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sur 171 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En l'an 1158, la jeune Marie, dix-sept ans, bâtarde et demie-soeur d'Aliénor d'Aquitaine, est envoyée par cette dernière dans un couvent en Angleterre, un endroit déshérité où les soeurs meurent de faim et de maladies diverses. Grande et peu gracieuse, mais pleine de ressources mentales, la jeune fille ne voit pourtant pas moyen d'échapper à cette assignation à devenir religieuse. Elle va donc en tirer partie et devenir la prieure respectée de l'abbaye, reconnue pour ses visions de la Vierge, visions qui lui suggèrent des améliorations à apporter au fonctionnement fruste de l'établissement religieux. La jeune fille, devenue une femme, écrit aussi des lais et des fables qu'elle envoie à sa demie-soeur ou conserve dans sa cellule. Elle sera connue comme Marie de France, première femme poétesse à écrire en français.

Ce que je peux dire à propos de Lauren Groff, c'est qu'elle réussit toujours, qu'on aime ou pas ses livres, à déstabiliser et à proposer des atmosphères très différentes les unes des autres. J'ai beaucoup apprécié les nouvelles de Floride et, dans un format roman, Les furies, sur le thème du couple, mais abandonné Arcadia, autour d'une famille dans une communauté hippie des années 60. Qu'allait-il en être cette fois ?
Tout d'abord, il ne faut pas s'attendre à une biographie historiquement irréprochable de la femme de lettres, son histoire étant de toute manière peu ébruitée et sujette à diverses hypothèses. Lauren Groff a choisi un point de vue très personnel, que je qualifierais de féministe, qui montre davantage une sororité médiévale, avec ses difficultés et ses moments d'enthousiasme, que la découverte d'une poétesse illustre.
Ceci étant posé, le roman provoque une sorte de fascination qui m'a obligée à le continuer, même si le quotidien d'une abbaye au XIIème siècle n'aurait pas eu tendance à me passionner. Quoique l'autosuffisance à laquelle parvient Marie, avec l'aide de nonnes de plus en plus nombreuses, et les ressources des fermages, ne manque pas d'intérêt, et de résonances avec d'autres lectures…
L'un des atouts de ce roman est tout d'abord le caractère très fort, entier et, d'une certaine manière visionnaire, de Marie. C'est un personnage qui ne peut pas laisser indifférent. Ensuite, ce qui m'a plu, paradoxalement, c'est une sorte de décalage, pour ne pas dire d'anachronisme, entre la vie des soeurs une fois que Marie dirige l'abbaye à sa manière, et le monde extérieur, repoussé de plus en plus loin, non sans quelques résistance.
L'écriture, sensuelle, mêlée de quelques termes médiévaux, voire de mots créés de toutes pièces, comme les noms de métiers en -ix, au lieu de générer une cacophonie, lie le tout d'une manière que j'ai trouvée équilibrée. J'adresse un coup de chapeau à Carine Chichereau pour la traduction !
C'est donc pour moi plutôt un bon cru de l'autrice américaine, dont je continuerai à suivre les parutions.
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"Matrix" est une fascinante fiction historique qui raconte la possible vie de Marie de France, une poétesse d'expression française de la fin du XIIe siècle que je ne connaissais pas. Je me risquerais à ajouter que moins on connaît Marie de France et s'intéresse à ses écrits, moins on s'expose à être déçu par ce livre, car les références à son travail de poète sont rares et fugaces. Au lieu de cela, le roman suppose que Marie était aussi, comme le pensent certains historiens, abbesse et demi-soeur mystique du roi Henri II Plantagenêt et d'Aliénor d'Aquitaine. La Marie de Lauren Groff est une femme géante et disgracieuse, mais brillante. Considérant cette bâtarde de sang royal fruit d'un viol comme impossible à marier, Aliénor d'Aquitaine l'a envoyée loin de la cour pour être prieure dans une abbaye anglaise « sombre et misérable » où les soeurs subissent la « malemort ». Après avoir surmonté la douleur de son exil, Marie décide d'utiliser ses compétences pour redonner puissance et éclat à l'abbaye et en faire un lieu prospère. le roman se déroule sur une cinquantaine d'années au cours desquelles Marie devient abbesse, accumule de plus en plus de pouvoir et d'influence en Angleterre et utilise ce pouvoir pour tenter d'améliorer la vie des soeurs en les protégeant autant que possible de la violence des hommes.
"Matrix" est un roman étonnant dont l'un des aspects les plus curieux est justement l'absence d'hommes dans la narration. le livre parle du pouvoir des femmes et de la féminité, de l'amour qu'elles peuvent nourrir les unes pour les autres, de leur épanouissement une fois libérées des hommes et des attentes de la société. Ce récit est évidemment la vision d'une utopie féminine joyeusement homosexuelle, même si Marie utilise des méthodes de plus en plus viriles pour obtenir et garder le contrôle de son paradis visionnaire. Néanmoins, le récit offre l'occasion de réfléchir à la manière dont les femmes peuvent survivre et s'épanouir dans un monde de plus en plus violent et irrationnel.
Un autre élément du roman qui m'a plu et surpris est la façon dont la mission de Marie acquiert une sorte de sainteté qui lui revient sous forme de visions étonnantes. Arrivant à l'abbaye comme prieure, Marie semble dépourvue de vocation religieuse, mais gagne au fil du récit en ferveur et en dévotion. L'authenticité de ses apparitions de la Vierge reste ambiguë. Cherche-t-elle à contrôler ses soeurs ou est-elle réellement une mystique dont les visions sont inspirées par le Ciel ? Quoi qu'il en soit, sa détermination (ou son orgueil) à créer un sanctuaire pour les femmes, hors de portée des hommes, ne fait aucun doute. Son geste le plus provocateur consiste à créer autour de l'abbaye un vaste labyrinthe, une structure dont l'aura spirituelle camoufle presque sa fonction défensive.
J'ai apprécié également dans ce livre l'écriture sensuelle et énergique de Lauren Groff, la précision avec laquelle elle dépeint l'isolement monastique, les nombreuses maladies soudaines, le dénuement et la mort. Je tiens à souligner l'excellent travail de traduction de Carine Chichereau. Marie, l'héroïne, est féroce et formidable, redoutablement incarnée et le monde dans lequel elle vit avec ses odeurs, ses douleurs ou ses plaisirs finement décrit. Lauren Groff nous y sert de guide et sait parfaitement doser ce qu'il faut dire et ce qu'il faut taire. J'ai été étonné de constater le peu d'encre qu'elle verse par exemple pour brosser le contexte politique de l'époque. Les détails concernant la cour du roi Henri II sont omis. Ce que vous savez déjà d'Aliénor d'Aquitaine ou de la deuxième croisade (probablement peu de choses) ne sera guère amendé par la lecture de "Matrix". Mais le récit qui est le fruit d'une recherche historique approfondie m'a rappelé que je n'aurais probablement pas eu une grande espérance de vie à pareille époque.
À présent que nous sortons de périodes de quarantaine et de distanciation sociale, la lecture de ce nouveau roman de Lauren Groff sur la vie recluse d'une abbaye du XIIe siècle semble tout à fait opportune.
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An de grâce 1158. Alors que l'hiver se durcit, la Reine Aliénor chasse la jeune Marie de la cour de Westminster. C'est qu'elle y fait tâche, cette bâtarde au sang bleu, cette géante au physique ingrat venue de l'autre côté de la mer.

