AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Farmhand tome 1 sur 4
EAN : 9782413016588
160 pages
Delcourt (04/09/2019)
3.67/5   44 notes
Résumé :
Jedidiah Jenkins est agriculteur, mais il ne cultive des organes humains « plug-and-play » à croissance rapide capable de réparer les corps. Perdre un doigt? Besoin d'un nouveau foie? Il a ce qu'il faut. Malheureusement, les étranges substances qu'il utilise ont quelques effets secondaires. Au fond du sol de la ferme familiale Jenkins, quelque chose de noir a pris racine et commence à grandir.
Que lire après Farmhand, tome 1Voir plus
Nailbiter, tome 1 : Le sang va couler par Williamson

Nailbiter

Joshua Williamson

4.29★ (324)

8 tomes

Oblivion song, tome 1 par Kirkman

Oblivion Song

Robert Kirkman

3.97★ (330)

6 tomes

Animosity, tome 1 par Bennett

Animosity

Marguerite Bennett

3.42★ (122)

4 tomes

Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
3,67

sur 44 notes
5
5 avis
4
9 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2018, écrits, dessinés, et encrés par Rob Guillory, avec une mise en couleurs réalisée par Taylor Wells, et un lettrage effectué par Cody Chamberlain. Il se termine avec 6 pages d'études graphiques réalisées par Guillory.

Un soir dans une ferme en Louisiane, Zeke (diminutif d'Ezekiel) Jenkins est sorti dans l'enclos des poules, le fusil à la main après avoir entendu du bruit. Il y a est rejoint par sa soeur Andrea. Ils trouvent plusieurs cadavres de poules et sont jetés à terre par un mouvement du sol. Un oeil est apparu sous la terre. Zeke reconnait son père. Il se saisit d'une pelle pour le déterrer au plus vite. Alors qu'il agrippe la main de son père, des racines surgissent de sa main et du sol et s'empare de Zeke., puis de sa soeur et un énorme monstre en forme de tronc géant annonce un grand malheur. Zeke se réveille en sueur dans son lit, après ce cauchemar. Il indique à sa femme qu'il va préparer le café. Il réveille ses 2 enfants Abigail (la grande fille) et Riley (le garçon de 6 ans). Une fois la famille prête, ils montent dans la voiture et se rendent à la ferme de Jedidiah Elias Jenkins (le père de Zeke) pour lui rendre visite, pour la première fois depuis des années.

La famille Jenkins arrive à la ferme Jenkins Family Farm. Ils se font connaître du garde à la barrière d'accès, qui les autorise à pénétrer sur le site. Ils descendent de voiture pour prendre le tracteur avec remorque aménagée avec des sièges, qui les emmène jusqu'au site de production. Chemin faisant, ils ont droit à une présentation projetée sur les murs, expliquant comment Jedidiah Elias Jenkins a créé cette ferme d'organes, après avoir la vision d'un nouveau type de cellules souches s'inscrivant dans un dessein intelligent, et avoir pu construire la ferme grâce au financement de Randall Lafayette. La famille arrive devant des plants d'organes, et ils sont accueillis par Jedidiah Jenkins lui-même et Andrea Jenkins (la soeur de Zeke). le père et la soeur sont très contents d'enfin revoir le reste de la famille qui vient tout juste de se réinstaller dans la région. Andrea Jenkins emmène Mae, Abigail et Riley faire un tour des installations, pendant que Zeke et son père vont discuter de leur côté. Pendant ce temps-là, Mikhail, un jeune garçon, s'est introduit dans une serre où poussent des doigts sur des plantes. Il en cueille un et l'installe dans son bras droit factice. Mais la sécurité survient et le neutralise.

