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J'ai eu l'occasion de voir plusieurs films réalisés à partir des romans de John Grisham et je les ai, à chaque fois, beaucoup aimés. Que ce soit dans La Firme avec Tom Cruise, dans L'Affaire Pélican avec Julia Roberts, dans L'Idéaliste ou le Droit de tuer, adapté de son premier roman Non coupable, John Grisham n'a pas peur de s'attaquer à des sujets qui interpellent et peuvent créer des polémiques, susciter une réflexion, un débat. le film le Droit de tuer en a été un exemple flagrant pour moi.

J'avais donc très envie de lire un de ses romans. Je pensais commencer par L'Héritage de la haine, qui a eu aussi pour titre le Couloir de la mort mais j'ai trouvé au pied du sapin La Transaction, dont le titre original est le Redresseur de torts. La couverture m'a fait sourire : un costume avec des billets verts. le ton est donné : il va être question de gros sous et me voilà plongée dans l'univers des avocats spécialistes des actions collectives.


Qu'est-ce qu'une action collective ?

Lorsqu'un laboratoire pharmaceutique a mis sur le marché un médicament qui s'avère dangereux, les avocats spécialistes des actions collectives n'hésitent pas à dépenser des sommes astronomiques pour retrouver les victimes potentielles. Plus il y en a, mieux c'est pour l'avocat, car, lors de la transaction, de la négociation qu'il va effectuer avec l'entreprise à l'origine du désastre, il va récupérer des honoraires exorbitants et entrer dans le classement des avocats les mieux payés.

John Grisham a exercé le métier d'avocat avant de devenir un écrivain à succès. Il connaît très bien cet univers juridique très particulier qu'il décrit avec précision, une grande finesse dans l'analyse psychologique et beaucoup d'humour, malgré la gravité du propos.

J'ai suivi avec intérêt le parcours de Clay Carter, qui était avocat de l'aide juridictionnelle où il gagnait peu d'argent, jusqu'au jour où un homme énigmatique, qui prétend s'appeler Max Pace et être une sorte de pompier de l'industrie pharmaceutique, l'aborde. Il lui fait une proposition qu'il ne peut refuser et va faire de lui un redresseur de torts, c'est-à-dire un avocat très riche.

Clay Carter commence ainsi une nouvelle carrière dans le domaine des actions collectives. John Grisham dévoile avec un sens aigu de la satire, sans porter de jugement, l'envers du décor, le gros business que sont ces actions collectives.

J'ai trouvé que le cheminement de Clay Carter était très bien amené, c'est un personnage profondément humain avec ses qualités et ses défauts. Que signifie devenir riche ? le bonheur de pouvoir s'acheter tout de suite la maison de ses rêves dans le quartier de ses rêves, la voiture désirée depuis tant d'années. Une villa à Washington, une Porsche Carrerra pour Clay. Mettre l'argent de côté, ne pas tout dépenser.

Mais Clay se met à côtoyer les autres avocats de sa spécialité. Ils ont tous des jets privés (un Gulfstream, le plus gros, sinon vous êtes un moins que rien), des yachts (le père de Clay adore les bateaux, quel beau cadeau ce serait qu'un yacht, non ?), des ranchs (pourquoi pas une maison à Saint Barth pour Ridley, la nouvelle copine de Clay, un mannequin, blonde à longue jambe : « Si tu la mettais à mon nom, chéri, pour raisons fiscales ? »)

Clay a désormais une calculette dans la tête : il lui faut toujours plus de millions pour mener un tel train de vie, sinon, il ne s'en sortira pas. C'est le début de la mégalomanie qui mène à l'erreur et la catastrophe. Que se passe-t-il quand un avocat cupide se rend compte qu'il a nui à ses clients qu'il n'a jamais vus ?

J'ai adoré le réalisme mordant de ce roman très instructif, agréable à lire, malgré une abondance de chiffres, cependant nécessaire. La Transaction ou le Redresseur de torts a été publié en 2003 mais demeure d'actualité par la façon dont il dépeint les comportements humains et les rouages économiques. « L'âge moyen des plaignants est de soixante-huit ans. La valeur économique de leur vie ne représente pas une somme très élevée. » « Nos clients dépensent leur argent presque aussi vite que nous. »