Envoyée contre son gré dans une abbaye abandonnée de Dieu, Marie, à peine 17 ans, est contrainte à embrasser une vie pieuse dont la devise "travail, silence et contemplation" la plonge dans un désespoir abominable.

Mais Marie, enfant du viol et rescapée des croisades, relève la tête. Son esprit court et virevolte. Fin stratège, elle dresse des plans, animée par une juste colère. Et dans l'écriture d'un premier lai, elle trouvera la matrice d'un nouvel élan.

Sous la plume détonante de Lauren Groff, Marie de France devient le porte-étendard d'une jeunesse révoltée, de femmes assoiffées de liberté, puisant dans la poésie et la sororité pour affronter leur époque si sombre et chaotique.

Une réussite.
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Cinq ans après Les Furies, Lauren Groff nous entraîne au XIIe siècle, dans un couvent de nonnes en Angleterre, et réinvente la vie de la poétesse Marie de France.

Elle réussit à construire autour de cette figure fascinante une biographie pleine de problématiques d'aujourd'hui

Dans une abbaye plantée sur une île crasseuse d'Angleterre, Marie de France, « bâtarde de sang royal» est envoyée seule, à cheval et à 17 ans.


Sa colère profonde, son orgueil rebelle et la vingtaine de visions qu'elle reçoit guideront ses idéaux et ambitions radicales à travers un monde sale et violent, dont elle décide de tenir à l'écart ses filles et femmes.