En voyant une nouvelle série réalisée par Rob Guillory, le lecteur a tout de suite l'eau à la bouche, au souvenir de la précédente : Chew avec John Layman. Il n'est pas certain que Guillory saura imaginer un scénario aussi riche et émouvant que celui de Chew, mais il est sûr de retrouver ses dessins vivants, avec une fibre comique irrésistible. Effectivement, dès la première page, il retrouve les caractéristiques graphiques des dessins de cet artiste. Celui-ci détoure les formes avec un trait fin, ce qui donne parfois une impression de décors en carton-pâte, pas très consistants. D'autant que pour les représenter, il en simplifie les formes afin de ne pas surcharger les dessins. Une fois adapté à cette caractéristique de représentation, le lecteur peut constater que Rob Guillory construit quand même des décors fournis : les bâtiments de la ferme du cauchemar, la maison des Jenkins, les biodômes de la Ferme Jenkins Family, l'intérieur d'un biodôme dont la découverte se fait dans un dessin double page, l'extérieur et l'aménagement intérieur de la maison de Monica Thorne, les différents secteur de l'école de Riley (salle de classe, toilettes des écoliers, espaces verts de la cour de récréation), la chambre d'hôpital d'Andrea. Éventuellement, le lecteur peut parfois rester déstabilisé le temps d'une case par un décor un peu gauchi, ou un peu exagéré comme s'il s'agissait d'un dessin pour enfant.

S'il a lu Chew, le lecteur retrouve avec grand plaisir la manière de dessiner les personnages de Rob Guillory, du fait de leur vitalité, leurs sourires, leurs émotions s'affichant sur leur visage, les expressions de visages parfois caricaturales pour mieux faire ressortir l'état d'esprit du personnage concerné, leur langage corporel également très expressif, certaines postures irrésistibles, mais aussi leur capacité à exprimer leur effroi, leur angoisse, leur contrariété, etc. Ezekiel Jenkins est tout de suite sympathique en homme élancé d'une trentaine d'années, s'habillant simplement en jean et teeshirt, souvent pris de court par la réactivité de ses enfants, ou par les réponses de son père. Ses gestes et son visage permettent de de se faire une idée de son caractère entier, de sa volonté d'être conciliant et attentionné, mais aussi de son refus de se laisser marcher sur les pieds. Les émotions de ses enfants sont plus franches, conformément à leur âge. le lecteur tombe sous le charme de la gentillesse de Monica Thorne, ex-collaboratrice de Jedidiah Jenkins, maintenant à la retraite, cultivant son jardin, et préparant des tisanes. Il sourit en voyant comment elle révèle son jeu avec Andrea lorsqu'elle la reçoit chez elle, et comment son registre d'expression change du tout au tout lorsqu'elle tombe le masque et que sa vraie personnalité ressort.

Outre ces qualités, le lecteur retrouve également la propension de Guillory à intégrer des petits détails dans ses dessins, que ce soit des libellés sur des panneaux, ou des images de sitcoms sur les écrans télés, ou encore un ou deux références pointues, comme le visage de Mason Savoy sur une affiche pour des couvre-chefs. Étant le créateur intégral de sa série, l'auteur sait aussi concevoir des séquences visuelles variées, pouvant passer de cases de la largeur de la page, à une page avec 16 cases de la même taille disposées en 4 rangées de 4. Dans l'épisode 4, il conçoit 2 pages sur la base de cases de la largeur de la page, alternant une case consacrée à Zeke, une autre à Andrea pour montrer les similitudes de leurs situations. Il joue admirablement bien de la dimension horrifique générée par des organes humains poussant sur des plantes. Il joue aussi sur la dimension humoristique quand les enfants se retrouvent à récolter des doigts, à raser des crânes, ou encore à nettoyer des dentitions à la ferme. Il sait aussi jouer sur les sous-entendus sans dessiner de manière explicite quand plusieurs employés se rendent subrepticement dans la serre qui abrite les plants d'organes sexuels. Il se montre tout aussi habile à suggérer que certains organises vivants ont été infectés par les organes cultivés sur les plantes au dessein intelligent.

