(...) le Christ est, avant tout, une personne. Non une théorie ou un système. On ne peut donc lui accoler un "-isme" quelconque sans l'envelopper dans une interprétation théologique, philosophique, culturelle dont il n'a que faire. Essentiellement personne, le Christ s'adresse à chacun de nous en tant que personne. Non, ni théorie, ni système chez lui, non plus que des préceptes, des pensées, mais des faits de vie, uniquement. L'amour a sa fin en lui-même. Quand le Christ ressuscite, pas une seconde il ne dit aux siens: voilà comment cela se passe dans la mort. Il n'explique rien. Il demande seulement aux siens d'aller annoncer - non imposer! - la "bonne nouvelle": que la mort est vaincue et que l'amour prime tout. Venant de la Source. Rien d'autre. Vous voulez croire? Alors adhérez, et vivez cela. Vous ne voulez pas croire? Libre à vous. Il n'impose rien. Car il est la liberté même. Hélas, l'Église, à un moment donné, a opté pour une non-liberté. La grande misère de toute Institution, c'est qu'elle veut imposer au lieu d'annoncer. Pour moi donc je dirais: oui au Christ. À la personne du Christ. Christianisme? Connais pas. Mais oui au Souffle, contre la pétrification.
Ainsi chaque engagement que je prends - et qui engage toute ma vie - est en même temps un risque. On mesure le caractère de quelqu'un à sa capacité de risquer. Ceux qui ne risquent jamais rien sont des avortons! Ils ont toujours besoin d'être rassurés, sécurisés. Nous sommes aujourd'hui dans un monde où on tend à se sécuriser, à tout prévoir, en pensant que l'homme est maître de son destin. Erreur, sinistre erreur. C'est un anti-amour. Tout élan d'amour - qu'il soit humain, religieux, artistique ou poétique - implique un don total de soi à ce que vous aimez et par là-même un risque total. Si j'ai la passion d'écrire, je consacre ma vie à l'écriture, en prenant tous les risques dans l'existence, y compris et d'abord le risque économique.
L'essence de la poésie, c'est de dire les choses d'une manière si juste, si pénétrante, si profonde qu'on perçoit mieux la force, la densité, la beauté aussi et l'importance de l'ineffable, de cela que l'on ne peut pas dire. Il faut un grand art de dire pour faire sentir ce que l'on ne peut pas dire.
Fou
footballBernard PIVOT, à l'occasion du mundial, accueille des amateurs, des professionnels et des spécialistes du
football :
Georges HALDAS pour "La
légende du
football", Jacques de RYSWICK co-auteur de "100 ans de
football en France", François THEBAUD pour "Le temps du
miroir" consacré à sa revue le Miroir du
football, Florence RIMBAULT (joueuse professionnelle), Michel DENISOT pour "Olé France",...