"La pression de la hiérarchie sur les religieuses est quotidienne, écrasante. Marie apprend à reconnaître le pas de certains supérieurs du diocèse dans les couloirs, car ils sont chaussés de bottes, pas des sabots des femmes de l'abbaye, et dès qu'elle les entend, elle bondit et s'esquive en silence dans les coulisses, laissant Emme dans ses brumes, car après tout c'est encore elle, l'abbesse, qui doit se débrouiller avec les exigences, les règles, les pressions pour obtenir de l'argent, les requêtes sans fin pour que les moniales offrent leur temps, leurs prières, leurs efforts, toutes choses auxquelles Emme acquiesce avec affabilité, et dont elle oublie ensuite commodément d'informer Marie. "

Marie ne cessera dès lors d'aller de l'avant, pour transformer les choses, guidée par son instinct sûr.

Matrix est un un texte vivant intimiste et charnel porté par une écriture fiévreuse, mystique et sensuelle qui affranchit les femmes de leur soumission à l'ordre divin . Matrix est aussi et surtout un roman percutant sur la sororité, sur une femme qui fut sans doute l'une des premières féministes de l'histoire …Une histoire fascinante de sororité, sur le pouvoir et la foi et le désir et la frustration et la liberté.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Un roman historique intéressant, avec Aliénor d'Aquitaine comme personnage secondaire. L'héroïne est la bâtarde Marie de France, demi-soeur d'Aliénor, grande, massive, toute en muscle et en rage. En un mot immariable, raison pour laquelle elle est envoyée dans une abbaye misérable, pour l'éloigner de la cour. Mais Marie est pleine de ressources et fait prospérer cette abbaye au-delà toute attente.
Dans ce roman, il n'y a que des personnages feminins, les hommes sont à peine mentionnés. Les femmes sont politiques, intelligentes, manipulatrices, capables du meilleur comme du pire. Il y a beaucoup de sensualité, beaucoup de religion bien sûr.
J'ai quand même trouvé pas mal de longueurs. Dans le même univers, j'ai nettement préféré Les simples de Yannick Grannec et La nuit des béguines d'Aline Kinner, que je conseille chaudement pour les thématiques Moyen-âge, communautés de femmes et féminisme avant l'heure.
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Je dois confesser une passion pour la littérature médiévale née à l'université entre spécialité et cours d'anglo-normand. Ce qui fait que dans mon panthéon personnel (j'allais écrire petit, mais un panthéon ne peut être petit) il y a Marie de France dont les Lais tiennent une place importante dans ma construction littéraire. D'où la Pléiade en photo.
Alors imaginez ma stupeur et ma joie à la vue de Matrix, cette biographie romancée d'une femme que je pensais être l'une des rares à célébrer encore.

Lauren Groff, sous cette magnifique couverture bleue, offre un texte prenant qui suit cette abbesse à nulle autre pareil. Une jeune fille arrachée à la lumière d'Aliénor qui se retrouve dans l'humidité et l'austérité d'une abbaye anglaise où rien ne lui appartient. Une communauté de femmes pouilleuses ne vivant que dans l'espoir du salut divin. Mais Marie dont le sang royal bat sûrement plus fort a une autre ambition. Et pas à pas, elle fera de ce lieu son chef d'oeuvre labyrinthique. Pierre après pierre, elle monte son royaume espérant le regard de sa reine. Celle dont l'image n'a jamais quitté sa rétine.
Créatrice, elle le sera aussi par les mots, noircissant des feuillets entiers. Femme de lettres avant que l'on puisse imaginer que cela existe. Marie de France s'élève. Au point de faire de l'ombre à la si grande et si belle Aliénor.

Ma crainte en commençant ce roman, c'était de lire une histoire un peu forcée de féminisme à la sauce médiévale. A grand renfort de sororité. Alors, on n'échappe pas tout à fait à cet écueil mais j'ai pris un réel plaisir à intégrer sur 300 pages cette communauté monastique où se mêle des femmes si différentes, souvent arrivées là par hasard, enfin surtout sans avoir entendu l'appel divin. On se fait nonne pour bien des raisons qui ne concernent pas Dieu.
Et plus j'avançais dans ma lecture, plus j'appréciais ce côté mystique qui s'ajoutait au rythme immuable de la vie de la communauté religieuse.
Je dois vous avouer que les mots latins non traduits, les vêpres et les laudes, tout ça réjouit mon coeur de latiniste et de bibliothécaire patrimoniale. Donnez-moi un livre d'heures en latin et enluminé, ça suffira à mon bonheur !