Le lecteur se rend compte qu'il oublie toute inquiétude relative au scénario dès la troisième séquence, et qu'il s'implique tout naturellement dans cette histoire. Son attention se met tout de suite en alerte quand le diaporama de présentation des installations de Jedidiah Jenkins fait mention de la lumière vive à la suite de laquelle tout le concept des cellules souches se retrouve dans l'esprit de Jedidiah. Mais l'intrigue prend une autre direction avec les différentes tentatives d'espionnage industriel plus ou moins intrusif, avec la rencontre de personnages improbables comme le pasteur Tree Moore, ou Tiberius Lafayette, le responsable de la sécurité incompétent, pistonné parce que c'est le fils de Randall Lafayette, le financier de la ferme Jenkins, avec l'histoire personnelle d'Andrea Jenkins, avec les élections municipales, etc. Au fil des séquences, le scénariste intègre avec aisance de nombreuses informations nourrissant son récit et l'environnement dans lequel il se déroule, de manière organique, sans être indigeste. À la fin du premier épisode, le lecteur est conquis. Il a retrouvé quelques sensations similaires à celles de la lecture de la série Chew, sans qu'il ne s'agisse d'une redite ou d'une variation décalquée dessus.

En plus de dessins toujours aussi vivants et pleins d'entrain, et d'une intrigue roborative avec des mystères intrigants, le lecteur côtoie des personnages très attachants, avec une histoire personnelle spécifique, et une réelle dimension humaine. Avec sa série, Rob Guillory évoque bien sûr les dérives éthiques de la génétique et son utilisation dictée par le profit, mais il n'en sacrifie pas pour autant les personnages. Il met en scène la manière dont Zeke a dû se construire avec un père de substitution, les inquiétudes enfantines de Riley qui a l'impression d'être suivi par un ver de terre géant qu'il est le seul à remarquer, le surinvestissement madame Tillerson dans son chien Fuzznuts (un épagneul King Charles), les relations professionnelles tournant à l'aigre entre 2 collaborateurs, les stratégies d'évitement et les excuses pathétiques d'un employé fainéant, la manière dont Andrea Jenkins remet à leur place des rednecks misogynes, etc. Après avoir tourné la dernière page, le lecteur se demande comment Rob Guillory a pu inclure autant de dimensions à son récit, et qu'il reste aussi digeste, divertissant et amusant, sans rien perdre de son impact.

Pour un lecteur ayant lu la série Tony Chu, impossible de résister à la curiosité et au plaisir de retrouver Rob Guillory, même s'il ne travaille pas en tandem avec John Layman. Pour les autres lecteurs, il est vraisemblable qu'il faille un petit temps d'adaptation à la narration visuelle, drôle, avec une impression de manque de sérieux. À la fin du premier épisode, tous les types de lecteur se retrouvent totalement immergés dans une intrigue riche et mystérieuse, attachés aux personnages très humains avec leurs qualités et leurs défauts. La narration se déroule dans la bonne humeur grâce à des gags bien trouvés et des personnages avec des réactions parfois un peu exagérées pour un effet comique. À la fin du dernier épisode, le lecteur est impatient de pouvoir lire le suivant.
Commenter  J’apprécie          90
Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il comprend les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2018, écrits, dessinés, et encrés par Rob Guillory, avec une mise en couleurs réalisée par Taylor Wells, et un lettrage effectué par Cody Chamberlain. Il se termine avec 6 pages d'études graphiques réalisées par Guillory.

