John GRISHAM.
La sentence.
Dès que j'aperçois un roman de
John GRISHAM, je n'hésite pas. Je l'achète les yeux fermés, enfin façon de parler.... Et je débute ma lecture. «
La Sentence » m'a tenu en haleine. Cependant j'émets quelques réserves. Ce thriller est composé de trois parties bien distinctes :
- le meurtre.
- L'ossuaire.
- La trahison.
L'intrigue, l'assassinat, en toute conscience et froideur du pasteur Dexter Bell commis par Peter Banning, de sang-froid, nous pose problème. Pourquoi, ce fermier, propriétaire d'un immense domaine agricole, appartement depuis plus de cent ans à sa famille a-t-il commis un tel acte, lui qui est un vétéran de la guerre des Philippines ? En effet, un matin d'octobre 1946, Peter se rend au presbytère de la paroisse et abat de trois balles, le révérend alors que ce dernier rédige son sermon dominical. Quel est donc le mobile de ce meurtre ? Peter a combattu les japonnais dans l'enfer de la jungle, il a participé à la longue marche de la mort sous le joug des occupants. Gravement blessé, il a subi de nombreuses opérations et une longue hospitalisation avant de regagner son domicile et de reprendre la vie civile. Peu de temps après son retour au pays, son épouse a été placée dans un hôpital psychiatrique. Ses enfants, Stella et Joël, poursuivent leurs études, l'un à Vanderbild, l'autre à Hollins. Pourquoi Peter s'est-il séparé de son épouse et l'a-t-il faite interner ?
le procès a lieu mais Peter est muet comme une carpe. « Je ne suis pas fou, Monsieur le juge. Et tenter de le faire croire serait malhonnête…. Je savais précisément ce que je faisais. » ( page 182 ). Son avocat, un ami de la famille ne parvient pas à lui faire avouer le mobile de son crime. Peter reste de marbre, stoïque et subira sa peine. Il ne fera rien, ne parlera pas, n'expliquera pas son geste. Il refuse de plaider la folie.
John GRISHAM connaît bien le système judiciaire américain. C'est un ancien avocat. C'est en main de maître qu'il nous narre tout le procès. Je regrette que la seconde partie, intitulée «L'ossuaire » soit aussi longue. le déroulement des opérations militaires menées dans le Pacifique et les exactions exercées par les japonnais sur les prisonniers américains et philippins sont d'une cruauté insoutenable. Oui, ce sont des faits de guerre. Nous avons eu la même conduite lors de nos guerres coloniales et il n'y a pas si longtemps (Souvenez-vous de nos interventions en Algérie, dans les années 1960).
La troisième partie décrit avec une précision féroce les effets collatéraux du meurtre, à savoir la réparation du préjudice lié à la mort du Révérend. Que va donc percevoir sa veuve, Jackie Bell et ses enfants. Cette dernière est sans emploi et elle a trois jeunes enfants à charge. Que va devenir la propriété des Banning. Les héritiers directs de Peter pourront-ils régler les honoraires des avocats et donner la part revenant à la partie civile. Stella et Joël pourront-ils conserver le domaine, quitte à l'hypothéquer et rembourser la banque ? Quel avenir pour cette ancienne famille ?
Amateurs de cet auteur, faites comme moi, lisez ce thriller. Nous plongeons dans les USA, ségrégationnistes, pudibonds, profondément religieux et l'univers judiciaire nous ouvre ses portes. Je me permets de vous recommander la lecture de «
Les oubliés » de cet écrivain qui nous promène en long et en large parmi les plus démunis face à la justice des riches. Je vous souhaite à tous de belles lectures et je suis prête à les partager. ( 07/07/2022).
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