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4,19

sur 456 notes

Quel livre que "Les vaisseaux du coeur" ! J'ai été cueilli dès les premières lignes et ce jusqu'au dénouement.

Plus qu'une histoire d'amour, une vie de passion entre deux êtres que rien ne semblait rapprocher de prime abord et qui ont lutté contre ce destin social et amoureux.

Plus qu'une histoire de passion et de désir, Benoite Groult nous évoque le temps qui passe et les conséquences sur le corps et l'esprit, sur les autres et sur soi.
Elle aborde aussi une vision de nos sociétés occidentales où le conformisme a pris le dessus sur la pensée critique. Alors que son écrit date des années 60, il semble étonnement ancré dans ce XXIe siècle où les dérives capitalistes sont à leur paroxysme. En cela il n'a pas vieilli.

Dans la veine de "Belle du Seigneur" d'Albert Cohen - aucune comparaison n'étant faite, l'histoire de George et Gauvain nous rappelle que l'amour peut détrôner la raison et être majestueusement mis en mot, décrit et analysé.

Il semble si difficile d'évoquer et mettre en mot ce que nous apporte l'autre, que ce soit ces signes d'amour ou ce côté sensuel et sexuel de la relation à deux, sans être dans une sorte de "déjà-vu".

C'est ce qu'a si bien réussi l'auteure.
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Voici un livre écrit en 1988 par la féministe militante et écrivain, Benoîte Groult.
A ce qu'il paraît, c'est un livre en partie autobiographique.
Elle nous raconte une belle et forte histoire d'amour entre George dite Sanzès et Gauvain, histoire qui va s'étaler sur plus de 40 années ! Les amants vont garder intacte cette forte attirance physique et vont connaître une entente physique absolue qui va perdurer alors que les ravages du temps sont déjà là.
Le ton de Benoîte Groult est très libre, très moderne, assez féroce, réaliste, et par moments tellement drôle.
Un excellent livre.
Un film fut adapté en 1992 par Andrew Birkin (co-production franco-germano-canadienne) avec Greta Scacchi et Vincent D'Onofrio. Il est visible sur Youtube (1:48) avec de très, mais très mauvais sous-tîtres en espagnol. Il est très en déçà du livre.
Lien : http://pasiondelalectura.wor..
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Une magnifique histoire d'amour et de liberté
Nous suivons tout au long de leur vie ces amants Georges et Gauvain animés par une passion dévorante, leurs corps qui s'appellent à travers le monde.
Nous nous prenons d'affection par leurs destins leurs rencontrent secrètes.
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Les vaisseaux du coeur /Benoîte Groult
« J'avais dix huit ans quand Gauvain m'est entré dans le coeur pour la vie, sans que nous le sachions, ni lui, ni moi. Oui, cela a commencé par le coeur ou ce que je prenais pour le coeur à cette époque et qui n'était encore que la peau.»
Ainsi commence la narration par George Gallois de l'histoire de cet amour improbable entre un marin pêcheur breton inculte, Gauvain Lozerech, un bel homme à la carrure imposante et George, une jolie intellectuelle parisienne aujourd'hui professeur d'histoire. D'amis, au fil de rencontres espacées, ils deviennent vite amants.
Représentants de deux espèces apparemment inconciliables, ils s'étaient croisés jeunes, elle étudiante en histoire et lettres classiques et lui la plupart du temps sur un chalutier en Mer d'Irlande, puis toisés persuadés après chaque rencontre que leurs chemins ne se croiseraient plus jamais, chacun demeurant dans sa classe sociale. Mais les regards n'étaient pas totalement innocents et les corps ne tardèrent pas à fusionner.
Et pourtant ! Ils sont alors envahis par un sentiment qui leur paraît incongru et absurde, avec une certaine culpabilité à la clef ; mais l'attraction de leurs corps devient irrépressible dans le mystère de leur plaisir à chaque fois renouvelé. le goût de leur premier désir devient alors inoubliable. George éprouvait alors le sentiment que tout deux étaient sortis par effraction de la vie qui leur était tracée et qu'ils en seraient punis. Leur vie alors tenait tout entière dans l'instant et ils parvenaient à oublier tout le reste pour éprouver leur semblait-il la plus intense forme de joie.