Un soir dans une ferme en Louisiane, Zeke (diminutif d'Ezekiel) Jenkins est sorti dans l'enclos des poules, le fusil à la main après avoir entendu du bruit. Il y a est rejoint par sa soeur Andrea. Ils trouvent plusieurs cadavres de poules et sont jetés à terre par un mouvement du sol. Un oeil est apparu sous la terre. Zeke reconnait son père. Il se saisit d'une pelle pour le déterrer au plus vite. Alors qu'il agrippe la main de son père, des racines surgissent de sa main et du sol et s'empare de Zeke., puis de sa soeur et un énorme monstre en forme de tronc géant annonce un grand malheur. Zeke se réveille en sueur dans son lit, après ce cauchemar. Il indique à sa femme qu'il va préparer le café. Il réveille ses 2 enfants Abigail (la grande fille) et Riley (le garçon de 6 ans). Une fois la famille prête, ils montent dans la voiture et se rendent à la ferme de Jedidiah Elias Jenkins (le père de Zeke) pour lui rendre visite, pour la première fois depuis des années.

La famille Jenkins arrive à la ferme Jenkins Family Farm. Ils se font connaître du garde à la barrière d'accès, qui les autorise à pénétrer sur le site. Ils descendent de voiture pour prendre le tracteur avec remorque aménagée avec des sièges, qui les emmène jusqu'au site de production. Chemin faisant, ils ont droit à une présentation projetée sur les murs, expliquant comment Jedidiah Elias Jenkins a créé cette ferme d'organes, après avoir la vision d'un nouveau type de cellules souches s'inscrivant dans un dessein intelligent, et avoir pu construire la ferme grâce au financement de Randall Lafayette. La famille arrive devant des plants d'organes, et ils sont accueillis par Jedidiah Jenkins lui-même et Andrea Jenkins (la soeur de Zeke). le père et la soeur sont très contents d'enfin revoir le reste de la famille qui vient tout juste de se réinstaller dans la région. Andrea Jenkins emmène Mae, Abigail et Riley faire un tour des installations, pendant que Zeke et son père vont discuter de leur côté. Pendant ce temps-là, Mikhail, un jeune garçon, s'est introduit dans une serre où poussent des doigts sur des plantes. Il en cueille un et l'installe dans son bras droit factice. Mais la sécurité survient et le neutralise.

En voyant une nouvelle série réalisée par Rob Guillory, le lecteur a tout de suite l'eau à la bouche, au souvenir de la précédente : Tony Chu avec John Layman. Il n'est pas certain que Guillory saura imaginer un scénario aussi riche et émouvant que celui de Chew, mais il est sûr de retrouver ses dessins vivants, avec une fibre comique irrésistible. Effectivement, dès la première page, il retrouve les caractéristiques graphiques des dessins de cet artiste. Celui-ci détoure les formes avec un trait fin, ce qui donne parfois une impression de décors en carton-pâte, pas très consistants. D'autant que pour les représenter, il en simplifie les formes afin de ne pas surcharger les dessins. Une fois adapté à cette caractéristique de représentation, le lecteur peut constater que Rob Guillory construit quand même des décors fournis : les bâtiments de la ferme du cauchemar, la maison des Jenkins, les biodômes de la Ferme Jenkins Family, l'intérieur d'un biodôme dont la découverte se fait dans un dessin double page, l'extérieur et l'aménagement intérieur de la maison de Monica Thorne, les différents secteur de l'école de Riley (salle de classe, toilettes des écoliers, espaces verts de la cour de récréation), la chambre d'hôpital d'Andrea. Éventuellement, le lecteur peut parfois rester déstabilisé le temps d'une case par un décor un peu gauchi, ou un peu exagéré comme s'il s'agissait d'un dessin pour enfant.

