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3,77

sur 4917 notes
"Fils unique, j'ai longtemps eu un frère..."
C'est ainsi que Philippe Grimbert commence son roman autobiographique, Un Secret, en nous parlant de son frère imaginaire...
Au fil des souvenirs qu'il évoque, on devine qu'il y a autre chose, une autre trame derrière le voile...
Alors on devine assez facilement d'où peut bien venir cette histoire de frère imaginaire, bien sûr, mais tout n'est pas dit pour autant !
Le poids de la seconde guerre mondiale, le souvenir de ceux qui ne sont pas revenus, tout cela hante chacune des pages, mais pas que.
Au-delà de la tragédie mondiale qui a impacté la multitude, au coeur même de cette tragédie s'en est jouée une autre, plus intimiste, mais meurtrière aussi, et qui étouffe le jeune garçon qu'il a été à son insu...
Heureusement pour lui, sa vieille amie, Louise, veille, et, sentant le moment où Philippe est prêt à entendre toute la vérité, elle lui livrera ces secrets qui l'empoisonnent insidieusement, lui permettant ainsi de s'en libérer. Et à son tour, il pourra apporter à ses proches le réconfort dont ils ont besoin.

J'ai vraiment adoré ce roman. Même si la toile de fond est l'holocauste, le réel propos concerne les secrets de famille, la culpabilité, les non-dits, et leurs conséquences.

Se lit d'une traite !
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Voici un bel exemple de psycho-généalogie : tout ce que l'on sait sans le savoir.
Ce récit est touchant et rude. Mais malheureusement je n'ai pas du tout aimé le style. Des phrases courtes avec très peu de liaison entre elles. Un peu comme s'il s'agissait d'un rapport ou d'une étude de cas. Je trouve que cela rend les personnages et l'histoire froids. C'est parfois à se demander comment un enfant peu se développer et s'épanouir dans cet environnent.
Il reste donc le témoignage, mais malheureusement cela ne fait pas tout pour que je sois convaincue par ce livre.
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"Toi le frère que je n'ai jamais eu, qui sait si tu avais vécu, ce que nous aurions fait ensemble…" ainsi débute une des chansons qui lança la carrière de l'artiste Maxime Leforestier.
Dans le livre de Philippe Grimbert, un enfant chétif et souffreteux, au contraire de ses parents athlétiques et pleins de vie, invente une fiction, un alter ego, un double, qu'il nomme frère. Ce"frère" qu'il a besoin d'installer à côté de lui, et dont il tire, en tant que personne, sa consistance, est en quelque sorte imposé par l'enfant que fut le narrateur à son entourage familial comme il s'impose à lui. Mais Il y a d'autres traces, troublantes, d'une l'existence parallèle , à la fois présence et absence, recouverte par le silence. Un jour, l'enfant devenu adolescent découvre la vérité de sa naissance, de sa filiation, de ses origines et de l'histoire du couple parental.
S'ouvre alors le rappel du passé, culminant avec une autre scène,difficilement soutenable, qui livre la clé du secret de famille.Les recherches du personnage en quête de vérité le mènent jusqu'aux lieux de l'horreur, celle d'une disparition radicale, impossible à symboliser.
L'ouvrage prend alors la forme d'une sépulture qui fut jusque-là refusée à l'absent.
Ce livre autobiographique à peine romancé est aussi le récit d'une quête une construction de soi, la possibilité d'un deuil et une oeuvre de piété familiale, vectorisée par le travail psychanalytique. Si on excepte l'écriture, qui n'est pas travaillée mais appliquée et transparente , il évoque à bien des égards W ou le souvenir d'enfance, de Georges Perec, dont l'oeuvre est également traversée par l'énonciation d'une double disparition.
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J'ai beaucoup apprécié Un garçon singulier de Philippe Grimbert. Et j'ai adoré Un secret.

