Avec la petite histoire des années '50 et '60 au Québec en trame de fond, une écriture vivante et fluide, ainsi que des personnages colorés, c'est le genre de roman qu'on dévore en quelques jours.
Commenter  J’apprécie         20
Une partie du livre répète des informations qu'on connait déjà concernant Juliette si on a lu la série Chroniques d'une petite ville.
Commenter  J’apprécie         10
Elle avait toujours pensé qu’elle garderait sa virginité pour celui qu’elle épouserait. En 1954, la religion dominait la population, et ses parents étaient très conservateurs sur ce point. Une femme qui perdait sa virginité avant le mariage était considérée comme une femme facile. Évidemment, l’hypocrisie faisait partie du quotidien des gens à l’époque. Beaucoup d’entre eux avaient goûté au plaisir du sexe sans le crier sur les toits.
Juliette vivait un conte de fées. Un homme d’âge mûr lui offrait la liberté et la volupté. Qu’il soit marié n’était pas un obstacle majeur à ses yeux. Elle acceptait l’idée d’être une femme entretenue, sans même savoir ce qu’il adviendrait de sa personne s’il se lassait d’elle. Le moment présent était rempli de jouissances. Que pouvait-elle attendre d’autre dans sa vie d’adulte qui débutait ?
Il devint nostalgique, il avait envie de retrouver ce bonheur tranquille quand il n’était encore qu’un gamin. Mais aujourd’hui, il était devenu un adulte et assumait de lourdes responsabilités ; il essayait d’être à la hauteur et il le serait. Peut-être que Juliette l’allégerait en s’acquittant de tâches pour lesquelles il n’avait aucun talent. Il fallait savoir déléguer pour exceller, mais ce jour-là, tout s’entremêlait dans sa tête ; les désirs, les besoins, les devoirs ne formaient qu’une masse informe qu’il ne contrôlait plus.
Elle était une tigresse quand il était question de sexe et elle le dominait. Il n’avait aucune expérience en la matière, considérant cette chose à la fois mystérieuse, mais remplie de délices. Il sentait par contre qu’elle avait une admiration sincère pour ses talents dans les autres sphères de sa vie, comme sur le plan du travail, par exemple. Le monde féminin était compliqué, mais également fascinant, et il avait l’intention de mieux le découvrir, maintenant que Juliette lui en avait ouvert l’accès. Si c’était comme tout le reste, il apprendrait à le connaître et, éventuellement, à le dominer.
Les clients vont tout te pardonner si tu exposes tes attributs sans exagération, si tu comprends ce que je veux dire. Y’a pas un p’tit vieux ni un travailleur qui dédaignent d’admirer une jeune femme bien roulée.