S'il a lu Chew, le lecteur retrouve avec grand plaisir la manière de dessiner les personnages de Rob Guillory, du fait de leur vitalité, leurs sourires, leurs émotions s'affichant sur leur visage, les expressions de visages parfois caricaturales pour mieux faire ressortir l'état d'esprit du personnage concerné, leur langage corporel également très expressif, certaines postures irrésistibles, mais aussi leur capacité à exprimer leur effroi, leur angoisse, leur contrariété, etc. Ezekiel Jenkins est tout de suite sympathique en homme élancé d'une trentaine d'années, s'habillant simplement en jean et teeshirt, souvent pris de court par la réactivité de ses enfants, ou par les réponses de son père. Ses gestes et son visage permettent de de se faire une idée de son caractère entier, de sa volonté d'être conciliant et attentionné, mais aussi de son refus de se laisser marcher sur les pieds. Les émotions de ses enfants sont plus franches, conformément à leur âge. le lecteur tombe sous le charme de la gentillesse de Monica Thorne, ex-collaboratrice de Jedidiah Jenkins, maintenant à la retraite, cultivant son jardin, et préparant des tisanes. Il sourit en voyant comment elle révèle son jeu avec Andrea lorsqu'elle la reçoit chez elle, et comment son registre d'expression change du tout au tout lorsqu'elle tombe le masque et que sa vraie personnalité ressort.

Outre ces qualités, le lecteur retrouve également la propension de Guillory à intégrer des petits détails dans ses dessins, que ce soit des libellés sur des panneaux, ou des images de sitcoms sur les écrans télés, ou encore un ou deux références pointues, comme le visage de Mason Savoy sur une affiche pour des couvre-chefs. Étant le créateur intégral de sa série, l'auteur sait aussi concevoir des séquences visuelles variées, pouvant passer de cases de la largeur de la page, à une page avec 16 cases de la même taille disposées en 4 rangées de 4. Dans l'épisode 4, il conçoit 2 pages sur la base de cases de la largeur de la page, alternant une case consacrée à Zeke, une autre à Andrea pour montrer les similitudes de leurs situations. Il joue admirablement bien de la dimension horrifique générée par des organes humains poussant sur des plantes. Il joue aussi sur la dimension humoristique quand les enfants se retrouvent à récolter des doigts, à raser des crânes, ou encore à nettoyer des dentitions à la ferme. Il sait aussi jouer sur les sous-entendus sans dessiner de manière explicite quand plusieurs employés se rendent subrepticement dans la serre qui abrite les plants d'organes sexuels. Il se montre tout aussi habile à suggérer que certains organises vivants ont été infectés par les organes cultivés sur les plantes au dessein intelligent.

Le lecteur se rend compte qu'il oublie toute inquiétude relative au scénario dès la troisième séquence, et qu'il s'implique tout naturellement dans cette histoire. Son attention se met tout de suite en alerte quand le diaporama de présentation des installations de Jedidiah Jenkins fait mention de la lumière vive à la suite de laquelle tout le concept des cellules souches se retrouve dans l'esprit de Jedidiah. Mais l'intrigue prend une autre direction avec les différentes tentatives d'espionnage industriel plus ou moins intrusif, avec la rencontre de personnages improbables comme le pasteur Tree Moore, ou Tiberius Lafayette, le responsable de la sécurité incompétent, pistonné parce que c'est le fils de Randall Lafayette, le financier de la ferme Jenkins, avec l'histoire personnelle d'Andrea Jenkins, avec les élections municipales, etc. Au fil des séquences, le scénariste intègre avec aisance de nombreuses informations nourrissant son récit et l'environnement dans lequel il se déroule, de manière organique, sans être indigeste. À la fin du premier épisode, le lecteur est conquis. Il a retrouvé quelques sensations similaires à celles de la lecture de la série Chew, sans qu'il ne s'agisse d'une redite ou d'une variation décalquée dessus.

