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EAN : 978B005XAS68U
(18/10/2011)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Et si l'amour entre une mère et son fils pouvait devenir monstrueux ? Et si notre société en faisait une arme contre elle-même, que resterait-il ?
Stéphane Gravier joue ici admirablement sur l’homographie du mot "fils" pour tisser une nouvelle effrayante. On retrouve dans cette œuvre le style bien particulier de l'auteur du roman « Le secret de l'eau », avec ses images et ses métaphores poétiques et jamais gratuites, mais il a su condenser son récit, lui donn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
le maître des fils est un court roman, ou une nouvelle, dont le personnage principal est un petit garçon de dix ans qui vit seul avec sa mère dans un studio. Enfant solitaire, il vit un amour presque fusionnel avec sa maman. Vivant presque en reclus dans leur petit appartement, sa mère le quitte tous les soirs pour rentrer au matin.
Stéphane Gravier, dont l'écriture m'avait impressionné dans Bloody Valéria, propose un récit au texte acéré, à l'histoire trempé dans l'acide. Dans la tête de petit garçon, nous découvrons les horreurs d'une vie qui sous des joies artificielles, est à vomir. Ce petit garçon qui découvre en grandissant une mère malheureuse et subit les tortures des voisins, met au point un plan pour se venger et rendre à sa mère un semblant de bien-être. Mais le vernis est trop fin, et il découvre rapidement que la peine qu'elle s'inflige chaque nuit pour subvenir à son bébé est irrémédiable, même si tous les efforts sont mis en oeuvre.
Avec une grande justesse, l'auteur façonne son histoire pour nous donner miettes par miettes un gâteau rance et moisi, celui de la vie d'un petit garçon triste dont la mère est une... vous l'aurez compris, et le devinerez bien assez vite si vous le lisez... prostituée. Egrenant une histoire en traitant un thème par chapitre, nous découvrons tous les pans de cette vie qui vole en éclat avec la prise de conscience... Dix ans, c'est un âge important, un âge de transition.
L'atout de cette nouvelle réside dans une écriture froide, mais suffisamment vivante, glaciale et enfantine. le travail sur la psychologie des personnages est intéressant et laisse penser que l'auteur connaît son sujet particulièrement bien.
Cette nouvelle est d'une grande qualité et je tiens à préciser que l'édition est impeccable, aucune faute ni erreur de syntaxe.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
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J'avais déjà parlé de la plume de cet auteur dans mes chroniques de Bloody Valéria et Les chiens de brouillard. L'univers de Stéphane Gravier et surtout son humour m'avait conquise. Et bien je peux vous dire que même sans humour, l'alchimie opère. Je viens de finir cette nouvelle que j'ai beaucoup aimée.
Déjà je ne dirai plus que je n'aime pas les nouvelles !

Stéphane Gravier prête ses mots à un petit garçon de dix ans, c'est lui le narrateur, c'est lui le maître des fils. Idolâtré par sa mère qui l'élève seule, il est étouffé, enfermé par cet amour maternel. Persécuté par les autres enfants à cause de ses kilos en trop, il est étouffé, enfermé dans sa bulle.

Pour respirer, s'évader, il va devoir tirer sur les fils qui se présentent à lui, et là, l'auteur joue sur le double sens des mots... C'est une longue descente aux enfers, même si au début il dit frôler les limites du paradis.
Quand le fils doit devenir le père pour bercer sa mère, cela devient la chronique d'une folie annoncée en quelque sorte.
Je suis sorti le premier. Maman était seule depuis le matin et je commençais à m'en inquiéter. Je devais me rendre à son chevet, vérifier le pouls, renouveler sa perfusion d'affection.

Il nous livre une analyse pertinente et cynique de sa situation grâce à une intelligence aiguisée. C'est parfois même un peu trop sortant de la bouche d'un enfant de dix ans, mais la plume de l'auteur fait très vite oublier ce détail pour ne savourer que les mots, les images.
Elle (une voisine) me souriait dans les couloirs, ne savait pas ce qu'ils (ses trois garçons) me faisaient subir. Les trois faux culs demeuraient toujours en arrière, sous ses jupes trop larges, me narguant dans son dos. J'aurai pu lâcher le morceaux, lui raconter. Cela n'aurait rien changé, je le voyais dans ses yeux de poissons morts. Elle était ailleurs, droguée de médiocrité et de négligence.

Nouvelle noire, cynique, qu'on ne peut plus lâcher une fois qu'on l'a démarrée. Et dans cette noirceur transparaît malgré tout une plume poétique que j'adore. Arriver à faire passer autant d'émotions en si peu de pages, moi je tire mon chapeau !

Lien : http://bookenstock.blogspot...
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