J'y retrouve une belle et sobre écriture toute en nuances. Parfaite pour aborder le thème du secret. Un peu comme dans Sobibor de Jean Molla, l'existence de choses tues se répercutent sur une figure innocente, ici l'auteur lui-même, enfant.
On est juste à l'après-guerre et chacun de s'efforcer de panser les plaies laissées par le conflit, l'Occupation et la collaboration. le petit Philippe, fils unique et malingre de parents athlétiques et adulés, s'invente un grand frère à l'opposé de ce qu'il est.
Ce frère imaginaire, de protecteur, devient tyrannique. le narrateur en vient à étouffer dans l'ombre de cette ombre. Ses épaules chétives ploient sous le poids de cette présence imaginaire.
Jusqu'à ce que, alors âgé de 15 ans, il découvre par l'entremise de la voisine, le secret caché par sa famille. Et c'est une toute autre histoire de ses parents qui s'ouvre devant ses yeux dessillés.

Un magnifique roman d'une force incroyable qui nous ramène aux années noires du XXème siècle français. Au-delà du contexte de la Seconde Guerre Mondiale, l'auteur montre à quel point les secrets pèsent lourdement sur les vies. Celles des détenteurs du secret mais également celles d'innocents qui vivent dans le malaise, voire souffrent, sans en connaître la raison.
Et il arrive un moment où les cadavres dans le placard sortent. Un peu comme un abcès purulent qu'on incise ou qui éclate. Douloureux mais nécessaire et, au final, libérateur.

Un moment fort de lecture, fort en émotions et en réflexions sur la famille. Ce Secret me donne encore plus envie de découvrir le reste de l'oeuvre de Philippe Grimbert.
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Un secret de Philippe Grimbert est un livre que j'ai trouvé très touchant et surtout d'une grande délicatesse.
Il y a pourtant beaucoup d'émotions et de souffrances dans ces pages qui nous racontent la découverte d'un lourd et pesant secret familiale
avec pour toile de fond l'Holocauste. Mais l'auteur nous dévoile cette découverte avec une sensibilité étonnante pour un tel sujet.
C'est aussi une belle lecture que de suivre le narrateur dans sa quête de vérité et dans sa propre construction.
Je ne regrette pas d'avoir pris le temps de découvrir ce secret et je ne peux que vous inviter à faire de même.
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« Souvent les enfants s'inventent une famille, une autre origine, d'autres parents. le narrateur de ce livre, lui, s'est inventé un frère ».

Quand j'ai débuté ce très court roman (dans le cadre du challenge #petitmoispetiteslectures de @lesouffledesmots), je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Je savais juste qu'on m'en avait fait de bons retours, et que la 4e de couv mentionnait l'Holocauste, une période qui m'intéresse toujours.

Le début du roman m'a pas mal désorientée, je ne comprenais pas bien où l'auteur voulait en venir avec le récit de ce petit garçon malingre, perdu dans une famille de gens parfaits, au point de ressentir le besoin de s'inventer un frère fictif, lui aussi parfait, quelqu'un contre qui il pouvait enfin lutter, se mesurer.
Lorsque le petit garçon découvre la peluche Sim, on comprend qu'un malaise plane en réalité sur cette famille parfaite, que les non-dits étouffent. le secret dont parle le titre.
Et puis le garçon atteint l'adolescence, sa vieille voisine va lui raconter le passé de sa famille, et on découvre une histoire dont on ne se doutait pas du tout.

En littérature en général, je suis plutôt « team pavé », j'aime les auteurs qui prennent le temps de développer de longues histoires, de travailler leurs personnages et les faire évoluer… Les romans courts parviennent moins, en général, à me toucher. Celui-ci l'a pourtant fait. En le refermant, j'étais un peu hébétée, je ne savais pas ce que je ressentais par rapport à l'histoire que je venais de lire.