En plus de dessins toujours aussi vivants et pleins d'entrain, et d'une intrigue roborative avec des mystères intrigants, le lecteur côtoie des personnages très attachants, avec une histoire personnelle spécifique, et une réelle dimension humaine. Avec sa série, Rob Guillory évoque bien sûr les dérives éthiques de la génétique et son utilisation dictée par le profit, mais il n'en sacrifie pas pour autant les personnages. Il met en scène la manière dont Zeke a dû se construire avec un père de substitution, les inquiétudes enfantines de Riley qui a l'impression d'être suivi par un ver de terre géant qu'il est le seul à remarquer, le surinvestissement madame Tillerson dans son chien Fuzznuts (un épagneul King Charles), les relations professionnelles tournant à l'aigre entre 2 collaborateurs, les stratégies d'évitement et les excuses pathétiques d'un employé fainéant, la manière dont Andrea Jenkins remet à leur place des rednecks misogynes, etc. Après avoir tourné la dernière page, le lecteur se demande comment Rob Guillory a pu inclure autant de dimensions à son récit, et qu'il reste aussi digeste, divertissant et amusant, sans rien perdre de son impact.

Pour un lecteur ayant lu la série Tony Chu, impossible de résister à la curiosité et au plaisir de retrouver Rob Guillory, même s'il ne travaille pas en tandem avec John Layman. Pour les autres lecteurs, il est vraisemblable qu'il faille un petit temps d'adaptation à la narration visuelle, drôle, avec une impression de manque de sérieux. À la fin du premier épisode, tous les types de lecteur se retrouvent totalement immergés dans une intrigue riche et mystérieuse, attachés aux personnages très humains avec leurs qualités et leurs défauts. La narration se déroule dans la bonne humeur grâce à des gags bien trouvés et des personnages avec des réactions parfois un peu exagérées pour un effet comique. À la fin du dernier épisode, le lecteur est impatient de pouvoir lire le suivant.
Commenter  J’apprécie          60
Ezekiel Jenkins, alias Zeke, écrivain et père de 2 enfants, décide d'aller rendre visite à son père Jedidiah avec qui il avait coupé les ponts, depuis de nombreuses années. En revenant dans sa ville natale de Freetown, il découvre que la petite ferme familiale s'est transformée en complexe industriel ultra-sécurisé où l'on cultive autre chose que des céréales depuis que le père a fait une rencontre avec des extra-terrestre en labourant son champ derrière la ferme bien des années auparavant…

J'avais beaucoup apprécié le travail de Rob Guillory sur l'excellente série Tony Chu, alors, lorsque j'ai appris qu'il s'était lancé dans sa propre série en tant qu'auteur complet (scénario et dessin), je m'y suis penché. Certains puristes se demanderont pourquoi je ne me suis pas précipité sur la VO dès sa sortie US, préférant attendre la version des éditions Delcourt mais c'est surtout parce que je ne fréquente plus beaucoup les librairies spécialisées en comics depuis un certain temps, je n'étais donc pas informé de la sortie de ce nouveau projet. En attendant cela ne m'a pas empêché de relire tous les tomes de Tony Chu en VF et de commencer à suivre le compte facebook de Rob en devenant son « ami virtuel » car sa page distille pas mal d'infos.

En tant que dessinateur, il utilise un trait semi-réaliste et un peu caricatural, bourré de détails et tout en bonhommie qui laisse s'exprimer les émotions des personnages. Il arrive à glisser mine de rien quelques références à la série culte qui l'a fait connaitre, sorte de clin d'oeil aux fans du détective cibopathe. On y trouve par exemple le visage de Mason Savoy sur une page web pour des chapeaux dans la boutique en ligne de la femme de Zeke. Son coup de crayon est plein de détails comme à son habitude et on découvre avec plaisir de nouveaux éléments à la relecture, qui devient alors presque indispensable. La présentation virtuelle du créateur et de son histoire, à l'entrée de la ferme m'a fait un peu penser, a posteriori, à ce que l'on peut retrouver dans les films Jurassic Park ou Jurassic World où les visiteurs découvrent le parc pour la première fois par une vidéo promotionnelle à l'entrée.

