrivait également, elle ne fût pas vraiment reconnue pour cela de son vivant : ses oeuvres, considérées comme complexes par leur stylistique n'en sont pas moins avant-gardistes et s'inscrivent dans ce siècle des artistes qu'elle nommait « la génération perdue ».
Un de ses écrits s'est démarqué, c'est « L'autobiographie d'
Alice Toklas », où Stein, adoptant le point de vue à la première personne de la femme qui partageait sa vie, dresse son propre portrait en se qualifiant de génie et dépeint leurs années parisiennes.
Cette bd nous permet ainsi de faire connaissance avec
Alice B. Toklas, compagne de Stein, et dont «
Le livre de Cuisine », mêlant récits anecdotiques autobiographiques et célébration de la gastronomie de l'époque paru en 1954 est aujourd'hui encore édité et vendu.
Ce roman graphique aurait pu être écrit sous l'angle du documentaire et le choix de l'exofiction est très bien expliqué et justifié en épilogue. Cet angle m'a permis d'appréhender la vie de
Gertrude Stein dans sa contribution au développement de la littérature et de l'art moderne et de son influence dans ces milieux.
Il est probable qu'en attaquant d'emblée sur les propos misogynes ou antisémites qu'elle a pu tenir, j'aurai été moins disposée à lire son histoire...