La période historique est bien décrite, on ressent complètement l'incrédulité de cette famille qui, le patriarche mis à part, ne s'imagine pas du tout pouvoir être la cible de l'horreur que l'on connaît bien. On ressent un malaise puis de la compréhension face à cette histoire d'adultère qui est avant tout une histoire d'amour. On découvre le sentiment de culpabilité de ceux qui restent, l'oubli qui paraît plus simple que le deuil. On comprend pourtant que le secret pèse en réalité sur les épaules de toute cette famille, même chez celui qui ne l'a pas vécu. Ce roman, qui rend sa place à ceux qui ont été effacés des mémoires, est particulièrement émouvant, sans pathos excessif, sans volonté de tirer les larmes. Une réussite
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Un grand merci à Audiolib qui propose cette audio lecture gratuite en ces temps de confinement à cause de l'épidémie de covid-19…
J'avais entendu parler de ce roman de Philippe Grimbert, sobrement intitulé Un Secret, sur le thème de l'holocauste et des non-dits familiaux.

Au début, j'ai eu un peu de mal à entrer dans cette histoire. Pourtant la posture de l'enfant unique qui s'invente un grand-frère idéal devant celles et ceux qui ne sont pas assez proches pour vérifier son existence me touchait et m'émouvait, me rappelant mes propres rêves éveillés de fillette solitaire. En fait, je ne parvenais pas à cerner ce personnage, ses motivations, son besoin de mise en mots car, dans les premiers chapitres, il révèle un égocentrisme presque malsain et pathétique.
Et puis, je me suis raccrochée à mon intérêt pour la confrontation de la sphère privée et de l'Histoire, pour les points de vue individuels et intimes sur les grands bouleversements référentiels. Là, j'étais plus à mon aise et le personnage narrateur évoluait à la manière d'un jeu de piste, passant d'un niveau de compréhension à un autre, et l'accompagner s'avérait s'approprier de mieux en mieux son parcours vers la vérité et l'acceptation.

Le récit est à la première personne. le narrateur n'est autre que l'auteur lui-même qui livre un témoignage poignant et sincère sur son histoire familiale. Il met un accent très humain sur les évènements décrits à l'échelle familiale… Eh oui, les juifs déportés avaient des vie de famille, des rapports de couples, des ambitions, des désirs… ; ces hommes et ces femmes avaient eu une vie avant d'être réduits à des ombres humaines, des corps nus jeté dans des charniers… ; ils et elles étaient des enfants, des adolescents, des jeunes gens, des parents, des aïeux, des fils et des filles, des frères et des soeurs, des oncles et des tantes, des gendres et des belles-filles, des beaux-frères et belles-soeurs, des ami(e)s… Ils avaient tous une histoire personnelle, des choses à transmettre ou à cacher.
Philippe Grimbert est psychanalyste ; il sait démêler les écheveaux familiaux, les héritages lourds à porter et leurs conséquences sur les générations suivantes et à venir. Son témoignage est lucide, tragique mais aussi porteur de résilience. À sa manière, il nous parle du complexe des survivants, quand ils dissimulent volontairement un passé traumatisant. Il est permis de se demander comment aurait réagi une personne qui n'aurait pas l'expérience de thérapeute de l'auteur : sa famille lui a dissimulé le premier mariage de son père, un demi-frère déporté et son identité juive. Même son nom d'origine, Grynberg, est devenu, peu après la guerre, Grimbert sans qu'on ne l'en ait jamais informé... Comment se construire dans ces conditions ?

L'écriture est efficace, sobre, à la fois impliquée par l'emploi de la première personne, et distanciée par un style volontairement inquisiteur pour mettre en scène des héros ordinaires et une recherche identitaire. le titre de ce livre évoque de manière indéfinie un secret de famille pourtant bien identifié… C'est le secret de la famille Grimbert mais il prend des proportions à la fois considérables et incomplètes tant il est difficile à énoncer et à délimiter.
En même temps, j'imagine qu'il fallait s'affranchir de l'émotion pour rendre compte de cette expérience trop personnelle, donner vie au demi-frère fantôme, réel bien que fantasmé, remettre en perspective l'histoire familiale, les mariages et remariages, et, quelque part aussi, toucher à l'image paternelle et maternelle idéalisée.

