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EAN : 978B00182CJYY
La Renaissance du Livre (30/11/-1)
4/5   1 notes
Résumé :
238 pages. Quelques gravures en noir et blanc hors texte.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pierre Allain, en août 1914, est aspirant de marine, élève à l’École Navale de Brest.
Ayant accroché, durant le premier hiver de guerre, son premier grade d'enseigne de vaisseau sur un croiseur montant la garde entre Ouessant et les côtes anglaises, il obtient très vite son premier commandement sur une vedette rattachée au patrouilleur "la Doris" dont le pacha est le lieutenant de vaisseau de Saint-Clair ...
"La guerre des enseignes" est un roman.
Ce n'est pas un livre de guerre, ni un livre d'Histoire.
Ici pas des descriptions de combats navals, de sauvetages périlleux, de tragiques torpillages, le récit, ne contenant que peu de noms, que peu de précisions, est volontairement laissé dans le flou.
Les personnages ne sont pas plus intimement dépeints.
Le récit s'articule autour d'une idée, celle que de rencontrer l'ennemi pendant quelques minutes est un hasard qu'il faut acheter avec de longues heures sans gloire.
Le conflit semble lointain, presque abstrait.
Le combat naval, où Allain ne s'apercevra de sa blessure que par le sang qui coule dans sa pantoufle, vient se placer comme l'épilogue du propos.
Louis Guichard, avec ce livre, a voulu rendre hommage à tous ces jeunes officiers disparus lors de mornes patrouilles, de sombres nuits de tempête sans combats ...
Mais "la guerre des enseignes" est aussi un solide ouvrage maritime où Louis Guichard entreprend "d'amariner" son lecteur.
L'auteur explique, raconte, donne même quelques bons conseils pour mieux s'adapter à cette étrange vie que l'on mène sur le dos des mers :
- de ne pas être tenté de demander à chaque instant à quel jour et à quelle heure on arrivera ...
- de ne plus se représenter avec angoisse les profondeurs sur lesquelles est posé le bateau mais bien plutôt de commencer à s'inquiéter lorsque l'eau vient à manquer sous la quille ...
- de ne pas se promener sur le pont sans coiffure, qu'elle soit casquette ou bachis ...
Louis Guichard s'autorise aussi quelques petites leçons de vocabulaire.
Il n'y a de cabine que sur les navires de commerce et dans les maisons de couture ...
Au lieu de drapeau, il convient de parler de pavillon et de drisse au lieu de corde ...
Au final, cet ouvrage, qui a obtenu le grand prix de l'Académie de Marine en 1928, est une réflexion, une analyse lucide et humaine des choses de la guerre et des bateaux gris qui la font.
La plume de l'auteur est élégante.
Le style de son écriture est agréable et efficace.
Il masque, avec une certaine légèreté affichée certainement par pudeur, la souffrance, la douleur et l'ennui éprouvés tout au long de cette autre drôle de guerre ...






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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le cargo étant en train de passer à l'état d'écumoire, ses hommes amènent en hâte la seule embarcation qui restât intacte et s'écartent, à force d'avirons, de leur navire.
Le sous-marin ralentit un peu la cadence de son tir, et s'approche de sa victime avec une certaine défiance.
La mer d'Irlande retentit à ce moment de lugubres cris, et, sur la plage avant du cargo qui continuait à s'enfoncer doucement, une femme sort d'un panneau et commence de tourner en rond, comme une véritable démente, cheveux au vent.
Elle tient un bébé dans ses bras et ne cesse de crier vers le ciel.
Le commandant du sous-marin s'approche pour essayer de comprendre ce que veut cette femme éplorée.
Il entend bientôt parmi ses imprécations :
"Que Dieu les maudisse ! Ils ont tué mon mari".
L'allemand est maintenant tout près du bateau qui coule.
La folle se penche au dessus du bastingage et jette son bébé sur le pont du sous-marin.
C'est ainsi, conclut Revial, que grâce à une série de circonstances combinées par Joss, un matelot britannique, déguisé en femme, aurait obtenu la Victoria Cross pour avoir jeté avec adresse, dans le kiosque d'un sous-marin, une bombe recouverte d'un châle et d'une tête de poupée en chiffons ...
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Leurs noms ne figurent pas dans ce livre, ni ceux de leurs bâtiments. Paul Chack a dit, et trop bien dit, leurs exploits et leurs vertus pour que je tente de les rappeler après lui, tels qu'ils doivent demeurer dans l'Histoire.
Mais au cours d'une guerre navale, le combat ne dure qu'un instant ; les engagements rares et brillants se déroulent devant une toile de fond grise et monotone ; rencontrer l'ennemi pendant quelques secondes est une chance qu'il faut payer de plusieurs années d'attente.
J'ai essayé de montrer dans cet ouvrage de quels soucis, de quelles joies, de quelles misères fut tissée la trame de notre existence quotidienne, et de raconter la guerre navale dans sa tenue de tous les jours ...
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- Mais enfin, dit Revial, qui croyez-vous qui dirige la guerre navale ?
- La providence, répliqua l'aumônier.
- Les amirautés, dit Allain.
- Le hasard, affirma Revial. C'est lui notre grand maître. La première marine du monde le reconnaît elle-même, puisqu'elle a fait de ce hasard une divinité, que nos camarades britanniques vénèrent sous le nom de Joss : ce passager qui s'assure pour toutes ses traversées, et qui saute sur une mine cette seule fois qu'il n'est pas assuré, rend inconsciemment hommage à ce Joss ...
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