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3,77

sur 4873 notes
Quelle étrange histoire que celle de ce petit garçon chétif entre deux parents athlétiques, sportifs et élégants.
Il a l'impression de ne pas satisfaire ses parents, surtout son père qui le regarde avec une lueur de reproche, croit-il.
Mais non, ce n'est pas un reproche, c'est une ombre, une tristesse : celle d'avoir perdu un fils, celle de vivre une histoire illégitime avec sa nouvelle famille après les dégâts de l'holocauste.
C'est un livre vraiment touchant écrit par Philippe Grimbert qui nous livre la version de son enfance pas commune.
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De nombreuses familles ont un secret qu' elles cachent du mieux qu' elles le peuvent.
Mais les secrets ont un poids, un prix. Philippe est né dans une famille où il y a justement un secret. Il ne sait pas de quoi il s agit Mais Il sait qu' il y a quelque chose qu' on ne lui dit pas. Ses parents Maxime et Tania sont deux grands et beaux sportifs qui tiennent un magasin de vêtements de sport. Philippe imagine alors leur rencontre, la naissance de leur amour. Lui qui est chétif, maladif et a bien du mal à pousser s imagine un frère avec qui il se chamaille mais qui le défend aussi.
Pour ses 15 ans, Louise une fidèle amie de la voisine leve le voile sur le secret de la famille de Philippe.
L histoire de la famille de Philippe est rattrapée par la grande Histoire, celle de la 2nde guerre mondiale et de la haine envers les juifs.

Tout en pudeur et en retenue, le récit autobiographique de Philippe Grimbert est d une beauté bouleversante. Elle met l accent sur la culpabilité ressentie par les survivants, sur le poids de l absence de ceux qui sont morts.
Philippe Grimbert nous livre un témoignage magistral sans jamais juger les uns et les autres.

Très touchant. Je pense que je n aurais pas la force de voir le film.
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Un Secret de Philippe Grimbert, "ce livre serait sa tombe, ce livre sera sa délivrance" .


C'est la famille Grimbert toute entière qui vient à nous dans ce livre de la délivrance.

Philippe Grimbert affronte le passé de sa famille, cette mise à nu est devenue nécessaire autant pour le psychanalyste, que pour lui, maillon de cette famille qu'il nous fait découvrir, à 56 ans, « leur trouble », leur flou comme leur clarté, un voile qui se déchire.

"Depuis que je pouvais les nommer, les fantômes avaient desserré leur étreinte: j'allais devenir un homme.”, comprendre et pouvoir les aimer enfin, tel est le dessein, de Philippe Grimbert dans ce récit, délivrer son père du poids de sa culpabilité, incapable qu'il est de dire, qui et pourquoi ils sont partis, qui manque à l'appel...

L'enfant ne juge pas, il veut seulement chérir son frère, il a deviné, puis imaginé, pour le faire vivre à ses côtés, son double encore plus fort et plus beau, il déambulait “son nouveau compagnon, Sim.
Oú étais-je allé lui chercher ce nom? Dans l'odeur poussiéreuse de sa peluche? Au détour des silence de ma mère, dans la tristesse de mon père? Sim, Sim ! Je promenais mon chien dans l'appartement et je ne voulais rien savoir du trouble de mes parents, lorsqu'il m'entendaient l'appeler.”

Le passé n'est pas trahi seulement occulté, simplifié comme si l'enfant ne devait pas souffrir, cette souffrance que ses parents taisait, émergeait dans leurs yeux, Philippe la voyait, trop peut être,”il s'écorchait aux barbelés d'un enclos de silence.”

C'est Louise la fidèle amie de la famille qui craque la première, comme ces parents qui, en vous voyant fondent en larmes, sans raison, rien que de vous voir, quand la passé remonte si fort!
“Le lendemain de mes quinze ans, j'apprenais enfin ce que j'avais toujours su. J'aurais pu moi aussi coudre l'insigne à ma poitrine”.
“Jour après jour, au fil de nos rendez-vous, Louise tournait pour moi les pages d'un livre que je n'avais encore jamais feuilleté. J'entrais avec elle dans la tourmente que mes parents avaient traversé en sa compagnie.”