Les années passent et les retrouvailles épisodiques se transforment en une passion physique inaltérable et George en femme libre sait que si elle veut garder cet amour-là, il lui faut accepter de le perdre après chaque rencontre. Mariés chacun de leur côté, ils se sont aimés, ils ont vécu tant de premiers jours dans l'euphorie, et des derniers jours qui devenaient insupportables : mais tel était leur choix pour que dure leur amour.
Ce roman est donc le récit d'une passion physique capable de balayer toutes les différences sociales, culturelles, et même les entraves conjugales, l'éloignement et le temps qui passe. C'est aussi, dans le chapitre sur la Floride où ils se sont retrouvés pour s'aimer incognito, une satire de la vie artificielle dans cet état américain complètement factice.
La fin du roman est une réflexion lucide sur le vieillissement des corps, un passage douloureux à partir des « cinquantièmes rugissants ». « On ne vieillit pas tous les jours un peu, mais par à-coups…Au début on fait face, on gagne quelques batailles…». Puis vient le temps où l'on passe autant de temps à colmater les brèches qu'à vivre !
Cette fabuleuse histoire d'amour sensuel et tendre est quasiment mythologique. Ils ont inventé une passion qui ne s'est point usée. Ils ont su préserver leurs belles amours de leurs disgrâces quotidiennes. Leurs complicités dans les étreintes et leurs brèves rencontres ont été le plus fort des liens pour une liaison improbable mais souveraine dans le plaisir. Oui, commencée à fleur de peau, cette histoire s'est bien prolongée au fond du coeur. D'où le titre de ce magnifique et bouleversant roman.
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Comment parler de ce roman "Les vaisseaux du coeur" de Benoîte Groult" sans en faire une critique fade, moyenne, tout juste bonne à jeter. Aucun mot ne pourra retranscrire ce que j'ai ressenti en lisant ces pages, cette passion dévorante qui a consumé ces deux amants prêts à tout pour quelques heurs ensemble que rien n'a jamais éteinte. Séparés des années par des kilométres, des heures, des jours de distances mais ils se retrouvèrent toujours. Est-ce un amour rêvé par l'auteur ou vécu? Ce Gauvain semble avoir existé bel et bien d'ailleurs pourquoi changer son prénom sinon? On y croit malgré le côté incroyable, irraisonnée de leur relation. Elle, "George Sanzès", en parle si bien. Ce "plouc" d'à côté qu'elle n'aurait jamais dû intéresser, elle la bourgeoise issue de bonne famille partie à Paris étudier, bien loin de son monde. "Gauvain" ou "Lozerech", est fils de paysan et à seize ans il devient mousse sur le bateau d'un frère aîné puis montera vite ne grade. Un marin, qui vit à la dure loin de la terre et de la culture, des bonnes manières, de l'Histoire et de ses considérations à elle. Adolescente, un jour, elle a aidé à la récolte avec sa soeur et a posé son premier regard sur ce jeune homme fort, grand et musclé, aux cheveux bouclés. Ils ont été danser avec d'autres puis se sont enfui pour une baignade nocturne mais rien n'a eu lieu. Mais rien n'a été oublié, ces premiers désirs de l'autre. Puis, des années plus tard, il est fiancé, elle, libre. Elle est invité au mariage de sa soeur. Ils vont se lier enfin et garder un souvenir inoubliable de ces moments partagés. Cet amour à contre-sens, ils vont tout faire pour l'arrêter, le refréner mais cela ne va pas fonctionner. Ils vont chacun de leur côté tenter de se raisonner. lui car il est un homme bien qui veux être fidèle à sa femme. Elle car elle pense que c'est trop compliqué pour lui, pour elle et aussi car ils n'ont rien en commun. Il est ignorant de tout ce qu'elle aime, ne comprend rien à l'histoire, voyage beaucoup mais ne s'intéresse pas aux chose comme ses autres collègues marins... Il lui offre toujours des cadeaux affreux, ne comprend rien à l'Art, rit trop fort, se conduit comme un paysan.. Elle a étudié à la Sorbonne, est professeur d'Histoire. Elle enseigne en Amérique, elle écrit des livres spécialisés... Mais toutes ces différences quand ils se retrouvent sont gommées quand ils se frôlent et font l'amour. ils sont irrémédiablement attirés l'un par l'autre à chaque fois... Et même éloignés par des kilomètres, ils pensent à l'autre, s'écrivent. Il l'aimera toujours comme au premier jour. Ils ne vivront que des premiers et des derniers jours. Une belle histoire d'Amour que j'ai refermé les larmes aux yeux.
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On connaît Benoîte Groult en féministe militante et engagée, je la découvre ici en grande amoureuse.