Une audio lecture intéressante, difficile parfois. le texte est lu par l'auteur, plutôt bien… Mais j'ai dû parfois revenir en arrière car la voix de Philippe Grimbert m'avait perdue en route.
Un secret est un témoignage à lire aussi entre les lignes, car ce livre à la problématique universelle est aussi un héritage personnel transmis par l'auteur aux siens et, à ce titre, il est digne du plus profond respect.


https://www.facebook.com/piratedespal/

https://www.audiolib.fr/actualites/le-livre-audio-un-secret-de-philippe-grimbert-offert-pendant-le-confinement?utm_source=E-mail&utm_medium=nl&utm_content=&utm_campaign=Audiolib_NL_Listeslectures1_25032020
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Un secret, ce roman plébiscité par les critiques, heureux détenteur du Goncourt des lycéens en 2004, puis du Grand Prix des Lectrices Elle l'année suivante, patientait depuis des années dans ma Pile À Lire. Par un heureux matin pluvieux, je me suis décidé à le découvrir. Et quelle découverte !

Le narrateur nous raconte son histoire : l'histoire d'un petit garçon, fruit de l'amour entre Maxime et Tania, ses parents. Mais tout n'est pas si simple. En parlant avec sa vieille voisine, Louise, il va découvrir la tragique réalité sur son histoire et celle de ses parents. de terribles secrets de famille que lui cachent ses géniteurs, qui remettront en question l'ensemble de sa vie.

Philippe Grimbert nous plonge au temps de l'holocauste, de l'occupation nazie et de la déportation des juives, qui a fait des milliers de morts en France et dans le monde. Les parents du narrateur, Maxime et Tania, d'origine juive, ont été les cibles premières de ce terrible versant de l'histoire. Obligés de fuir Paris, ils vont se réfugier dans la campagne et se cacher, en attendant que passe l'orage.

Un roman court mais intense, qui arrive à nous toucher en moins de 200 pages. Je pense que personne ne peut rester insensible à cette histoire, aux mots qui sont employés, à la façon dont l'ensemble est narré. J'ai vraiment adoré la plume de l'auteur, fluide, simple, pudique, il retrace avec élégance et crédulité des événements abjects et innommables. Je me suis abandonné à son écriture, me laissant guider, voguer, embarquer dans cette histoire à la fois sordide, mais belle.

J'ai regardé la bande-annonce de l'adaptation cinématographique et elle m'a l'air tout aussi chargée en émotions, je dirais même plus. Je pense que je regarderai le film, qui me tirera certainement quelques larmes…

Un récit autobiographique tragique sur les horreurs de l'Holocauste. Les secrets familiaux et les non-dits sont parfois difficiles à avouer, mais souvent essentiels pour se construire. Un roman beau et percutant que j'ai beaucoup aimé !
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Il m'a manqué un rien, du temps pour m'attacher aux personnages peut-être car le récit est très court. L'histoire est forte en elle-même néanmoins il m'a manqué l'émotion qui monte et qui prend corps.
Pourtant je ne regrette pas du tout ma lecture car on y trouve des petits bijoux de phrases, j'ai deux exemples en tête :
- la phrase d'ouverture : "Fils unique, j'ai longtemps eu un frère".
- celle concernant le changement de nom : "Mais "aime" avait recouvert "haine", dépossédé du "j'ai" j'obéissais désormais à l'impératif du "tais"."
Merci
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Conseillée par Stéphanie (merci !), j'ai lu le best-seller de Philippe Grimbert. Ce livre est un récit court avec de nombreux rebondissements : le narrateur ne cesse d'affiner sa perception de son enfance au fur et à mesure des informations qu'il glane sur le passé de ses parents. Jusqu'à la découverte libératrice du fameux secret. Les origines  du malaise du narrateur vont s'expliquer par un flash-back pendant la période de l'occupation allemande en France. Impossible d'en dire plus : lisez-le !
Ce livre est une pierre précieuse de par sa conception raffinée, et c'est une histoire d'amour destructrice. le côté psychanalyse autobiographique est assez fascinant.
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