Lu dans le cadre du travail,
le poids du silence m'a principalement attirée parce qu'il se passait en Australie, un pays que j'affectionne tout particulièrement. On y retrouve la jeune Charlie obligée d'aller vivre quelques temps chez sa grand-mère, la dénommée Cruella, le temps que sa mère parte en formation pour son travail. ça ne l'enchante pas du tout et la situation s'envenime quand le Triton, son prof d'histoire, pour un travail sur la Seconde Guerre Mondiale, l'oblige à interroger sa famille sur le sujet et sur le mystérieux arrière grand-père Darcy. Mais voilà, ce sont des sujets tabous dans la famille de Charlie et Cruella et Bécasse, l'arrière-grand mère, deviennent hystérique quand on les aborde.
J'ai trouvé ça intéressant d'avoir le point de vue de l'Australie sur la Seconde Guerre Mondiale et j'ai effectivement appris des choses. L'histoire du 2/22e Bataillon et du Montevideo Maru est tout bonnement horrible. C'est affreux de se dire que des choses comme ça on pu arriver. J'avoue que ça m'a trotté dans la tête une fois le livre refermé. Je suis pourtant allée au mémorial de Melbourne où il devait en être question, mais la force de ce roman c'est de donner un côté personnel à
L Histoire. Au départ on trouve l'attitude de Cruella et Bécasse excessive puis finalement on comprend. J'ai bien failli verser ma petite larme à plusieurs reprises. La fin est vraiment touchante.
En suivant le quotidien de Charlie au collège on découvre également une situation de harcèlement scolaire. Même si c'est là aussi un sujet qui me touche, j'ai trouvé qu'il n'était pas franchement utile dans ce roman. La jeune fille essaye déjà de se construire dans tout ce silence, ces secrets gardés par les membres de sa famille, en plus des questionnements habituels qu'une adolescente de son âge peut se poser. Il faut ajouter que la collégienne vit entourée de femmes, quasiment tous les hommes de sa famille ont disparu et Charlie se heurte une fois de plus au silence de ses proches à leur sujet.
Vous l'aurez compris, dans ce roman la quête identitaire de Charlie va devoir passer par des réponses sur les mystères qui asphyxient sa famille depuis la Seconde Guerre Mondiale. Un angle intéressant donc avec une écriture agréable. le roman se lit très rapidement et les quelques lettres de Darcy ou les documents que Charlie trouve lors de ses recherches qui ponctuent l'histoire nous donnent des clefs sur la guerre qui nous poussent à lire la suite pour avoir la réaction ou le point de vue des personnages. Je conseille cette lecture à tous les curieux de l'Australie ou de la Seconde Guerre Mondiale, c'est un bon titre à avoir dans un CDI de collège.