Dans ce roman, elle nous conte, à la première personne, la relation de George, intellectuelle parisienne et d'un marin breton qu'elle choisit d'appeler Gauvain. C'est un amour qui aurait dû être classé dans la série des "impossibles" tant sa pérennité semble compromise au vu des origines sociales et culturelles des deux amants.

Et pourtant, une vie durant, ils n'auront de cesse de s'aménager des rencontres, loin de leur monde respectif, car ils ont beau ne rien avoir en commun, le désir que leurs corps expriment au moindre contact les font sombrer dans une félicité que ni l'une ni l'autre n'ont connue ailleurs.

Pour certains passages, Benoîte Groult quitte la première personne : "Cette rencontre-là, je ne saurais la décrire à la première personne. C'est seulement en m'abritant derrière un pronom moins personnel que le "je" que je pourrai transcrire le témoignage de George et tenter de cerner de plus près l'évidence irritante du désir amoureux, qui n'est peut-être que l'ultime mensonge du corps." Si la force de ce désir et le plaisir qu'elle éprouve ne sont en rien escamotés, l'auteure jette un regard sans concession sur cette vie de femme qui n'est pas prête à se "sacrifier" par amour.

C'est l'histoire d'un amour fou, mais pas au point d'entraîner la femme à renoncer à sa propre vie (familiale, professionnelle, culturelle), un amour qui n'est fait que de parenthèses dans la vie des deux amants, mais certainement celui qui aura compté le plus pour eux.


"C'est seulement lorsque nous sommes dans les procédures de l'amour que j'oublie à quel point nous appartenons à deux espèces étrangères. J'ai longtemps pensé dans ma jeunesse que s'aimer, c'était fusionner. Et pas seulement dans la brève et banale union des corps, ni même dans un orgasme mystique. Je ne le pense plus. Il me semble aujourd'hui qu'aimer, c'est rester deux, jusqu'au déchirement. Lozerech n'est pas, ne sera jamais mon semblable. Mais c'est peut-être ce qui fonde notre passion".

Un roman de la maturité qui, même 20 ans après 1968, a fait scandale. Une femme n'avait-elle pas osé écrire et décrire son désir et son plaisir physiques sans tomber ni dans la pornographie ni dans l'eau de rose. Une femme n'avait-elle pas osé affirmer qu'un tel amour n'était possible qu'à la condition que le couple ne partage pas la vie commune ?

Un roman que l'on peut lire encore aujourd'hui et qui n'a rien perdu de sa nécessité.

