Ca alors!!!! Ce livre, je l'ai déjà luil y a quelques années et il n'apparait pas dans mon babelio!!! ;-)
Donc, je viens de le relire, parce que j'en gardais un très bon souvenir et que je voulais me refrotter à ce style. Deuxième lecture très fidèle à mon souvenir. D'abord parce que j'adore ce genre de bouquin "j'écris comme je parle" : que je me sens plus proche de la narratrice avec ce "je" et ce parler un peu précaire parfois, avec des expressions de "rue" (bon, là, en 2018, y'en a qui commencent à dater un peu... c'est le problème!). Il n'y a rien d'original, on accompagne Doria pendant quelques mois dans sa vie, on traverse son quotidien d'assistantes sociales, de psy, sa vie au collège, sa vie dans a rue, sa vie avec les voisins... Et entre le début et la fin, on ne peut pas dire qu'il y ait des tas de changements, oui, elle va un peu mieux dans sa vie, elle a retrouvé un peu de confiance en elle, et en même temps sa mère aussi puisqu'elle s'est alphabétisé et qu'elle a trouvé un boulot.
Faïza Guène est très forte pour poser son décor, un décor réel, et broder son quotidien dessus sans qu'il y ait de longueurs ou quoi que ce soit. L'histoire qu'elle raconte, c'est l'histoire d'une fille comme une autre, mais elle le fait avec une gouaille jouissive.
Si je devais faire une sorte d'"arbre" généalogique de tous ces bouquins comme ça, (beaucoup en littérature jeunesse) écrits "comme j'te parle", je dirai que le père, le grand-père, l'initiateur, serait Momo, Momo de "
la vie devant soi" de
Romain Gary : à ceci prêt, près? que chez Gary, la recherche littéraire va de pair avec l'écriture "com'j'teparle" : exemple : Doria au lieu de prononcer Karine va dire Karim ; de même elle rapporte des paroles de sa mère dites avec l'accent maghrébin, c'est drôle! Chez Gary, Momo fait le même genre de "faute" (pour prononcer proxénète par exemple) mais là où ça va plus loin c'est que mal comprendre certains mots va le conduire à avoir une vision de la vie changée.
Bref.
Donc il faut vraiment que j'en trouve d'autres à lire, des
Faïza Guène!