Dans le dénouement, je pense que John Grisham a exprimé ses valeurs humanistes, sa bienveillance, sa compréhension vis-à-vis d'autrui et de ses imperfections qui, sans hypocrisie, seraient probablement les nôtres, si nous étions placés dans une situation similaire. Peut-être l'auteur a-t-il eu lui-même ce genre de cas de conscience à régler. « L'erreur est humaine. Persévérer est diabolique. »
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Le but de Grisham dans ce roman est de dénoncer les abus liés aux effets pervers, secondaires, collatéraux et indésirables des produits de consommation. Ces effets qui font les choux gras de bon nombre d'avocats outre Atlantique et commencent à montrer le bout du nez par ici. Ce n'est pas un hasard si les notices de nos médicaments sont devenues aussi longues à lire et pleines d'effets indésirables. Ce n'est pas un hasard, non plus, et ça fait sourire, si le mode d'emploi d'un lave-linge attire l'attention de l'utilisateur sur le fait que le tambour n'est pas prévu pour y laver son enfant, ni son animal de compagnie. Les industriels se protègent en connaissance de cause. Bientôt, en cas de cholestérol, on attaquera le charcutier qui aura vendu du saucisson ou du boudin...Il y aura des avocats pour plaider cette cause;

Rappelez-vous ce vieux Bill qui faisait dire à Henry V (ou VI ?) : Il faut tuer tous les avocats !

J'ai l'intime conviction, qu'avocat, Grisham, fut intègre et honnête et qu'il a dû souffrir de ces débordements, savamment orchestrés, par des individus sans scrupules ayant, avec les indemnités de malheureux souffrants, corps ou âme, bâti une fortune colossale se chiffrant par centaines de millions de $. certains possédant yacht, avion personnel et nombre de résidences.
La forme employée est la chasse aux victimes par voie de pub télé ou dans la presse écrite, les plus démunis se contentant de panneaux sur les bus. Généralement celui qui possède le nombre le plus important de victimes devient le président d'une commission, regroupant plusieurs membres du barreau, proposant aux industriels une transaction plutôt que des milliers de procès. Des francs-tireurs résistent et arrivent à aller au procès, avec les risques que cela comporte et, le roman le décrit bien, ce qui nuira à Clay, de perdre sur tous les fronts.

Comme à son habitude Grisham dans une écriture toujours aussi brillante, si ce n'est plus au fil des romans, nous entraîne dans cette aventure où le héros aura beaucoup plus à perdre qu'à gagner. Chacun sait que si les marches de la réussite sont dures à gravir, la chute n'est qu'une simple glissade semblable à un toboggan de jardin. Son talent n'étant plus à démontrer, le lecteur que je suis en demande et en redemande, plus et toujours plus et, à force, devient difficile, délicat.

Mon propos n'est pas de bruler ce que j'adore, loin de là, simplement, la fin ou plutôt le seconde partie est téléphonée et je le regrette, car autant lorsqu'il s'agit d'un fait réel narré, la fin morale (si elle existe) est justifiée, autant une fiction mérite que l'on jette le politiquement correct par delà les moulins et que l'on s'offre une fin parfaitement immorale, voire amorale. Grisham n'a pas osé. Dans sa position, d'auteur bien assis, j'aurais tenté le coup. Il faut croire qu'il est moins tordu que moi et c'est, peut-être, aussi bien ainsi !

Ce roman mérite un coup de chapeau. Il est passionnant d'un bout à l'autre. Inconditionnels ou pas, vous serez subjugués par la maitrise de l'auteur.
Je me suis demandé si le fait d'avoir laissé se dessiner le dénouement n'était pas un appel du pied de l'auteur plutôt qu'un défaut de sa part, n'écoutant que ma raison et ma joie dans sa lecture je reste sur un coup de coeur!

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Mwais... Ce n'est pas mauvais mais c'est loin de casser 6 bras à un chimpanzé… On voit que Grisham maîtrise le droit mais sur ce coup-là c'est plutôt la maîtrise de la psychologie des personnages qui pêche un fifrelin. L'histoire est bien et c'est sympa de se plonger dans un thriller juridique mais je n'ai jamais réussi à accrocher avec le personnage principal. C'est aussi facile à lire qu'à oublier; je suis dur mais j'ai quand même mis 3 étoiles donc ça compense…
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Un Grisham somme toute assez classique, avec un ‘pauvre' avocat qui se laisse emporter, à son corps défendant, dans les arcanes (qui rapportent beaucoup) du droit, et qui relève la tête à la fin.

« Une action collective, une action de groupe ou un recours collectif (« class action » en anglais) est une action en justice ou une procédure qui permet à un grand nombre de personnes, souvent des consommateurs, de poursuivre une personne, souvent une entreprise ou une institution publique, afin d'obtenir une indemnisation financière. » (dixit Mr Wikipedia)

L'auteur étant lui-même avocat, il présente l'action du point de vue de l'avocat. Chose inhabituelle de la part d'un avocat, mais pas de la part de John Grisham, l'avocat a le mauvais rôle : représentant un grand nombre de victimes, il accepte plus facilement une transaction (déraisonnablement) basse de la part du défendeur, simplement pour encaisser rapidement des honoraires confortables. Mais avouons tout de suite : un quidam qui a choisi des études faciles (le droit) et un job d'avocat d'affaires, n'a pas pour but de défendre la veuve et l'orphelin, mais bien de se faire du fric, quelque soit le côté de l'Atlantique où il exerce.