J'apprenais à aimer Hannah la timide, la mère parfaite, et Simon ce frère que j'avais tant attendu, je découvrais leur passé et leurs souffrances. “J'offrais enfin à Simon la sépulture à laquelle il n'avait jamais eu droit. Il allait y dormir, en compagnie des enfants qui avaient connu son destin, sur cette page portant sa photo, ses dates si rapprochées et son nom, dont l'orthographe différait si peu du mien. Ce livre serait sa tombe.”

Puis la mort de notre chien fut l'occasion d'un nouveau retournement : je venais de délivrer mon père et ma mère de leur secret.

Le choix de “aime au lieu de haine”, se déploie dans ce roman familial avec une vérité et une pudeur extrême. Parler, exprimer la douleur, et faire revivre les épisodes de la guerre, les éclairer de façon singulière, était un défi littéraire.
C'est avec un style épuré, sobre presque austère que Philippe Grimbert réussi son pari, nous émouvoir sans fioritures sans larmes inutiles.

L'auteur lui aussi ne “succombait plus sous le poids de ce silence, il le portait et il étoffait ses épaules.”

Un très beau livre, d'une très grande tenue, donné maintenant à lire aux élèves, comme un grand classique.
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J'ai toujours eu du mal avec les généalogies complexes, les familles recomposées où le beau-père est le nouveau compagnon de la mère ou bien le père de chaque conjoint pour l'autre, idem pour la belle-mère.
Une sorte de handicap professionnel pour un psychologue ! Ici, “j'ai appris que mon père et ma mère avant de devenir mari et femme étaient beau-frère et belle soeur”… oui, en se concentrant, c'est évident !

Mais ce n'est pas le lourd secret dont parle ce livre : “il s'enfonçait dans la nuit afin que je puisse voir le jour”, je vous l'avais dit c'est un secret bien gardé que je ne déflorerai pas car, évidemment, il constitue la clé de voûte de ce roman.

Délivrer son père de son secret sera l'acte fondateur qui fera de Philippe Grimbert un psychanalyste que l'on retrouve quand il évoque son changement de nom de Grinberg en Grimbert : “un “m” pour un “n”, un “t” pour un “g”, deux infimes modifications. mais “aime” avait recouvert “haine”, dépossédé du “j'ai” j'obéissais à l'impératif du “tais”.

Ce livre poignant referme une page sur un secret comme la période de la guerre et de la déportation des juifs a pu en générer.

Des histoires de vie, des histoires de mort que personne n'aura à revivre, quoique...
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Enfant unique, pour tromper sa solitude et le manque d'attention de son père Maxime, un homme vouant un véritable culte pour le sport, au même titre que sa femme Nadia, le jeune Philippe va s'inventer un frère. Parce qu'il ne correspond pas au profil espéré par son père, c'est dans les études que cet enfant chétif se réfugie, espérant ainsi faire la fierté de son paternel à défaut de le décevoir par sa nature fluette.
Au fond de lui, il perçoit dans l'attitude de ses parents, une ombre sous-jacente comme un secret dont il ne détient pas la clé.
C'est auprès de Louise qu'il va apprendre l'existence d'un frère qui n'est plus, issue de son premier mariage avec Hannah, tous deux, conduits malencontreusement dans les camps de la mort.
Dans cette autobiographie, Philippe Grimbert nous renvoie dans une période sombre de l'histoire de la Shoah, des convois de l'horreur, les aller simples pour ces femmes et ces enfants dont Hannah et son fils Simon, l'épaisse fumée des trains, des camps qui empestent la mort et au centre de toute cette noirceur, un homme et une femme, incapables de résister à leur attirance mutuelle, un bonheur coupable qu'ils ont construit sur les braises de la déportation pour Hannah et son fils qui ne reviendront pas vivants.

Si le contenu du récit laisse un goût amer au lecteur, la fin est terriblement percutante et émouvante.
Avec une grande maitrise, l'auteur retrace le parcours de ceux qui ne sont jamais revenu de leur voyage au bout de la nuit, au bout de l'horreur, au bout du bout.
Une lecture qui prend aux tripes remarquablement décrit par Philippe Grimbert.