Du point de vue de l'histoire, Rob a développé toute une galerie de personnages sympathiques et attachants pour l'univers de ce comics. Que ce soit le pasteur Tree Moore ou Andrea la fille prodigue, ou encore l'ex assistante de Jedidiah qui semble cacher un lourd secret et qui n'est peut-être pas aussi inoffensive que cela. Cela donne une dimension humaine au récit qui traite avec humour de sujets sérieux comme les manipulations génétiques dans l'agriculture intensive ainsi que ses dérives éthiques. On y découvre également des vies brisées par la violence des hommes et « réparées » par la science. C'est aussi une critique du profit qui dirige le monde et qui fait que l'espionnage industriel demeure monnaie courante dans la recherche.

Les cases de l'auteur sont assez variées car il n'y a pas vraiment de page « type », lorsque l'on lit l'album, on peut tomber sur des pages dites « classiques » en 4 ou 5 bandes à des planches plus complexes de 14 cases dont 12 petites au format carré. le découpage des cases de l'album favorise les ruptures de rythme et évite que la lecture soit monotone. D'ailleurs, on peut passer en à peine quelques cases de l'horreur et l'effroi à la comédie. le mystère qui entoure ce fermier charismatique, à la fois bienveillant mais qui peut devenir violent et sans pitié si l'on touche à ses proches, concoure à entretenir l'intérêt du lecteur qui est tenté de vouloir en savoir plus. Pour l'instant je n'ai lu que le 1er tome des éditions Delcourt correspondant aux comics US 1 à 5 mais cela me donne vraiment envie de suivre cette série prometteuse. La semaine prochaine j'irai sans doute acheter le tome 2 même si je ne le lis pas immédiatement.

Lien : http://www.artefact-blog-bd...
Commenter  J’apprécie          40
Voilà une BD pour le moins originale ! Je l'ai découverte dans la sélection du comité de lecture et je ne m'attendais pas vraiment à ça. Bon, certes, je ne m'attendais à rien du tout puisque j'ai plongé dedans sans lire la 4ème de couverture et sans même prendre le temps de bien regarder la couverture !

Nous nous trouvons ici dans une petite ville, d'apparence normale, sauf que… Il s'y trouve une ferme pour le moins exceptionnelle puisque dans celle-ci sont cultivés des morceaux de corps humains. Bras, jambe, cuir chevelu, nez… on y trouve tout ce qui peut-être nécessaire pour soigner les gens qui en ont besoin. Jedidiah Jenkins en est l'heureux propriétaire. Mais il est évident qu'une telle ferme suscite la convoitise, notamment le secret de ses plantes. C'est dans ce contexte que Zeke, le fils de Jedidiah, décide de revenir en ville avec femme et enfants après 7 ans d'absence.

Très rapidement, on comprend que cette ferme n'est pas aussi merveilleuse qu'elle ne le parait. Et les plantations, pas aussi bénéfiques qu'elles le devraient. le miracle de la ferme Jenkins semble cacher une réalité moins reluisante. Et le vieux Jedidiah a l'air de cacher beaucoup de choses ! Evidemment, s'agissant là d'un premier tome, nous sommes face à de nombreuses questions qui ne trouvent pas leur réponse. Pas tout de suite en tout cas !

Une BD intrigante, qui pique la curiosité et donne envie de savoir la suite !
Commenter  J’apprécie          40
Du pur délire cajun, sur une terre de Louisianne où le Fantastique a toujours connu un terreau fertile.

Mais pas de vaudou, ni de zombies cette fois, mais bien une ferme très "spéciale".
On y cultive en effet des... organes.
Chaque parcelle, chaque arbre à la particularité de produire... des nez, des mains, des bras etc...

Dans la ville de Freetown, on y voit bien sûr la marque du démon, et ailleurs aussi sans doute.

La "ferme" Jenkins bénéficie de mesures de confinement car Dieu sait ce qu'il pourrait advenir si les monstuausités qui s'y cultivent se répandaient partout ailleurs.

Mais l'heure est aux retrouvailles pour la famille Jenkins, Ezekiel revient à la ferme avec sa petite famille depuis... des années.