Lien : http://meslecturesintantanee..
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Une belle histoire d'amour, à la fois improbable (entre un marin et une intellectuelle) et pourtant d'un genre plus fréquent qu'on ne le penserait, dotée de la saveur du secret et du fruit défendu. Une histoire très érotique aussi, je m'en souviens encore alors que je l'ai lu il y a des années. Un joli pied de nez à l'image habituelle des féministes, dont Groult est une brillante représentante, image convenant aux hommes, à savoir celle de vociférantes frigides. Eh bien non, Messieurs, on peut vous aimer passionnément sans accepter l'idée de vous être éternellement assujetties. Il flotte aussi sur cette histoire une atmosphère de douce nostalgie, ce sentiment du temps qui passe et dont il ne reste que... l'amour ? Tiens ça me donne envie de le relire...
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N°153
Avril 1993



LES VAISSEAUX DU COeURBenoîte GROULT – Editions GRASSET.


Qu'est ce qui peut bien tenir liés l'un à l'autre une femme agrégée d'histoire, parisienne et enseignante et un pêcheur breton, deux êtres par ailleurs mariés l'un et l'autre, mais pas ensemble ?

De la Bretagne aux Seychelles, le lecteur attentif se laisse porter par un texte où le plaisir du dépaysement, l'humour subtil et parfois sarcastique le disputent à un écrit fait de complicités et d'étreintes.

Les rendez-vous se font lointains, les relations tendrement érotiques, les adieux déchirants, les absences invivables, la vie autrement irrespirable…

Deux êtres que tout sépare passent leur temps à se quitter, se retrouver, s'aimer, comme seuls savent le faire ceux que le quotidien et la vie commune n'ont pas réussi à étouffer et qui trouvent dans leur séparation même la force de s'attendre, et l'envie renouvelée qu'ils ont l'un de l'autre…

C'est une fabuleuse histoire d‘amour, un roman sur la fidélité entre deux amants. Contrairement à ce que peuvent être les apparences, avec un texte où l'impudeur ne le cède en rien à l'humour, l'auteur nous donne à lire un livre émouvant où deux êtres se croisent, se poursuivent, pour finalement se séparer sans que la lassitude et l'usure du temps pèsent sur eux.

« Les cormorans ne savent vivre qu'au large, ils ne se posent jamais longtemps à terre. », note l'auteur en guise de conclusion.


© Hervé GAUTIER.
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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C'est une histoire adultérine entre cette femme libre qu'est George et Gauvain, ce matin bourru mais attachant.

Leur histoire va se poursuivre sur près de 40 ans.
Lui, est marié avec une femme qu'il n'aime pas, mais avec laquelle il va rester toute sa vie, par convenance .

Ils vont se retrouver aux quatre coins du monde pour assouvir leur passion charnelle, parce que oui, il est question de sexe ici

Benoîte Groult n'y va pas par 4 chemins, elle nous parle du feu que le désir peut provoquer en nous, du coeur qui se met à battre plus fort lorsque l'autre nous touche, de la perte de contrôle lorsqu'on pense à l'amour avec l'autre.
L'acte physique est au centre de tout et dicte leurs faits et gestes toute leur vie durant.
George aura très vite décider de faire privilegier ses envies de femme désirant un homme physiquement, et renoncera à une histoire d'amour. Elle assumera parfaitement ses choix.

Elle explique pourquoi, parfois, deux êtres savent qu'ils ne seraient pas fait pour vivre ensemble une banale vie conjugale, mais que leur corps, eux, se comprennent parfaitement, s'emboîtent naturellement pour ne faire plus qu'un et vibrer .

Benoîte Groult nous parle bien de sexe mais ne tombe jamais dans la vulgarité même si parfois les mots sont crus
Et puis finalement, elle nous fait réfléchir sur les différentes manières d'aimer.
Et si, une si longue histoire charnelle était, à sa manière, aussi une histoire d'amour qu'on a tenté de préserver au maximum ?
Parce que oui, les vaisseaux du coeur dictent aussi le sexe .
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Quelle surprise que ce livre intense, qui narre un amour auquel on ne s'attend pas entre une "intellectuelle" et en marin. Un magnifique portrait d'un amour charnel (jusqu'à la crudité de certaines scènes), au-delà du "raisonnable". Je ne connaissais pas madame Groult je le sais après avoir lu cet étrange et très bel hymne à la passion.
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