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Le narrateur est un garçon, enfant unique, complexé par son physique, il s'invente un frère ainé. Plus tard, il va apprendre un pan totalement inconnu du passé de ses parents…
J'avais beaucoup entendu parler de ce livre et j'ai pu le découvrir grâce à Celvana lors de l'échange du pique-nique Babelio de Lyon. Un peu de mal au début avec le complexe qu'il développe vis-à-vis de ses parents sportifs car lui-même est chétif. Le coeur du livre avec cette histoire d'amour qui va entraîner un enchainement d'événements qui va bouleverser le destin de plusieurs personnes est prenant, bouleversant. Je ne sais pas si l'histoire est en partie autobiographique (il parle des Grimbert) mais elle montre les drames qu'il peut y avoir pour les juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Le style de Philippe Grimbert, sans dialogues et peu détaillé, manque un peu d'éclat, mais c'est vrai qu'en ce moment, il ne me faut pas des livres avec de sombres histoires… Peut-être l'aurai-je mieux apprécié à un autre moment. Je note tout de même le film avec Patrick Bruel.
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Un petit garçon chétif découvre la réalité de sa famille à travers les récits de sa voisine Louise. le frère qu'il s'imagine va devenir réalité . Les fils se nouent et se dénouent tout au long de ce court mais très intense roman.
Le style percutant ne laisse aucun répit au lecteur et si l'histoire a un tout petit peu de mal à se mettre en place , l'envol qu'elle prend est très puissant et ne peut laisser indifférent.
La structure du roman est elle même intéressante , portée par une langue simple mais précise , toute en nuances et non dits.
Un joli coup de force.
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Un livre qui traite de la culpabilité et des secrets de famille que l'on croit enterrés à jamais.
L'écriture est très sensible, très agréable. L'auteur ne porte aucun jugement sur ses personnages , il livre l'histoire telle quelle, en expliquant les réactions de chacun par rapport aux événements vécus, leur façon de reagir, de se protéger, de protéger les autres.
Comment vivre dans l'ombre d'un secret de famille, car bien sûr les secrets sont faits pour être découverts à terme. Comment continuer d'avancer malgré le(s) poids que l'on porte.
Un livre touchant, dont le sujet est bien traité et l'histoire bien construite. Il ne me reste plus qu'à regarder l'adaption cinématographique.
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Un roman teinté d'autobiographie touchant sur un amour fraternel qui cache un terrible secret de famille.
Le style de Grimbert est analytique et détaille finement la psychologie de ce petit garçon qui grandit au fil des terribles révélations de son entourage. Déformation professionnelle de l'auteur ? Sans doute un brin. Mais tout cela reste très clair et enlevé. Il n'y a pas de lourdeur ni de pathos dans ce récit. Une histoire qui respire cette innocence propre à l'enfance et à ses leurres.
Un beau petit roman qui se lit avec plaisir.
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Un garçon seul, qui s'imagine d'avoir un frère aîné fort et bien portant. Un garçon maigre et précaire qui ne ressemble pas beaucoup à ses parents qui sont, en revanche, sportifs et sains. Un garçon qui a surtout peur de décevoir son père. Un garçon qui découvert par sa vieille amie Louise que ses parents lui ont caché un secret terrible. Un garçon qui se tait après cette découverte par amour pour ses parents.

Un petit livre impressionnant qui présente une histoire familiale française de la Seconde Guerre mondiale. C'est une histoire simple, dans laquelle on trouve des sentiments mêlés comme l'amour, la trahison, et la culpabilité. Même si on a lu déjà beaucoup de livres sur le thème de la persécution juive et sur le sentiment de la culpabilité injustifiée des survivants, ce livre vaut la peine. En effet, on ne peut jamais lire trop d'oeuvres sur ce thème, je crois que chaque histoire de cette époque est digne d'attention.

C'est un bon livre qui se lit facilement et qui a gagné le Prix Goncourt des lycéens en 2004.

Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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