Andy, quant à elle, y est déjà revenue il y a un moment, avec quelques membres en moins suite à l'explosion de son véhicule lors d'un patrouille lorsqu'elle était déployée avec son unité de combat. Depuis, elle n'est plus vraiment la même...

Mais qu'en dira leur père, le vieux Jed... car il est clair que la famille Jenkins doit également gérer quelques vieux secrets de famille.

On en oublierai presque les élections à Freetown... n'importent qui pour gérer la ville sauf cette vieille folle de Monica Thorne qui ne jure que par ses plantes, et avec qui, Jed semble également avoir quelques petits secrets à préserver...
Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (3)
BoDoi
12 décembre 2019
Mystère, espionnage, horreur mais aussi comédie sont au menu de Farmhand, nouvelle création de Rob Guillory, dessinateur de Tony Chu, qui navigue cette fois en solo sans son scénariste John Layman. [...] Manque juste à Farmhand un doigt d’originalité et de fraîcheur pour convaincre au-delà des fans inconditionnels.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDZoom
18 septembre 2019
Le dessin cartoony de Rob Guillory n’est pas des plus fascinants, mais se met sans problème au service d’un récit nous laissant l’œil exsangue et la langue pendue en fin de volume. On veillera à bien arroser « Farmhand » tome 1, afin qu’il fasse plein d’autres petits monstres.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Sceneario
12 août 2019
On connait Rob Guillory pour sa série "Tony Chiu, détective cannibale", aux côtés de John Layman. Il revient en solo avec cette nouvelle série qui fleure bon les séries Z d'horreur, avec leurs savants fous qui créent des êtres hybrides qui finissent par leur échapper !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- "Pourquoi on aurait besoin d'armes de pointe" ? qu'ils disaient. "Vous êtes juste paranoïaques" qu'ils disaient. Mon cul.
- Mon rouston chéri...
Commenter  J’apprécie          00
Règlement : tous les employés doivent se laver les mains après avoir touché les plantes à mains !!
La direction
(P.S. : pas de tope-là !)
Commenter  J’apprécie          00
Vous pouvez travailler ici. À une condition.
Crachez le morceau sur l'alliance secrète de votre père avec Mars.
Commenter  J’apprécie          00
On est juste des branches d'un arbre de malheur.
Commenter  J’apprécie          10
Bienvenue dans l'Institut Fermaceutique de la famille Jenkins...
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
Videos de Rob Guillory (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rob Guillory
Après le succès de TONY CHU - DÉTECTIVE CANNIBALE (série en 12 tomes créée par John Layman & Rob Guillory), voici les aventures de sa soeur SAFRANE, toujours écrites par John et dessinées par Dan Boultwood.
Résumé : Tandis que TONY CHU racontait l'histoire d'un flic cibopathe (capable de lire psychiquement les impressions de tout ce qu'il ingurgite), SAFRANE CHU est une ?cibopar?, capable de lire dans les pensées de tous ceux avec qui elle partage un repas. Et pour couronner le tout, Safrane est l'une des criminelles les plus recherchées de la planète...
Retrouvez-nous sur le site internet et réseaux sociaux pour plus de BD : http://www.soleilprod.com/ https://www.facebook.com/soleil.editions https://twitter.com/editions_Soleil https://www.instagram.com/delcourt_soleil_bd/
Achetez le tome : Amazon : https://amzn.to/3jeFomY Fnac : https://bit.ly/3DW82RT Cultura : https://bit.ly/3pwfyPF
+ Lire la suite
autres livres classés : organesVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (83) Voir plus



Quiz Voir plus

Comics : Les héros de Marvel

Elle peut se dématérialiser, et ainsi traverser les objets solides, les murs, les plafonds ... Il s'agit bien sûr de ...

Kate Winslet
Kitty Pryde
Hello Kitty
Katy Perry

10 questions
242 lecteurs ont répondu
Thèmes : comics , super-hérosCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..