En lisant les quelques critiques sur le livre, mais aussi sur la ‘class action' en général, je constate qu'on crie beaucoup haro sur les avocats profiteurs et qu'on déplore souvent l'impact sur l'économie quand de ‘pauvres' industriels se font poursuivre.

‘On' a cependant l'air d'oublier que souvent, sans ces class actions, le consommateur lambda ne recevrait aucune compensation pour le dommage subi, et que dans certains cas présentés par l'auteur, ce sont les industriels eux-mêmes qui ont économisé sur les tests, tu des vices cachés et/ou caché des effets secondaires.

Au cas où vous n'auriez pas compris, je suis en faveur du recours collectif. Mais les avocats ne sont pas les seuls empêcheurs de tourner en rond. Un an après qu'ait éclaté le scandale Volkswagen, VW a signé un accord pour la continuation de la production de l'Audi dans la région bruxelloise – annonce faite à la télévision par le Premier Ministre lui-même. J'avais oublié de vous préciser que depuis lors aucune action contre VW n'est possible en Belgique, tant que l'Allemagne ne l'a pas autorisé. Et en Allemagne, VW est ‘too big to fail' – il y aurait cinq millions de petits actionnaires en Allemagne.

Voilà à quoi sert un bouquin de Grisham : à faire réfléchir et réagir.

Bonne lecture !
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The King of Torts
Carter exerce la profession d'avocat à Washington mais sa carrière peine à décoller et il doit se résoudre à défendre des criminels désargentés. Il lorgne vers les vautours du barreau dont l'idée de rendre la justice se résume à déclencher des actions collectives envers les richissimes industriels, en contrepartie d'énormes profits. le rêve d'ambition de Carter s'accomplit, l'argent suit. John Grisham brosse le portrait sans fard des soi-disant défenseurs de la justice chez qui l'appât du gain prime sur les valeurs, et démontre comment le recours à la loi est devenu un produit de consommation comme un autre.
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Un très bon Grisham. le roi du thriller juridique (ou plus précisément son héros, un jeune avocat) s'attaque cette fois à l'industrie pharmaceutique. Il s'y cassera les dents.
Il est assez impressionnant de constater que les romans de Grisham n'ont pas vieilli vingt ou trente ans après leur écriture. Et celui-ci est particulièrement d'actualité... avec une morale assez limpide : la convoitise est mauvaise pour la santé.
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Encore un thriller juridique de bonne facture que nous livre ici John Grisham
J'aime beaucoup son style et ses themes de prédilections, neanmoins on ne peut que constater qu'il se repete beaucoup avec ce roman.
Il se lit très vite, un vrai page-turner , mais on reste avec cette impression de l'avoir deja lu auparavant
La morale est contestable voire un peu dérangeante, heureusement qu'il a su un peu evoluer après ce livre.
Pas le meilleur Grisham, mais un bon roman de gare !
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Clay Carter est un jeune avocat commis d'office. Il gagne mal sa vie mais il a la satisfaction morale de défendre les pauvres. Jusqu'au jour où le Diable se présente à lui... Un intermédiaire mystérieux lui propose de se lancer dans une activité remarquablement lucrative : la chasse aux coupables richissimes. le sport est légal mais il faut laisser l'éthique au vestiaire. le petit avocat cède à la tentation. le nouveau Clay Carter attaque fabricants de cigarettes, laboratoires pharmaceutiques et autres grosses entreprises lors de procès à grand spectacle et récolte au passage des millions de dollars. Dans la presse, on le surnomme désormais le Redresseur de torts. Mais cette fortune facile est dangereuse à son tour, car malgré son jet et sa maison à St Barth' Clay va devenir une proie...




Roman passionnant et l'intrigue géniale.Je conseille vivement.
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Pas aimé du tout.
Très violente critique de la course aux apparences chez les "pauvres" riches. le héros a une moralité suspecte et même s'il finit par voir la lumière, n'a rien de bien attachant.
Très dispensable.
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Moui. Je ne sais pas trop en fait. D'un côté je l'ai lu d'une traite. de l'autre, je ne suis pas sûr de m'en souvenir la semaine prochaine. On le lit avec une distraction paresseuse.

C'est Grisham.

Les millions s'échangent comme des ...
Lien : http://toutpeutarriver.wordp..
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