Après des jours de disette littéraire, ce roman, pas parfait mais audacieux, a su me captiver. Et je ressors de ma lecture heureuse d'avoir retrouvé Marie de France et curieuse du reste de l'oeuvre de Lauren Groff.
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Bienvenue en Angleterre au XII° siècle. Lauren Groff écrit une bio très romancée de Marie de France dont on sait peu de choses. Née en France, elle grandit à la cour anglaise après la mort de sa mère, auprès de la reine Alienor d'Aquitaine qu'elle aime avec passion. Bientôt, celle-ci la chasse de Westminster et la contraint à prendre le voile dans une abbaye royale isolée dans la campagne anglaise. C'est un déchirement pour Marie qui quitte les jours fastes de la cour pour un endroit sordide et un accueil des soeurs très hostile. Après une période de désespoir, effarée par les conditions de vie à l'abbaye, Marie se lance dans le travail, bien décidée à transformer l'abbaye en un lieu prospère et libre pour les femmes. Elle commence par créer un potager pour que chacune puisse manger à sa faim, puis récupère l'argent dû et mets au pas les débiteurs récalcitrants. A force de courage, de travail et de détermination, Marie réussit à enrichir l'abbaye, elle construit des dépendances pour accueillir les étrangers de passage, ajoute une aile à l'abbaye pour installer les jeunes filles qui souhaitent étudier, crée un labyrinthe pour protéger le lieu, et que les femmes y soient en sécurité. Marie restera fidèle à son amour pour Aliénor, elle lui écrira des poèmes, elle est d'ailleurs "la première poétesse française connue pour son recueil Les Lais de Marie de France, douze récits en vers narrant des aventures chevaleresques et l'amour courtois". Et consacrera sa vie aux femmes, à son abbaye et à l'écriture.

Je me suis régalée. le style de l'autrice est tout à fait surprenant, fleuri et enrichi de mots archaïques (bravo à la traductrice qui a su conserver le style), les descriptions nous projettent dans un univers d'odeurs, de sensations ; humidité de l'air et des corps, âpreté des matières et des corps. On souffre avec les soeurs, de la malefaim, de la maladie, du froid glacial, de la boue, de la jalousie et de la méchanceté aussi, et puis on revit ensemble ! Moi j'y étais dans cette abbaye anglaise au XII siècle ;)
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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de gris marie recouverte
et d'étouffer sous les contraintes et l'humiliation de frotter jusqu'au sang
une flamme dans les yeux
devenir enviable pour recouvrir la grâce
endosser les convulsions et revanche
le labeur à hauteur d'homme
une communauté de femme en autonomie invente l'espace safe mais continue de se sentir inférieures les lamento ont la vie dure sauf Marie la cavalière
et sa vie brodée
avec délectation les pérégrinations de Marie de France la femme de lettres (12 -ème siècle), Marie désavouée nonne parce que disgracieuse
Marie L indomptable secrète Marie la conquérante Marie L amoureuse
caustique et taquin la langue agrippe en délice mordant et ironie.

Un gout de Games of Thrones version féministe et du magnifique L'âge d'or de Cyril Pedrosa et Roxanne Moreil
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Autour du personnage de Marie de France, poétesse du XIIe siècle, Lauren Groff nous propose une fiction historique. Son récit se révèle être une ode fabuleuse, un hommage à toutes les femmes médiévales, leur capacité de résilience, leur force incontestable et leur bel esprit de survie. Elle pose dans ce récit un regard terrible sur la morosité de la vie monastique.
Du couvent délabré où Marie est exilée par Aliénor d'Aquitaine (une autre femme forte) Marie va assumer son rôle de prieure avec beaucoup de passion, d'ambition et de grandeur. Elle va faire de son couvent une entreprise riche et florissante. Capable de protéger ses compagnes des forces prédatrices, majoritairement masculines, tant cléricales que laïques. Au Moyen Age les femmes vivaient dans un stade d'infériorité institutionnalisé, mais Marie à force de courage va se frayer un chemin vers la liberté.
Aventure étrange où se mêlent profane et sacré. Récit d'un monde incroyable plein de ténèbres, de dureté et de surprises inattendues.
Un beau portrait de femme belliqueuse, mystique, orgueilleuse. Une belle fiction à découvrir.
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Exclue de la cour d'Alienor d'Aquitaine, Marie ni belle ni laide mais dont le physique sort de l'ordinaire, est envoyée contre son gré

dans un couvent où elle devra faire ses preuves, avant de bientôt le diriger…
C'est un roman puissant, qui enferme le lecteur dans un espace clos.. La vie est faite de chair et de sang, d'émotions , de prières et de croyances …
on parcourt les couloirs de l'abbaye que l'on voit prospérer et s'agrandir. Des jalousies s'exercent. des complots sont fomentés, des autorités sont contestées… C'est l'histoire de Marie et de ses soeurs, d'une communauté où il faut se défendre trouver sa place. C'est le temps du douzième siècle avec ces espions et ces alliés.

C'est une écriture puissante qui vous porte jusqu'au terme du roman où tout s'apaise enfin.
Magnifique…….

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